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Monte Santo (Bahia)

Monte Santo[3] est une commune (municĂ­pio) brĂ©silienne situĂ©e dans le nord de l’État de la Bahia. D’une population estimĂ©e Ă  54 884 habitants en 2013, cette ville sertaneja est blottie au pied du flanc oriental du Piquaraçå (ou Pico do Araçå), courte chaĂźne de montagnes se dressant solitaire au milieu d’une vaste plaine aride.

Monte Santo
Surnom : Coração místico do sertão baiano(CƓur mystique du sertāo bahianais)
Monte Santo (Bahia)
Amorce du chemin de croix et vue sur la ville
Administration
Pays Drapeau du Brésil Brésil
RĂ©gion Nord-Est
État Bahia
Langue(s) portugais
Maire Jorge José de Andrade (PP)
Fuseau horaire
Heure d'été
UTC-3
UTC-3
DĂ©mographie
Gentilé Monte-santenses
Population 54 884 hab.[2] (Juillet 2013)
DensitĂ© 17 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 10° 26â€Č 16″ sud, 39° 19â€Č 58″ ouest
Altitude 469 m
Superficie 328 500 ha = 3 285 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Chemin de croix sur la montagne Piquaraçå ; église principale ; musée du Sertão.
Fondateur
Date de fondation
ApolĂŽnio de Todi
Localisation
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Monte Santo
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Monte Santo
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Monte Santo
Liens
Site web http:// www.montesanto.net/

    « Lieu lĂ©gendaire » selon Euclides da Cunha, Monte Santo fut fondĂ© Ă  la fin de XVIIIe siĂšcle par le prĂ©dicateur ApolĂŽnio de Todi, qui, au motif d’une similitude de forme entre le Piquaraçå et le Golgotha, dĂ©clara le site lieu saint, y fit construire un chemin de croix et un sanctuaire, et institua un pĂšlerinage, toujours vivace aujourd’hui. Par ailleurs, le nom de Monte Santo reste connu dans l’histoire de la rĂ©publique du BrĂ©sil pour avoir Ă©tĂ© le quartier-gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e lors de la guerre de Canudos en 1897. Enfin, c’est dans cette commune que fut dĂ©couverte en 1784 la dĂ©nommĂ©e pierre du BendegĂł, le plus gros mĂ©tĂ©orite (plus de cinq tonnes) jamais trouvĂ© sur le sol brĂ©silien.

    GĂ©ographie et Ă©conomie

    La commune de Monte Santo se situe dans le nord-est de l’État de la Bahia, Ă  une altitude d’environ 469 m en moyenne. Elle a une superficie totale de 3 285,40 km2[4], et sa population vit Ă  19,97% en zone urbaine et Ă  80,03% en zone rurale. Le densitĂ© de population s’élĂšve Ă  16,29 habitants au kmÂČ, selon le recensement de 2003. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 23,6 °C et la pluviositĂ© variĂ©e.

    La distance qui sĂ©pare Monte Santo de la capitale d’État Salvador est de 352 km. La commune est contiguĂ« Ă  7 autres communes, Ă  savoir : Euclides da Cunha (situĂ© Ă  38 km, Ă  l'est de Monte Santo), ItiĂșba (Ă  74 km, au sud-ouest), Andorinha (Ă  70 km, Ă  l'ouest), UauĂĄ (Ă  74 km, au nord), Cansanção (Ă  34 km, au sud-ouest), Canudos (Ă  118 km, au nord-est), et Quijingue (Ă  40 km, au sud). Au sein de l’agglomĂ©ration mĂȘme, l’économie est principalement axĂ©e sur le commerce, Ă  cĂŽtĂ© d’emplois de bureau, notamment Ă  la mairie. Dans les zones rurales prĂ©dominent les activitĂ©s agricoles : production de maĂŻs, de haricots, de manioc, et Ă©levage extensif.

