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Montagne du Cheval Blanc

Le Cheval Blanc est une montagne des Alpes situĂ©e dans le dĂ©partement français des Alpes-de-Haute-Provence, dans le pays dignois, et culminant Ă  2 323 m, entre la haute vallĂ©e de la BlĂ©one et la vallĂ©e de l’Issole (affluent du Verdon). Elle est constituĂ©e principalement de calcaire.

Cheval Blanc
Vue du versant sud-est de la montagne du Cheval Blanc, avec le hameau de Château-Garnier sur la commune de Thorame-Basse dans la vallée de l'Issole.
Vue du versant sud-est de la montagne du Cheval Blanc, avec le hameau de Château-Garnier sur la commune de Thorame-Basse dans la vallée de l'Issole.
GĂ©ographie
Altitude 2 323 m, Sommet du Cheval Blanc[1]
Massif Massif des Trois-Évêchés (Alpes)
CoordonnĂ©es 44° 07′ 39″ nord, 6° 25′ 26″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Alpes-de-Haute-Provence
Ascension
Voie la plus facile GRP de pays Tour du Haut-Verdon
GĂ©ologie
Roches Calcaire
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Cheval Blanc
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
(Voir situation sur carte : Alpes-de-Haute-Provence)
Cheval Blanc

Les flancs de la montagne sont couverts de forêts à basse altitude ; plus haut, les alpages sont consacrés à l’estivage des troupeaux de moutons. Le sommet est un but de randonnée, et un observatoire astronomique est en construction.

GĂ©ographie

Situation, topographie

La montagne du Cheval Blanc est situĂ©e dans le Sud-Est de la France, dans la rĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur et le dĂ©partement des Alpes-de-Haute-Provence, sur les territoires communaux de Prads-Haute-BlĂ©one au nord, de Draix Ă  l'ouest et de Thorame-Basse au sud-est. Elle se trouve Ă  15 kilomètres Ă  l'est de Digne-les-Bains et Ă  80 kilomètres au nord-ouest de Nice et de la cĂ´te mĂ©diterranĂ©enne. Elle s'Ă©tend de la montagne de Lachen et du col de Talon au nord-est Ă  la montagne de Tournon qui la prolonge au sud et culmine Ă  2 323 mètres d'altitude au sommet du Cheval Blanc ; elle comprend Ă©galement le sommet des Croquets (2 270 m), au sud de ce dernier, et les sommets de la Mulatière (2 283 m) et de Paluet (2 305 m), au nord-est. Elle oblique au niveau de la baisse de Chanolles, un col situĂ© Ă  2 222 mètres d'altitude juste au nord de son point culminant. Son versant nord alimente la Chanolette et son versant ouest le Bouinenc, tous deux affluents de la BlĂ©one ; son versant sud-est alimente l'Estelle, qui forme l'Issole, lui-mĂŞme affluent du Verdon[1]. Il fait partie du massif des Trois-ÉvĂŞchĂ©s, dans les Alpes.

GĂ©ologie

La montagne du Cheval Blanc est formée de calcaires du Crétacé supérieur[2].

Histoire

Accidents aériens

En 1948, deux avions militaires s'Ă©crasent successivement, Ă  trois jours d'intervalle, sur le petit massif du Cheval Blanc.

Le , un C-47 Dakota du 61e Troop Carrier Group (groupe de transport de troupes) de l'US Air Force, part de la base d'Istres pour rejoindre Udine via Pise. Il venait de la base de Rhein-Main (Francfort-sur-le-Main) et transportait huit personnes, trois femmes et leurs enfants, pour qu'ils rejoignent leurs pères et Ă©poux Ă  Udine. Après avoir dĂ©collĂ© Ă  12 h 37, il demande un cap Ă  15 h 28, alors qu'il est perdu dans une tempĂŞte de neige. Il a probablement suivi la cĂ´te jusqu'aux environs de Nice, puis ne pouvant trouver sa route Ă  cause du mauvais temps, fait demi-tour, Ă©tĂ© dĂ©viĂ© par le vent plus fort que prĂ©vu, et heurte vers 15 h 30 le massif du Cheval Blanc, Ă  2 300 m d'altitude environ, entre la TĂŞte de Chabanne et le sommet des Croquets, un peu en dessous de la ligne de crĂŞte[3]. Les deux pilotes, le mĂ©canicien, le radio et les huit passagers meurent tous dans l'accident.

Les 28 et , ignorant la route suivie exactement par le C-47, plusieurs appareils recherchent son épave dans les Alpes du Sud et au large de la Corse, sans succès à cause des mauvaises conditions météorologiques.

