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Moloch horridus

Moloch, Moloch hérissé, Diable cornu

Moloch horridus, unique représentant du genre Moloch, est une espèce de sauriens de la famille des Agamidae[1]. En français, elle est appelée Moloch, Moloch hérissé ou Diable cornu.

RĂ©partition

Distribution.

Cette espèce est endémique d'Australie. Elle se rencontre en Australie-Occidentale, en Australie-Méridionale, au Territoire du Nord et dans l'extrême Sud-Ouest du Queensland.

Habitat

Le moloch se rencontre dans les zones arides. Il apprécie les sols sableux et se rencontre rarement dans les zones rocheuses.

Moloch horridus.

Description

Moloch horridus.

Cet agame terrestre et diurne vit dans le dĂ©sert. Il est de taille modĂ©rĂ©e, au maximum une vingtaine de centimètres, les femelles devenant un peu plus grosses que les mâles. Les femelles pèsent jusqu'Ă  environ 90 g alors que les mâles ne dĂ©passent pas 50 g. Il est assez trapu, et il a un corps de couleur gris, beige, orange ou brique, qui lui offre un camouflage dans son environnement. Son corps est couvert d'Ă©pines pointues, qui sont des excroissances Ă©cailleuses, les plus grandes se situant sur le dos et surtout la tĂŞte. Il prĂ©sente en effet deux Ă©pines de chaque cĂ´tĂ© du museau, ainsi qu'une boule Ă©pineuse derrière la tĂŞte. Il s'agit d'un mĂ©canisme de dĂ©fense pour impressionner ses prĂ©dateurs. C'est d'ailleurs un reptile placide, qui compte plus sur son camouflage et son aspect rĂ©barbatif que sur la fuite.

Des études en captivité laissent penser que ce lézard peut vivre une vingtaine d'années.

Alimentation

Ce reptile s'est spĂ©cialisĂ© dans la consommation quasi-exclusive des fourmis, en particulier du genre Iridomyrmex. Les estimations donnent de 600 Ă  environ 2 000 fourmis consommĂ©es par repas[2].

Les matières fécales sont distinctives : noires, brillantes et sphériques. On rencontre ces fèces regroupées, les individus ayant des sites de défécation distincts des zones où ils se nourrissent.

Écailles de Moloch horridus au microscope électronique.

Étant donné que l'eau est peu présente dans les zones où vivent ces lézards, ces derniers ont su s'adapter pour s'alimenter en eau. Pour cela, ils disposent d'un ensemble de rainures autour de la tête, qui conduisent aux coins de leur bouche. Ceci sert à collecter l'eau de rosée qui se dépose sur leur corps[3].

Selon la vétérinaire Bénédicte Flament, ce réseau de micro-sillons agirait « comme des pailles qui par capillarité, récupère la rosée à la tombée ou à l'aube du jour et remonte par ce réseau de micro pailles pour humidifier la cavité buccale de manière à ce qu'il ait l'impression d'avoir bu[4] ».

Cette micro-capillarité serait particulièrement marquée sur ses pattes postérieures[4].

Reproduction

La reproduction de ce lézard est peu connue.

Cet animal est peu actif durant l'hiver de l'hĂ©misphère sud (juin et juillet) ainsi que durant les mois les plus chauds (janvier et fĂ©vrier). La reproduction a lieu durant le printemps et le dĂ©but de l'Ă©tĂ© (de septembre Ă  dĂ©cembre). La femelle pond jusqu'Ă  huit ou dix Ĺ“ufs dans un terrier creusĂ© dans le sable, qui incubent durant 3 Ă  4 mois. Les petits mesurent environ 6 centimètres (queue incluse) et pèsent un peu moins de 2 grammes Ă  la naissance.

Il semble que les petits consomment la coquille des œufs après la naissance, probablement pour l'apport en calcium.

Prédation

L'ensemble d'épines que possède ce lézard dissuade la plupart des prédateurs. En cas d'attaque, il gonfle également son corps pour paraître plus gros. Il se déplace avec des mouvements saccadés, en s'arrêtant régulièrement, ce qui le rend plus difficile à repérer visuellement (comme le font de nombreux Chamaeleonidae).

Toutefois, il semble que certains animaux puissent quand même consommer ce lézard, dont les corps ont été retrouvés dans l'estomac de certaines espèces de varans. Il semble également que certains rapaces soient des prédateurs efficaces de ce lézard.

Étymologie

Ce nom a été choisi par Gray en référence au Moloch, le dieu auquel les Ammonites, une ethnie cananéenne, sacrifiaient leurs premier-nés en les jetant dans un brasier.

Publication originale

  • Gray, 1841 : Description of some new species and four new genera of reptiles from Western Australia, discovered by John Gould, Esq. Annals and Magazine of Natural History, sĂ©r. 1, vol. 7, p. 86-91 (texte intĂ©gral).

Notes et références

  1. (en) Référence Reptarium Reptile Database : Moloch horridus
  2. Eric R. Pianka (en)
  3. (en) Bentley & Blumer, 1962 : Uptake of water by the lizard, Moloch horridus. Nature, vol. 194, p. 699-700.
  4. François Saint-Amand, « Le moloch hérissé, ce lézard qui boit de l'eau par les pieds », sur RTBF,

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Niejalke & Bonnett, 1994 : Behavioural note on the thorny devil (Moloch horridus Gray, 1841). Herpetofauna, Sydney, vol. 24, n. 2, p. 42-43.
  • (en) Pianka & Pianka, 1970 : The ecology of Moloch horridus (Lacertilia: Agamidae) in western Australia. Copeia, vol. 1970, p. 90-103.
  • (en) Sherbrooke, 1993 : Rain-drinking behaviours of the Australian Thorny Devil (Sauria: Agamidae). Journal of Herpetology, vol. 27, n. 3, p. 270-275.
  • (en) Withers, 1993 : Cutaneous water acquisition by the Thorny Devil (Moloch horridus, Agamidae). Journal of Herpetology, vol. 27, n. 3, p. 265-270.
  • (en) Withers & Bradshaw, 1995 : Water and energy balance of the thorny devil Moloch horridus: is the devil a sloth. Amphibia-Reptilia, vol. 16, n. 1, p. 47-54.
  • (en) Philipp Comanns, Philip C. Withers, Falk J. Esser et Werner Baumgartner, « Cutaneous water collection by a moisture-harvesting lizard, the thorny devil (Moloch horridus) », Journal of Experimental Biology, vol. 219, no 21,‎ , p. 3473-3479 (DOI 10.1242/jeb.148791).
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