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Maison d'Aubusson

La maison d'Aubusson est une famille noble française d'extraction féodale, originaire de la Marche, citée dès le IXe siècle, et dont la filiation prouvée remonte au XIIe siècle[1]. Elle tire son nom de la vicomté d'Aubusson, dont elle était titulaire au Moyen Âge.
La maison d'Aubusson s'est Ă©teinte en 1848 avec sa branche de Castelnouvel.

Ranulphe Ier est établi vicomte de la Marche, en 887, par le roi Eudes Ier de France que nous voyons sur cette gravure romantique défendant son royaume.
Maison d'Aubusson
Image illustrative de l’article Maison d'Aubusson
Armes

Blasonnement D'or à la croix ancrée de gueules
Branches la Borne
la Villeneuve
la Feuillade
Villac
Beauregard
Castelnouvel
Poux et Banson
Période XIIe siècle - XIXe siècle
Pays ou province d’origine Marche
Charges Chambellan de Charles VII et de Louis XI
Sénéchal de la Marche
Ambassadeur
Fonctions militaires Maréchal de France
Fonctions ecclésiastiques Évêque de Limoges
Évêque de Tulle
Évêque de Carcassonne
Évêque de Bethléem
RĂ©compenses civiles Pair de France
Preuves de noblesse
Autres Duc de la Feuillade

Vicomté d'Aubusson

La vicomté d'Aubusson était située dans le comté de la Marche et était dépendante de la généralité de Moulins sous l'Ancien Régime. Elle tire son nom de la ville d’Aubusson.

Selon Alfred Leroux, le territoire de la vicomté d'Aubusson incluait la vallée supérieure de la Creuse, jusqu'aux approches de Guéret, la vallée du Taurion et de la Vienne, ainsi que le plateau de Millevaches avec ses dépendances méridionales[2].

Histoire

À partir du IXe siècle, la vicomté d’Aubusson est demeurée plus de quatre cents ans dans le même lignage, jusqu’à ce que Raymond d'Aubusson, sans enfants, la vende au comte Hugues XI de Lusignan au désavantage de Ranulphe d’Aubusson, son frère[3].

Géraud, évêque de Cahors, écrivant en l’an 1155 à l’empereur Frédéric Barberousse pour obtenir sa mise en liberté et celle de son parent, le vicomte d’Aubusson, qui avait été fait, comme lui, prisonnier en Italie par les gens de cet empereur, appelle le vicomte, marquis de ce pays illius terrœ marchionem[4].