Le , l'Ă©pave est repĂ©rĂ©e vers 9 h 25 par un appareil de secours. Celui-ci reste sur zone en attendant un B-17 chargĂ© de prendre des photos, qui arrive au-dessus du lieu de l'accident par le sud, en venant d'Istres. Il fait face Ă  un violent vent du nord, provoquant des courants descendants sur le cĂ´tĂ© sud des montagnes, comme signalĂ© par plusieurs pilotes ayant fait des recherches dans le secteur[4]. Il fait alors un passage pour photographier la zone de l’accident, en suivant la crĂŞte vers le nord. Les photographes demandent au pilote de voler un peu plus bas, mais il Ă©value mal la pente, se fait Ă©galement aussi surprendre par les vents. De plus, huit des dix personnes transportĂ©es se trouvent dans le nez de l'appareil, et celui-ci est alourdi d'un canot de sauvetage accrochĂ© sous son fuselage, ce qui porte la vitesse de dĂ©crochage de l'avion de 105 Ă  120 miles/heure[5]. L'aile gauche de l'avion accroche le flanc de la montagne, juste en dessous de la crĂŞte. Le nez de l'appareil heurte violemment la montagne, provoquant l'explosion de l'appareil, qui pirouette sur le versant nord de la montagne, Ă  1 000 m au nord de l'Ă©pave du C-47. Sur le versant sud, une avalanche est dĂ©clenchĂ©e par l'explosion.

Après le premier accident, les brigades de gendarmerie de La Javie et de Colmars avaient préparé des secours en mobilisant les éclaireurs-skieurs et des volontaires, ainsi que des éléments du 11e bataillon de chasseurs alpins. Elles reçoivent les renforts des brigades de Barcelonnette et Digne. Les secours partent du hameau de Chanolles (commune de Blégiers) le . Ils aperçoivent un blessé qui se traîne dans la neige, à proximité du B-17, et le rejoignent à 15 h 30. C'est un prisonnier de guerre allemand, ancien pilote de la Luftwaffe qui le découvre et porte les premiers secours au seul survivant de cette seconde catastrophe[6]. Le pilote avait également survécu, mais s’est retrouvé enfoui sous un morceau de carlingue. Il est mort de froid et son corps n'est retrouvé que le [7]. Les corps des autres victimes des deux accidents ont tous été retrouvés entre le et le [8].

Les frais des secours (235 114 anciens francs) furent intĂ©gralement remboursĂ©s par l'United States Air Forces in Europe[9]. Le prisonnier allemand volontaire pour les secours est libĂ©rĂ© par anticipation, le [10].

Une croix sur le versant ouest de la montagne commémore les accidents.

Activités

Protection environnementale

La montagne du Cheval Blanc fait partie de la ZNIEFF de type II du « massif de la montagne du Cheval Blanc - montagne de CĂ´te Longue - montagne de Lachen - montagne des Boules »[11] et de la ZNIEFF de type I de la « montagne du Cheval Blanc - montagne de Tournon - Bois Favier Â»[12].

Ascension

L'accès principal vers le sommet du Cheval Blanc se fait en boucle par le bois de Favier à partir de la chapelle Saint-Thomas, entre les hameaux de La Bâtie et de Château-Garnier, au sud-est, en suivant le GRP de pays Tour du Haut-Verdon[1]. Le sentier est fléché et permet de monter par la crête sud ou de contourner par le versant est (plus facile) en passant à la cabane du Cheval-Blanc. Cette dernière peut être rejointe également à partir de Château-Garnier en remontant une piste forestière le long du ravin de Favier[1] - [13]. Le GRP est aussi accessible depuis le col de Séoune[14].

La traversée de la montagne est possible entre le col de Talon et le col de Séoune. L'accès au premier se fait par le ravin de Favier[1] - [14]. Il est possible de rejoindre directement la crête de Paluet par la cabane du même nom[1] - [15].

Le sommet est accessible par l'ouest depuis la baisse de Pompe.

Panorama depuis le sommet.

Observatoire astronomique

L’Association des astronomes amateurs automaticiens (A4), fondée en 1993, y construit depuis 2005 un observatoire astronomique télécommandable par Internet[16].

Bibliographie

  • AndrĂ© Besson, « 27 et : la double catastrophe aĂ©rienne du massif du Cheval Blanc des appareils C-47 Dakota et B-17 Flying Fortress du 61st Troop Carrier Group, 14th Squadron de l'USAF », paru dans Chroniques de Haute-Provence no 354 (2005, 125e annĂ©e), p. 83-167.

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. M. Jorda, « Le glissement de terrain de Prads (novembre 1968) et ses enseignements morphologiques Â», Revue de gĂ©ographie alpine. 1970, Tome 58 N°1. p. 203.
  3. André Besson, op. cit., p 90-97
  4. André Besson, op. cit., p 109-112
  5. André Besson, op. cit., p 113-114
  6. André Besson, op. cit., p 121-125
  7. André Besson, op. cit., p 144
  8. André Besson, op. cit., p 124-136
  9. André Besson, op. cit., p 142-143
  10. André Besson, op. cit., p 157
  11. ZNIEFF 930020359 - massif de la montagne du Cheval Blanc - montagne de CĂ´te Longue - montagne de Lachen - montagne des Boules
  12. ZNIEFF 930020361 - montagne du Cheval Blanc - montagne de Tournon - Bois Favier
  13. Sommet du Cheval Blanc : Par le Ravin de Favier, camptocamp.org
  14. Sommet du Cheval Blanc : Grande traversée de la montagne du Cheval Blanc du Col du Talon au Col de Séoune., camptocamp.org
  15. Crête de Paluet : Depuis Château-Garnier, camptocamp.org
  16. Bienvenue à Galatée ! -- Un observatoire astronomique automatique et pilotable à distance via l'Internet
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