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Mario Botta

Mario Botta, né le à Mendrisio, dans le canton du Tessin, est un architecte et designer[1] suisse. Architecte de premier plan, il est installé à Mendrisio[2] au Tessin. De renommée internationale, il a réalisé de nombreux ouvrages (résidences d’habitation [3] mais aussi églises[4], bâtiments administratifs[5], musées et espaces culturels[6] et aménagements urbains[7]) principalement en Suisse et en Italie, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grèce, en Ukraine, en Israël, en Inde, en Chine, au Japon, en Corée du Sud, en Bolivie et aux États-Unis.

Mario Botta
Image illustrative de l'article Mario Botta
Mario Botta Ă  l'ambassade de Suisse Ă  New Delhi, en 2010.
Présentation
Naissance
Mendrisio, Tessin, Suisse
Nationalité Drapeau de la Suisse Suisse
Ĺ’uvre
RĂ©alisations San Francisco Museum of Modern Art
Musée d'art contemporain Watari
Cathédrale de la Résurrection d'Évry
Presbytère de Genestrerio. Première construction de Mario Botta. 1961-1963.

Biographie

Mario Botta quitte l’école obligatoire à 15 ans pour devenir, en 1958, apprenti dessinateur en bâtiment dans le cabinet des architectes Luigi Camenisch et Tita Carloni à Lugano et conçoit sa première maison l'année suivante (presbytère de Genestrerio, 1961-1963).

De 1961 à 1964, il étudie au Liceo Artistico à Milan puis, jusqu'en 1969 à l'Université IUAV de Venise. En parallèle, il travaille en 1965 dans l'atelier parisien de Le Corbusier. Son premier projet est une chapelle au sein du monastère Bigorio Capuchin (Tessin suisse) en 1966[8].

En 1970, Mario Botta ouvre sa propre agence à Lugano, et s’engage alors dans la réalisation de nombreuses maisons individuelles en Suisse mais aussi de projets majeurs qui lui valent une renommée internationale.

Il devient, dès 1978, membre de la fédération suisse des architectes puis, de 1982 à 1987, membre de la commission fédérale des beaux-arts. Il a été membre suppléant du jury international réuni en 1983 pour choisir l'architecte chargé de construire l'Opéra Bastille à Paris. Il a enseigné à l’EPFL et l’EPFZ.

Il est considéré comme un représentant de l’École Tessinoise d’Architecture (it) et il a fondé, en 1996, l’Académie d’Architecture de Mendrisio[9] où il a enseigné.

En 2011 son cabinet Mario Botta Architetti déménage à Mendrisio où il continue d’entreprendre de grands projets à l’étranger.

Ĺ’uvre

Mario Botta navigue dans ce que Manfredo Tafuri appelle « l’utopie »[10]. Les architectes qui l'ont influencé sont Le Corbusier, Carlo Scarpa et Louis Kahn (Mario Botta : Architecture 1960 1985, Electa, 1986 .- 288 ).

Après avoir construit une vingtaine de maisons individuelles, Botta élargit son champ d'activité au début des années 1980 à l’architecture bancaire, puis au design, et enfin aux constructions culturelles[11].

En 1985, il est retenu pour la conception du Musée d'Art contemporain Watari au Japon qu'il livre en 1990[12]. Il a ensuite notamment réalisé en 1991, pour le 700ème anniversaire de la Confédération, le Dôme d’ Europa Park, en Allemagne, en 1995 le Musée d’Art Moderne de San Francisco en Californie et la cathédrale d’Évry, en 1996 le Musée Tinguely à Bâle, en Suisse, et l’église Saint Jean Baptiste (it) de Morgno en Italie, en 1997 le Centre Dürrenmatt sur les hauteurs de Neuchâtel, en Suisse, en 1998 la Synagogue Cymbalista à Tel-Aviv en Israël, en 2007 le controversé casino de Campione d’Italia en Italie et en 2010 le musée Bechtler à Charlotte, en Caroline du Nord. En , Labiomista[13] ouvre à Genk, en Belgique, un complexe visant à poursuivre le projet du Cosmopolitan Chicken Project (en) en créant un espace de mixité naturelle pour favoriser la création de nouveaux génotypes chez le poulet, un bâtiment conçu par Mario Botta[14].

