Mitacq
Michel Tacq dit Mitacq, né le à Uccle (Région de Bruxelles-Capitale) et mort à Loverval le , est un auteur de bande dessinée belge, dont les héros les plus connus sont les scouts composant La Patrouille des Castors, Stany Derval et Jacques Le Gall.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 66 ans) Gerpinnes |
Nom de naissance |
Michel Tacq |
Surnoms |
Mitak, M.Tacq |
Pseudonyme |
Mitacq |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | Fils de Télèsphore (Joseph) Tacq et Georgette Burton. Son épouse, Simonne Erpicum; ses six enfants et treize petits-enfants |
A travaillé pour | |
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Biographie
Enfance
Michel Tacq, second d'une famille de quatre enfants[1], naît à Uccle, commune de Bruxelles, le , d'une mère, Georgette Burton de Farciennes — dont le père est d'origine française — qui manie déjà le pinceau et qui se consacre aux arts appliqués[2], et d'un père fondeur, Télèsphore (Joseph) Tacq originaire de Boignée. Petit garçon, il crayonne sur les marges de ses cahiers[3]. Comme de nombreux enfants, certains, futurs dessinateurs, il lit Les Aventures de Tintin et Milou dessinées par Hergé[4]. Plutôt que de jouer avec les autres, Michel Tacq préfère dessiner en s'isolant dans une cabane qu'il a construite dans les arbres du jardin de sa grand-mère maternelle, près de Charleroi, où la famille passe ses vacances. Ce lieu a beaucoup d'importance pour Michel Tacq car il représente la stabilité dans une enfance marquée par de nombreux déménagements[1]. Ses condisciples, souvent, l'écoutent raconter des histoires sur le chemin de l'école de l'Institut Sainte-Marie de Schaerbeek[3].
Formation et débuts
Après un séjour au Bourget en France pour le travail de leur père pendant l'occupation allemande, les enfants et leur maman, épuisée par les bombardements de l'aéroport de Paris, rentrent en Belgique. Ils sont suivis, après quelques mois, par leur papa qui choisit de renoncer à son emploi chez Duralumin pour retrouver sa famille[1]. Michel se met, alors, à suivre des cours techniques de dessin industriel aux « Aumôniers du Travail », à Charleroi. Il est âgé de 16 ans. Pendant cette période mouvementée, il dessine quelques planches pour le patronage de Farciennes où la famille s'est réfugiée[2]. Là , se trouve un grand verger où les jeunes gens se réunissent clandestinement après le couvre-feu, les Allemands interdisant les activités des mouvements de jeunesse. À d'autres moments, ces jeunes ramassaient les blessés dans les maisons détruites par les obus[1].
La première histoire, Les voyages de Tam-Tam, inspirée par Les Aventures de Tintin et Milou qui paraissait dans Le Petit Vingtième, est tirée à 20 000 exemplaires grâce à un éditeur local[2]. Elle est signée du pseudonyme Mitak. Michel a alors dix-sept ans ; la Seconde Guerre mondiale s'achève. À la libération, il rentre à l'Académie des Beaux-arts de Saint-Luc à Bruxelles qu'il doit rapidement quitter pour travailler avec son père et ses deux frères dans l'entreprise familiale de peinture et décoration de bâtiment, métier qu'il a en horreur[3]… Il dessine, parallèlement, pour les éditions scoutes Plein Jeu et Piste[2]. C'est pour ces journaux qu'il dessine pour la première fois une bande de scouts au complet. Pour se perfectionner, il passe trois semaines dans l'atelier de Pierre Joubert|[5], dessinateur attitré des Scouts de France. C'est le fils de ce dernier qui lui inspire le physique du personnage de Mouche, le premier scout de la patrouille qu'il imagine. Il réalise d'ailleurs un premier essai de bande dessinée avec Mouche seul ; mais il abandonne rapidement le projet, trouvant que le thème offrait peu de possibilités[6]. Pendant ses loisirs, Michel devient scout - routier de 1944 à 1949 ; puis, chef - louveteaux (Baloo) à la troupe Saint-Alène — 38e unité de la région Longchamp, de la Fédération des scouts catholiques[7] —, près de Bruxelles. Il se voit totémisé Toucan, bénévole[1].
