Nadine Picquet
Nadine Picquet, nĂ©e le Ă Metz, est une directrice des services pĂ©nitentiaires française. PremiĂšre femme Ă intĂ©grer la direction d'une prison pour hommes en 1983, elle est la premiĂšre femme nommĂ©e cheffe d'Ă©tablissement de la maison d'arrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis en 2015. Elle est directrice interrĂ©gionale des services pĂ©nitentiaires de Bordeaux du au .
Directrice interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux | |
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depuis le | |
Alain Pompigne (d) | |
Cheffe d'Ă©tablissement Maison d'arrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis | |
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Hubert Moreau (d) Franck Linares (d) | |
Cheffe d'établissement Centre pénitentiaire du sud-francilien | |
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Arnaud Soleranski (d) | |
Cheffe d'Ă©tablissement Maison centrale de Poissy | |
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Cheffe de cabinet Direction de l'Administration pénitentiaire | |
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Naissance | |
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Membre de |
Prisonniers sans frontiĂšres (d) () |
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Distinctions |
Biographie
Enfance et formation
NĂ©e en Moselle d'un pĂšre cheminot et d'une mĂšre sans emploi, Nadine Picquet grandit Ă Sarreguemines puis rejoint Nancy Ă 11 ans[1] - [2]. AprĂšs avoir obtenu une licence en administration Ă©conomique et sociale ainsi qu'une maĂźtrise, elle dit vouloir servir l'Ătat et tente les concours du TrĂ©sor puis de l'administration pĂ©nitentiaire. Elle est classĂ©e premiĂšre au concours pĂ©nitentiaire en 1983 et entre alors Ă l'Ăcole nationale d'administration pĂ©nitentiaire pour ĂȘtre formĂ©e Ă la direction des services pĂ©nitentiaires[3].
CarriĂšre
En , Nadine Picquet obtient son premier poste comme sous-directrice Ă la maison d'arrĂȘt de Bois-d'Arcy oĂč elle dirige la section des mineurs[2] - [3]. Elle est alors la premiĂšre femme Ă occuper un poste de direction au sein d'un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire pour hommes en France[1]. Au cours de cette premiĂšre expĂ©rience, elle doit faire face Ă la mĂ©fiance, aux rĂ©flexions et aux tracasseries du personnel de surveillance masculin, peu habituĂ© Ă l'Ă©poque Ă travailler avec et sous les ordres d'une femme. Elle se distingue toutefois par ses initiatives, comme la crĂ©ation d'un jardin, ainsi que par sa capacitĂ© Ă dialoguer et interagir avec les dĂ©tenus.
AprĂšs un rapide passage Ă la direction de l'Administration pĂ©nitentiaire en tant que cheffe de cabinet de 1987 Ă 1989, elle est nommĂ©e adjointe au chef d'Ă©tablissement de la maison d'arrĂȘt de Fresnes en novembre de la mĂȘme annĂ©e[2] - [3]. Soucieuse de maintenir des conditions de dĂ©tention dĂ©centes et de les amĂ©liorer lorsque cela est possible, elle rĂ©organise le systĂšme des parloirs avec les familles, mettant ainsi en place un systĂšme de rendez-vous. Consciente de l'importance de ces moments pour les dĂ©tenus et leurs proches[4], elle dĂ©clare que la situation oĂč ceux-ci devaient patienter plusieurs heures sans mĂȘme savoir s'il serait possible de voir la personne incarcĂ©rĂ©e n'Ă©tait pas acceptable.
FatiguĂ©e par la pression ambiante du milieu carcĂ©ral, elle devient cheffe du dĂ©partement des ressources humaines Ă la direction rĂ©gionale des services pĂ©nitentiaires de Paris en avril 1996[3]. AprĂšs sept annĂ©es Ă la tĂȘte du service, elle choisit de retourner sur le terrain et est nommĂ©e cheffe d'Ă©tablissement de la maison centrale de Poissy en novembre 2003[5]. En fĂ©vrier 2009, elle rejoint l'inspection des services pĂ©nitentiaires avant de retrouver un poste opĂ©rationnel en succĂ©dant Ă Pascal Vion Ă la tĂȘte du centre pĂ©nitentiaire du sud-francilien en janvier 2013[6] - [7].
