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Muséum d'histoire naturelle de Tours

Le muséum d'histoire naturelle de Tours est un musée d'histoire naturelle français situé dans la ville du Tours, dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

Muséum d'histoire naturelle de Tours
Informations générales
Type
musée municipal
Ouverture
1780
Visiteurs par an
31 925 (2014)
43 421 (2015)
29 309 (2016)[1]
Site web
Collections
Collections
Localisation
Pays
Commune
Adresse
3, rue du Président-Merville
37000 Tours
Coordonnées
47° 23′ 40,705″ N, 0° 41′ 02,185″ E
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Établi au 3, rue du Président Merville en 1990, son histoire remonte au XVIIIe siècle.

Le muséum a été créé en 1780 et inauguré officiellement le sur les bords de Loire, place Anatole France. La quasi-totalité des collections du muséum d'histoire naturelle, des archives et des bâtiments ont disparu lors du bombardement de juin 1940.

Le bâtiment

La façade

Depuis 1827, le muséum partageait le bâtiment à l'angle de la rue Nationale et de la place Anatole-France, avec l'école des beaux-arts de Tours. En 1925, le guide Diamant écrit : « l'édifice qui fait pendant à la bibliothèque à l'Est renferme l'école des beaux-arts et le musée d'histoire naturelle. Au fronton la Peinture et la Sculpture encadrent l'horloge, au-dessous les bas-reliefs représentent l'Astronomie et l'Architecture. le musée est ouvert dimanche et jeudi de midi à 16 h ; visible tous les jours pour les étrangers, de 13 h à 16 h excepté le lundi ; pourboire.[...]2e étage les collections d'histoire naturelle comprennent six salles riches en oiseaux et en minéraux. ».

En 1937, Georges Monmarché écrit dans le Guide bleu : « l'édifice qui fait pendant à la bibliothèque, à l'Est, construit sur le même modèle en 1828, abrite l'école des beaux-arts et le musée d'histoire naturelle, au deuxième étage, comprenant six salles riches en oiseaux et en minéraux, le squelette d'un éléphant, etc. ».

Les locaux

En 1897, la municipalité est alertée sur le mauvais état du muséum.

En , un courrier fait état d'une tempête qui a frappé la ville. De l'eau est entrée dans le muséum et a inondé les parquets. Aucun document n'a été retrouvé qui relate les suites données à cette inondation et les travaux qui auraient été réalisés.

La même année, un courrier du conservateur Georges Lucat fait état de problèmes aux fenêtres et des plafonds qui tombent en ruines. À cette occasion, on apprend que le bâtiment à l'arrière du muséum, abrite le cabinet de monsieur Lucat.

Avant son bombardement, le musĂ©um comprenait 8 salles pour une superficie de 500 m2 au total. D'après les diffĂ©rentes informations, les salles de prĂ©sentation des collections Ă©taient sur deux Ă©tages et au-dessus il y avait les rĂ©serves. Les collections Ă©taient rĂ©parties de la façon suivante :

Les collections

État et inventaire

Il n'existe pas dans les documents retrouvés sur l'ancien muséum de récolement, ni d'inventaire des collections. Les informations sont éparses. Il a fallu les recouper et les regrouper afin de se faire une idée, même partielle des collections que possédait le muséum détruit en 1940.

Raymond Garestier, conservateur du muséum, dans son rapport rédigé en 1954, précise que « le registre d'inventaire des collections à couverture toile noire était dans le tiroir de droite du bureau » au moment de la destruction.

D'après les recherches effectuées par Gérard Cordier, dont nous n'avons pas les sources, le muséum dans la première partie du XIXe siècle, avait :

  • 21 armoires consacrĂ©es Ă  la minĂ©ralogie,
  • 23 pour la palĂ©ontologie et la zoologie,
  • une pour la botanique,
  • 2 pour les dons en instance,
  • et deux grandes vitrines pour les coquilles vivantes et les fossiles.

