Mihai Șora
Mihai Șora (prononciation roumaine : /mi.ˈhaj ˈʃora/), né le à Ianova (Autriche-Hongrie) et mort le à Bucarest (Roumanie), est un philosophe, essayiste et ministre de l’Éducation roumain.
Ministre de l'Éducation | |
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Naissance | Ianova (d) (Temes, Autriche-Hongrie) |
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Décès |
(Ã 106 ans) Bucarest |
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Conjoint |
Mariana Șora (d) |
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Du dialogue intérieur : fragment d'une anthropologie métaphysique |
Il est membre honoraire de l'Académie roumaine[1].
Biographie
Jeunesse et éducation
Fils d'un prêtre orthodoxe[2], Mihai Șora a étudié la philosophie à l'université de Bucarest de 1934 à 1938, où il a été l'élève de Mircea Eliade, Nae Ionescu, Mircea Vulcănescu.
Il obtient une bourse de l'Institut français de Roumanie au même moment que Eugène Ionesco pour étudier en France. En 1938, il part étudier à Paris puis Grenoble à partir de décembre 1940, sous la direction de Jacques Chevalier, pascalien qui accepte de soutenir sa thèse sur Pascal : La Notion de la Grâce chez Pascal. Essai de morphologie du theocentrisme.
France et Roumanie
Mihai Șora s'engage dans la résistance française[3] puis en 1945 rejoint le Parti communiste français. Entre 1945 et 1948, il a travaillé comme chercheur au CNRS à Paris. Il publie à Paris son premier livre : Du Dialogue intérieur, fragment d'une anthropologie métaphysique chez Gallimard[4].
Après son retour en Roumanie en 1948 pour voir ses parents, il est contraint par l'État roumain de rester sur place. Il ne pourra soutenir sa thèse pour obtenir son doctorat. Mihai Șora travaille alors dans l'édition[5]. Il devient membre du parti communiste roumain et employé par le ministère des affaires étrangères, à l'époque dirigé par la leader communiste Ana Pauker de 1948 à 1951. Dans des interviews publiées après la chute du parti communiste, Șora a affirmé avoir été « arrêté » de manière non officielle[6]. Il aurait été interdit d'enseigner dans la Roumanie communiste, mais il est néanmoins devenu un rédacteur influent pour l'une des principales maisons d'édition roumaines, ESPLA[3]. La famille de Șora a émigré à l'Ouest dans les années 1970, et il a été autorisé à leur rendre visite dans les années 1980. Selon Aurelia Craiutu, il aurait été obligé de publier sous des pseudonymes plutôt que d'utiliser son propre nom[7]. Șora a cependant pu publier son troisième livre en 1985[8].
Après la Révolution
En mars 1989, Mihai Șora se joint aux intellectuels qui protestent contre le traitement réservé au poète dissident Mircea Dinescu.
Après la chute de Nicolae Ceaușescu en décembre 1989, il a brièvement occupé le poste de ministre de l'éducation au sein de la coalition post-révolutionnaire de Petre Roman. Il a été l'un des deux seuls membres du cabinet à approuver la proclamation de Timișoara de mars 1990, qui a proposé sans succès une loi visant à empêcher les anciens membres de la Securitate d'occuper des postes politiques de premier plan. Il a été membre du Groupe pour le dialogue social, dont il a écrit pour l'hebdomadaire Revista 22, et de la Fondation de l'Alliance civique, qui est devenue plus tard le Parti de l'alliance civique[7].
Å’uvres
- Du dialogue intérieur : fragment d'une anthropologie métaphysique, Gallimard, 1947
- Sarea pământului, Éditions Cartea Românească, 1978
- A fi, a face, a avea, Éditions Cartea Românească, 1985
- Eu&tu&el&ea... sau dialogul generalizat, Éditions Cartea Românească, 1990
- Firul ierbii, Éditions Scrisul Românesc, 1998
- Câteva crochiuri și evocări, Éditions Scrisul Românesc, 2000
- Locuri comune, Éditions Universalia, 2004
- Clipa & timpul, Éditions Paralela 45, 2005
- (ro) Despre toate şi ceva in plus (préf. Leonid Dragomir), Bucarest, Paralela 45, , 178 p.
Traducteur
Mme Carciu, Mihai Șora, J. Soucasse, J. Gouillard et A. Juilland, préface de Georges Dumézil, Traité d'histoire des religions, Paris, Éditions Payot, , 405 p.
Notes et références
- (ro) Alina Dan, « Le philosophe Mihai Șora et le cardinal Lucian Mureșan, élus membres honoraires de l'Académie roumaine », Mediafax,‎ (lire en ligne).
- (ro) Ovidiu Pecican, « Un om liber este ambasadorul perplexitatii », Dilema veche,‎ (lire en ligne)
- (ro) Alexandrescu Raluca, « Proiecte culturale indreptate catre spatiul public (I). Interviu cu Mihai SORA" », Observateur culturel,‎ (lire en ligne).
- (en) Christian Wedemeyer et Wendy Doniger, Hermeneutics, Politics, and the History of Religions : The Contested Legacies of Joachim Wach and Mircea Eliade, Oxford, Oxford University Press, , 368 p. (ISBN 978-0-19-974527-2, lire en ligne), p. 103.
- Mircea Eliade et Mircea Handoca, Mircea Eliade și corespondenții săi : Ş-Z, Bucarest, Minerva Press, , p. 9.
- (ro) Vancu Anca, « Mihai Șora, despre colaborarea cu Ana Pauker : "Îmi creasem iluzii în legătură cu deschiderea regimului de extremă stânga. S-a dovedit că eram orb », adevarul.ro.,‎ (lire en ligne)
- (en) Costica Bradatan et Serguei Oushakine, In Marx's Shadow : Knowledge, Power, and Intellectuals in Eastern Europe and Russia, Lexington Books, , 302 p. (ISBN 978-0-7391-3626-3, lire en ligne), Aurelia Craiutu (2010). "Mihai Șora: A Philosopher of Dialogue and Hope"
- (ro) « Humanitas », sur Humanitas (consulté le ).
- (ro) Ovidiu Șimonca, « O zi la batrinete trece mult mai repede". Dialog Mariana SORA », Observator cultura,‎ (lire en ligne).
- (ro) I.C., « Scriitoarea Mariana Șora a incetat din viata, la varsta de 94 de ani », http://www.hotnews.ro/,‎ (lire en ligne).
- (ro) https://adevarul.ro/entertainment/celebritati/filosoful-mihai-Sora-s-a-casatorit-98-ani-1_53ce2b420d133766a8a4b416/index.html, « Filosoful Mihai Şora s-a căsătorit la 98 de ani », https://adevarul.ro/,‎ (lire en ligne).
- (ro) Lucian Vasilescu, « Filosoful Mihai Șora, la aniversarea de 100 de ani – amintirea unui gest », Mediafax,‎ (lire en ligne).
- « Le philosophe roumain Mihai Șora est décédé à 106 ans », sur lepetitjournal.com (consulté le )