Inspiré par le scoutisme, Michel Tacq propose déjà La Patrouille des Castors chez Dupuis, en 1948 ; mais elle est, dans un premier temps, refusée par l'éditeur. Il illustre malgré tout une brochure pour les campeurs dans cette même maison d'édition[2].
Les débuts
Sa première publication dans le journal Spirou a lieu dans le numéro 549 du [8] sous le pseudonyme de « Mitak », il s'agit d'une nouvelle intitulée Les Trois Chances[9]. Il opte l'année suivante pour le pseudonyme de « Mitacq »[9]. Par la suite, il fera à plusieurs reprises des illustrations pour Spirou[10]. À côté de cette collaboration, il scénarise une histoire publiée dans l'Hebdomadaire des grands récits et dessinée par M. Mimme, intitulée Louis Bellejoie[4], ainsi que plusieurs histoires scoutes dans les journaux Plein-Jeu et Carrefour[3].
Il entre à la World Press en 1951[3], une agence dirigée par Georges Troisfontaines qui fournit de nombreuses histoires et rubriques au journal Spirou[4]. Il va alors dessiner, jusqu'en 1954, une vingtaine d'histoires de la série Les Belles Histoires de l'oncle Paul, avec les conseils d'Eddy Paape et des scénarios d'Octave Joly[4], ainsi que des planches éducatives de la rubrique Le Coin des petits curieux dans le journal Spirou. Parallèlement, il fait des illustrations pour La Libre junior et un illustre seul le no 3 de Marabout-Junior pour son ami scout Jean-Jacques Schellens[3]. Il fait également de brèves apparitions dans Tintin en illustrant une nouvelle et deux contes écrits par Jean-Pierre Norton et Yves Duval de 1950 à 1953[11].
La Patrouille des Castors
Il se bat au sein de la World Press pour pouvoir dessiner une série sur les scouts. Jean-Jacques Schellens lui écrit un scénario regroupant une quarantaine de brèves séquences où la patrouille, au nombre de quatre, part dans différentes explorations. Une première demi-planche d'essai est envoyée à la World Press et, après une année d'attente, la série est acceptée[6]. En 1953, Charles Dupuis accepte finalement lui aussi ses personnages[2]. Puis, tout en poursuivant son travail de peintre en bâtiments dans l'entreprise familiale la journée, Michel Tacq décide de se lancer comme professionnel en bandes dessinées, sa passion de toujours. Il suit les cours du soir de dessin et peinture au chevalet à l'Académie de Saint-Gilles à Bruxelles, en 1954. C'est alors qu'il découvre Joseph Gillain (alias Jijé[5]) et Sirius.
Le [12] débute dans les pages du journal Spirou no 867 Le Mystère de Grosbois, première aventure de La Patrouille des Castors, un récit scénarisé par Jean-Michel Charlier[9]. Jean-Jacques Schellens avait été écarté du projet par Georges Troisfontaines, patron de la World Press, qui souhaite s'appuyer sur un scénariste connu plutôt que sur un débutant[13]. Remodelés par Charlier, les personnages deviennent une patrouille de six composée de : Poulain (chef de patrouille), Tapir (le faire-valoir et personnage préféré de Mitacq), Mouche (le benjamin, inventé par Mitacq à la fin des années quarante), Chat (second de patrouille), Faucon (l'intellectuel) et Lapin (qui apparaît seulement dans cette première histoire, personnage abandonné car manquant de caractère propre). Un groupe de personnages trop important étant difficile à manier — tant au niveau du dessin que du scénario — dans des cases, Michel Tacq décide, au troisième épisode, de limiter le nombre de scouts à cinq. Le succès est immédiat[6] et la première aventure des Castors, paraît sous forme d'album en 1955 (1957 pour la France), signé M. Tacq puis Mitacq[14].
