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Organisation des pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest

L’Organisation des pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest (OPANO) est une organisation intergouvernementale ayant pour mandat de fournir des avis scientifiques et de gĂ©rer les pĂȘches dans le nord-ouest de l'ocĂ©an Atlantique selon une convention signĂ©e par les pays y pĂȘchant[1]. L'OPANO a son siĂšge Ă  Dartmouth (Nouvelle-Écosse) au Canada et objectif gĂ©nĂ©ral est de contribuer Ă  l'utilisation optimale et la conservation des ressources halieutiques de l'Atlantique nord-ouest, Ă  l'exception du saumon, des thons/marlins, des baleines et des espĂšces sĂ©dentaires (par exemple le crabe des neiges, le homard, les coquillages et les mollusques)[1].

Organisation des pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Commission internationale des pĂȘches de l'Atlantique Nord-Ouest (d)
Cadre
Type
Regional fishery management organisation
SiĂšge
Pays
Organisation
Site web

En 2007, l'OPANO a adoptĂ© une convention modifiĂ©e, ratifiĂ©e par les 3/4 des membres, dont l'objectif initial fut d'inclure une approche Ă©cosystĂ©mique de la gestion des pĂȘches. Elle va maintenant au-delĂ  d’une utilisation durable des ressources de pĂȘche commerciales du nord-ouest de l’Atlantique en s’engageant Ă©galement Ă  protĂ©ger les Ă©cosystĂšmes marins associĂ©s des effets nĂ©fastes de la pĂȘche[1].

Histoire

En 1950, les pays qui exploitaient des flottes de pĂȘche sur le plateau continental du Canada et des États-Unis commençaient Ă  reconnaĂźtre que leurs ressources Ă©taient limitĂ©es et cherchaient Ă  crĂ©er une organisation multinationale internationale chargĂ©e de coopĂ©rer Ă  la prĂ©servation des stocks de poisson. Cette organisation, la Commission internationale pour les pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest, ou ICNAF, fut crĂ©Ă©e cette annĂ©e-lĂ [2]. Elle avait pour mandat d'utiliser des mĂ©thodes scientifiques modernes pour conseiller les pays membres.

La ICNAF Ă©tait appuyĂ©e par la Convention internationale sur les pĂȘcheries de l'Atlantique nord-ouest[2]. Cependant, entre 1973 et 1982, les Nations unies et ses États membres ont nĂ©gociĂ© la TroisiĂšme Convention du droit de la mer, dont l'un des Ă©lĂ©ments est la notion que les nations Ă©taient autorisĂ©es Ă  dĂ©clarer une zone Ă©conomique exclusive (ZEE). Elle fut ratifiĂ© et mis en Ɠuvre en 1977[2]. Cette extension de la juridiction nationale des pĂȘches sur de vastes zones du plateau continental de cette rĂ©gion par le Canada, les États-Unis, le Groenland et Saint-Pierre-et-Miquelon a nĂ©cessitĂ© que la ICNAF soit remplacĂ©e par une nouvelle convention et l'ICNAF fut remplacĂ©e en 1979 par l'Organisation des pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest (OPANO)[2] - [3]. Cette derniĂšre fut crĂ©Ă©e dans le cadre de la Convention sur la future coopĂ©ration multilatĂ©rale dans les pĂȘches de l'Atlantique nord-ouest.

L'OPANO poursuit l'hĂ©ritage de l'ICNAF avec le mandat de fournir des avis scientifiques aux États membres, avec pour principe de garantir la conservation et la gestion des stocks de poisson dans la rĂ©gion. La Convention fut modifiĂ©e Ă  quatre reprises, soit le , le , le et le [3]. Les trois premiĂšres sĂ©ries d'amendements ont modifiĂ© certaines des limites des sous-zones, divisions et subdivisions de la zone de la Convention[3]. La quatriĂšme sĂ©rie d'amendements (le ) Ă©tait exhaustive et visait Ă  moderniser l'OPANO, notamment en intĂ©grant une approche Ă©cosystĂ©mique de la gestion des pĂȘches[3]. La quatriĂšme sĂ©rie d'amendements a Ă©galement simplifiĂ© le processus dĂ©cisionnel de l'OPANO et renforcĂ© les obligations des parties contractantes tout en mettant en place un mĂ©canisme formel de rĂšglement des diffĂ©rends[3].

En 2014, l'OPANO rĂ©glementait onze espĂšces de poisson (19 stocks) et une interdiction de la pĂȘche (moratoire) est en vigueur pour huit stocks de poissons appartenant Ă  cinq espĂšces (morue, plie canadienne, plie grise, capelan et crevette). Le moratoire a dĂ©butĂ© dix ans plus tĂŽt, mais deux stocks (sĂ©baste et morue) ont rĂ©cemment Ă©tĂ© rouverts Ă  la pĂȘche aprĂšs un moratoire de plus de dix ans.

