Nomenclature des météorites
La nomenclature des météorites est l'ensemble des règles applicables à la dénomination d'une météorite. Une météorite est généralement nommée d'après une localité ou un lieu géographique proche de l'endroit de sa chute ou de sa découverte. Depuis les années 1970, le nom d'une météorite lui est donné officiellement par la Meteoritical Society, après délibération du Committee on Meteorite Nomenclature (« Comité de nomenclature des météorites »)[1]. Fin , la base de données de la Meteoritical Society répertorie 65 752 noms de météorites validés et 7 601 noms provisoires[2].
Principe général
Le nom français d'une météorite peut présenter deux formes principales :
- une forme « météorite de X » (dans un texte non spécialisé) ou simplement « X » (dans un texte scientifique consacré à une ou plusieurs météorites)[alpha 1], où X correspond au nom du lieu éponyme. Exemple : « météorite de Juvinas » ou simplement « Juvinas » (du nom du village d'Ardèche Juvinas en France) ;
- une forme « météorite X n » ou simplement « X n », où X correspond au nom du lieu éponyme (in extenso ou en abrégé) et n est un numéro d'ordre. Exemple : « Allan Hills 84001 » ou simplement « ALH 84001 » (pour des collines Allan Hills ou ALH de la chaîne Transantarctique, où n = 84001 parce que cette météorite est la première trouvée dans ces collines en 1984).
Règles de dénomination
- Unicité : un seul et même nom s'applique à tous les fragments provenant de la chute d'un même météoroïde ou d'une pluie de météores (quand le météoroïde s'est fragmenté au cours de sa traversée de l'atmosphère). Deux météorites ne provenant pas d'une même chute doivent recevoir des noms différents.
- S'il n'est pas certain que deux météorites proviennent d'une même chute, elles reçoivent des noms différents.
- Si l'on démontre que plusieurs météorites (nommées séparément) proviennent d'une même chute, un seul nom est conservé et les autres sont officiellement abandonnés (ils deviennent des synonymes non officiels).
- Pérennité : le nom d'une météorite reste inchangé, même si le nom de la localité éponyme change ou qu'il a été mal orthographié. Les noms antérieurs à l'établissement d'une règlementation internationale sont également conservés, même quand ils n'obéissent pas aux règles actuelles.
- Choix du nom : les noms autorisés sont ceux de lieux géographiques (rivières, montagnes, lacs, golfes, îles, etc.), d'entités administratives (villes, comtés, États, provinces, etc.) ou de sites d'activités humaines pérennes (parcs, mines, sites historiques, gares de chemin de fer, etc.), à la condition que le nom n'ait pas déjà été employé pour une autre météorite.
- Quand on ne peut pas éviter une homonymie, une précision est ajoutée entre parenthèses. Exemple : « météorite d'Edmonton (Kentucky) » et « météorite d'Edmonton (Canada) ».
- Quand deux météorites différentes ont été trouvées à proximité d'une même localité et qu'on ne trouve pas d'autre alternative, on précise entre parenthèses l'année de découverte (exemple : « météorite de Wethersfield (1971) » et « météorite de Wethersfield (1982) ») ou bien, si ce sont des découvertes concomitantes, on ajoute une lettre minuscule entre parenthèses (exemple : « météorite de Kress (a) » et « météorite de Kress (b) »).
- « Collections denses » : quand un grand nombre de météorites sont trouvées dans une même région (notamment quand les lieux remarquables y sont rares, comme en Antarctique et au Sahara), elles reçoivent le nom de la région, suivi pour chaque météorite d'une espace et d'un numéro d'ordre (exemple : « Allan Hills 84001 »). Le nom peut être abrégé (exemple : « ALH 84001 »).
- Quand la provenance d'une météorite est inconnue ou controversée, la météorite reçoit le nom « Nova nnn », où nnn est le premier nombre de trois chiffres disponible.
- Synonymes : (1) dans les rares cas où le nom d'une météorite est supprimé (notamment quand on découvre qu'elle provient de la même chute qu'une autre météorite nommée antérieurement), cet ancien nom devient un synonyme ; (2) quand une ou des découvertes nouvelles entraînent l'utilisation d'un nom préexistant suivi d'une espace et d'une lettre minuscule entre parenthèses ou d'un numéro d'ordre, la météorite préexistante garde son nom, mais ce nom suivi d'une espace et de « (a) » ou « 001 » devient un synonyme (pour les nouvelles météorites la numérotation commence à « (b) » ou « 002 ») ; (3) certaines météorites ont un surnom ne se conformant pas aux règles (exemple : « Black Beauty »), qui est alors considéré comme un synonyme. Dans tous les cas, l'usage d'un synonyme est déconseillé, et un nom supprimé ne doit pas être réutilisé pour une nouvelle météorite.
Collections denses
Les « collections denses » sont les collections de météorites trouvées dans des régions où elles sont en grand nombre (ou risquent de l'être) et où les lieux remarquables sont rares, comme en Antarctique et au Sahara. La délimitation géographique, le nom et l'abréviation du nom de ces collections denses sont, comme les autres noms de météorites, définis par la Meteoritical Society.
Notes et références
Notes
- La différence entre « de X » (provenance) et « X » (nom même de la météorite) est propre au français et aux autres langues romanes. En anglais, X meteorite peut être compris à la fois comme « météorite de X » (provenance) et « météorite X » (ainsi nommée).
- Selon la Meteoritical Bulletin Database (en)[2] (dernière mise à jour : ).
- Ce nombre inclut quelques météorites ayant pour nom officiel North Forrest, North West Forrest, West Forrest ou Forrest Lakes, mais provenant de la même région.
- Cette chaîne de montagnes a été nommée « monts Yamato » par une expédition japonaise (1957-1962).
Références
- (en) Committee on Meteorite Nomenclature The Meteoritical Society, « Guidelines for Meteorite Nomenclature » [PDF], .
- (en) « Meteoritical Bulletin Database » (consulté le ).