    Histoire

    Fondation

    Au XVIIe siĂšcle, la prĂ©sence supposĂ©e de mines d’argent dans la rĂ©gion attira des aventuriers, Ă  qui la montagne Piquaraçå solitaire servait de point de repĂšre et qui avaient coutume de sĂ©journer ensuite quelque temps sur le site de Monte Santo. La dĂ©couverte de signes mystĂ©rieux sur l’un des versants de la montagne, suggĂ©rant que c’était lĂ  que devait ĂȘtre cherchĂ© l’Eldorado, porta ces aventuriers Ă  explorer mĂ©ticuleusement la montagne dans les annĂ©es 1670, mais sans rĂ©sultat[5].

    En , le frĂšre capucin ApolĂŽnio de Todi, qui se trouvait dans le hameau indigĂšne de MassacarĂĄ (sis dans l’actuelle commune d’Euclides da Cunha), fut invitĂ© par le fazendeiro Francisco da Costa Torres Ă  accomplir une mission de pĂ©nitence dans le domaine agricole Lagoa da Onça, de sa propriĂ©tĂ© ; arrivĂ© sur les lieux, ApolĂŽnio de Todi ne put rĂ©aliser la mission prĂ©vue Ă  cause d’une grave sĂ©cheresse, et dĂ©cida de rejoindre le domaine d’élevage nommĂ© Piquaraçå, oĂč existait au pied de la courte chaĂźne de montagne du mĂȘme nom une source abondante connue aujourd’hui sous le nom de Fonte da Mangueira.

    Le frĂšre ApolĂŽnio de Todi, en examinant cette mĂȘme chaĂźne montagneuse, demeura impressionnĂ© par la similitude de celle-ci avec le mont Calvaire de JĂ©rusalem, et invita les fidĂšles qui l’accompagnaient Ă  transformer la montagne en un mont sacrĂ©, de la rebaptiser en Monte Santo, et de jalonner sa crĂȘte des stations de la passion du Christ. Peu aprĂšs, il ordonna de lui chercher du bois, puis commença Ă  construire une petite chapelle de bois et un bon abri pour accomplir sa mission ; en mĂȘme temps, il ordonna de couper des piĂšces d’anacardier et de cĂšdre, de les porter sur la montagne et d’en faire, en vue d’une future procession vers le sommet de la montagne, un ensemble de croix Ă  planter sur la ligne de crĂȘte Ă  intervalles rĂ©guliers, dans l’ordre suivant : la premiĂšre dĂ©diĂ©e aux Ăąmes, les sept suivantes reprĂ©sentant les Sept Douleurs de la Vierge Marie, et les quatorze restantes figurant la souffrance de JĂ©sus lors de sa marche vers le mont Calvaire Ă  JĂ©rusalem.

    L’on raconte que quand les fidĂšles escaladĂšrent la montagne, dans la nuit du au , une forte bourrasque s’éleva et que le frĂšre les sollicita alors d’évoquer le Seigneur JĂ©sus, ce qui fit cesser la tempĂȘte. Peu aprĂšs apparut un grand arc-en-ciel, qui resta suspendu au-dessus des lieux oĂč se dressaient les croix de bois, comme pour indiquer que lĂ  devaient ĂȘtre Ă©levĂ©es des chapelles, puis s’immobilisa lĂ  oĂč eĂ»t Ă  ĂȘtre construite la Grande-Chapelle, celle de la Sainte-Croix. ApolĂŽnio de Todi requit que ce lieu ne fĂ»t plus jamais dĂ©signĂ© par Serra do Piquaraçå — qui avait Ă©tĂ© ainsi nommĂ© en raison d’une plante endogĂšne qui y croissait en abondance, l’araçå — mais qu’on l’appelĂąt dĂ©sormais Monte Santo, et s’en fut aprĂšs avoir demandĂ© Ă  tous de construire des chapelles et de visiter rĂ©guliĂšrement les croix. Ce mĂȘme premier novembre, il clĂŽtura la procession de pĂ©nitence par un sermon, dans lequel il exhorta les fidĂšles Ă  se rendre dans ces lieux saints chaque annĂ©e lors des jours consacrĂ©s.