États membres

L'OPANO regroupe 13 parties contractantes suivantes en 2021[1] :

Fonctionnement

L'OPANO met en Ɠuvre l'approche de prĂ©caution qui prend en compte les incertitudes scientifiques et permet ainsi une meilleure protection des ressources. Les mesures de gestion de l'OPANO comprennent les totaux admissibles des captures (TAC) et les quotas pour les stocks rĂ©glementĂ©s, ainsi que des restrictions concernant les prises accessoires, la taille minimale des poissons, la zone et l'heure. En outre, l'OPANO impose un certain nombre de mesures de contrĂŽle Ă  la pĂȘche internationale dans la zone de rĂ©glementation de l'OPANO, par exemple une autorisation de pĂȘcher, des navires et des engins, des accords d'affrĂštement contrĂŽlĂ©s et des exigences en matiĂšre d'Ă©tiquetage des produits.

Inspections et suivi

L'OPANO exige Ă©galement que les navires de pĂȘche enregistrent et communiquent leurs captures et leurs efforts de pĂȘche. Le programme d'observateur et le systĂšme de surveillance des navires (VMS) de l'OPANO amĂ©liorent la fiabilitĂ© de ces enregistrements. Le programme d'observateurs exige que chaque navire de pĂȘche de la zone de l'OPANO ait Ă  son bord un observateur indĂ©pendant. Chaque navire pĂȘchant dans la zone de l'OPANO est Ă©quipĂ© d'un dispositif de surveillance par satellite qui enregistre automatiquement et en permanence (toutes les deux heures) la position.

L'OPANO a Ă©galement adoptĂ© des mesures de contrĂŽle qui s'appliquent aux dĂ©barquements ou transbordements dans les ports des parties contractantes par des navires de pĂȘche battant pavillon d'une autre partie contractante. Les dispositions s'appliquent au dĂ©barquement ou au transbordement du poisson capturĂ© dans la zone de rĂ©glementation, ou des produits Ă  base de poisson provenant de ce poisson, qui n'ont pas encore Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s ou dĂ©chargĂ©s dans un port.

Le programme d'inspection et de surveillance conjoint (international) de l'OPANO comprend des inspections en mer frĂ©quentes et au hasard par des inspecteurs autorisĂ©s des États membres. En plus des inspections en mer, l'OPANO exige des inspections au port obligatoires. Les États du pavillon ont le devoir de mener des enquĂȘtes de suivi et d'engager des poursuites. L'OPANO publie un rapport de conformitĂ© annuel.

Zones contrÎlées

La zone de la Convention de l'OPANO s'Ă©tend entre le Groenland et le Canada dans l'Articque, puis vers le sud le long de la longitude 42 Ouest jusqu'au 35e parallĂšle Nord. Cela comprend les zones Ă©conomiques exclusives de 200 milles marins (370,4 km) des Ă©tats cĂŽtiers : le Canada, le Danemark (pour le Groenland), la France (pour Saint-Pierre-et-Miquelon) et les États-Unis. Cependant, les mesures rĂ©glementaires de l'OPANO sont limitĂ©es aux zones visĂ©es qui sont hors de la compĂ©tence nationale[1].

L'OPANO a identifiĂ© 18 zones, dans la zone de la Convention, comme Ă©tant vulnĂ©rables aux engrenages de contact de fond et les a ensuite fermĂ©es Ă  la pĂȘche de fond. Ces fermetures font l'objet d'un rĂ©examen de temps Ă  autre. L'OPANO a Ă©galement dĂ©limitĂ© les zones de pĂȘche de fond existantes (empreinte au sol), en rĂ©ponse Ă  la demande de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies (AGNU Res. 61/105, paragraphe 83) demandant aux organisations rĂ©gionales de gestion de la pĂȘche de rĂ©glementer les activitĂ©s de pĂȘche de fond qui peuvent avoir un impact nĂ©gatif important sur les Ă©cosystĂšmes marins vulnĂ©rables.

Faiblesses

L'OPANO fut critiquĂ©e dans le passĂ© pour son incapacitĂ© Ă  mettre un terme efficace Ă  la surpĂȘche lorsque de nombreux stocks halieutiques de l'Atlantique nord-ouest (stocks cĂŽtiers et en haute mer) se sont effondrĂ©s. La colĂšre des pĂȘcheurs de l’Est du Canada, en particulier de Terre-Neuve-et-Labrador, dirigĂ©e contre des navires de pĂȘche internationaux, a conduit le Canada Ă  exercer une juridiction extraterritoriale et arraisonner le chalutier espagnol Estai, en 1995, durant la guerre du flĂ©tan.

Références

  1. PĂȘches et OcĂ©ans Canada, « Organisation des pĂȘches de l'Atlantique Nord-Ouest », Gouvernement du Canada, (consultĂ© le ).
  2. (en) « International Commission for the Northwest Atlantic Fisheries (ICNAF) », About us, OPANO, (consulté le ).
  3. (en) « Governance », About us, OPANO, (consulté le ).

Lien externe

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