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Mobula kuhlii

Petit diable

Mobula kuhlii, le Petit diable[2], est une espÚce de raies de la famille des Mobulidae. Elle se rencontre dans l'océan Indien et le Centre-Ouest de l'océan Pacifique.

Systématique

L'espĂšce Mobula kuhlii a Ă©tĂ© dĂ©crite pour la premiĂšre fois en 1841 par Johannes Peter MĂŒller (1801-1858) et Friedrich Gustav Jakob Henle (1809-1885) sous le protonyme Cephaloptera kuhlii[3].

RĂ©partition et habitat

Cette raie se trouve principalement dans l'océan Indien et Pacifique ouest, allant de l'Afrique du Sud jusqu'à l'Est de l'Australie. C'est une espÚce pélagique que l'on retrouve surtout dans les eaux cÎtiÚres continentale, jusqu'à 50 m de profondeur[4]. Sa répartition n'est pas étendue aux zones épipélagiques.

Description

La taille maximale de Mobula kuhlii est comprise entre 120 et 135 cm pour la largeur de disque[5]. Sa bouche est large et subterminale avec une bande dentaire supĂ©rieure et infĂ©rieure, et elle possĂšde des plaques branchiales filtrantes rĂ©duites et une petite nageoire dorsale. Sa queue est plus grande que la largeur de disque au stade juvĂ©nile, puis Ă  taille adulte, sa queue est plus petite que la largeur de disque. Son dos est noir Ă  gris brun foncĂ©, tandis que sa surface ventrale est blanche. Sa nageoire dorsale est unie ou avec un bout blanc. Une Ă©tude taxonomique a suggĂ©rĂ© que les Mobula eregoodootenkee et que les Mobula kuhlii sont conspĂ©cifique, c'est-Ă -dire qu'elles appartiendraient en rĂ©alitĂ© Ă  la mĂȘme espĂšce[4]. Mais des Ă©tudes plus rĂ©centes rĂ©alisĂ©es en 2019 et en 2020 ont suggĂ©rĂ© qu'il s'agissait d'espĂšces distinctes[6].

Biologie

RĂ©gime alimentaire

Son régime alimentaire est supposément composé d'organismes planctoniques et de petits poissons mais est peu connu[4].

Reproduction et espérance de vie

La reproduction des Mobula est vivipare. La durĂ©e de gestation est probablement supĂ©rieure Ă  12 mois mais reste inconnue, avec un faible rendement reproductif qui ne produit en gĂ©nĂ©ral qu'un seul petit de 31 Ă  34 cm de largeur de disque[7] - [8]. D'autres espĂšces de Mobula ont des pĂ©riodes de repos de 1 Ă  3 ans entre deux reproductions, ce qui implique un faible taux de reproduction. Cela pourrait ĂȘtre le cas pour M. kuhlii. Les mĂąles sont matures vers 115 cm et les femelles vers 116 cm.

L'Ăąge de maturitĂ© et l'Ăąge maximal sont inconnus, mais peuvent ĂȘtre estimĂ©s grĂące aux donnĂ©es de Mobula mobular, bien que cette espĂšce soit plus grande et que ces chiffres sont donc probablement surestimĂ©s pour Mobula kuhlii. L'Ăąge de maturitĂ© de Mobula mobular est de 5 Ă  6 ans et son espĂ©rance de vie maximale connue est de 20 ans[9].

Menaces

Bien que l'espĂšce soit inscrite dans les annexes I et II de la Convention sur la Conservation des EspĂšces Migratrices (CMS) en 2014 et de la Convention sur le commerce international des espĂšces de faune et de flore sauvages menacĂ©es d'extinction (CITES), l'espĂšce est encore sensible Ă  la pĂȘche. L'espĂšce est vulnĂ©rable Ă  la capture mais est Ă©galement chassĂ©e[9]. A cause de leur faible taux de reproduction annuel, le dĂ©clin de l'espĂšce induit par la pĂȘche est difficile Ă  contrer[10]. Leur vitesse de nage, leur grande taille, et leur tendance Ă  se regrouper tend Ă  rendre leur capture plus facile. De plus, Ă©tant une espĂšce cĂŽtiĂšre, les risques de capture par les pĂȘcheries cĂŽtiĂšres intensives sont Ă©levĂ©s.

