Musique andalouse
L'Andalousie est une région d'Espagne qui est connue pour son flamenco, une forme de musique et de danse souvent pratiquée par les peuples Gitans. Une influence arabe, berbère et musulmane (bien qu'elle ne doive pas être confondue avec la musique arabo-andalouse), semble être commune à la musique andalouse, et est tout du moins plus présente que dans le reste de la musique espagnole.
Flamenco
Les chansons de flamenco improvisées d'origine ancienne et andalouse sont appelées Cante jondo, et sont caractérisées par une ambiance tonale réduite, un manque de rythme, une ornementation baroque, et une répétition de notes. Le cante jondo est chanté par un seul chanteur (Cantaor).
Il y a trois formes de chansons de flamenco : le cante jondo (profond), le cante chico (mineur) et le cante intermédiaire. Les cante jondo sont plus lents et ont généralement des paroles concernant la mort ou l'amour déçu, tandis que les cante chico sont plus rapides, plus populaires, et plus orientés vers la danse. La notion populaire de duende[1] est très importante dans le flamenco. Le duende est un terme employé pour décrire la reconnaissance par un public du rapport spirituel ou émotionnel entre l'artiste et son art dépouillé de techniques et au service de l'inspiration[2].
Il y a plusieurs styles de flamenco (palos), dont :
- le fandango dont le fandango de Huelva
- le granadĂno, de Grenade
- la malagueña, de Malaga
- la saeta
- la sevillana, de SĂ©ville
- la seguiriya
- la soleá
- le tango
La guitare flamenca est un instrument vital au flamenco; elle marque la mesure d'une chanson, et est utilisĂ©e frĂ©quemment avec des solos oĂą le guitariste pourra improviser des petites variations appelĂ©es falsetas. RamĂłn Montoya Ă©tait l'un des guitaristes les plus influents de son Ă©poque, connu pour avoir imposĂ© la guitare comme instrument soliste. Parmi ses successeurs Ă©taient Manolo SanlĂşcar et Paco de LucĂa.
Historique
Il est dit que l'âge d'or du flamenco se dĂ©ploie de 1869 Ă 1910, devenant de plus en plus popularisĂ© et influencĂ© par la musique d'AmĂ©rique du Sud, (en particulier le tango). Les musiciens de cet âge d'or jouaient dans des bars appelĂ©s cafĂ©s chantants (cafĂ© cantantes), comme le CafĂ© de Chinitas Ă Málaga, qui est depuis devenu connu grâce Ă la poĂ©sie de GarcĂa Lorca. Parmi les musiciens du dĂ©but du XXe siècle figure par exemple Manolo Caracol, qui a marchĂ© depuis Jerez pour participer Ă une compĂ©tition de cante jondo, compĂ©tition oĂą il a finalement remportĂ© le premier prix.
Bien que cet âge d'or soit dĂ©jĂ terminĂ©, le flamenco devient de plus en plus respectĂ© pendant les annĂ©es 1950. Hispavox, un label espagnol, sort AntologĂa del Cante Flamenco en 1956[3] ; cette collection d'artistes de flamenco reconnus fut très populaire. En 1956, la première compĂ©tition nationale de cante jondo a commencĂ© Ă Cordoue, et le siège de la flamencologie fut inaugurĂ© Ă Jerez, en 1958.
Dans la fin des années 1950 et le début des années 1960, Antonio Mairena et d'autres artistes similaires ont contribué à une renaissance du flamenco alors que le rock venu des États-Unis et du Royaume-Uni devenait dominant sur la scène musicale espagnole. Camarón de la Isla, qui devint l'un des artistes de flamenco les plus populaires du siècle, émergea de cette renaissance. Son premier album, Con la Colaboracion Especial de Paco de Lucia, sorti en 1969, inspira une nouvelle génération d'artistes qui formèrent un mouvement musical appelé Nuevo flamenco.
Dans les années 1970 et années 1980, la salsa, le blues, la rumba, ainsi que la musique marocaine et indienne furent ajoutés aux influences du flamenco. Le premier album de Ketama, Ketama, sorti en 1988, fut particulièrement influent. Au début des années 1990, le label de Madrid Nuevos Medios devint très lié à la nouvelle scène de fusion flamenco, que l'on nomma aussi nuevo flamenco.
- Café de Chinitas à Málaga.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Music of Andalusia » (voir la liste des auteurs).
- Cf. Le livre de Ignacio Gárate, Le duende, jouer sa vie, de l'impossible du sujet au sujet de l'impossible, suivi de la traduction de la conférence de F.G. Lorca.
- Federico GarcĂa Lorca, Juego y teorĂa del duende
- Justo Fernández López, « Historia y evolución del cante », sur hispanoteca.eu (consulté le )