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Maurice Claisse

Maurice Claisse, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un ingénieur, aviateur et résistant français, Compagnon de la Libération. Ingénieur aéronautique de formation, il est pilote d'essai à la société Bréguet Aviation où il participe notamment aux essais des premiers hélicoptères. Après l'armistice du 22 juin 1940, il décide de se rallier à la France libre et devient pilote de chasse dans la Royal Air Force. Il est ensuite appelé par le ministère de l'air britannique pour devenir pilote d'essai sur les appareils militaires utilisés pendant le conflit, ce qui lui donne l'occasion de devenir le premier français à voler sur un avion à réaction. Après la guerre, il reprend son activité d'ingénieur aéronautique.

Biographie

Jeunesse et engagement

Le gyroplane Breguet-Dorand.

Maurice Claisse naît le 14 décembre 1905, dans le 7e arrondissement de Paris, d'un père médecin[1]. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, il effectue son service militaire dans l'armée de l'air où il obtient un brevet de pilotage puis il entre en 1930 à l'École nationale supérieure d'Aéronautique[2]. Muni de son diplôme d'ingénieur en aéronautique, il est embauché à la société Bréguet Aviation en 1932[2] - [3]. Pilote d'essai, il participe à partir de 1933 à la mise au point du gyroplane Breguet-Dorand avec lequel il bat cinq records du monde jusqu'en 1936[4] - [3] - [5]. Chef pilote d'essai en 1937 puis directeur des essais en vol en 1938, il participe à la mise au point et aux tests de plus d'une vingtaine de modèles d'avion d'attaque et d'assaut, notamment le Breguet 460 Vultur et le prototype Breguet 690 dont seront dérivés les Breguet Br.691 de l'armée de l'air[4] - [3] - [5]. Parallèlement, il est réserviste de l'armée de l'air et atteint le grade de lieutenant à la veille de la Seconde Guerre mondiale[1].

Seconde Guerre mondiale

Basé à Villacoublay, il supervise l'évacuation des avions dont il a la charge jusqu'à l'aérodrome des Landes-de-Bussac en Charente-Maritime[2] - [3] - [5]. Le dernier appareil est évacué le jour même de l'arrivée des allemands sur l'aérodrome de Villacoublay[3]. Remonté à Paris et désireux de rejoindre la France libre en Angleterre, il crée, avec des camarades pilotes, le réseau "Maryse Bastié" avec lequel il tente de fuir par la Normandie ou la Bretagne[3] - [5]. Après plusieurs tentatives infructueuses, il obtient l'aide du réseau du musée de l'Homme et quitte Paris le 3 janvier 1941[2] - [3] - [5]. Après avoir traversé les Pyrénées et passé un mois en Espagne, il parvient à Gibraltar le 4 avril et embarque pour la Grande-Bretagne[2] - [3] - [5].

Le 22 mai 1941, Maurice Claisse est reçu par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  Londres et s'engage dans les forces aĂ©riennes françaises libres[2] - [3]. Promu capitaine, il effectue un stage au sein d'une operationnal training unit de la Royal Air Force puis est affectĂ© au no 66 Squadron RAF avec lequel, aux commandes d'un Spitfire, il effectue 68 missions au-dessus de la France et de la Belgique et totalise 130 heures de vol de guerre[2] - [3]. Au cours d'une pĂ©riode de repos Ă  Londres, il est abordĂ© par l'Air marshal Francis John Linnel, chef de la recherche et du dĂ©veloppement de l'aĂ©ronautique pour le ministère de l'air britannique[3] - [5]. Celui-ci, ayant pris connaissance de sa formation d'ingĂ©nieur et de son passĂ© de pilote d'essai chez BrĂ©guet, propose Ă  Maurice Claisse un poste de pilote d'essai. Claisse, dĂ©sireux de poursuivre la lutte contre l'Allemagne, refuse et rejoint son escadron avec lequel il participe au raid de Dieppe[2] - [3] - [5].

En septembre 1942, Maurice Claisse est à nouveau contacté par le ministère de l'air britannique[2]. Ayant dépassé les douze mois maximum d'opérations pour un pilote de chasse, il accepte cette fois-ci le poste qui lui est proposé[3] - [5]. Affecté au Royal Aircraft Establishment de Farnborough, il commence par faire partie de la section des essais moteurs[2] - [3] - [5]. Le 30 septembre 1942, lors d'un essai en vol aux commandes d'un Airspeed AS.10 Oxford, il croise fortuitement quatre Messerschmitt Bf 109 venus attaquer les côtes anglaises[3] - [5]. Fort de son expérience de pilote de chasse, il parvient à réaliser des manoeuvres d'évitement afin de ne pas devenir la proie des chasseurs ennemies[3] - [5]. Ayant donné satisfaction au sein de la section moteurs, il est affecté à la section des essais aérodynamiques avec laquelle il a l'occasion de tester des Focke-Wulf Fw 190 capturés[3] - [5]. Il réalise également des tests de compressibilité des matériaux sur des appareils dont la vitesse devient de plus en plus importante ainsi que des essais de parachutes de queue permettant aux avions de réaliser de meilleurs angles de piqué avec une vitesse plus réduite[3] - [5].

