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Occupe-toi d'Amélie (film, 1949)

Occupe-toi d'Amélie est un film français réalisé par Claude Autant-Lara, sorti en 1949, adapté de la pièce éponyme de Georges Feydeau.

Occupe-toi d'Amélie

RĂ©alisation Claude Autant-Lara
Scénario Jean Aurenche
Pierre Bost
Acteurs principaux
Sociétés de production Lux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 95 minutes
Sortie 1949

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Étienne entretient la ravissante cocotte Amélie d'Avranches. Son ami Marcel Courbois, amant d'une femme mariée, l'ancienne patronne d'Amélie, ne pourra toucher un héritage que lorsqu'il sera marié. Un faux mariage est organisé. Marcel épouse Amélie, mais Étienne, pensant qu'ils l'ont trompé, s'arrange pour que le mariage ait vraiment lieu.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Occupe-toi d’Amélie figure parmi les films les plus reconnus d’Autant-Lara. Il y est entouré de ses scénaristes et techniciens habituels, considérés parmi les meilleurs du cinéma français de l’époque[1] : il reforme pour la troisième fois le duo de scénaristes Pierre Bost et Jean Aurenche, représentants de la « qualité française » qui domine la production de cette période et sera tant décriée par les cinéastes de la Nouvelle Vague, retrouve le compositeur René Cloërec, le décorateur Max Douy, sa femme et collaboratrice Ghislaine Auboin tour à tour assistante, scénariste, dialoguiste, le directeur de la photographie André Bac[2]… équipe qui collaborera à la plupart de ses films [1].

Danielle Darrieux, pour qui les premières années de l’après guerre ont été difficiles, jugera ce film comme celui de sa résurrection[3] et retrouvera ensuite Claude Autant-Lara pour Le Bon Dieu sans confession (1953), Le Rouge et le Noir (1954), Vive Henri IV, vive l'amour (1961).

Sorti le , Occupe-toi d’Amélie ne sera pas repris en salles avant le . N’ayant guère apprécié le film d'Autant-Lara, qui avait à leurs yeux pris trop de libertés dans l’adaptation de l’œuvre de Feydeau, les héritiers de ce dernier s’opposèrent à d’éventuelles exploitations du film[4]. Pourtant, tout comme l’avait fait Feydeau avec sa pièce, le cinéaste réalise une satire de la bourgeoisie menée tambour battant par une pléiade d’acteurs de talent sur un rythme de frénésie vaudevillesque.

