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Maurice Jaubert

Maurice Jaubert est un compositeur français né à Nice le et mort pour la France, à l'hôpital de Baccarat, le .

Maurice Jaubert
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  40 ans)
Baccarat
SĂ©pulture
Cimetière de Baccarat (d) (-), cimetière de Caucade (depuis )
Nationalité
Formation
Activités

Biographie

Plaque 98 rue du Cherche-Midi (6e arrondissement de Paris), où il vécut.

Maurice Jaubert naît à Nice le . Il est le deuxième fils de Maître François Jaubert, avocat et futur président du barreau de sa ville, et de Haydée Faraut. Au lycée Masséna, il obtient en 1915 la première partie du baccalauréat, et en 1916 la seconde. Il suit parallèlement, au conservatoire de sa ville, les cours d'harmonie, de contrepoint et de piano. Il remporte un premier prix de piano en 1916.

Il quitte alors Nice pour Paris, où il obtient, à la Sorbonne, une licence ès lettres et un doctorat en droit. À son retour dans sa ville natale, il est le plus jeune avocat de France. Ses toutes premières compositions datent de cette époque, où il devient aussi officier spécialiste dans l'arme du génie. Démobilisé en 1922, il décide d'abandonner la pratique du droit au profit de la musique. L’année suivante, il complète sa formation musicale avec Albert Groz, à Paris.

Se succèdent alors de nombreuses mélodies, des pièces pour piano, des œuvres de musique de chambre et des divertissements. En 1925, il écrit sa première musique de scène pour Le Magicien prodigieux, une pièce du dramaturge espagnol Calderón, et utilise le Pleyela - il travaille alors, pour la compagnie Pleyel, à l’enregistrement de rouleaux destinés à ce piano mécanique, révolutionnaire à l’époque. De fait, durant sa trop brève carrière, Jaubert s’intéressera à toutes les innovations technologiques qui peuvent servir ses aspirations artistiques. C’est à cette occasion qu’il rencontre la soprano Marthe Bréga, qui deviendra l’interprète de la plupart de ses compositions vocales. Il l'épouse en 1926, avec Maurice Ravel pour témoin. Le couple a eu une fille, Françoise, en 1927.

En 1929, il commence à composer et à diriger pour le cinéma tout en poursuivant son œuvre destinée à la salle de concert et à la scène, autant pour des opéras-bouffes que pour des pièces de Jean Giraudoux. Au cours de la décennie qui suit, il compose la musique de nombreux films : Le petit chaperon rouge, d'Alberto Cavalcanti, La vie d’un fleuve de Jean Lods, L'affaire est dans le sac des frères Prévert, Zéro de conduite et L’Atalante de Jean Vigo, Quatorze juillet et Le dernier milliardaire de René Clair, Carnet de bal et La fin du jour de Julien Duvivier, L'Île de Pâques et Regards sur la Belgique ancienne d'Henri Storck, Drôle de drame, Hôtel du Nord, Quai des brumes et Le Jour se lève de Marcel Carné.

Le cinéma, qu'il aime et comprend, contrairement à beaucoup de ses contemporains, ne représente pourtant qu'une des multiples facettes de l’activité créatrice de Maurice Jaubert. Chef d'orchestre très sollicité, il dirige non seulement la musique de nombreux films chez Pathé-Nathan (dont celles d’Arthur Honegger et de Darius Milhaud) mais plusieurs concerts, tant en France qu'à l'étranger. Ses écrits, ses conférences et une importante correspondance constituent un précieux témoignage de sa compréhension de l’évolution des années 1930 à 1940 et de ses prises de position, tant politiques (vis-à-vis de la Guerre d'Espagne, par exemple) que musicales. C’est ainsi qu’il défend vigoureusement Kurt Weill, alors totalement incompris.

La guerre vient détourner ce remarquable parcours artistique. Mobilisé en , le capitaine de réserve Maurice Jaubert rejoint aux premières lignes la compagnie du génie qu'il commande. Il ne la quittera que pour deux brèves permissions à Nice, en janvier et . Les lettres à son épouse font état d’un esprit de sacrifice empreint d’un profond humanisme. C’est « aux armées » que Jaubert compose ses deux dernières œuvres (qu’il n’aura pas l’occasion d’entendre) : mortellement blessé par un tir ennemi, il meurt quelques heures plus tard à l'hôpital de Baccarat, le . Initialement inhumé dans le cimetière de Baccarat, il est transféré le dans le cimetière de Caucade, à Nice[1].

Jeanne d'Arc, symphonie concertante, fut créée, salle Pleyel, le 9 mai 1942, par l'orchestre Marius-François Gaillard au cours de l'Hommage à Jeanne d'Arc[2]. L'orchestre donna également la Suite française, Ballade et Le Jour. Un autre hommage fut rendu à Jaubert par Gaillard lors d'un Festival Jaubert en juin 1942[3].