Pour le second épisode de La Patrouille des Castors qui paraît à partir du no 902 du , il n'hésite pas à multiplier les essais graphiques pour se démarquer de l'influence de Pierre Joubert[5]. De plus, des consignes ont été données par la direction de Dupuis pour que les histoires se situent désormais en France, les lecteurs français étant devenus majoritaires à la lecture du journal. C'est pourquoi ce second épisode se déroule en Bretagne, région que Mitacq ne connaît pas du tout. Le dessin est encore un peu confus et hésite entre le réalisme et la caricature[15]. C'est dans la troisième histoire des Castors qu'il trouvera définitivement son style en s'éloignant de l'influence graphique de Pierre Joubert[16]. Mitacq ne fait pas que dessiner les Castors, il suggère des idées d'histoires, des ambiances et rassemble des documents sur les sujets traités. C'est notamment lui qui a l'idée de se servir du héros de Rudyard Kipling, l'enfant sauvage Mowgli[17].
Du 1er au , Mitacq est invité au jamboree de Sutton Coldfield, en Angleterre[7]. Il y rencontre des scouts du monde entier, y compris des pays de l'Est, en pleine guerre froide. C'est à la suite de ce voyage qu'il demande à Charlier d'envoyer les Castors derrière le rideau de fer. Un pays imaginaire, l'Esturie, est créé pour l'occasion, mélange entre un pays de l'Est et la Belgique, pour contourner la censure française qui empêchait de publier des bandes dessinées évoquant l'actualité[18]. Il collabore aussi avec le journal Risque-Tout[19], qui appartient aussi aux éditions Dupuis, où il fournit trois récits de quatre planches de La Patrouille des Castors. Pour maintenir son rythme de publication, il fait appel pour l'épisode no 6 à l'aide d'un vieil ami, Eddy Paape, qu'il connaît depuis son arrivée à la World Press. Ce dernier réalise l'encrage et les décors des planches 4 à 11, mais cette collaboration prend fin rapidement, Paape étant trop occupé avec ses propres séries[20]. Autre rencontre, celle avec des scouts africains, il en profite pour faire des croquis de leur uniforme qu'il réutilise pour l'épisode suivant, Le Secret des Monts Tabou. Pour cette histoire, Mitacq utilise pour la première fois, à partir de la planche 39, un stylo à encre de Chine pour les décors, délaissant le pinceau qu'il utilisait auparavant depuis le début de sa carrière[21].
Frappé par la tragédie de Tignes en France, où, en 1952, des habitants avaient été expulsés par des CRS pour la construction d'un barrage à l'emplacement de leur village, Mitacq reprend cette idée pour l'album Le Hameau englouti. Ce qui lui permet de parler d'un sujet qui lui tient à cœur : le déracinement obligatoire[22].
Chez Pilote
Sa collaboration avec Jean-Michel Charlier se poursuit aussi dans le journal Pilote où il dessine les aventures de Jacques Le Gall, dès le premier numéro[23] le [24], avec la technique du lavis, pour certains épisodes, dans laquelle Mitacq excelle. Ce grand frère de La Patrouille des Castors est grand adolescent roux à qui il arrive diverses aventures rocambolesques ou fantastiques[25]. Malgré de bonnes critiques, cette série s'arrête au bout de six épisodes pour cause de bataille éditoriale[4].
Un professionnel accompli
À cette époque, Mitacq voyage dans toute l'Europe occidentale : France, Angleterre, Écosse, Espagne, Portugal, Pays-Bas, Allemagne, Grand-Duché de Luxembourg, Italie, Danemark…, souvent à moto. Sa bande dessinée d'aventures reflète son désir de démocratie, de solidarité et de justice et, plus tard, sa volonté de défendre l'environnement. La censure, encore bien active à cette époque, exerce son contrôle sur certains textes ou dessins concernant les armes à feu, les femmes, la critique de certaines dictatures… obligeant Mitacq à masquer ses idées[26].
Mitacq se rendait régulièrement dans des musées pour se documenter : Musée d'histoire naturelle à Bruxelles, Musée de l'Afrique à Tervueren… ou se plaçait dans des situations réelles : championnat de motocross, terrains d'aviation, exploration de grottes[27]…
Un carnet avec des croquis de personnes dont la tête l'inspirait ou de paysages rencontrés, des maquettes d'avions, de motos, de 2CV… complétaient une documentation (articles, images, photos) imposante.
