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Maurice Gravier

Biographie

Son père, Charles Gravier, avait été l'instituteur de Charles Péguy avant de devenir un zoologiste de renom, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, membre de l'Institut et commandeur de la Légion d'honneur. Sa mère, Marthe Belval, agrégée de mathématiques, a enseigné en classes préparatoires au lycée Fénelon.

Élève du lycĂ©e Henri-IV, Maurice Gravier a eu notamment le philosophe Alain comme professeur. En 1931, Ă  19 ans, il intègre Normale Sup'[1] oĂą il a comme condisciple Georges Pompidou et se lie d'amitiĂ© avec Henri QueffĂ©lec, son aĂ®nĂ©. AgrĂ©gĂ© d'allemand en 1935, il commence sa carrière comme professeur au lycĂ©e de Saint-Quentin puis enseigne Ă  l'Institut français de Stockholm en 1937.

En 1940, Maurice Gravier épouse Denise Bois, fille d'Émile Bois, architecte de la ville de Paris à qui on doit l'église Saint-Pierre-de-Chaillot. Ils ont une fille, Christine.

Mobilisé à Stockholm à la déclaration de guerre, il tient le « chiffre » à la Légation de France, puis regagne la France en zone libre à Marseille où il enseigne au lycée Saint-Charles. En 1941 et 1942 il est professeur au lycée Voltaire à Paris. Maurice Gravier demande à être remobilisé et fait partie de l'état-major du général de Larminat dans la poche de La Rochelle (1944-1945), où il met en pratique les techniques de la « guerre psychologique ». Il est présent aux côtés du commandant Meyer à la reddition du contre-amiral Schirlitz[2].

À la fin de la guerre il fait partie de la Commission de récupération artistique en Allemagne, en tant qu'expert pour les livres rares et précieux en compagnie d'André Masson[3].

Docteur ès lettres en 1943, il est nommé maître de conférence puis professeur à l'université de Nancy, poste qu’il occupera jusqu’en 1955 avant de succéder à Alfred Jolivet à la Sorbonne. De 1947 à 1957 il dirige la Maison suédoise à la Cité universitaire de Paris.

Professeur à la faculté des lettres de Paris (1955-1980), directeur de l'Institut d'études scandinaves de l'Université de Paris (1955-1968)[4], Maurice Gravier assure la direction de l’École supérieure d'interprètes et de traducteurs (ESIT) de 1957 à 1982.

Passionné de théâtre, il côtoie Jacqueline Gauthier, Sylvia Monfort, Georges Rollin, André Villiers et André Vitez.

Maurice Gravier a traduit et adapté plusieurs pièces scandinaves en accompagnant leur création sur les scènes parisiennes :

Il a été commissaire général de l'exposition Strindberg (1949 - Bibliothèque nationale), de l'exposition Ibsen (1956 - Bibliothèque nationale), de l'exposition et du colloque Strindberg (1975 - Paris).

Distinctions

Maurice Gravier lorsqu'il était élève à l'École normale supérieure

in Who's Who[3]

DĂ©corations

Ĺ’uvre

Auteur

  • 1942 – Luther et l'opinion publique : essai sur la littĂ©rature satirique et polĂ©mique en langue allemande pendant les annĂ©es dĂ©cisives de la RĂ©forme, 1520-1530 (Ed. Aubier), grande thèse
  • 1943 – TegnĂ©r et la France (Ed. Aubier), petite thèse
  • 1948 – Anthologie de l'allemand du XVIe siècle : Introduction, Textes, Glossaire (Ed. Aubier)
  • 1949 – Strindberg et le théâtre moderne (Ed. IAC)
  • 1954 – Georg BĂĽchner et Alfred de Musset (Ed. Oxford)
  • 1955 – La saga d'Eric le Rouge : le rĂ©cit des Groenlandais (Ed. Aubier)
  • 1958 – LittĂ©rature islandaise (Ed. ClartĂ©s)
  • 1959 – Histoire de la littĂ©rature allemande (Ed. Aubier), avec Georges Zink, Pierre Grappin, Henri Plard et Claude David Fernand MossĂ©
  • 1962 – Nis Petersen (Ed. Naturmetodens sproginstitut)
  • 1962 – Le tragique dans les drames modernes d'Ibsen et de Strindberg (Ed. CNRS)
  • 1962 – Le thème de l'angoisse dans le théâtre suĂ©dois d'aujourd'hui (Ed. CNRS)
  • 1964 – Manuel pratique de langue suĂ©doise (Ed. Klincksieck), avec Sven-Erik Nord
  • 1967 – RĂ©flexions sur le nĂ©o-rĂ©alisme du théâtre danois contemporain (Ed. Copenhagen)
  • 1968 – D'Ibsen Ă  Sigrid Undset, le FĂ©minisme et l'amour dans la littĂ©rature norvĂ©gienne, 1850-1950 (Ed. Lettres modernes)
  • 1968 – Cahiers Champollion (Ed. Minard)
  • 1973 – Ibsen (Ed. Seghers)
  • 1976 – Traduire : les idĂ©es et les mots (Ed. Didier), avec Danica Seleskovitch
  • 1978 – PĂ©dagogie de la traduction (Ed. P. Lang, Bern), publication de confĂ©rence
  • 1979 – Remarques sur le Don Ranudo de Ludvig Holberg (Ed. Napoli)
  • 1981 – La Saga d'Eric le Rouge : contes nordiques (Ed. Gallimard), avec Anne Bozellec, Lucie Albertini et Carl Gustaf Bjurström
  • 1981 – Mers du Nord et Baltique : l'hĂ©ritage de l'Europe du Nord (Ed. Arts et MĂ©tiers Graphiques), avec RĂ©gis Boyer et Pierre Jeannin
  • 1984 – Les Scandinaves : histoire des peuples scandinaves, Ă©panouissement de leurs civilisations des origines Ă  la RĂ©forme (Ed. Auzou)