En 1829, le cabinet de minĂ©ralogie est acquis pour 999,80 francs et agrandi plus tard pour 1 042,80 francs. En 1837, la Ville de Tours a dĂ©pensĂ© 500 francs pour la confection de 10 000 Ă©tiquettes affectĂ©es Ă  autant d'Ă©chantillons minĂ©raux. Leur classement fut fait par monsieur Delaunay, ingĂ©nieur des mines qui vint de Paris pour accomplir le travail de dĂ©termination.

Le maire de Tours, monsieur Mame, engage en 1852 le vicomte de Villiers du Terrage pour nettoyer, trier, ordonner les collections du musée d'histoire naturelle. Le conservateur, monsieur Delaunay, est alors trop âgé et malade pour l'aider. Le vicomte a écrit une notice dans laquelle il précise « sans être riche en échantillons d'une haute valeur, ce qui ne convient qu'aux grandes capitales, et ce qui est tout à fait inutile pour l'étude, ce musée, grâce à la libéralité de quelques bons citoyens, et notamment de messieurs Louyrette et Duvau ce musée, dis-je, renferme toutefois des ressources plus que suffisantes pour initier aux éléments de l'histoire naturelle un amateur doué d'un esprit attentif et studieux. »

Les collections du musĂ©um, au dĂ©but du XXe siècle sont composĂ©es de : coquillages, lamellibranches, gastĂ©ropodes, cĂ©phalopodes, eschinodermes, cĹ“lentĂ©rĂ©s, spongiaires, un lionceau, deux lionnes, une panthère... Raymond Garestier souligne Ă©galement que monsieur GuĂ©ron, naturaliste, avait prĂ©parĂ© une trentaine de panneaux de 20 Ă— 30 cm, recouverts d'andrinople, et portant des Ă©chantillons de prĂ©histoire. Chaque panneau comportait une trentaine d'Ă©chantillons.

Legs et dons

Le conservateur Delaunay rĂ©dige un rapport en 1836 dans lequel il Ă©crit que le musĂ©um s'est enrichi de 1 200 Ă©chantillons de minĂ©raux, de fossiles, de peaux d'oiseaux et roches. Par contre, il n'est Ă  aucun moment prĂ©cisĂ© si l'acquisition de ces collections rĂ©sulte d'un don, d'un achat, d'un legs...

Dans les années 1830, le don Dariau est mentionné. Il concerne un sarcophage égyptien. Mais il est malheureusement impossible de savoir si d'autres pièces sont concernées par cette donation.

En 1865, le muséum reçoit deux dons, un de monsieur et madame Combes et un de monsieur Ollivier d'Angers qui se composent de 36 oiseaux, 2 mammifères et 4 reptiles.

En 1866, le docteur Gripouilleau donne ses collections anatomiques, notamment un fœtus de monstre dérencéphale.

En 1874, le général Régis de Trobriand, de l'armée des États-Unis, fait don de 28 curiosités indiennes. Cet artistocrate-libéral français s'est engagé dans la guerre de Sécession pour servir la cause de l'abolitionnisme dans l'armée du Potomac. Outre ses mémoires qu'il a écrit à son retour, il a également rapporté une riche collection ethnologique.

En 1877, Jollivet place, au muséum, les produits de ses recherches préhistoriques dans la région de Preuilly et Bossay-sur-Claise.

En 1885, le legs de Victor Hubert permet au muséum de s'enrichir d'une collection de coquillages. La même année, le musée reçoit un don d'une soixantaine de pièces très variées qui semblent toutes provenir d'Amérique du Sud. Un autre don est enregistré, celui de monsieur Bodait qui offre « de grands formats de minéraux ».

En 1887, Jules Dubois, résidant au Pérou, fait don au muséum, par l'entremise de monsieur Pincemin d'une momie inca du Pérou et d'une caisse de 82 oiseaux dont la moitié sont en mauvais état.

En 1910, la veuve Delataille à Tours fait don de la collection de papillons de son fils qui est décédé. Le conservateur Landais l'accepte afin de renouveler celle du muséum qui est abîmée.