Il aimait dédicacer les albums lors des foires du livre et recevoir du courrier des petits lecteurs des cinq continents, qui l'arrachait au travail.
Dès 1960, Mitacq n'hésite pas à s'auto-parodier en lançant une courte série humoristique La Patrouille des Zom qui paraitra le temps de trois courts mini-récit[28] sur scénario d'Yvan Delporte, rédacteur en chef du journal Spirou[4]. Le premier récit est réalisé en un jour et une nuit. Mitacq ayant été prévenu à la dernière minute il mit sa famille à contribution, ainsi son frère, Adolphe, se chargea du lettrage et sa sœur, Marie-Paule, des indications de couleurs[29]. À partir de 1965, les cinq scouts de la Patrouille des Castors deviennent scouts-pionniers[30] et changent progressivement d'uniforme.
En 1968, à la suite du retard pris par son scénariste pour La Patrouille des Castors[4], il crée sur des scénarios de Jacques Stoquart, André Beckers, Maurice Tillieux et André-Paul Duchâteau, la série Stany Derval[31], un journaliste-reporter, entouré de jolies femmes que Michel aime spécialement dessiner et passionné, comme lui, de motos, de spéléologie et d'alpinisme[3]. Cette série publiée pour la première fois dans le journal Spirou no 1561[32] du [33] sera animé épisodiquement jusqu'en 1979 avec près de trois cents planches[3]. Dans les années 1970, Mitacq s'engage politiquement au sein d'une commission tiers-monde à Waterloo, mais il la délaissera rapidement, déclarant que ce n'était « pas son truc ».
Il forme de jeunes dessinateurs en RĂ©publique centrafricaine, en 1983 et d'autres au Ruanda[34], en 1986.
Fin des années 1980, Michel Tacq a aussi l'occasion de visiter Israël où choqué par le formalisme de certains gardiens de lieux religieux, des amis ont témoigné que, par dépit, il se déshabilla devant l'un d'entre eux pour remplacer son short par un pantalon.
Idéaliste et généreux, il met souvent son talent au service d'associations et de causes humanistes[35].
Dès 1987, il collabore avec Wasterlain[36] dont il appréciait la finesse et la pertinence comme scénariste et parallèlement, il dessine dans Trèfle d’Aventure, le magazine des Guides catholiques de Belgique[37].
Farouchement indépendant, Mitacq est toutefois associé à l'école dite de Marcinelle, qui a comme chef de file Jije et il représente selon Éric Verhoest l’école réaliste de Spirou[38] (voir la « Maison de la bande dessinée » à Bruxelles).
Il découvre l'Europe de l'Est en 1992, après la chute du mur de Berlin, à travers un voyage à Prague.
En 1994, Mitacq meurt le [39] à Loverval à l'âge de 66 ans d'un cancer[5]; Simonne, son épouse, un an plus tard, à 59 ans.
Mitacq travaillait sur sa table de dessinateur devant un miroir-triptyque sur lequel on pouvait lire ces phrases du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry : « Je n'ai pas besoin de te voir pour t'aimer » et « On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux ».
Vie privée
En 1960, Michel épouse Simonne Erpicum, fille d'Émile Erpicum – famille de la bourgeoisie liégeoise –, et de Suzanne Guillemin, dont le grand-père normand a été envoyé à Gand par Napoléon III pour construire un lycée français.
Dès 1965[40], Mitacq et son épouse (qui obtiendra le statut d'« aidante » pour l'accompagner dans la gestion matérielle de son activité d'artiste indépendant) ainsi que leurs six enfants (Béatrice, Martine, Myriam, Françoise, Alain et Christine) s'installent à Waterloo, au sud de la capitale belge jusqu'à sa mort.
De temps en temps, il travaille avec son ami René Follet, dans l'atelier de ce dernier. À l'occasion, René lui fera des crayonnés. Michel respectera toujours le « coup de crayon » de son ami lors de l'encrage.