NommĂ©e cheffe d'Ă©tablissement de la maison d'arrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis en mars 2015[8] - [9], elle devient la premiĂšre femme Ă diriger cet Ă©tablissement, la plus grande prison d'Europe[10]. Toujours soucieuse de maintenir des conditions de dĂ©tention satisfaisantes, elle s'inquiĂšte auprĂšs de sa hiĂ©rarchie de leur dĂ©gradation[11]. Ă la tĂȘte d'un Ă©tablissement surpeuplĂ© (le taux d'occupation de la maison d'arrĂȘt est de 150%), elle rappelle la dĂ©gradation importante que cette situation engendre sur la vie des personnes dĂ©tenues (tensions, violences) mais aussi sur la sĂ©curitĂ© et les conditions de travail des personnels pĂ©nitentiaires (agressions, Ă©puisement professionnel). En 2019, elle coordonne la mise en place d'un dispositif en collaboration avec la Croix-Rouge française afin de lutter contre les suicides en formant des dĂ©tenus Ă dĂ©tecter les signes prĂ©curseurs d'un passage Ă l'acte et Ă aider leur codĂ©tenus[12].
En , elle est nommée au conseil d'administration de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice[13].
Le , elle succÚde à Alain Pompigne comme directrice interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux[14].
Engagements
Depuis le , Nadine Picquet est membre du conseil d'administration de Prisonniers sans frontiÚres, une association de visiteurs de prisons bénévoles apportant un soutien moral et matériel aux détenus en Afrique de l'Ouest[15].
Avant qu'elle ne prenne la tĂȘte du centre pĂ©nitentiaire du sud-francilien en 2013, elle a Ă©tĂ© envoyĂ©e par lâUnion europĂ©enne pour expertiser les services judiciaires et pĂ©nitentiaires de CĂŽte d'Ivoire[7].
DĂ©corations
Notes et références
- Christophe Gobin, « Fleury-MĂ©rogis : la directrice de la maison dâarrĂȘt est lorraine », L'Est rĂ©publicain,â (lire en ligne)
- HĂ©lĂšne Sergent, « Nadine Picquet, la gardienne des clĂ©s », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- Ville de Fleury-MĂ©rogis, « Nadine Picquet, une femme aux commandes », Fleury'mag n° 61,â (lire en ligne)
- Didier Fassin, L'ombre du monde : Une anthropologie de la condition carcérale, Paris, Editions du Seuil, , 677 p. (ISBN 978-2-7578-6422-7), « La vie en prison, mode d'emploi », p. 237-247
- ArrĂȘtĂ© du 8 janvier 2008 portant nomination (services extĂ©rieurs de l'administration pĂ©nitentiaire)
- ArrĂȘtĂ© du 16 janvier 2013 portant nomination de Mme Nadine PICQUET en qualitĂ© de chef dâĂ©tablissement du centre pĂ©nitentiaire sud francilien
- Julien Van Caeyseele, « Prison de RĂ©au. Pour la nouvelle directrice Nadine Picquet : « Rayonner au-delĂ des murs » », Actu.fr,â (lire en ligne)
- Nolwenn Cosson, « Fleury-MĂ©rogis : la plus grande prison dâEurope se dĂ©voile pour ses 50 ans », Le Parisien,â (lire en ligne)
- ArrĂȘtĂ© du 15 janvier 2015 portant nomination de Mme Nadine Picquet en qualitĂ© de chef dâĂ©tablissement de la maison dâarrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis
- William MoliniĂ©, « Fleury-MĂ©rogis : Une femme aux commandes de la plus grande prison dâEurope », 20 Minutes,â (lire en ligne)
- Florian Loisy, « Fleury-MĂ©rogis : le cri d'alarme de la directrice de la prison », Le Parisien,â (lire en ligne)
- Nolwenn Cosson, « Fleury-MĂ©rogis : huit dĂ©tenus formĂ©s pour empĂȘcher les suicides en prison », Le Parisien,â (lire en ligne)
- ArrĂȘtĂ© du 10 mars 2020 portant nomination au conseil d'administration de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ)
- ArrĂȘtĂ© du 22 septembre 2020 portant nomination Ă un emploi de directeur interrĂ©gional des services pĂ©nitentiaires (direction de l'administration pĂ©nitentiaire)
- Prisonniers sans frontiÚres, « Rapport de gestion 2015 », sur prsf.fr, (consulté le )
- Décret du 31 décembre 2020 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur
- DĂ©cret du 14 novembre 2016 portant promotion et nomination