Le Gloster E.28/39.

Après avoir rĂ©alisĂ© près de 300 heures de vol sur plus de 70 types d'appareils britanniques, amĂ©ricains et allemands, Maurice Claisse obtient, le 23 mai 1943, le privilège d'ĂŞtre le premier français Ă  piloter un avion Ă  rĂ©action en participant aux essais du Gloster E.28/39[2] - [3] - [5]. Après cette expĂ©rience sur rĂ©acteur, l'Ă©tĂ© 1943 est consacrĂ© a des tests d'amĂ©liorations sur des bombardiers Short Stirling, Avro Lancaster et Handley Page Halifax[3] - [5]. Devant la montĂ©e en puissance des porte-avions, notamment sur le théâtre du Pacifique, il participe Ă©galement Ă  des essais de catapultes et de trains d'atterrissage adaptĂ©s Ă  l'apontage[3] - [5]. Promu commandant le 25 dĂ©cembre 1943, il demande Ă  retourner dans une unitĂ© combattante mais, trop âgĂ© pour retrouver un poste de chasse de jour, il est affectĂ© au no 219 Squadron RAF, unitĂ© de chasse nocturne volant sur de Havilland DH.98 Mosquito[2] - [3]. Il enrichi alors son palmarès avec 45 missions et 130 heures de vol de guerre supplĂ©mentaires dans les ciels de France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne[2]. En novembre 1944, il est appelĂ© Ă  l'État-major de l'armĂ©e de l'air avec pour mission d'effectuer des essais sur un Heinkel He 177 abandonnĂ© par les allemands puis de le convoyer jusqu'aux États-Unis[2] - [3] - [5]. Cependant, l'avion ayant Ă©tĂ© endommagĂ© par un Ă©quipage amĂ©ricain et hors d'Ă©tat de voler, la mission est avortĂ©e[2] - [3] - [5]. Maurice Claisse termine la guerre avec le grade de lieutenant-colonel[1].

Après-Guerre

Après le conflit, il reprend sa carrière d'ingénieur aéronautique et se fait embaucher à la SNECMA comme chef-pilote d'essai[2]. Fidèle à la société Bréguet, il retrouve cette dernière en 1956 et y termine sa carrière en 1971[2] - [5].

Maurice Claisse meurt le 14 septembre 1986 à Neuilly-sur-Seine et est inhumé à Dammarie-les-Lys[2].

DĂ©corations


Records mondiaux en gyroplane[5]

  • : circuit de 500 mètres.
  • : 1er record international de vitesse Ă  110 km/h.
  • : record d'altitude Ă  158 mètres.
  • : Ă©preuve de maniabilitĂ© dans un couloir de 100 mètres.
  • : 1er record international de durĂ©e avec 1 heure, 2 minutes et 58 secondes sur un circuit fermĂ© de 44 kilomètres.
  • : record de vol stationnaire : 10 minutes.

Publications

  • « Farnborough at war, French test pilot at the Royal Aircraft Establishment, Farnborough during the second world war », Icare (revue), no 41,‎ (lire en ligne).

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
  3. Maurice Claisse, « Farnborough at War, French Test Pilot at the Royal Aircraft Establishment, Farnborough During the Second World War », Icare,‎ (lire en ligne)
  4. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
  5. « Un grand pilote oublié, Maurice Claisse », sur aviateurs.e-monsite.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la LibĂ©ration, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la LibĂ©ration, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la rĂ©sistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
  • François Broche, L'Ă©popĂ©e de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, (ISBN 2-85704-633-2).
  • Olivier Wieviorka, Histoire de la RĂ©sistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, , 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).
  • Henry Lafont, Aviateurs de la libertĂ© : MĂ©morial des Forces AĂ©riennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p..
  • « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », AĂ©ro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armĂ©e de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .
  • Maurice Claisse, « Farnborough at war, French test pilot at the Royal Aircraft Establishment, Farnborough during the second world war », Icare (revue), no 41,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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