De tempérament solitaire et peu bavard, Michel s'exprime avec acharnement par le dessin ; mais, soucieux du monde, il écoute la radio en travaillant et se documente. Il s'intéressait au tiers-mondisme à travers les lectures et conférences de René Dumont, par exemple. Sensibilisé à l'écologie très tôt, Mitacq recyclait le papier et le carton dès les années 1980.
Influences
MiTacq, dessinateur réaliste, aime le dessin de Gillain, Giraud, Hermann et celui des Espagnols Victor de la Fuente, Giménez, Maroto, Jesus Blasco.
Il admire Franquin, qui fera pour lui quelques croquis, et ses amis illustrateurs René Follet et René Hausman.
Les ruines de la première histoire Le Mystère de Grosbois s'inspirent de celles de l'abbaye d'Orval (Gaume) et de Villers-la-Ville (Brabant wallon) en Belgique. Le bréviaire dessiné dans cette première histoire est un authentique livre de prière du XVIIe siècle.
Le décor de L'inconnu de la Villa Mystère est repris d'une villa située dans le Parc Parmentier à Woluwe-Saint-Pierre, en région bruxelloise.
Ĺ’uvres
Albums
Le premier album de Mitacq parait en 1944 aux éditions José Hénin, un éditeur local. Il s'intitule Les voyages de Tam-Tam: broché, il contient 32 pages et est tiré à 20 000 exemplaires. C'est un pastiche des Aventures de Tintin[41]. Un deuxième album broché suit l'année suivante avec Tam-Tam fait la guerre. Deux autres albums, Bataille d'Afrique et Combats à l'Ouest… Libération ! sont prévus pour la même année, mais ne verront jamais le jour. Ce qui n'empêche pas en 1946 la sortie d'un cinquième et dernier album broché Allo… étoile du matin ? aux éditions Beiaard[42].
L'album suivant est de la série La Patrouille des Castors en 1955 et s'intitule Le Mystère de Grosbois. Il sort exclusivement en Belgique aux éditions Dupuis en format broché avec Jean-Michel Charlier au scénario. L'album sort en France deux ans plus tard en 1957[14]. C'est aussi en 1957 que sort en France le deuxième album broché de la série intitulé Le Disparu de Ker-Aven, cet album contient 64 pages. L'année suivante, il sort en Belgique. À partir du troisième album, L'Inconnu de la Villa Mystère qui sort en 1958, les albums de la série sortent en même temps en France et en Belgique. Ce troisième album contient 44 pages. En 1959 sort le quatrième Sur la piste de Mowgli et cinquième La Bouteille à la mer. Les deux albums contiennent 46 pages chacun[14].
En 1960, La Patrouille des Zom, une parodie de La Patrouille des Castors avec Yvan Delporte au scénario, est offert avec le journal Spirou no 1134 du sous forme de mini-récit, il contient 46 pages. Cette même année sort Le Trophée de Rochecombe, sixième album de La Patrouille des Castors, qui contient 46 pages. Les années suivantes, les albums de La Patrouille des Castors sortent régulièrement : le septième album, Le Secret des Monts Tabou, et le huitième album, Le Hameau englouti, sortent en 1961, Le Traître sans visage , neuvième album, sort en 1962. En 1963, sort le dixième album, Le Signe indien. Suivi l'année suivante, en 1964, par le onzième : Les Loups écarlates[14].
En 1965, sort le douzième album de la série, Menace en Camargue, Mitacq ayant engagé son frère Adolphe Tacq comme assistant dessinateur. La même année sort le treizième album, La Couronne cachée. Son frère l'aide aussi pour le quatorzième album, Le Chaudron du Diable, qui sort l'année suivante, en 1966. Puis Mitacq est seul au dessin pour L'Autobus hanté, le quinzième album, qui sort en 1967. Il faut attendre deux ans avant le prochain album, Le Fantôme, qui sort en 1969, puis trois années pour la sortie du dix-septième album, Le Pays de la mort, publié en 1972. Les sorties redeviennent plus constantes et l'album suivant, Les Démons de la nuit, sort l'année suivante en 1973 et le dix-neuvième, Vingt Milliards sous la terre, en 1974. Mais il faut attendre 1977 pour la sortie d'El Demonio, le vingtième album, et 1979 pour Passeport pour le néant, vingt et unième album de cette série[14].