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Critique

  • « Georges Feydeau n’était dĂ©jĂ  pas indulgent. Autant-Lara et ses scĂ©naristes (Aurenche et Bost) le sont encore moins. Plus de frontières entre les personnages sur scène, les acteurs en coulisses et le spectateur dans la vie. ConsĂ©quence : nous sommes tous des pantins… Le film annonce La Rose pourpre du Caire, de Woody Allen, avec du vitriol en guise de tendresse. »[5]
  • « Le film Ă©tait invisible depuis des annĂ©es – depuis sa sortie, en fait – pour de sombres histoires de droits. Occupe-toi d’AmĂ©lie ressort, enfin, et c’est un enchantement. Une merveille. Claude Autant-Lara est mort en vieux rĂ©actionnaire, on le sait, mais quel talent il avait quand il alignait, coup sur coup, Douce (1943), Le Diable au corps (1947) et, en 1948, ce vaudeville Ă©crit par Feydeau (pas facile de l’adapter au cinĂ©ma, celui-lĂ  : beaucoup s’y sont cassĂ©s les dents), dont il fait, avec l’aide de ses complices habituels – les scĂ©naristes Aurenche et Bost – un hĂ©raut anar. Le trio infernal fait tout pour exaspĂ©rer les bourgeois, qu’ils imaginent d’ailleurs se rĂ©volter : trente ans avant La Rose pourpre du Caire, de Woody Allen, Autant-Lara filme avec jubilation des spectateurs qui montent sur scène et se fondent dans le spectacle, en quelque sorte, afin que ne soit pas profanĂ©e l’institution sacrĂ©e du mariage…
    Dans ce film cinglé, quasi surréaliste, tout se mêle et s’emmêle : les coulisses et le plateau, le théâtre et le cinéma, les acteurs et les personnages. Entre deux répliques, Danielle Darrieux, gouailleuse et tendre, conduit les visiteurs de sa loge à la leur. Et tandis que les techniciens s’affairent à installer le décor, Jean Desailly (qui a des accents à la Christian Clavier, par moments) prend le temps de s’ébouriffer les cheveux, avant de se glisser dans l’hystérie exigée par le rôle. De la distanciation, oui, déjà, mais sans le sérieux qui va généralement avec…
    Avec son rythme sans défaut et ses interprètes déchaînés (Carette, notamment, en vieille baderne complaisante…), Occupe-toi d’Amélie risque d’être la grande comédie française 2009… » Pierre Murat[6]
  • « Occupe-toi d'AmĂ©lie est sans doute le chef-d’œuvre d'Autant-Lara. Le scĂ©nario, dans un mouvement d'une folle jeunesse, bouscule les conventions dramatiques, piĂ©tine avec une invention joyeuse et ludique les frontières sĂ©parant le théâtre et le cinĂ©ma, la vie et le spectacle, le rĂŞve et la rĂ©alitĂ©. » Bertrand Tavernier[7]
  • « Après la rĂ©ussite Ă©clatante du Diable au corps, le cinĂ©aste a besoin de changer de registre et il va signer en 49 la meilleure, la plus originale adaptation de Feydeau jamais portĂ©e Ă  l’écran avec Occupe toi d’AmĂ©lie oĂą, loin de nier la théâtralitĂ© de l’entreprise, il la sublime et fait preuve d’une maestria Ă©tourdissante, en utilisant toutes les possibilitĂ©s du cinĂ©ma. Ce divertissement subtil et caustique joue sur la frontière, plus fluctuante qu’il n’y paraĂ®t, entre rĂ©alitĂ© et fiction. Le film passe de la salle Ă  la scène, de la scène aux coulisses, des coulisses Ă  la vraie vie, sur un rythme Ă©tourdissant, avec quiproquos et critique sociale en prime. C’est le théâtre dans le théâtre, le film dans le film. Un modèle du genre. Parions, sans grand risques, que François Truffaut, cinĂ©phile intĂ©gral, s’est souvenu d’Occupe toi d’AmĂ©lie en tournant Le Dernier MĂ©tro.
    Autant-Lara dira souvent d’Occupe toi d’Amélie qui est son film préféré, celui pour lequel il éprouve la plus grande tendresse. Peut-être que le souvenir de son enfance passée dans les coulisses de la Comédie-Française à admirer sa mère, n’est pas étranger à ce choix … Après cette réussite, le cinéaste ne s’attaquera plus jamais à une adaptation théâtrale, sans doute par crainte de ne pas être à la hauteur de ce coup de maître. » Francis Girod[8]

Box-office

Le film a totalisĂ© 2 130 300 entrĂ©es[9].

Distinctions

Les décors[1] de Max Douy ont obtenu un prix au Festival de Cannes en 1949[10].

Notes et références

  1. Le Cinéma Grande histoire illustrée du 7e art. Volume 3. Éditions Atlas
  2. Un directeur de la photographie qui ne fera « que » trois films avec Autant-Lara
  3. Danielle Darrieux, avec le concours de Jean-Pierre Ferrière, RAMSAY CINEMA, Paris, 1995, (ISBN 2-84114-113-6)
  4. Allociné Secrets de tournage http://www.allocine.fr/film/anecdote_gen_cfilm=42126.html
  5. Cent ans de cinéma - Télérama hors série
  6. Pierre Murat - Télérama no 3081 – 28 janvier 2009
  7. Bertrand Tavernier Allocine.fr
  8. Discours de M. Francis Girod prononcé lors de sa réception sous la Coupole en hommage à Claude Autant-Lara
  9. toutlecine.com
  10. « La Sélection - 1949 - Palmarès », site officiel du Festival de Cannes

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Chirat, Catalogue des films français de long mĂ©trage. Films de fiction 1940-1950, Imprimerie Saint-Paul, Luxembourg , 1981, article no 552

Autres adaptations

Liens externes

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