    Ensuite, la population sertaneja commença Ă  Ă©difier, en pierre et mortier de chaux, aux emplacements des croix de bois, les 22 chapelles du chemin de croix, ainsi que la Grande-Chapelle sur le Calvaire et l’église paroissiale (igreja da Matriz), en ayant soin d’installer dans les petites chapelles de grands panneaux peints, dans la Grande-Chapelle du Calvaire des images du Seigneur, de Notre-Dame-de-la-Solitude et de saint Jean, et dans l’église paroissiale les images de Notre-Dame-de-la-Conception et du SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus.

    En 1790, c'est-Ă -dire dĂšs avant son achĂšvement, le sanctuaire fut, Ă  cause de son importance comme lieu de pĂšlerinage, Ă©levĂ© au statut de freguesia par dĂ©cret de Lisbonne et reçut le nom de SacrĂ©-CƓur-de-JĂ©sus-et-de-Notre-Dame-de-la-Conception de Monte Santo. Le premier curĂ© en fut le pĂšre AntĂŽnio Pio de Carvalho. Les premiers Ă  peupler le site de Monte Santo furent Francisco da Costa Torres, de la fazenda Laginha, Domingos Dias de Andrade, JosĂ© Maria do RosĂĄrio, de la fazenda DamĂĄzio, et JoĂŁo Dias de Andrade.

    Statut administratif

    En 1794 fut crĂ©Ă© le distrito de paz (circonscription de paix) de Monte Santo, relevant de l’ancien bourg (vila) d’Itapicuru de Cima. Le , en vertu de la loi provinciale nÂș 51, le village fut Ă©levĂ© au rang de bourg (vila). Peu aprĂšs fut crĂ©Ă©e la commune (municĂ­pio), inaugurĂ©e le de la mĂȘme annĂ©e, qui prit nom de Coração de Jesus de Monte Santo et dont le premier maire (prefeito) fut le pĂšre JosĂ© VĂ­tor Barberino.

    Le , par la loi provinciale nÂș 395, le distrito de paz reçut le statut de comarque (comarca), et le , par la loi nÂș 2.192 de l’État de la Bahia, le bourg fut promu ville (cidade, titre plutĂŽt honorifique), retrouvant par la mĂȘme occasion son ancien nom de Monte Santo.

    Lieu de pĂšlerinage

    Le renom du lieu saint se rĂ©pandit par tout le sertĂŁo, puis dans le BrĂ©sil tout entier, et parvint mĂȘme Ă  l’étranger. Des pĂšlerins venaient de toutes parts pour visiter le sanctuaire, souvent Ă  genoux ou avec une charge de pierres, afin d’y faire des vƓux ou d’y obtenir des faveurs. Tous ceux qui visitaient Monte Santo ne manquaient pas d’emprunter le raidillon escarpĂ© long de prĂšs de km, fait de pierres et bordĂ© d’un muret, conduisant jusqu’au sanctuaire ; le chemin est jalonnĂ© sur toute sa longueur de 22 chapelles, lesquelles attirent l’attention par des reprĂ©sentations de scĂšnes du calvaire du Christ qu'elles hĂ©bergent. Le sommet, oĂč s’élĂšve le sanctuaire, et d’oĂč l’on aperçoit toute la ville, se trouve Ă  plus de 500 mĂštres d’altitude. Les pĂšlerins tiennent une grande fĂȘte chaque annĂ©e durant la Semaine sainte, et tous les ans Ă©galement, la ville accueille des milliers de pĂšlerins lors de la traditionnelle fĂȘte de la Toussaint, du au 1er novembre.

