Network : Main basse sur la télévision
Network[1] : Main basse sur la télévision (Network) est un film américain réalisé par Sidney Lumet et sorti en 1976.
Main basse sur la télévision
Titre original | Network |
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Réalisation | Sidney Lumet |
Scénario | Paddy Chayefsky |
Musique | Elliot Lawrence |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Metro-Goldwyn-Mayer |
Pays de production | États-Unis |
Genre | drame |
Durée | 121 minutes |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film est acclamé par la critique à sa sortie. Succès commercial, il reçoit par ailleurs de nombreuses distinctions dont 10 nominations aux Oscars. Il en remporte quatre : meilleur scénario original, meilleur second rôle féminin pour Beatrice Straight, meilleure actrice pour Faye Dunaway et Oscar du meilleur acteur pour Peter Finch.
Synopsis
Le réseau UBS est racheté par le conglomérat CCA. Franck Hackett décide alors de renvoyer Howard Beale, présentateur du journal télévisé depuis 20 ans et en perte d'audimat, malgré les protestations de Max Schumacher, rédacteur en chef. Lors de ses dernières émissions, Beale devient de plus en plus offensant, menaçant de se suicider et jurant en direct à la télévision. Flairant le bon coup médiatique, Diana Christensen, directrice des programmes, donne carte blanche à Beale. Lorsque Beale hurle à des millions de téléspectateurs de se rebeller contre le système, c'est le carton d'audience. Hackett décide alors de renvoyer Schumacher et donne les pleins pouvoirs à Christensen. Elle transforme alors l'émission de Beale en une idiotie commerciale où le présentateur, devenu totalement fou, crie des inepties populistes au public. Dans le même temps, elle crée une série documentaire tapageuse sur un groupe terroriste communiste. En parallèle, Schumacher quitte femme et enfants pour vivre avec Christensen.
Lors d'une émission, Beale révèle qu'UBS va être racheté par des Saoudiens et demande au public de s'insurger. Il est donc convoqué par Arthur Jensen, propriétaire de CCA. À l'aide d'une mise en scène qui impressionne Beale, Jensen le convainc d'abandonner ses idées populistes et de propager un message pro-capitaliste et mondialiste. Beale s'exécute mais les audiences baissent. Dans le même temps, Schumacher décide de quitter Christensen, obsédée par ses objectifs d'audimat et incapable d'exprimer la moindre émotion. Elle envoie alors ses amis terroristes tuer Beale en pleine émission, pour relancer l'audimat. Beale devient alors le premier homme à avoir été assassiné parce qu'il ne faisait pas assez d'audience.
Fiche technique
- Titre original : Network
- Titre français : Network : Main basse sur la télévision
- Réalisation : Sidney Lumet
- Scénario : Paddy Chayefsky
- Musique : Elliot Lawrence
- Décors : Philip Rosenberg et Edward Stewart
- Costumes : Theoni V. Aldredge
- Photographie : Owen Roizman
- Montage : Alan Heim
- Production : Fred C. Caruso et Howard Gottfried
- Société de production : Metro-Goldwyn-Mayer
- Société de distribution : United Artists
- Budget : 3 800 000 $ (estimation)
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : Couleurs - 35 mm - son monophonique
- Genre : drame
- Durée : 120 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- France :
Distribution
- Faye Dunaway (VF : Perrette Pradier) : Diana Christensen
- William Holden (VF : Alain Mottet) : Max Schumacher
- Peter Finch (VF : Michel Vitold) : Howard Beale
- Robert Duvall (VF : François Chaumette) : Frank Hackett
- Wesley Addy (VF : Daniel Gélin) : Nelson Chaney
- Ned Beatty (VF : Jean Davy) : Arthur Jensen
- Jordan Charney (VF : Roger Rudel) : Harry Hunter
- Darryl Hickman (VF : Mario Santini) : Bill Herron
- William Prince (VF : Claude Dasset) : Edward George Ruddy
- Beatrice Straight (VF : Jacqueline Porel) : Louise Schumacher
- Marlene Warfield (VF : Thamila Mesbah) : Laureen Hobbs
- Cindy Grover : Caroline Schumacher
- Arthur Burghardt (VF : Georges Atlas) : Great Ahmed Kahn
- Bill Burrows : le réalisateur de TV
- John Carpenter : George Bosch
- Kathy Cronkite : Mary Ann Gifford
- Ed Crowley (VF : Guy Montagné) : Joe Donnelly
- Jerome Dempsey (VF : Henri Labussière) : Walter C. Amundsen
- Conchata Ferrell (VF : Jane Val) : Barbara Schlesinger
- Gene Gross : Milton K. Steinman
- Stanley Grover : Jack Snowden
- Mitchell Jason : Arthur Zangwill
- Paul Jenkins : le régisseur de la TV
- Ken Kercheval : Merrill Grant
- Roy Poole (VF : Jean-Henri Chambois) : Sam Haywood
- Sasha von Scherler : Helen Miggs
- Lane Smith : Robert McDonough
- Cameron Thomas : le directeur technique de TV
- Lydia Wilen : le secrétaire de Hunter
- Lee Richardson (VF : Jean Martinelli) : le narrateur
- Acteurs non crédités
- Lance Henriksen (VF : Guy Chapellier) : l'avocat de Network
- Michael Tucker : un employé de bureau
Production
Genèse et développement
Le suicide en direct de Christine Chubbuck aurait inspiré le script de Paddy Chayefsky[2] - [3]. On y présente l'animateur Howard Beale (en), qui affirme qu'il commettra un suicide en direct, avant de changer d'idée pour se lancer dans une diatribe qui revitalisera sa carrière et son réseau[4]. Cependant, d'après le livre Mad as Hell: The Making of Network and the Fateful Vision of the Angriest Man in Movies de David Itzkoff (en), Chayefsky aurait commencé l'écriture de ce passage de Network des mois avant les événements.
