Accueil🇫🇷Chercher

Organisation du travail

L’organisation du travail recouvre un vaste ensemble d'éléments se trouvant en interaction, regroupés au sein d'une structure régulée, disposant d'un système de communication pour faciliter la circulation de l'information, dans le but présumé de répondre à des besoins et/ou d'atteindre des objectifs déterminés.

Enjeux

Dans un sens premier, l’organisation du travail vise la meilleure efficacité des ressources humaines, matérielles et par suite financières d’une entreprise ou de toute autre institution agissant comme maître d'œuvre et employeur direct.

Dans une perspective plus contemporaine, et notamment selon le concept d’entreprise étendue, l'organisation du travail est mise au service de la coordination du travail de l'ensemble des entreprises ou entités considérées comme partenaires, œuvrant à la réalisation des mêmes finalités. De plus c'est la recherche constante de gains de productivité et l'élargissement des débouchés.

Histoire

De nombreuses pratiques et réalisations témoignent d'une préoccupation fort ancienne :

  • les sociĂ©tĂ©s indo-europĂ©ennes primitives connaissent très tĂ´t selon Georges DumĂ©zil une rĂ©partition tripartite des rĂ´les ;
  • l'art militaire introduit la spĂ©cialisation du travail via la mise en place de fonctions et d'unitĂ©s spĂ©cialisĂ©es par tâches : Phalange, puis subdivisions en corps professionnels plus affinĂ©s tels qu'Infanterie, cavalerie, mineurs, soutien logistique.. L'effort de coordination n'est pas nĂ©gligĂ© : Ainsi, les techniques de siège mises au point par Vauban dĂ©montrent une programmation des actions et une rĂ©partition des tâches propres Ă  garantir le succès en limitant au maximum les pertes en vies humaines ;
  • l'organisation des chantiers navals italiens (Arsenal de Venise) ou Hollandais font Ă©tat d'une nouvelle rĂ©partition du travail en vue de raccourcir les dĂ©lais de fabrication des navires ;
  • la construction de villes nouvelles, dĂ©diĂ©es et organisĂ©es en vue d'une activitĂ© particulière se gĂ©nĂ©ralise : Villeneuvette sous Colbert, Saline royale d'Arc-et-Senans au XVIIIe siècle, Le Creusot et Noisiel au XIXe siècle ;
  • l'Ă©volution des fonctions de l'ouvrier selon Alain Touraine.

Paradigmes

  • Le recours Ă  la coopĂ©ration qui se dĂ©marque des pratiques du travail indĂ©pendant et isolĂ© de l'artisan ou du travailleur agricole. Elle rĂ©pond aux contraintes et exigences posĂ©es par le dĂ©veloppement du travail simultanĂ© de plusieurs personnes en vue de rĂ©aliser un but commun. Cette coopĂ©ration peut ĂŞtre promue de façon autoritaire (l'esclavage en est un triste exemple) ou tempĂ©rĂ©e (organisation des mĂ©tiers dans le cadre de la Corporation). L'esprit et la pratique de la coopĂ©ration s'instaurent parallèlement et progressivement selon Fernand Braudel[1] d'abord entre artisan et commerçant, puis entre commerçant, commerçant « au long cours » et financier.
  • La division du travail qui rĂ©partit le travail de façon horizontale, verticale ou peut-ĂŞtre le reflet d'un partage social des tâches entre sexes ou catĂ©gories sociales. De nombreux exemples historiques attestent des applications anciennes et remarquables : Voir notamment les exemples d'organisation des chantiers navals, avec l'exemple de l'Arsenal de Venise, de l'Horlogerie avec la pratique de l'Ă©tablissage, des dĂ©buts de la MĂ©tallurgie (voir la Fabrique d'Ă©pingles dĂ©crite par l'EncyclopĂ©die — et reprise par Adam Smith — ou les ateliers mis en place par la Famille Japy, ou de l'industrie Agro-alimentaire (les ateliers de l'usine Menier Ă  Noisiel).
  • Le paternalisme traditionnel français ou rhĂ©nan (voir Familistère de Guise, Familistère Godin ou l'ensemble industriel de Bataville).
  • L’organisation scientifique du travail telle qu'elle se constitue au dĂ©but du XXe siècle avec des pionniers comme Henri Fayol (Fayolisme), Frederick Taylor (Taylorisme), Henry Ford et Louis Renault (application de la chaine de travail pratiquĂ©e aux abattoirs de Chicago et transposĂ©e dans l'activitĂ© automobile).
  • Les rĂ©flexions plus rĂ©centes apportĂ©es par les rĂ©flexions organisationnelles inspirĂ©es par le courant du Toyotisme ou celles menĂ©es dans la lignĂ©e de l'École des relations humaines.
  • L'approche par les processus est issue du management de la qualitĂ© et de la rĂ©ingĂ©nĂ©rie des processus. Elle organise le travail en une succession d'activitĂ©s en se focalisant sur l'optimisation du flux des activitĂ©s plutĂ´t que les structures organisationnelles.