    Guerre de Canudos

    Canudos, initialement une ferme d’élevage dĂ©saffectĂ©e sise dans la commune de Monte Santo, vint Ă  ĂȘtre cĂ©lĂšbre lorsqu'AntĂŽnio Conselheiro, prĂ©dicateur millĂ©nariste longtemps ambulant, dĂ©cida de se sĂ©dentariser avec ses adeptes et d’implanter Ă  Canudos en une communautĂ© religieuse, changeant le nom du site en Belo Monte. En , Monte Santo joua un rĂŽle stratĂ©gique dans la dĂ©nommĂ©e guerre de Canudos, en faisant office de base d’opĂ©rations de l’armĂ©e rĂ©publicaine venue mettre un terme Ă  l’existence de la communautĂ© conselheiriste, rĂ©putĂ©e monarchiste ; deux raisons au moins dĂ©signaient Monte Santo pour jouer ce rĂŽle : la petite cordillĂšre qui flanque le village Ă  l’ouest permet d’observer depuis ses cimes une vaste Ă©tendue, et le site possĂšde la seule source permanente de cette partie du sertĂŁo. Monte Santo servit ainsi de garnison lors des trois derniĂšres expĂ©ditions de ladite guerre. Au cours de la quatriĂšme expĂ©dition, laquelle mobilisa plus de 8 000 soldats, rĂ©partis en deux colonnes de marche, Ă©quipĂ©s des armements les plus modernes, le ministre de la Guerre lui-mĂȘme, le marĂ©chal Carlos Machado Bittencourt, sĂ©journa un temps Ă  Monte Santo.

    Météorite de Bendegó

    Le plus grand mĂ©tĂ©orite jamais trouvĂ© au BrĂ©sil, la pierre de BendegĂł, fut dĂ©couvert sur le territoire de la commune en 1784, par l’enfant Bernardino da Mota Botelho. À en juger par l’épaisseur de la couche d’oxydation qui le recouvre, il devait s’y trouver dĂ©jĂ  depuis plusieurs milliers d’annĂ©es. Le mĂ©tĂ©orite, qui se classe quant Ă  la taille au 16e rang de tous ceux trouvĂ©s jusqu’ici Ă  la surface du globe[6], fut transportĂ©, d’abord par des bƓufs, puis par le chemin de fer, jusqu’à Rio de Janeiro, oĂč il est actuellement exposĂ© au Museu Nacional da Quinta da Boa Vista. Toutefois, une rĂ©plique en grandeur rĂ©elle peut ĂȘtre contemplĂ©e au musĂ©e du SertĂŁo Ă  Monte Santo.

    Communications

    Routes municipales, d’État et fĂ©dĂ©rales

    Les principales voies d’accùs à Monte Santo sont les suivantes :

    • BA 120 : liaison Monte Santo — Cansanção, distance 36 km ;
    • BA 220 : liaison Monte Santo — Euclides da Cunha, distance 37 km ;
    • BA 120 : route Monte Santo — Nordestina, distance 76 km ;
    • BA 220, BR116, BR324 : route Monte Santo — Salvador, distance 352 km ;
    • BA 220, BR116 : route Monte Santo — Serrinha, distance 190 km.

    Celles parmi les communes limitrophes qui bĂ©nĂ©ficient des meilleures connexions avec le rĂ©seau routier sont Euclides da Cunha et Cansanção. Les voies d’accĂšs Ă  ces deux localitĂ©s sont en bonne condition, abstraction faite de la nĂ©cessitĂ© de quelques travaux de rĂ©fection peu importantes (revĂȘtement dĂ©gradĂ©) et de la modernisation ou de l’adaptation de quelques ponts. Les autres communes sont en communication directe avec Monte Santo par des routes non pavĂ©es.

