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Martin Ney

Martin Ney, né le à Brême, est un pédocriminel et tueur en série allemand.

Martin Ney
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Condamné pour

Il portait un masque lorsqu'il a tué trois enfants et en a agressé sexuellement au moins quarante autres dans des camps scolaires. Il a aussi commis certaines de ses agressions dans des colonies de vacances, des maisons privées et d’autres endroits. Sa première agression date de 1992 et il était connu comme l’« Homme masqué » et l’« Homme en noir[1] ».

Série d’agressions dans des foyers de jeunes

Portrait-robot de « l'homme en noir » réalisé par la police de Basse-Saxe.

En 1992, une série d'abus a commencé sur les garçons, principalement dans le nord de l'Allemagne. Martin Ney, qui a été décrit comme grand et fort, a toujours attaqué la nuit, masqué dans les écoles, les camps et les maisons de jeunes. À partir de 1994, il a commencé à s'introduire dans des maisons mono-parentales.

Martin Ney a également commis trois meurtres dans le nord de l'Allemagne en plus d'environ 45 tentatives ou infractions abusives. Dans le cas de deux autres homicides dans l'ouest de la France et aux Pays-Bas, il est considéré comme suspect. Cette série de meurtres présumés a un rythme de trois ans (1992, 1995, 1998, 2001, 2004).

Maison d'enfants Ă  Hepstedt

Le 3 mars 1992, un étudiant a découvert un homme masqué dans un dortoir vide d'un foyer pour enfants à Hepstedt, qui s'est enfui peu après par une porte-fenêtre. Quelques jours plus tard, l'homme a tenté de maltraiter un garçon de onze ans, mais s'est enfui lorsqu'il a commencé à crier.

Entre avril et juin 1992, l'homme masqué a été vu à deux reprises par des élèves avant une nuit d'août, lorsqu'il a réveillé plusieurs enfants et les a touchés de manière indécente. En septembre, l'étranger s'est approché du lit d'un garçon et lui a demandé de se déshabiller. Une nuit d'octobre, l'homme masqué a parlé à cinq enfants d'affilée, dont il en a ensuite maltraité trois. Après ces incidents, un détecteur de mouvement a été installé dans le camp de l'école et le système de verrouillage des portes a été renouvelé.

Camp scolaire de Badenstadt

Toujours en mars 1992, une série d'incidents similaires a commencé au camp scolaire de Badenstadt à Zeven, lorsqu'un étranger au camp tente de maltraiter en pleine nuit un adolescent de treize ans. En août de la même année, probablement le même agresseur s'est faufilé dans les toilettes avec un garçon de dix ans. En septembre, il a touché un garçon de neuf ans de manière indécente, après l'avoir porté hors de son lit dans une pièce voisine.

En mai 1994, le présumé délinquant en série agresse un enfant de onze ans et presque exactement un an plus tard, il répète cette agression sexuelle sur un garçon de dix ans. En octobre 1995, il tente de toucher un adolescent de treize ans, mais s'enfuit lorsqu'il s'asseoit près de ses camarades de classe. En juin 1998, il frappe pour la dernière fois à Badenstadt en tentant de toucher deux garçons qui résistent à ses avances.

Meurtres de Stefan Jahr (1992), Dennis Rostel (1995) et Dennis Klein (2001)

En mars 1992, un enseignant voit dans le couloir du camp scolaire de Cluvenhagen un homme porter un garçon somnolent qui n'a pas résisté. Le délinquant remarque alors l'enseignant, et s'enfuit aussitôt.

Au petit matin du 31 mars 1992, Stefan Jahr, 13 ans, disparaît d'un pensionnat de Scheeßel. Cinq semaines plus tard, son corps est retrouvé enterré les mains liées dans le dos dans les dunes de Verden.

En juillet 1994, l'agresseur entre successivement dans deux tentes d'un camp d'Otterndorf. Il réveille sept garçons âgés de huit à neuf ans en leur touchant le corps de façon indécente.

Fin août 1994, un garçon de treize ans s'est réveillé dans le camp de Selker Noor lorsque le délinquant a commencé à le toucher. Après une dizaine de minutes, l'homme masqué disparaît. Deux jours plus tard, l'homme commet encore une agression sexuelle sur un autre adolescent de treize ans à Selker Noor.

En juin 1995, l'agresseur maltraite un enfant de dix ans à Wulsbüttel et s'enfuit par la fenêtre d'une chambre. Dans la nuit du 24 juillet 1995, Dennis Rostel, huit ans, disparaît du camp. Deux semaines plus tard, des touristes allemands trouvent son corps enterré dans une dune de sable près de Vinderup au Danemark. En juillet 1999, l'homme réveille un garçon de huit ans, l'emmène au sous-sol de la maison pour l'agresser sexuellement.

Le 5 septembre 2001, Dennis Klein, neuf ans, disparaît de sa chambre pendant la nuit. Quatorze jours plus tard, le garçonnet est retrouvé assassiné par un ramasseur de champignons dans un bosquet dense sur une route forestière entre Kirchtimke et Hepstedt[2].

Attaques au domicile familial

Un délinquant masqué a pénétré en avril 1994 dans plusieurs maisons unifamiliales de la région de Brême, notamment dans le district de Horn-Lehe, et a abusé de trois garçons.

Affaire Jonathan Coulom

Le 7 avril 2004, Jonathan Coulom, onze ans, a disparu alors qu'il se trouvait dans un centre de vacances de Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique. Le garçon, originaire du Cher, était sans doute vêtu de son seul pyjama à ce moment-là. Ses camarades ont retrouvé son lit vide au matin, avec toutes ses affaires présentes dans le dortoir.

