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Msemmen

Le msemmen, également orthographié msemen et m'semen, est une sorte de crêpe feuilletée. Spécialité culinaire du Maghreb, on en trouve des variétés différentes selon les régions, notamment en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Il s'agit du pain plat emblématique de l'Algérie[2].

Msemmen
Image illustrative de l’article Msemmen
Msemmen en cours de cuisson.

Autre(s) nom(s) M'semmen, maarek, mtawi, semniyette, rghaĂŻf
Lieu d’origine Maghreb[1]
Classification CrĂŞpe
Melaoui avec de l'huile d'olive.

Étymologie

Le msemmen est une crêpe d'origine berbère, son nom provient du verbe ⵙⵎⵏⴻⵏⵉ, semneni, « superposer, empiler, accumuler[3] ». Msemmen veut dire « pâte crêpe feuilletée ».

Différentes appellations

Algérie

Hormis l'appellation notoirement connue, msemmen, il existe des appellations différentes selon les régions :

Maroc

Tunisie

YĂ©men

Préparation

Il s'agit de crêpes qui présentent la particularité d'avoir une pâte préparée à partir de semoule très fine et d'un peu de farine de blé auxquelles s'ajoute de l'huile d'olive, ce qui leur procure leur goût distinct. Contrairement aux autres recettes de crêpes, les melaoui ne contiennent pas de lait ou d'œufs, remplacés par de l'eau tiède et de l'huile d'olive.

Il est également possible d'en réaliser en achetant des feuilles de brik (dyoul ou malsouka) qu'il faut humidifier avec de l'eau et de l'huile d'olive. Les melaoui sont ensuite cuits sur une plaque ou à la poêle. Ils sont généralement servis avec une garniture salée mais peuvent également se déguster nature ou avec un peu de sucre ou de miel.

Ils se rapprochent des rghayef, sauf que la pâte des melaoui n'est pas levée ou trouée, et que les rghayef sont généralement dégustés sucrés en dessert.

Consommation

Dans les pays du Maghreb, il est possible Ă©galement d'acheter des melaoui directement dans les Ă©piceries.

Algérie

Msemmen.

En Algérie, les msemmen sont servis chauds ou froids, au petit déjeuner ou au goûter, arrosés de miel ou de sucre, garnis d'œufs, ou simplement nature. On ajoute souvent une farce à base d'oignons, de tomates, de piments, fortement épicée et parfumée — à laquelle on pourrait ajouter soit de la viande hachée, soit du poulet, et des poivrons — qu'on appelle mahjouba (au pluriel mhajeb). On peut s'en servir pour préparer des plats traditionnels comme la chakhchoukha de Biskra.

Dans la région du Ouarsenis, les msemmen sont utilisés pour la préparation du rfiss, un plat où les feuilletés sont découpés grossièrement en morceaux et servis avec des oignons et de la viande de poulet ou de dinde, à l'occasion d'une naissance en l'honneur de la mère. Il existe aussi une variante sucrée du rfiss servie en dessert, où les feuilles de msemmen sont découpées plus finement et saupoudrées de sucre glace et d'éclats d'amandes. Ce mets sucré, préparé à l'occasion d'un mariage (le lendemain des noces des mariés), est souvent accompagné de thé chaud.

Le msemmen se trouve aussi en Kabylie[7] - [8].

A SĂ©tif ou encore Tlemcen, les msemmen sont un incontournable de la fĂŞte du Mouloud[9] - [10].

On en trouve Ă©galement autour d'Oran[11].

Maroc

Au Maroc, ils sont largement consommés pendant le ramadan, nature ou avec du miel. On peut également se servir de ces galettes pour faire des plats traditionnels comme la rfissa (il faudra alors les découper en petits morceaux).

À Figuig, on rajoute une farce à base d'oignons aux msemmen, que l'on appelle alors mih-mih. Dans le reste du Maroc, les msemmen ou rghayef peuvent être farcis à la viande confite khlii, à la viande hachée, aux légumes, à la graisse épicée, etc. C'est ce qu'on appelle rghayef mâamrine.

France

Les msemmen sont consommés et appréciés en France[12] - [13] - [14], en particulier pendant le Ramadan[15].

Notes et références

  1. « À la découverte des msemen, les petites crêpes feuilletées originaires du Maghreb », sur cuisineaz.com, (consulté le ).
  2. (en) Karen Adler et Judith Fertig, Patio Pizzeria: Artisan Pizza and Flatbreads on the Grill, Running Press, (ISBN 978-0-7624-5179-1, lire en ligne)
  3. Madghis Oumadi, Dictionnaire français-tamazight-français (lire en ligne), « Semneni ».
  4. Le Soir d'Algérie, « Nouvel an berbère »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).
  5. « Le pain tunisien mlawi », sur cuisine.nessma.tv (consulté le ).
  6. « Yémen : Malawah », sur 196flavors.com, (consulté le ).
  7. Houria Oularbi Abdennebi, « Les repas d’asfel. Un rite d’expulsion du mal dans Djurdjura en Kabylie au XIXe-XXe siècle », Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, vol. 59, no 1,‎ , p. 74–80 (DOI 10.3406/horma.2008.2672, lire en ligne, consulté le )
  8. Gérard Lambert, L'Algérie, éperdument., Books on Demand, (ISBN 978-2-322-46476-0, lire en ligne)
  9. Soraya Mehdi, « Tradition - Algérie : le Mouloud aux parfums du Sahara », sur Le Point, (consulté le )
  10. « Tlemcen: les traditions de célébration du Mawlid ennabaoui mises en valeur », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  11. Revue de l'Orient et de L'Algérie: bulletin de la Société orientale, Société orientale, (lire en ligne)
  12. Lamia F, « France : Les Saveurs de Yemma, ce resto algérien qui sert msemen, sfenj et mhadjeb à Paris », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  13. « Retraités, SDF… À Trappes, quelles que soient vos difficultés, on vous réserve une baguette », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. « Toulouse. Quel est ce restaurant aux spécialités méditerranéennes qui vient d'ouvrir ? », sur actu.fr (consulté le )
  15. Marie Petit, « Commerce. A Caen, le ramadan satisfait l’appétit des commerces », sur www.ouest-france.fr, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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