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NĂ©mir (militaire)

Némir, né vers 1904 à Fort-Lamy au Tchad, mort le à Fort-Lamy, est un tirailleur sénégalais du Tchad devenu sous-officier.

Il s'illustre pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les rangs de la France libre, particulièrement au cours de la campagne d'Érythrée, dans les combats de Kub Kub puis aux combats de l'Engiahat au cours de la bataille de Keren. Il devient compagnon de la Libération en . Il participe aussi à la campagne de Syrie, puis à la campagne de Tunisie, et combat ensuite en Tripolitaine.

Biographie

Némir naît à Fort Lamy, dans la colonie française du Tchad, vers 1904[1]. Il est issu de Mango, du peuple des Saras, dans le sud du Tchad[2].

Engagements successifs de 1924 Ă  1940

Ă€ vingt ans, NĂ©mir est engagĂ© volontaire dans les tirailleurs sĂ©nĂ©galais le , pour 4 ans, au rĂ©giment de tirailleurs sĂ©nĂ©galais du Tchad (« RTST Â»). AffectĂ© le mois suivant Ă  la 11e compagnie de ce rĂ©giment, il est admis au peloton des Ă©lèves caporaux d'avril Ă  , Ă  AbĂ©chĂ©. Après cette formation, il rejoint sa 11e compagnie du RTST[1].

Photo d'une colonne de soldats africains avec fusils
Soldats africains en route pour la campagne d'Érythrée.

En , NĂ©mir se rengage pour trois. Il est affectĂ© pour servir en France mĂ©tropolitaine, et arrive Ă  Bordeaux ans en [1] - [2]. Il y a des incertitudes dans son dossier militaire, mais il semble avoir Ă©tĂ© nommĂ© le 1er juillet suivant Ă  Montauban, au 16e rĂ©giment de tirailleurs sĂ©nĂ©galais (« 16e RTS Â»)[1]. NommĂ© caporal le , il est affectĂ© le mĂŞme jour Ă  Castelsarrazin, Ă  la 11e compagnie[1]. Un an et demi après, le , il est affectĂ© Ă  la 9e compagnie. Du mĂŞme coup, il prolonge d'un an son engagement[1].

Némir est promu au grade de sergent le et se rengage pour cinq ans, toujours dans le 16e RTS. Rapatrié au Tchad à l'expiration de son affectation en métropole le , il arrive en à Fort-Archambault[1] - [2]. En décembre suivant, Némir est affecté à la 1re compagnie du même régiment de tirailleurs. Rengagé pour un an le , Némir est affecté pour la relève du groupe III, au sein de la 8e compagnie[1].

Il est nommé de nouveau au RTST le , dans la 3e compagnie. Il se réengage pour deux ans, et est promu sergent-chef en . Il change ensuite fréquemment d'affectation, passant successivement à la CHR, à la 5e compagnie, à la 17e compagnie, et après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale il retrouve de nouveau la 5e compagnie en [1].

Combats pour la France libre

Photo d'une rangée de soldats africains présentant les armes
Le BM 3 à Kub Kub où Némir mérite une citation et la croix de la Libération.

Lorsque le Tchad rallie la France libre , NĂ©mir est un des cadres qui s'y rallient aussitĂ´t. Il est nommĂ© dans le Bataillon de marche no 3 (« BM 3 Â») dès sa crĂ©ation le , dans la 11e compagnie de ce bataillon[1].

Némir participe à la campagne d'Érythrée avec le BM 3. Il s'illustre notamment du 21 au au combat de Kub Kub, par sa ténacité comme par la façon dont il soutient le moral des tirailleurs. Cela lui vaut d'être cité à l'ordre de l'armée[1] - [2]. Il participe ensuite aux combats de l'Engiahat au cours de la bataille de Keren, du 14 au [1] - [2].

Il débarque ensuite en Palestine avec son bataillon le . Le sergent-chef Némir est alors rétrogradé simple 2e classe, pour une raison que les sources disponibles ne précisent pas[1] - [3].

Némir est malgré cela créé compagnon de la Libération, pour ses faits d'armes antérieurs en Érythrée[1] - [3]. Il est ainsi un des rares Africains ayant reçu cette prestigieuse distinction. Le décret qui lui décerne la croix de la Libération est du [1]. Il est d'ailleurs encore qualifié de sergent-chef dans le texte de ce décret[4].

NommĂ© au bataillon de marche no 4 (« BM 4 Â»), NĂ©mir part avec lui pour la campagne de Syrie, puis pour la Somalie britannique[1], Ă  Burao[2]. Le , il y retrouve le grade de caporal[2]. Il continue ensuite avec le BM 4 en Abyssinie[1].

Envoyé de nouveau vers le Levant en , Némir passe par Berbera, sur le golfe d'Aden, où il arrive le . Il s'y embarque le pour Suez où il arrive le . Il stationne ensuite au col de Zahlé au Liban, puis dans la ville de Tripoli, dans le nord du Liban[1].

Il reste au Liban jusqu'au , date à laquelle il est envoyé vers les théâtres d'opérations d'Afrique du Nord ; passant par l'Égypte, il arrive en Cyrénaïque et stationne à Tobrouk du au suivant[1]. Son unité, le BM 4, est intégré à la 2e brigade de la 1re division française libre. Avec cette brigade, il est envoyé en Tunisie. Il y parvient le , et stationne à Stilka du 3 au [1].

Némir est engagé dans les opérations de la fin de la campagne de Tunisie, et y participe à Tobrouk du 7 au . Il combat ensuite à Takrouna du 7 au , puis à Hammam et à Sousse du au [1], où il est promu sergent le . Il participe ensuite aux opérations à Zuara, sur la côte de la Tripolitaine, à partir du [1].

Il semble ensuite dirigé sur le Tchad, où il est libéré le du service actif, d'après les brèves indications de son dossier militaire[1].

Après-guerre

Némir se retire alors à Fort-Lamy, actuellement N'Djamena, capitale du Tchad. Il y meurt le , et y est enterré[1].

Il n'existe pas de portrait connu reprĂ©sentant NĂ©mir. L'ordre de la LibĂ©ration a lancĂ© un appel pour trouver sa photographie et celle de dix-huit autres compagnons « sans visage Â»[5] - [6].

DĂ©corations

Photo d'une plaque noire avec des rangées de noms en lettres d'or
« Nemir » à la lettre N sur la plaque en hommage aux Compagnons, musée de l'Armée, Paris.

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

  • Biographie sur le site de l'Ordre de la LibĂ©ration.
  • article RFI Les Tirailleurs africains Compagnons de la LibĂ©ration ()
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