Les idées fortes que défend Botta sont que « l’architecture n’est pas un problème esthétique, mais éthique », conviction héritée de John Ruskin ; l’assurance que la maîtrise de la lumière n’est possible que par la simplicité des formes ; que la construction est « un acte de dialectique de la nature » ; que la peau d’une façade doit être riche et sobre à la fois[15].

Mario Botta réinvente des formes les plus simples, les plus évidentes - cercle, carré, rectangle - et les décline en de multiples combinaisons. Ses volumes servent ainsi le principe constant d’une distribution hiérarchique. Ces formes retrouvées par Botta ont en commun quelque chose d’archaïque, de préhistorique, qui rassure. Son œuvre rejette la grande série, il ne travaille pas pour une élite fortunée mais vise le simple individu. L’utilisation de la brique et de matériaux usuels rend le coût de ses maisons abordable : il n’excède guère celui d’une maison traditionnelle[15].

De plus, son engouement pour les arbres est tel qu’il les impose dans ses architectures comme un décor – qui n’existait pas dans l’architecture moderne – et non comme un lieu de promenade.

Une des œuvres les plus célèbres de Botta est la maison ronde de Stabio, 1982. Simple et très dépouillé, le cylindre qui la constitue n’emprisonne pas les éléments de la vie familiale, au contraire, il définit les espaces communs et réserve des lieux clos nécessaires à chacun.

En 50 ans de carrière, Mario Botta a conçu et bâti 22 bâtiments religieux dont la Cathédrale de la Résurrection d'Évry considérée comme la seule cathédrale bâtie en France métropolitaine au XXe siècle[8], qui fait l'objet d'une exposition au Ringturm Exhibition Center de Vienne[16].

Principales réalisations

Photo Date Nom Lieu
1970-1971 Maisons individuelles Cadenazzo, Suisse
1971-1973 Maison Bianchi Riva San Vitale, Suisse
1972-1977 École Morbio Inferiore, Suisse
1975-1976 Maisons individuelles Ligornetto, Suisse
1982 La Casa Rotonda Stabio, Suisse
1984 Maisons individuelles Morbio Superiore, Suisse
1985-1990 Musée d'Art contemporain Watari Tokyo, Japon
1987 Maison de la culture (Espace Malraux) Chambéry, France
1987 Banque cantonale de Fribourg Fribourg, Suisse
1987 Maison du livre, de l'image et du son François Mitterrand Villeurbanne, France
1988 La Banca del Gottardo Lugano, Suisse
1992 Maisons individuelles Daro, Bellinzona
1994 Église Saint Jean-Baptiste de Mogno Tessin, Suisse
1994 San Francisco Museum of Modern Art San Francisco, États-Unis
1995 Cathédrale de la Résurrection d'Évry Évry, France
1995 Banque UBS Bâle, Suisse
1996 Église Santa Maria degli Angeli Monte Tamaro, Suisse
1996 Musée Tinguely Bâle, Suisse
1998 Synagogue Cymbalista Université de Tel-Aviv, Israël
1999 La Fortezza Maastricht-CĂ©ramique, Pays-Bas
1999 Musée de la fondation Martin Bodmer Cologny, Suisse
2000 La Chapelle in Azzano di Seravezza Seravezza, Italie
2000 Centre Dürrenmatt Neuchâtel Neuchâtel, Suisse
2001 Siège de la firme Harting Minden, Allemagne
2002 Rénovation du Théâtre de la Scala Milan, Italie
2002 MART (Museo d'Arte Moderna e Contemporanea di Trento e Rovereto) Trento et Rovereto, Italie
2004 Leeum, Samsung Museum of Art Séoul, Corée du Sud
2004 Tour de Moron Malleray, Suisse
2006 Église du Santo Volto Turin, Italie
2007 Casino de Campione d'Italia Campione d'Italia, Italie
2010 chai-cathédrale du Château Faugères Saint-Étienne-de-Lisse, France
2010 Bechtler Museum of Modern Art[17] Charlotte (Caroline du Nord), États-Unis
2017 Restaurant panoramique Fiore di pietra ou Steinblume au sommet du Monte Generoso (avec l'architecte Giulio Andreolli)