    Transport de passagers

    Le transport de passagers Ă  Monte Santo peut se dĂ©composer en transport interurbain et transport inter-États. Le systĂšme interurbain est constituĂ© d’autobus transportant des passagers des diverses localitĂ©s rurales vers le chef-lieu municipal, principalement les jours de marchĂ© et de foire. Une entreprise privĂ©e de transports dessert quotidiennement dans les deux sens la ligne Euclides da Cunha - Monte Santo - Cansanção - ItiĂșba - Senhor do Bonfim, ligne utilisĂ©e par toute la population de ces communes, qui ne disposent pas de lignes propres. La mĂȘme entreprise assure Ă©galement la liaison Monte Santo - Salvador, avec plusieurs dĂ©parts chaque jour. Quant au transport d’État Ă  État, il est assurĂ© par une autre entreprise privĂ©e, et comprend des liaisons quotidiennes avec Belo Horizonte, Rio de Janeiro et SĂŁo Paulo. Ces derniĂšres annĂ©es, des transports alternatifs ont Ă©tĂ© mis en place s’appuyant sur des minibus particuliers faisant le trajet vers des villes proches et vers Salvador, lesquels vĂ©hicules se distinguent par leur confort et la facilitĂ© avec laquelle les passagers sont pris en voiture et dĂ©posĂ©s aux endroits dĂ©sirĂ©s. Une gare routiĂšre est Ă  la disposition de ces entreprises pour leurs opĂ©rations Ă  Monte Santo.

    Liaisons aériennes

    Sur le territoire de la commune, Ă  cinq km environ de l’agglomĂ©ration, se trouve un aĂ©rodrome dotĂ© d’une piste d’atterrissage en gravier d’une longueur de km. Cette piste est peu utilisĂ©e, hormis par des personnalitĂ©s politiques venues dans la rĂ©gion en vue d’inaugurer quelque ouvrage d’art ou d’assister Ă  une manifestation politique.

    Lieux d’intĂ©rĂȘt

    Chemin de croix du Piquaraçå

    Ce chemin de croix, crĂ©Ă© Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, serpente sur le flanc oriental et sur la ligne de crĂȘte de la serra de Piquaraçå, petite chaĂźne de montagnes s’étirant Ă  l’ouest de la ville, jusqu’à un sanctuaire, appelĂ© chapelle de la Sainte-Croix, coiffant le pic le plus Ă©levĂ© de ladite cordillĂšre Ă  plus de 500 m d’altitude. Il s’agit d’un chemin par endroits trĂšs escarpĂ©, jalonnĂ© de 22 petites chapelles, renfermant chacune un des panneaux qu’avait ordonnĂ© de peindre le frĂšre ApolĂŽnio de Todi.

    Euclides da Cunha en donna la description suivante, qui a gardĂ© toute sa validitĂ© jusqu’à nos jours :

    « Aujourd’hui, celui qui monte le chemin de croix long de trois kilomĂštres, oĂč vingt-cinq chapelles de maçonnerie s’élĂšvent de place en place, renfermant les panneaux des stations, peut Ă©valuer la constance et la tĂ©nacitĂ© de l’effort accompli.
    Soutenue par des murs en pierre ; pavĂ©e en certains endroits, ou ayant pour lit la roche vive taillĂ©e en marches ou en rampes, cette route blanche de quartzite, oĂč retentissent depuis cent ans les litanies des processions du carĂȘme, et sur laquelle passĂšrent des lĂ©gions de pĂ©nitents, est une Ɠuvre d’art prodigieuse, audacieuse et rude. D’abord, elle attaque la montagne sur sa pente la plus abrupte, par une rampe de prĂšs de vingt degrĂ©s. À la quatriĂšme ou cinquiĂšme petite chapelle, elle s’inflĂ©chit Ă  gauche et progresse moins Ă  pic. Plus en avant, Ă  partir de la grande chapelle — un ermitage fort intĂ©ressant construit sur un ressaut de pierre qui surplombe l’abĂźme —, la route tourne Ă  droite et diminue sa dĂ©clivitĂ© jusqu’à la ligne des crĂȘtes. Elle suit alors une Ă©troite dĂ©pression. Puis, brusque et droite, elle se dresse sur une forte pente, se lance Ă  la pointe du sommet, jusqu’au Calvaire, tout en haut !
    Au fur et Ă  mesure qu’il gravit le chemin, et qu’il s’essouffle de station en station, l’observateur remarque des perspectives se succĂ©dant dans un crescendo de grandeurs souveraines : d’abord, les espaces plans des chapadas et des hauts plateaux, qui se perdent plus bas en de vastes plaines ; ensuite, les lointaines chaĂźnes de montagnes, groupĂ©es, Ă  distance, aux quatre points cardinaux ; et, enfin, une fois au sommet, alors que le regard domine la cordillĂšre — l’espace infini, l’émotion Ă©trange de la hauteur immense, accrue par l’aspect de la petite ville, tout en bas, Ă  peine aperçue dans l’amas confus des toitures. Â»[7]