Ĺ’uvre religieuse

  • Offertoire pour la fĂŞte de l'Assomption pour chĹ“ur Ă  4 voix, op. 3 (1923)[4]

Ĺ’uvres pour le concert

  • Impromptu (?) : pour piano ;
  • 6 Inventions (?) : pour piano ;
  • Suite en la (?) : pour violoncelle et piano ;
  • 4 Romances (1924) : pour voix et piano ;
  • Cinq chants sahariens (1924) : pour voix et petit ensemble ;
  • Les PĂŞcheurs (1925) : ballet
  • Chants de la CĂ´te (1925) « Chansons populaires de la Provence et du comtĂ© de Nice Â» harmonisĂ©es pour 1 voix et piano ;
  • Contrebande (1927) : opĂ©ra de chambre sur un texte de Georges Neveux ;
  • Le mensonge de Nina Petrovna (1929) : suite pour piano tirĂ©e de sa partition cinĂ©matographique ;
  • Intermezzo (1929) : pour piano et orchestre, tirĂ©e de sa partition cinĂ©matographique Le mensonge de Nina Petrovna ;
  • Cinq danses de l'Amazonie (1930) : pour orchestre ;
  • Le jour (1931) : poème chorĂ©graphique pour orchestre symphonique ;
  • Suite française (1932) : pour orchestre ;
  • Quatorze Juillet (1933) : suite de danses pour piano tirĂ©es de la partition cinĂ©matographique ;
  • Ode Ă  la Montagne (1933) : pour orchestre ;
  • Deus Abraham (1934) : motet ;
  • Ballade (1934) : «Symphonie de Lewis» pour orchestre, tirĂ©e de Tessa ;
  • Le Petit Chaperon Rouge (1935) : suite pour piano, suite burlesque pour 12 instruments
  • NativitĂ© (1935) : cantate pour soli, chĹ“urs et orchestre ;
  • Cantate pour le temps pascal (1935) : pour soli, chĹ“ur et orchestre ;
  • Trio italien (1935) : pour violon, alto et violoncelle ;
  • Sonate a due (1936) : pour violon, violoncelle et orchestre Ă  cordes ;
  • Concert flamand (1936) : pour orchestre ;
  • Intermèdes (1936) pour orchestre Ă  cordes ;
  • Normandie (1937) : ballet pour orchestre ;
  • GĂ©ographies (1937) : pour chĹ“urs et orchestre ;
  • Jeanne d'Arc (1937) : symphonie concertante pour soli, chĹ“ur et orchestre ;
  • Proses (1938) : pour chĹ“ur mixte et orchestre ;
  • L'Eau vive (1938) : « 5 chants de mĂ©tier de la Haute-Provence» sur des textes de Jean Giono ;
  • Caprice italien (1938) : concerto pour orchestre Ă  cordes ;
  • Saisir (1939) : cinq mĂ©lodies pour soprano et petit orchestre ;
  • Trois Psaumes pour le temps de guerre (1940) : pour chĹ“ur de femmes, harpe et piano.
  • Trois SĂ©rĂ©nades (1. La TraversĂ©e (Guillaume Apollinaire ; 2. Pour Virginie (Francis Jammes ; 3. Airs (Jules Supervielle)

Musiques de scène

Musiques de films

Musiques de films (posthumes)

Acteur

Maurice Jaubert tient des petits rĂ´les dans les films suivants :

Postérité

Discographie

  • Suite Française, Intermèdes et autres Ĺ“uvres orchestrales par l'orchestre de chambre de Nice dirigĂ© par Jacques-Francis Manzone, et pièces pour piano par Yoko Sawai, Disques CinĂ©musique (enregistrĂ© en 1989, P 2009). Voir la prĂ©sentation en ligne.
  • 25 ans de musique de cinĂ©ma français, orchestre dirigĂ© par Serge Baudo : Extraits de partitions, chansons de cinĂ©ma et quelques pièces pour piano par Yoko Sawai, Disques CinĂ©musique DCM 122, (enregistrĂ© en 1956, P 2009). Le tiers du programme est consacrĂ© Ă  Maurice Jaubert. Voir la prĂ©sentation en ligne.
  • Concert Maurice Jaubert (2 CD) : Ballade, Trois psaumes pour le temps de guerre, Jeanne d'Arc, GĂ©ographies, Cantate pour le temps pascal. ChĹ“ur et orchestre national de la RTF dirigĂ©s par Jean Martinon. Jacqueline Brumaire, soprano. Restauration et Ă©dition d'un enregistrement public de 1952, Disques CinĂ©musique Classique (P 2017). Voir prĂ©sentation en ligne.

Bibliographie

  • François Porcile, Maurice Jaubert, musicien populaire ou maudit ?, Paris, Éditeurs français rĂ©unis, 1971.
  • Manuel Cornejo, « Maurice Ravel et Maurice Jaubert. Une relation musicale trop vite interrompue (1925‑1928) », Cahiers Maurice Ravel, no 15, 2012, p. 86‑114. (BNF 34397180)
  • Maryline Desbiolles, Le beau temps. Roman, Paris, Éditions du Seuil, 2015. (BNF 44407476)
  • Maurice Ravel, L'intĂ©grale : Correspondance (1895-1937), Ă©crits et entretiens : Ă©dition Ă©tablie, prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052)
    Contient 7 correspondances de Maurice Ravel à Maurice Jaubert (1926-1927) n°1910, 1971, 1993, 2004, 2017, 2019 et 2065
  • François Porcile, Maurice Jaubert, Paris, Bleu Nuit Ă©diteur, 2019. (ISBN 978-2358840774) (BNF 45647484)

Notes et références

  1. « Émouvante cérémonie, ce matin à la mémoire de Maurice Jaubert », sur musee.sacem.fr, L'Espoir, Nice, (consulté le ).
  2. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4649485m/f2.item.r="Maurice%20Jaubert".zoom, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4735936k/f2.item.r="Maurice%20Jaubert".zoom
  3. voir Comœdia, 20 juin 1942 et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k977507n/f27.image.r="Maurice%20Jaubert"?rk=64378;0
  4. Notice Bnf

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