Le , un don est fait au nom du lieutenant-colonel Maury, qui a été tué le .

Des témoignages font état, entre 1934 et 1938, d'un écorché d'enfant visible dans les collections du muséum. D'après les indications, il s'agirait « d'un authentique, préparé par l'école de médecine ». Sur la même période, le muséum présentait aux visiteurs un grand arbre généalogique des vertébrés constitué avec des squelettes.

D'après un article de GĂ©rard Cordier, chercheur au CNRS, aucune collection n'a pu ĂŞtre sauvĂ©e du bombardement de 1940. Raymond Garestier rĂ©dige un rapport en 1954, dans lequel il Ă©value les collections dĂ©truites Ă  2 500 000 francs (valeur de 1934).

Historique

Patrick Prieur résume l'histoire du muséum en écrivant qu'il « voit le jour à la fin du XVIIIe siècle. Les naturalistes lui portent alors beaucoup d'intérêt et il jouit d'une belle renommée jusqu'au début du XXe siècle avec, à l'époque, beaucoup d'objets ethnographiques d'origine américaine. Moins fréquenté, il est victime d'un coup de grâce en juin 1940 dans l'incendie causé par les bombardements. »

La première moitié du XIXe siècle est marquée par le faste grâce à l'intérêt du maire monsieur Walvein et à la présence de savants naturalistes à sa tête, comme Félix Dujardin et monsieur Delaunay.

La destruction

Le mercredi à 4 h 30, des pièces d'artillerie de la Wehrmacht pilonnent, depuis les coteaux de Saint-Cyr et de Saint-Symphorien, la bibliothèque et le muséum de Tours. Seule la façade nord de la bibliothèque émerge des ruines.

Claude Morin, dans son ouvrage La Touraine sous les bombes, apporte des précisions sur la protection des œuvres : « Des mesures de sauvegarde du patrimoine artistique et culturel de la Touraine sont prises. Les vitraux de la cathédrale sont démontés par des spécialistes et les porches sont protégés par des sacs de sable. Une partie des collections du musée des beaux-arts est transportée dans des caves à Vouvray avec l'aide des employés de la DP. Mais la bibliothèque municipale de Tours ne bénéficie guère d'égards. » D'après ces informations, il semble que le cas du muséum soit identique à celui de la bibliothèque en ce qui concerne l'absence de protection des œuvres. Le conservateur Raymond Garestier était d'ailleurs sur le front au moment du bombardement.

Les bombes tombent sur le muséum le . Il est mentionné qu'« avec le muséum d'histoire naturelle commence le quartier pratiquement totalement sinistré qui englobe la bibliothèque municipale, la partie sud de la rue Banchereau et va jusqu'aux rues Néricault-Destouches et Émile-Zola au nord. »

Le muséum est totalement détruit lors de ce bombardement et l'incendie qui s'ensuit. « D'autre part, il ne restait rien des collections du musée d'histoire naturelle installées dans le bâtiment qui faisait pendant de celui de la bibliothèque de l'autre côté de la rue Nationale et qui avait entièrement brûlé. »

Il existe peu de sources qui parle du muséum après sa destruction. Sébastien Chevereau mentionne simplement qu'« après le sinistre de , le muséum fut réinstallé provisoirement dans les bâtiments du jardin botanique. ».

Les dommages de guerre

Le , le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme agrée Raymond Garestier en qualité de « technicien » pour la reconstruction des mobiliers, collections et livres sinistrés du muséum d'histoire naturelle.

En 1954, Raymond Garestier rĂ©dige un rapport sur l'ancien musĂ©um. Il Ă©value Ă  90 000 francs les collections acquises, 175 000 francs les collections acquises par naturalisation. Mais il prĂ©cise que le coĂ»t rĂ©el des collections perdues serait exorbitant si l'on rajoutait des pièces impossibles Ă  chiffrer comme le squelette de l'Ă©lĂ©phant Fritz.