    Autres

    Église paroissiale
    Se dressant sur la place principale de la ville (Praça Monsenhor Berenguer), l’église paroissiale (igreja Matriz) est l’un des lieux touristiques les plus visitĂ©s de la ville. C’est lĂ  que se concentrent toutes les messes et solennitĂ©s religieuses de la ville, telles que la Semaine sainte et la Toussaint.

    Musée du Sertão
    Le musĂ©e du SertĂŁo (Museu do SertĂŁo), sis Rua Frei ApolĂŽnio de Todi, placĂ© sous l’égide de la municipalitĂ©, hĂ©berge divers objets historiques se rapportant Ă  la commune, parmi lesquels : une rĂ©plique du mĂ©tĂ©orite du BendegĂł ; des armes, objets et photos de la guerre de Canudos ; l’accordĂ©on de Luiz Gonzaga, etc.

    Praça Monsenhor Berenguer
    CrĂ©Ă©e Ă  la fin du XIXe siĂšcle, elle est la place principale de Monte Santo et l’une des plus vastes et des belles de la rĂ©gion. Elle est bordĂ©e notamment de l’édifice de la mairie, qui fut construit au milieu du XVIIIe siĂšcle et servit de quartier-gĂ©nĂ©ral Ă  l’armĂ©e brĂ©silienne pendant la guerre de Canudos.

    Fonte do SimĂŁo
    Cette fontaine historique assura l’approvisionnement en eau potable pour toute la population de Monte Santo, ce y compris en pĂ©riode de sĂ©cheresse du sertĂŁo et bien avant l’avĂšnement des systĂšmes d’épuration d’eau et des canalisations d’eau courante.

    Vestiges précolombiens
    Des inscriptions rupestres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans les domaines agricoles de CaixĂŁo, Maria de Lima, Pedra Branca, Santa Rita et Riacho da Onça. Ces vestiges sont sous la tutelle de la communautĂ© et de la municipalitĂ© de Monte Santo. En particulier, la fazenda CaixĂŁo, situĂ©e au milieu d’une Ă©tendue de caatinga encore prĂ©servĂ©e, renferme des inscriptions sous forme d’étoiles et d’hiĂ©roglyphes.

    Monte Santo au cinéma

    L’un des films les plus rĂ©compensĂ©s du cinĂ©ma brĂ©silien, le Dieu noir et le Diable blond (titre en port. Deus e o diabo na terra do sol, 1964), du rĂ©alisateur Glauber Rocha, fut tournĂ© Ă  Monte Santo, en partie sur la fazenda CaixĂŁo ; celle-ci possĂ©dait 20 000 m2 de caatinga, oĂč alternaient pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de crue.

    D’autre part, la minisĂ©rie O Pagador de promessas, basĂ©e sur l’Ɠuvre de l’écrivain bahianais Dias Gomes et diffusĂ©e par la chaĂźne Globo, fut en partie filmĂ©e dans cette commune en 1988.

    Notes et références

    1. « Censo Populacional 2013 », Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística (IBGE), (consulté le )
    2. IBGE[1]
    3. Prononcer mountch sĂĄnntou.
    4. IBGE, « Área territorial oficial », (consulté le )
    5. E. da Cunha, Hautes Terres (trad. de Os SertÔes par A. Seel et J. Coli), éd. Métailié 1993, p. 167.
    6. « Liste des plus grands météorites découverts au monde » (consulté le )
    7. E. da Cunha, Hautes Terres, p. 168-169.

    Liens externes

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