En 1980, sort, dans la collection « Péchés de jeunesse » des éditions Dupuis, L'œil de Kali, le premier album de la série Jacques Le Gall, initialement publiée dans le journal Pilote entre 1959 et 1967, puis reprise dans le journal Spirou, toujours avec son compère Jean-Michel Charlier au scénario[43]. La même année sort Prisonniers du large, vingt-deuxième album de la série La Patrouille des Castors[14]. En 1981, sort La Déesse noire, deuxième album de Jacques Le Gall[43], ainsi que Les Galops de l'enfer et Les Deux Trésors de Montorgueil, premier et deuxième albums de Stany Derval, aux éditions Magic Strip, cette série ayant paru dans Spirou à partir de 1968. Le premier est scénarisé par Jacques Stoquart, le deuxième par Mitacq lui-même[44].
Le vingt-troisième album de La Patrouille des Castors, intitulé L'Envers du décor, sort en 1983. Séparé de Jean-Michel Charlier, Mitacq écrit désormais lui-même les scénarios de la série. L'année suivante, en 1984, sortent deux albums de La Patrouille des Castors : le vingt-quatrième, Souvenirs d'Elcasino, et le vingt-cinquième, L'Empreinte (sous titré + 6 autres aventures) ; ce dernier comprend six courts récits dont certains de Charlier[14]. Cette même année sort un hors-série de Jacques Le Gall qui a pour titre Premières aventures, chez Dupuis, et qui regroupe les trois premières aventures du héros. En 1985, sort le dernier album de Jacques Le Gall, intitulé Les Naufrageurs[43]. En 1986, L'Île du crabe, vingt-sixième album de La Patrouille des Castors, paraît et l'année suivante, en 1987, le vingt-septième album, intitulé Blocus[14]. La même année, Aventures à la une, troisième et dernier album de Stany Derval, est édité chez Dupuis : il comprend l'histoire publiée dans le no 1 et cinq autres histoires[44].
En 1989, paraît le vingt-huitième album de la Patrouille des Castors : Le Calvaire du mort pendu, sur un scénario de Wasterlain. En 1990, Dupuis publie le vingt-neuvième album de la Patrouille des Castors : Torrents sur Mesin, une nouvelle collaboration avec Wasterlain comme scénariste. Et, en 1993, Dupuis édite le trentième et dernier album de la Patrouille des Castors, dessiné et scénarisé par Mitacq : La Pierre de foudre, qu'il dédie à son épouse, Sissi. Il laisse inachevé Les Naufragés de la Marie-Jolie, un ultime récit de la Patrouille de Castors sur le thème des villages d'enfants[45].
Expositions individuelles
- La Patrouille des Castors a 50 ans, Waterloo, 2004[40] ;
- Mitacq (La Patrouille des Castors) aux Halles Saint-GĂ©ry, Bruxelles du 15 juillet au [46] ;
- RĂ©trospective Mitacq, Galerie Daniel Maghen, Paris du 3 au [47] - [48] ;
- RĂ©trospective Mitacq - La Patrouille des Castors, Galerie Daniel Maghen, Paris du au [49] - [50] ;
- RĂ©trospective Mitacq - La Patrouille des Castors Ă la Galerie Champaka, Bruxelles du 8 septembre au [51] - [35] - [52].
RĂ©ception
Prix et distinctions
- 1987 : Prix Coccinelle de la bande dessinée éducative décerné lors de la seconde biennale de la bande dessinée chrétienne à Soignies ;
- 1988 : Le Roi des Belges, Baudouin le fait Chevalier de l'Ordre de Léopold en septembre comme auteur ayant plus de vingt ans de carrière[56] ;
- 1993 : prix Géant de la BD décerné par la Chambre belge des experts en bande dessinée pour l'ensemble de son œuvre[57].
Postérité
Walthéry représente Mitacq en tenue scoute tenant une bière à la main dans la dernière planche de Natacha et les Petits Miquets.