Attribution des rôles
Peter Finch n'est pas le premier choix de Sidney Lumet pour incarner Howard Beale. Henry Fonda est d'abord contacté mais il refuse, trouvant le rôle trop hystérique. Après le refus du journaliste Walter Cronkite, George C. Scott et Gene Hackman déclinent également[5].
Glenn Ford et William Holden seront en compétition pour décrocher le rôle de Max Schumaker. La production choisit finalement le second notamment grâce à sa prestation dans La Tour infernale, immense succès sortie deux ans plus tôt[5].
Tournage
En raison du sujet traité, aucun network majeur n'a voulu accueillir la production. C'est donc au siège new-yorkais de la Metro-Goldwyn-Mayer que les prises de vues ont lieu, ainsi qu'au Canada[5]. Le tournage a ainsi lieu dans les CFTO-TV Studios à Toronto, à New York et à East Hampton[6].
Distinctions
Peter Finch décède le . Ses récompenses lui sont donc attribuées à titre posthume. Il est le premier acteur à recevoir l'Oscar du meilleur acteur à titre posthume[5].
Récompenses
- LAFCA 1976 :
- Oscars 1977 :
- Golden Globes 1977 :
- BAFTA 1978 :
- National Film Registry 2000 : Sélectionné et conservé à la Bibliothèque du Congrès américain.
Nominations
- Oscars 1977 :
- Golden Globes 1977 :
- Saturn Awards 1977 :
- BAFTA 1978 :
- Meilleur film
- Meilleur réalisateur - Sidney Lumet
- Meilleur acteur - William Holden
- Meilleure actrice - Faye Dunaway
- Meilleur acteur dans un second rôle - Robert Duvall
- Meilleur scénario - Paddy Chayefsky
- Meilleur montage - Alan Heim
- Meilleur son - Jack Fitzstephens, Marc Laub, Sanford Rackow, James Sabat et Dick Vorisek
Analyse
Network est une critique acerbe sur le pouvoir et le monde cynique de la télévision, sur le commerce qu'elle génère, où tout doit se réduire à des chiffres, à des taux d'audience, au détriment de l'humain. Diana Christensen incarne l'aliénation capitaliste déshumanisante, elle qui réduit sa propre vie et tout ce qui l'entoure à des synopsis de séries B, formatés pour la télévision[7] - [8].
Dès les dix premières minutes du film, on peut voir un signe nazi sur un livre dans une bibliothèque en second plan, lorsque Franck Hackett, fou de rage contre Beale qui vient d'annoncer son suicide en plein programme télévisé, se demande comment éviter les ennuis qu'un tel événement pourraient lui attirer. Ce procédé est sans doute une analogie entre le monde de la télévision et le totalitarisme. Le thème de la propagande est d'ailleurs utilisé à plusieurs reprises.
Adaptation et projet de remake
Un projet de remake a été un temps évoqué en 2006, avec George Clooney comme réalisateur[9].
Le dramaturge britannique Lee Hall adapte le film en pièce de théâtre, mise en scène par Ivo van Hove. La première a lieu au Royal National Theatre de Londres . Bryan Cranston y tient le rôle de Howard Beale[10] - [11]. La pièce est ensuite jouée à Broadway en décembre 2018, toujours avec Bryan Cranston[12].
Notes et références
- Le terme « network » désigne aux États-Unis une chaîne de télévision.
- (en) Adam Smith, « Television will eat itself in Sidney Lumet's searing satire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur allbusiness.comm, Empire,
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- (en)Roger Ebert, Great Movies: Network, Roger Ebert.com, 29 octobre 2000.
- Secrets de tournage - Allociné
- (en) Locations sur l’Internet Movie Database
- « Sidney Lumet : mort d'un réalisateur humaniste », sur Télérama, .
- (en) « Network review – Philip French on Paddy Chayefsky and Sidney Lumet’s enduring satire », sur The Guardian, .
- « George Clooney fait main basse sur la télévision », sur Allociné, .
- « New for 2017 and 2018 | National Theatre » [archive du ], sur www.nationaltheatre.org.uk (consulté le )
- Michael Billington, « Network review – Bryan Cranston is mad as hell in blazing staging of Oscar winner », The Guardian, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Breaking: Tony Goldwyn Joins Bryan Cranston and Tatiana Maslany in NETWORK on Broadway » [archive du ], sur broadwayworld.com, Wisdom Digital Media, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) British Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Critique-analyse du film sur DVD Classik