L'offre diminue pour les plaques branchiales des raies, qui sont consommĂ©es, tandis que les prix augmentent et que la demande reste continue, indiquant un dĂ©clin potentiel du genre Mobula. Presque toutes les plaques branchiales des MobulidĂ©s partent vers la Chine, au marchĂ© de Guangzhou, avec 60 tonnes reportĂ©e en 2011 et 120 tonnes en 2013. Cela reprĂ©sente un passage de 900 tonnes de raies en 2008 Ă  plus de 3300 tonnes de raies en 2014, et les dĂ©barquements dĂ©clarĂ©s ne sont qu'une partie de la mortalitĂ© totale liĂ©e Ă  la pĂȘche[9]. Au Pakistan, Mobula kuhlii reprĂ©senterait 27% du nombre de MobulidĂ©s dĂ©barquĂ©s.Comme il est difficile de diffĂ©rencier les espĂšces de Mobula entre elles, l'identification des raies pĂȘchĂ©es et dĂ©barquĂ©es ne va souvent pas jusqu'Ă  l'espĂšce, rendant difficile l'Ă©valuation de l'impact des pĂȘches sur les populations des Mobula sp. Lorsqu'elles sont capturĂ©es involontairement, elles sont souvent gardĂ©es car leur valeur commerciale est Ă©levĂ©e, et mĂȘme lorsqu'elles sont rejetĂ©es vivantes Ă  la mer, elles sont souvent blessĂ©es et le taux de mortalitĂ© est Ă©levĂ©. Pour permettre aux populations de se rĂ©tablir, il est recommandĂ© d'interdire toute pĂȘche de MobulidĂ©s. On retrouve des statuts de protection particuliers pour cette espĂšce dans des pays comme l’Australie, l’IndonĂ©sie et le Pakistan[9].

D'autres causes de mortalitĂ© peuvent ĂȘtre citĂ©es : la destruction et la dĂ©gradation des habitats, les changements climatiques, l'acidification des ocĂ©ans, la pollution par le dĂ©versement d'hydrocarbures, ou encore la pollution par les plastiques, micro plastiques et leurs contaminants comme les polluants organiques persistants[9].

Liens externes

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 10 juillet 2022
  2. FishBase, consulté le 10 juillet 2022
  3. World Register of Marine Species, consulté le 10 juillet 2022
  4. P. R. Last, Rays of the world, (ISBN 978-0-643-10914-8 et 0-643-10914-5, OCLC 967717812, lire en ligne)
  5. (en) S. Weigmann, « Annotated checklist of the living sharks, batoids and chimaeras (Chondrichthyes) of the world, with a focus on biogeographical diversity: annotated global checklist of chondrichthyes », Journal of Fish Biology, vol. 88, no 3,‎ 2016-03-xx, p. 837–1037 (DOI 10.1111/jfb.12874, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) Giuseppe Notarbartolo di Sciara, Sylvain Adnet, Mike Bennett et Matt K. Broadhurst, « Taxonomic status, biological notes, and conservation of the longhorned pygmy devil ray Mobula eregoodoo (Cantor, 1849) », Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems, vol. 30, no 1,‎ , p. 104–122 (ISSN 1099-0755, DOI 10.1002/aqc.3230, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Matt K. Broadhurst, Betty J. L. Laglbauer, Katherine B. Burgess et Melinda A. Coleman, « Reproductive biology and range extension for Mobula kuhlii cf. eregoodootenkee », Endangered Species Research, vol. 35,‎ , p. 71–80 (ISSN 1863-5407 et 1613-4796, DOI 10.3354/esr00876, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Matt K. Broadhurst, Betty J. L. Laglbauer et Mike B. Bennett, « Gestation and size at parturition for Mobula kuhlii cf. eregoodootenkee », Environmental Biology of Fishes, vol. 102, no 7,‎ , p. 1009–1014 (ISSN 1573-5133, DOI 10.1007/s10641-019-00886-3, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Sonja Fordham (Shark Advocates International) et Rima Jabado (Gulf Elasmo Project), « IUCN Red List of Threatened Species: Mobula kuhlii », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )
  10. (en) Katherine B. Burgess, Matt K. Broadhurst, Vincent Raoult et Betty J. L. Laglbauer, « Short‐ and long‐term diets of the threatened longhorned pygmy devil ray, Mobula eregoodoo determined using stable isotopes », Journal of Fish Biology, vol. 97, no 2,‎ 2020-08-xx, p. 424–434 (ISSN 0022-1112 et 1095-8649, DOI 10.1111/jfb.14381, lire en ligne, consultĂ© le )
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