Thierry Tinlot, rédacteur en chef lui rend hommage dans le Spirou no 2933 du qui est titré Adieu Papa, l'éditorial étant intitulé Adieu, papa... Adieu, Mitacq, sous-titré Il était droit dans ses bottes et regardait le monde en face et accompagné d'un retour sur sa carrière dans l'article Survol pour un Toucan[58].
Will lui rend hommage dans le calendrier de la Fédération des scouts de Belgique de 1995, illustration du mois de mai : un voilier barré par La Patrouille des Castors[59].
En avril 2003, une fresque murale La Patrouille des Castors réalisée par G. Oreopoulos et D. Vandegeerde de l'association Art Mural d'une superficie d'environ 50 m2 est inaugurée sur le pignon arrière du 47 rue Pieremans au croisement du 200 rue Blaes à Bruxelles. Elle fait partie du Parcours BD de Bruxelles.
Selon Daniel Maghen[47], Mitacq est « Incontournable, son œuvre fait partie aujourd’hui des grands classiques du 9e Art. » et pour Patrick Gaumer[60].« Mitacq inscrit son œuvre parmi les classiques de la bande dessinée avec réalisme et efficacité. »
Références
- Tout Mitacq t.12/ Les premiers pas.
- « Mitacq - bibliographie, photo, biographie », sur BDParadisio (consulté le ).
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- « Hommage de Will - Calendrier FSC mai 1995 », sur will.chez.com (consulté le ).
- Dictionnaire mondial de la bande dessinée 2010, p. 600.
Annexes
Livres
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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- Jean-Michel Charlier et Mitacq, Tout Mitacq : Les castors : Par monts et par vaux, Dupuis, , 3e éd. (ISBN 2-8001-1809-1, présentation en ligne).
- Jean-Michel Charlier et Mitacq, Tout Mitacq : Les castors : Face aux ombres mystérieuses, Dupuis, (ISBN 2-8001-1674-9, présentation en ligne).
- Jean-Michel Charlier et Mitacq, Tout Mitacq : Les castors : Sur des pistes incertaines, Dupuis, , 2e éd. (ISBN 2-8001-1737-0, présentation en ligne). .
- Henri Filippini, Dictionnaire de la bande dessinée, Paris, Bordas, , 731 p., ill. (ISBN 2-04-018455-4, OCLC 1244909550, BNF 35065653, présentation en ligne), p. 652-653
- Patrick Gaumer, « Mitacq (Michel Tacq dit) », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, , 953 p., ill. ; 27 cm (ISBN 978-2-0358-4331-9 et 2-0358-4331-6, OCLC 920924930, présentation en ligne), p. 599-600. .
- François Ayrolles, « Mitacq lance la Patrouille des Castors », dans Moments clés du journal de Spirou 1937-1985, Marcinelle, Dupuis, coll. « Patrimoine », , 312 p., ill. ; 20,8 cm (ISBN 9782800171142 et 2800171146, OCLC 1034784873, présentation en ligne), p. 145-146.
PĂ©riodiques
- M. Archive alias Thierry Martens, « Dossier Spirou : Qui est qui ? », Spirou (supplément), Dupuis, no 1652,‎ , p. 4 (lire en ligne)
- Louis Cance, « Remember Mitacq », Hop !, AEMEGBD, no 62,‎ (ISSN 0768-9357)
- Henri Filippini, « Série culte : La Patrouille des Castors : Mitacq Scouts toujours », dBD, no 52,‎ , p. 86-89 (ISSN 1951-4050)
- Hugues Dayez, « Les Aventures d'un journal : Stany Derval, l'autre héros de Mitacq », Spirou, Dupuis, no 3856,‎ , p. 31 (ISSN 0771-8071)
- Hugues Dayez, « Les Aventures d'un journal : Wasterlain à la rescousse de Mitacq », Spirou, Dupuis, no 4162,‎ , p. 37 (ISSN 0771-8071).
Articles
- Gilles Ratier, « MiTacq » hors patrouille » ! », BDZoom,‎ (lire en ligne, consulté le )
Podcasts
- Derrière le masque… Mitacq Interview d'Alain Tacq par Thierry Ligot (6:13 minutes), .
Liens externes
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