Il avait fallu attendre le 19 mai pour découvrir son cadavre, ligoté en position fœtale et lesté d’un parpaing de dix-huit kg, dans un étang proche de Guérande à vingt-cinq kilomètres du lieu de l’enlèvement : aucune trace de coups, ni de violence sexuelle. Il aurait été tué par « suffocation », selon une expertise. Martin Ney aurait été proche de la scène du crime en mai 2004.

Les actions différaient dans les détails et l'approche des attaques habituelles, cependant, selon les enquêteurs, il s'agissait du même délinquant masqué. La police, malgré l'insistance des parents, n'a émis aucun avertissement public[3]. La liste comprend les crimes qui ont été attribués à l'homme masqué avant même l'arrestation de Ney[4].

La principale piste dont disposaient les enquêteurs était une trace ADN relevée sur le lit de Coulom.

Quelque 2 300 tests ADN ont été réalisés en vue de retrouver son meurtrier et la trace ADN avait même été diffusée auprès d’Interpol. En vain.

En 2008, la gendarmerie et la justice avaient lancé un site internet dédié (et aujourd'hui fermé), www.dossierjonathan.fr, pour tenter de relancer l’enquête sur cette affaire non élucidée, comptant sur cet outil pour « réveiller les mémoires » quatre ans après les faits. Plusieurs appels à témoins avaient été lancés et la gendarmerie avait créé une cellule spéciale - baptisée cellule 44 - chargée de l’enquête sur l’enlèvement et le meurtre de Coulom. Une vingtaine d’enquêteurs ont travaillé simultanément sur le dossier.

Mais dès le départ, les enquêteurs ont eu un œil vers l'Allemagne. Plusieurs témoins ont signalé la présence d'une voiture portant des plaques d'immatriculation allemandes dans le secteur de Guérande, le soir de l'enlèvement.

Mais surtout, les policiers allemands eux-mêmes avaient pris attache avec les gendarmes français, parce qu'il étaient frappés par les similitudes entre le meurtre de Jonathan et le mode opératoire de l'un des pires criminels de ces dernières années outre-Rhin : Martin Ney, alias « Schwarzer Mann » (L'homme en noir).

L'enquĂŞte

Entendu une première fois par la police allemande en 2007 pour des faits d'abus sexuels, Martin Ney n'est toutefois pas condamné, faute de preuves.

De nouveau arrêté en 2011, il reconnaît une série de crimes commis en 1992, 1995 et 2001. Il est condamné à la perpétuité le 27 février 2012 par le tribunal régional de Stade, près de Hambourg. Aujourd'hui, malgré les révélations de son codétenu sur son implication dans l'affaire Jonathan Coulom, Martin Ney nie être l'auteur du meurtre du petit Jonathan. D'après Le Parisien, il serait également suspecté dans d'autres affaires criminelles en Pologne, en Grèce et en Amérique du Sud.

L'enquête après l'arrestation ainsi que le processus ont donné des indications sur d'autres cas d'abus. Certains actes, dont le meurtre de Jonathan Coulom, ont été niés par Martin Ney et n'ont jusqu'à présent pas pu être prouvés.

En tant que violeur et meurtrier d'enfants, Martin Ney a été interrogé dans l'affaire de la disparition de Maddie McCann à Praia da Luz au sud du Portugal en 2007. Il pourrait toutefois être de nouveau interrogé, alors qu'un autre Allemand lui aussi condamné pour des faits à caractère pédophile, Christian B., reste à ce jour le principal suspect.

Des confessions en prison

Interrogé dès son interpellation en 2011 sur la disparition de Jonathan, Martin Ney a toujours nié être à l'origine de l'enlèvement et de la mort du garçon. Une position confortée par un élément matériel, mis au jour par Le Parisien : sa carte bancaire était utilisée en Allemagne le 7 avril 2004, jour des faits. Soit à plus de 800 km de Guérande.

Mais en 2018, l'un de ses codétenus révèle à la justice allemande que Martin Ney lui a avoué le meurtre de Jonathan. Dans ses déclarations, le tueur en série s'étonne même de ne pas avoir été arrêté, car il avait égaré son sac à dos sur place. Et ses aveux comportent des éléments connus des seuls enquêteurs.

En octobre 2019, un mandat d'arrêt européen avait été émis à son encontre, aboutissant à la remise de Martin Ney aux autorités françaises via Offenburg, puis à sa mise en examen à Nantes pour meurtre d’un mineur de moins de 15 ans et arrestation, enlèvement et séquestration, ou détournement arbitraire de mineurs de moins de 15 ans.

Un procès pourrait donc avoir lieu, près de 20 ans après la mort de Jonathan Coulom. Mais il va falloir aller vite : la justice allemande a mis Martin Ney à disposition de la France pour une durée de huit mois[1].

Notes et références

  1. Margaux d'Adhémar, « Qui est Martin Ney, le pédocriminel suspecté du meurtre de Jonathan Coulom ? », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. (de) Jan Dräger, « Hunt for a serial killer – Almost ten years ago, 9-year-old Dennis was killed. Now there is a new track. », Die Welt,‎ , p. 32
  3. (de) « Karriere eines Kindermörders : Richter fällen Urteil gegen Martin N. », Stern,‎ (lire en ligne)
  4. « Justice. Qui est Martin Ney, l'Allemand soupçonné du meurtre de Jonathan en 2004 ? », sur www.leprogres.fr (consulté le )

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