D'après le conseil municipal du , les dommages de guerre pour la reconstruction du musĂ©um s'Ă©lève Ă  589 353 francs. Plusieurs courriers font Ă©tat de tentatives du musĂ©e des beaux-arts et de la bibliothèque municipale pour rĂ©cupĂ©rer les dommages de guerre allouĂ©s au musĂ©um.

Liste des conservateurs du Museum

  • FĂ©lix Dujardin
  • Delaunay
  • 1883-1912 : Alexandre Landais
  • 1912-1938 : Georges Lucat
  • 1938- : Raymond Garestier
  • 1989- : Pierre Watelet

Le nouveau muséum

Les projets

Plusieurs projets sont proposés avant celui qui fera l'implantation du nouveau muséum rue du Président Merville.

  • 1950- 1956 : projet d'implantation au jardin botanique
  • 1957 : projet d'implantation place Desmoulins Ă  l'Ă©cole des sciences
  • 1957-1958 : projet d'implantation Ă  Grandmont avec la facultĂ© de sciences
  • 1968-1969 : projet d'implantation rue Étienne Pallu
  • 1975-1976 : projet d'implantation au logis de Mars, château de Tours

Le muséum actuel

En 1982, la mairie achète l'ancien présidial au 3 rue du Président Merville. Dans les années suivantes, jusqu'en 1988 la Ville réhabilite le bâtiment.

En 1989, le conservateur Pierre Watelet est recruté. La même année, en novembre, c'est la première ouverture au public avec l'exposition temporaire « Espace gaz ».

En 1990 et 1991, les travaux se poursuivent avec la construction des réserves, l'aménagement de la bibliothèque, l'atelier et le laboratoire photographique.

Aujourd'hui le muséum présente au public des expositions temporaires au rez-de-chaussée, une exposition permanente sur les animaux naturalisés de Touraine et des différents continents ainsi qu'une exposition permanente sur la géologie. La bibliothèque est accessible à tous, même sans visiter le muséum, au troisième étage.

Fréquentation

Chiffres de fréquentation du muséum (2001-2016)[1]
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
21 664 19 884 23 351 20 756 17 532 12 850 17 670 24 291 26 215 25 384 30 064 22 974 26 670 31 925 43 421 29 309

Notes et références

Sources

  • Archives municipales : 2R254, 4M691, 4M740, 1135W10, 983W9
  • Article de GĂ©rard Cordier
  • AbbĂ© Chevalier, Promenades pittoresques en Touraine, Mame, 1869
  • Émile Aron, Tours en 1880 : mĂ©moire d'une ville, CLD, 1981
  • Nathalie Benâtre, Un musĂ©e de province au XVIIIe siècle, maĂ®trise d'histoire, 1988
  • Nathalie Bisson, Rue Nationale, 1988
  • Jean ChĂ©daille, MĂ©moire d'une ville : Tours sous les bombardements, Éditions CMD, 1997
  • SĂ©bastien Chevereau, Tours reconstruit : des bombardements Ă  la renaissance, Alan Sutton, 2003
  • HervĂ© Chirault et Aude LĂ©vrier, Tours de A Ă  Z, Éditions Alan Sutton, 2006
  • Giraudet, Histoire de la ville de Tours, Éditions culture et civilisation, 1976
  • Guides Diamant, « Tours-Amboise-Chenonceaux-Loches-Chinon-Langeais », Hachette, 1925
  • Jeannine Labussière et Élisabeth Prat, Tours, citĂ© meurtrie , CLD, 1991
  • Brigitte Lucas, Tours : mĂ©moire en images, Tomes 1 et 2, 1996-1998
  • Patrick Prieur, Tours de rues, Tome 1, Éditions Vinarelles, 2005
  • Prosper Suzanne, Tours pittoresque, 1898
  • Vicomte de Villiers du Terrage, Notice sur le musĂ©e d'histoire naturelle
  • Robert Vivier, La Touraine artistique, Collections Deslis, 1926
  • Daniel Schweitz, « L’incendie de la Bibliothèque de Tours (juin 1940) », MĂ©moires de l’AcadĂ©mie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, 22, 2009, p. 183-202.

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