Publications

  • (en) Mario Botta, Mario Botta Architecti, The Images Publishing Group, , 256 p. (ISBN 9781864707366)
  • (it) Mario Botta, Paolo Crepet et Giuseppe Zois, Dove abitano le emozioni. La felicitĂ  e i luoghi in cui viviamo, Einaudi,
  • (it) Mario Botta, « Una cantina a Suvereto », Locus, no 7,‎ , p. 53–55
  • (it) Mario Bott, La chiesa del Santo Volto a Torino, Skira,
  • (it) Mario Botta, Elisabetta Fabbri et Franco Malgrande, Il Teatro alla Scala. Restauro e ristrutturazione, Milano, Skira,
  • (it) Mario Bott, Quasi un diario. Frammenti intorno all'architettura, Le Lettere,
  • (it) Mario Bott, Modelli di architettura, Alinea,
  • (it) Mario Bott, Museum Jean Tinguely, Bern, Benteli Verlag Bern,
  • (it) Mario Bott, Etica del costruire, Bari, Editori Laterza,
  • (it) Mario Botta, AA.VV. et Emilio Ambasz, Architettura e design. Per una riconciliazione con la natura, Milano, Electa,
  • (en) Mario Bott, Watari-Um Project In Tokyo 1985-1990, Tokyo, (ASIN B000JLBVB2)

Notes et références

  1. « DESIGN », sur www.botta.ch (consulté le )
  2. « MARIO BOTTA ARCHITETTI », sur www.botta.ch (consulté le )
  3. « LIVING », sur www.botta.ch (consulté le )
  4. (en-GB) « Spirit in the skylight », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  5. « WORKING », sur www.botta.ch (consulté le )
  6. « CULTURE », sur www.botta.ch (consulté le )
  7. « CITY AND TERRITORY », sur www.botta.ch (consulté le )
  8. (en) Katherine Guimapang, Exploring the spiritual architecture of Swiss architect Mario Botta, Archinect.com, 29 mars 2019
  9. « Mario Botta - Entretien | La Prairie », sur www.laprairie.com (consulté le )
  10. Dal Co, Tafuri 1991, p. 49
  11. Dal Co, Tafuri 1991, p. 51
  12. (en) Watari-Um Museum of Contemporary Art, Time Out, 28 août 2015
  13. « Homepage | LABIOMISTA », sur www.labiomista.be (consulté le )
  14. (en) Jason Sayer, Mario Botta’s sanctuary for cosmopolitan super chickens rises in Belgium, Archpaper.com, 12 février 2019
  15. (en) Miabelle Salzano, See Mario Botta's Religious Experience at the Ringturm Exhibition Centre in Vienna, Architect Magazine, 27 mars 2019
  16. Bechtler Museum par Mario Botta

Voir aussi

Bibliographie

  • Francesco Dal Co et Manfredo Tafuri, Architecture contemporaine, Paris, Éditions Gallimard, , 476 p. (ISBN 978-2-07-011220-3)
  • (en) Philip Jodidio, Mario Botta, Cologne, Taschen, 1999, 176 p. (ISBN 9783822866122)
  • (it) Silvia Berselli, « Il centro sportivo Tenero di Mario Botta », Art+Architecture, no 1,‎ , p. 18-25.

Liens externes

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