RĂ´le des structures

La structuration générale de l’institution (organigramme) est un point de départ pour organiser les tâches des diverses cellules de travail composant cette organisation.

Techniques contemporaines

Actuellement, la collaboration à la réduction des coûts de dysfonctionnements en temps réel :

  • la motivation reposant sur des performances mesurĂ©es (Direction par objectifs) et le jeu collectif, sont prĂ©fĂ©rĂ©s Ă  la contrainte ;
  • le pragmatisme est Ă©galement prĂ©fĂ©rĂ© aux mĂ©thodes dĂ©rivĂ©es des anciennes thĂ©ories Ă©conomiques. Les objectifs sont souvent liĂ©s Ă  des problèmes de santĂ© en luttant contre l'inadaptabilitĂ© de "l'homme au milieu" et "du milieu Ă  l'homme". Les techniques ergomotrices apportent de très nombreuses rĂ©ponses, en particulier dans la rationalisation des gestes Ă  non valeur ajoutĂ©e et facteurs d'accidents.

Gestion des ressources humaines

La démarche globale d’organisation du travail intègre les éléments par lesquels on agit habituellement sur les ressources humaines. On recherche ainsi l’efficacité au niveau du recrutement, de la formation et du mentorat, de la motivation positive et négative, de la communication, de la connaissance (voir gestion des connaissances), de la planification et du contrôle de l’avancement des tâches.

Notes et références

  1. F. Braudel : La dynamique du Capitalisme, Arthaud Paris 1985, (ISBN 2-7003-0501-9)

Annexe

Bibliographie

  • « Histoire du Travail et des Travailleurs », Georges Lefranc, Flammarion Paris 1957
  • « Histoire gĂ©nĂ©rale du Travail », en 4 Tomes, supervisĂ©e par Louis Henri Parias, Nouvelle Librairie de France, Paris 1962
  • « La Machine et le chĂ´mage : Le progrès technique et l'emploi », Alfred Sauvy, Dunod Bordas 1980, (ISBN 2-04-011213-8)
  • « Sociologie des Organisations : Initiation thĂ©orique suivie de 12 cas pratiques », Philippe Bernoux, Édition du seuil, Paris 1985, (ISBN 2-02-008941-6).
  • « Problèmes Humains du Machinisme Industriel », Georges Friedmann, Gallimard 5e Ă©dition, Paris 1946
  • « Introduction Ă  l'analyse des Organisations », Yves FrĂ©dĂ©ric Livian, Oeconomica Paris 2000.
  • « Histoire de l'Industrie française jusqu'en 1945 : Une industrialisation sans rĂ©volution » par AndrĂ© Louat et Jean-Marc Servat, Édition BrĂ©al, 1994, (ISBN 285394-738-6)
  • Gestes et Mouvements justes - Guide de l'ErgomotricitĂ© pour tous, Michel Gendrier, EDP Sciences - 2004 (ISBN 2-86883-729-8)
  • T. Coutrot, Critique de l’organisation du travail, Paris, La DĂ©couverte, 1999.
  • Marie-Anne Dujarier, Le management dĂ©sincarnĂ©, EnquĂŞte sur les nouveaux cadres du travail, La DĂ©couverte, deuxième Ă©dition, Poche, 262 p., 2017.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.