Parutions régulières dans de nombreuses revues dont en particulier les « Études Germaniques ».

Traducteur

Contributions

  • 1933 – MĂĽnich et la rĂ©volution nationale (choses vues), Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande.
  • 1955 – August Strindberg, dramaturge (Ed. L'Arche), contribution
  • 1956 – Ibsen : exposition organisĂ©e avec le concours de la Bibliothèque universitaire d'Oslo, Paris (Ed. Bibliothèque Nationale), catalogue
  • 1959 – Pays Nordiques : Danemark - Islande - Suède - Norvège - Finlande, Guide bleu (Ed. Hachette), contribution
  • 1962 – Suède moderne : terre de poĂ©sie : anthologie des poètes suĂ©dois d'aujourd'hui, FrĂ©dĂ©ric Durand (Ed. Aubier), prĂ©face
  • 1964 – Théâtre cruel et théâtre mystique, August Strindberg (Ed. Gallimard), prĂ©face et prĂ©sentation
  • 1965 – La langue danoise, phonĂ©tique et grammaire contemporaines, Palle Spore (Ed. Copenhague, Akademisk forlag), prĂ©face
  • 1965 – En ce temps-lĂ , Pär Lagerkvist (Ed. Lettres Modernes), prĂ©sentation
  • 1965 – Histoire des spectacles, direction Guy Dumur (Ed. La PlĂ©iade), contribution
  • 1965 – Petit Claude, Henri HelcĂ© (Ed. ButhegnĂ©mont), prĂ©face
  • 1965 – Strindberg : a collection of critical essays (Ed. Englewood Cliffs), contribution
  • 1966 – Tschandala, August Strindberg (Ed. Montaigne), avant-propos
  • 1967 – LĂ©gendes, August Strindberg (Ed. Mercure de France), introduction
  • 1967 – Freud : enfant de son siècle, Gunnar Brandell (Ed. Lettres Modernes), prĂ©face
  • 1967 – L'Islandais des sagas d'après les sagas de contemporains, RĂ©gis Boyer (Ed. SEVPEN), prĂ©face
  • 1970 – La petite sirène et autres contes, Hans Christian Andersen (Ed. Garnier-Flammarion), chronologie et prĂ©face
  • 1981 – Mers du Nord et Baltique (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e), contribution et apparition
  • 1982 – Théâtre complet, August Strindberg (Ed. L'Arche), introduction et contribution
  • 1991 – Dictionnaire encyclopĂ©dique du théâtre, direction Michel Corvin (Ed. Bordas), contribution

Notes et références

  1. https://www.archicubes.ens.fr/lannuaire#annuaire_chercher?identite=Maurice+Gravier.
  2. Amiral Meyer, Entre marins : Rochefort. La Rochelle. Royan (1944-1945), Robert Laffont,
  3. Who's Who in France 1992-1993, Jacques Lafitte,
  4. Notice BnF
  5. La Semaine de Paris, 15-21 mars 1961.
  6. L'Avant-scène-Théâtre no 670 du 15 mai 1980
  7. Le Figaro du 20 janvier 1984

Liens externes

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