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Nicolas Houël

Nicolas Houël (1524?-1587), est un apothicaire et herboriste philanthrope français.

Nicolas Houël
Portrait de Nicolas Houël apothicaire.
Biographie
Naissance
Vers 1524
Décès
Activités

Biographie

Nicolas Houël est vraisemblablement né en 1524[1]. Il est reçu maître apothicaire en 1548[2].

Après avoir été apothicaire durant trente ans rue de la Truanderie à Paris, Houël consacre la dernière partie de sa vie à la philanthropie. Selon Paul Dorveaux, Houël était riche et influent : il a été maître juré en 1556-1557, et ordonnateur de travaux artistiques auprès de Catherine de Médicis[3]. En 1576 il s'adresse au roi Henri III pour fonder une institution d'aide aux malades indigents et aux orphelins. Son projet vise à enseigner aux orphelins l' « Art de l'apothicairerie » afin de les préparer à un métier nécessaire, tout en distribuant des remèdes aux nécessiteux. Houël s'installe d'abord près du Temple, dans la « Maison des Enfants-Rouges », fondée en 1536 par le roi François Ier.

En 1578, l'institution déménage dans l'ancien hôpital de Lourcine (aujourd'hui Broca), ruiné mais alors restauré, appelé aussi « hôtel-Dieu des Patriarches », au faubourg Saint-Marcel. Depuis 1559, on y reçoit les gens contaminés par la maladie des troupes de Charles VIII revenues d'Italie. Depuis 1496 ces patients étaient entassés dans l'hôtel-Dieu de Paris ou dans des granges, rue du Sépulcre. Houël s'engageait contractuellement vis-à-vis du roi à assurer aux orphelins gîte, repas, habillement et enseignement. Le long de la Bièvre, sur la « terre d'Alez », site du futur Jardin royal des plantes médicinales (actuellement le Jardin des plantes, siège du Muséum national d'histoire naturelle), ils apprennent notamment la botanique, l'herboristerie et la pharmacie ; dans l'« hôtel-Dieu des Patriarches », des éléments de théologie et de littérature.

Dans la nuit du 8 au , une soudaine crue de la Bièvre, ultĂ©rieurement qualifiĂ©e de « dĂ©luge du faubourg Saint-Marcel », emporte douze bâtisses, noie des dizaines de gens surpris dans leur sommeil, et endommage gravement le domaine d'HouĂ«l et plus spĂ©cialement l'apothicairerie et la sĂ©minothèque. Pendant cette crue qui dura une journĂ©e et une nuit encore, l'eau monta de 4 Ă  5 mètres, atteignant le deuxième Ă©tage des maisons : les dĂ©gâts se montèrent Ă  environ 50 000 Ă©cus, une somme Ă©norme mĂŞme pour HouĂ«l, mais celui-ci ne perdit pas le soutien du roi qui l'aida Ă  financer les rĂ©parations. Pour Ă©viter que ses plantes mĂ©dicinales soient encore emportĂ©es par la Bièvre, HouĂ«l fit dĂ©fricher un « terrain des vieux fossĂ©s » pentu, situĂ© de l'autre cĂ´tĂ© de la rue de Lourcine, et montant vers la rue de l'Arbalète.

Il meurt en 1587 Ă  Paris[1].

Publications

HouĂ«l a publiĂ© de nombreux et divers ouvrages, certains dans le domaine de la culture comme l'« Histoire de la reine Artemise Â», d'autres dans le domaine de l'art, comportant des dessins et des sonnets, d'autres encore dans le domaine de la science et plus prĂ©cisĂ©ment de la pharmacie comme son Pharmaceutique, son TraitĂ© de la peste (1573), ou son TraitĂ© de la ThĂ©riaque et Mithridat. Ces ouvrages mĂŞlent considĂ©rations philosophiques, foi religieuse, dĂ©sir de charitĂ© envers les pauvres, les malades et les orphelins. HouĂ«l dĂ©pensa toute sa fortune pour son Ĺ“uvre philanthropique, vivant lui-mĂŞme très modestement surtout vers la fin de sa vie.

Hommage

Après Nicolas HouĂ«l qui meurt en 1587, Audens poursuit ses travaux et aussi ses cours sur le site du futur Jardin des plantes. En 1624, un arrĂŞt du Grand Conseil confie l'administration de sa fondation Ă  la guilde des apothicaires-Ă©piciers. Quelque temps ensuite, celle-ci abandonne les anciens terrains et bâtisses pour ne conserver que le « terrain des vieux fossĂ©s Â». En 1882, la fondation dĂ©mĂ©nage dans de nouveaux bâtiments, avenue de l'Observatoire. En 1905 la rue ouverte par-dessus la Bièvre dĂ©sormais canalisĂ©e et couverte, reçoit le nom de Nicolas HouĂ«l, tardive revanche sur le « dĂ©luge du faubourg Saint-Marcel Â». Entre-temps, le « terrain des vieux fossĂ©s Â» que Nicolas HouĂ«l avait fait dĂ©fricher, est dĂ©nommĂ© Ă  tour de rĂ´le « Jardin des Apothicaires Â», « Collège de pharmacie Â», « Ă‰cole gratuite de pharmacie Â», et enfin « Ă‰cole de pharmacie de Paris Â», dispensant sans discontinuer un enseignement public et gratuit de la pharmacie, conformĂ©ment aux vĹ“ux d'HouĂ«l formulĂ©s en 1576 devant le roi Henri III. Ă€ ce titre, HouĂ«l est considĂ©rĂ© comme le fondateur de la facultĂ© de pharmacie de Paris.

Notes et références

  1. Élie Bzoura : Nicolas Houël et la Bièvre in : Actualités pharmaceutiques, septembre 1994, N°323 : 68-71 et Christian Warolin : Nicolas Houël et Michel Dusseau, apothicaires à Paris au XVIe siècle in : 34e Congrès International d'histoire de la Pharmacie.
  2. Élie Bzoura, « Évolution de la formation des apothicaires et des pharmaciens à travers la Salle des Actes de la Faculté de pharmacie de Paris », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 347,‎ , p. 385-402 (DOI 10.3406/pharm.2005.5851, lire en ligne, consulté le ).
  3. Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, Ă©ditions de Minuit, p.182

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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