Premiers degrés

  • I. Les vicomtes d'Aubusson sont peut-ĂŞtre issus du vicomte Foucher de Limoges (vers 838-883), vicomte de La Marche en 860[5].
  • II. Ranulphe Ier d’Aubusson (vers 872-après 934), son possible fils cadet[6], est Ă©tabli vicomte de la Marche, en 887, par le roi Eudes Ier de France[7]. Il est citĂ© dans une charte de l’abbaye de Bonlieu[8].
    Le fils aîné de Foucher de Limoges succède à son père comme vicomte de Limoges. Un autre de ses fils, Turpin ou Turpion d’Aubusson, est évêque de Limoges, ami d'Odon de Cluny qu'il persuade d'écrire une vie de Géraud d'Aurillac[9]. Ranulphe est aussi le frère d'Aymon d’Aubusson, abbé de Saint-Martial de Limoges, lui aussi ami d’Odon de Cluny[7] et de Martin d’Aubusson, abbé de Saint-Cyprien de Poitiers[10] - [7]. Ranulphe d’Aubusson est marié avec Godolinde de Turenne, fille de Gotfred II de Cahors et Godolinde de Poitiers[11] - [12]. Ils sont les parents de :
  • III. Rainaud Ier d'Aubusson (vers 915-après 958) est citĂ© comme vicomte d'Aubusson, après le dĂ©cès de son père et de son frère aĂ®nĂ©, dans la charte du rĂ©tablissement de l’abbaye Saint-Augustin-lès-Limoges en 938. Dans une charte, il est dit vicomte d'Aubusson et marquis de la Marche. Rainaud d'Aubusson et sa femme, Alsinde, qu’il a Ă©pousĂ©e vers 943/945, sont les parents de :
  • IV. Ranulphe II d'Aubusson (vers 955-1031), dit Cabridel[13] a une existence orageuse. Il passe sa vie, Ă  partir de 996, en dĂ©mĂŞlĂ©s avec Archambaud de Comborn, auquel il dispute l'hĂ©ritage de leur beau-frère commun, Aymar vicomte de Turenne. Ranulphe a Ă©pousĂ© Aina de Turenne, l’une des filles de Bernard, vicomte de Turenne et Dode de Quercy[11], vers 985. Cabridel est d’un caractère violent et aventureux, il lui arrive plus d'une fois de tenir la campagne pour rançonner ses vassaux et ravager les monastères. Ce qui lui vaut d’être excommuniĂ©[7]. Cabridel est tuĂ© en 1031, au milieu d'une de ses expĂ©ditions, et enseveli dans l'abbaye Saint-Pierre d'Uzerche.
  • V. Ranulphe III d'Aubusson (vers 990-avant 1090) fait de nombreuses libĂ©ralitĂ©s aux abbayes de Bonlieu, d’Uzerche et de Tulle. Les actes de donation constatent qu’il fait ces riches prĂ©sents afin d’échapper aux censures ecclĂ©siastiques et « de racheter l’âme de son père des peines de l’autre vie »[14]. Ranulphe III dans la mĂŞme pensĂ©e rĂ©tablit le monastère de Roseille, dĂ©truit par ses ancĂŞtres, et ses successeurs figureront presque tous dans des actes de donation faits au profit des abbayes de la Marche et du Limousin. Il meurt avant l’an 1060[7].
  • VI. Rainaud III d'Aubusson (vers 1025-), mariĂ© Ă  AdĂ©laĂŻs d’Huriel (vers 1040-après 1097), fille d’Humbaud, seigneur d’Huriel et de Dèce de Bourbon[8].
  • VII. Guillaume Ier d'Aubusson (vers 1060-peut-ĂŞtre 1106), certainement frère cadet de Ranulphe IV d'Aubusson, ne vit pas très longtemps. Il est peut-ĂŞtre mort en 1106, mais après 1097, car il signe cette annĂ©e-lĂ  avec sa mère une donation au prieurĂ© Saint-Denis de La Chapelle-Aude, aux confins du Berry et du Bourbonnais. Sa femme Agnès, qui devenue veuve, devient première prieure de Tusson, monastère au diocèse de Poitiers fondĂ© en 1112[7].
L’empereur Frédéric Barberousse fait mettre en prison Rainaud V d'Aubusson.
  • VIII. Rainaud IV d'Aubusson fait quelques donations Ă  l'abbaye de Bonlieu et Ă  celle de BĂ©nĂ©vent. Après avoir fondĂ©, en 1140, le monastère d'hommes de Blessac, près d’Aubusson, y prend l’habit religieux en prĂ©sence de ses quatre fils et d’Agnès, sa mère, qui est elle-mĂŞme prieure d'un couvent de l’ordre de Fontevrault. Blessac, enrichi par les vicomtes d’Aubusson, va renfermer depuis les tombeaux des seigneurs de cette famille[14]. Il est le mari d’HĂ©lis de Comborn, fille d’Archambaud III de Comborn[8]. Rainaud IV d'Aubusson est mort vers 1150[11].
  • IX. Rainaud V d'Aubusson, dit le LĂ©preux (vers 1130-1201), part très jeune aux croisades, en 1145. Pendant son voyage de retour, en 1153, il trouve en Italie son parent, Hector GĂ©raud, Ă©vĂŞque de Cahors. Ils voyagent ensemble et ils sont arrĂŞtĂ©s tous deux par les ordres de l’empereur FrĂ©dĂ©ric Barberousse, qui les fait mettre en prison, bien qu’il leur eĂ»t d’abord accordĂ© un sauf-conduit. GĂ©raud Ă©crit Ă  l’empereur pour rĂ©clamer sa libertĂ©, et celle de son cousin, qu’il qualifie de vicomte d'Aubusson, marquis de cette terre. Il se plaint dans cette lettre qu’on l’eĂ»t fait prisonnier sans motif, ainsi que plusieurs moines d’Angleterre et de France, qui ne sont pas riches, mais qui appartiennent Ă  de nobles Ă©glises et « voyageaient sous la foi de la paix ecclĂ©siastique »[14]. Il revient Ă  Aubusson en 1157. Il fait quelques donations Ă  l'Abbaye de Bonlieu en 1184 et en 1200[8]. Il est vicomte d’Aubusson en 1170 et se marie avant cette date avec Matabrune de Ventadour, dame en partie de Charlus-le-Pailloux, fille d’Ebles III de Ventadour, dit le troubadour et Marguerite de Turenne. C'est de Rainaud V que datent les armes de la famille, d'or Ă  la croix ancrĂ©e de gueules, remplaçant le sceau ancien au donjon chemisĂ© et maçonnĂ© de sable. Il finit ses jours au monastère de Blessac, après avoir pris l'habit.

Filiation prouvée

  • X. Wido ou Gui Ier d'Aubusson (vers 1165-vers 1194) dit Albucio, peut-ĂŞtre fils du prĂ©cĂ©dent[1], vicomte du vivant de son père Rainaud V qui est moine, fait un don Ă  Blessac en 1179. Il est allĂ© en Terre sainte, en 1188 Ă  la troisième croisade (1188-1195). Il Ă©pouse Assalide de Comborn, fille d’Archambaud V, vicomte de Comborn de 1142 Ă  1151 et Jourdaine de PĂ©rigord[15]. Ils ont Ă  leur cour Pons de Capdeuil. Gui Ier d'Aubusson fait de grands biens au monastère de Bonlieu[8].
  • XI. Rainaud ou Renaud VI d'Aubusson (vers 1185- ), vicomte d’Aubusson en 1201, participe en 1218 Ă  la croisade contre les Albigeois. Étant sur le point de partir pour la croisade, il visite l’abbaye de Bonlieu, en faveur de laquelle, il confirme tous les dons que lui et les siens avaient faits. En juin 1226, le roi de France Louis VIII le Lion, par lettres patentes datĂ©es de Valence, le contraint Ă  prĂŞter hommage pour son château et sa vicomtĂ© au comte de la Marche, Hugues X de Lusignan. Ces lettres mettent un terme aux discussions qui s’étaient Ă©levĂ©es entre lui et Hugues X de Lusignan. En 1233, Rainaud VI prĂŞte hommage au sire de Bourbon, cette fois pour les terres qu'il possède en Combrailles et pour la baronnie de Chambon. Il se dĂ©clare dans un acte solennel homme-lige du sire de Bourbon, s’obligeant Ă  le servir contre tous ceux qui peuvent vivre et mourir, exceptĂ© contre le comte de la Marche, son suzerain. Il meurt avant 1249[8] ou le [11].
  • XII. Gui II d'Aubusson (vers 1200-1266). Selon PĂ©rathon, Gui II est prĂ©sumĂ© avoir assassinĂ© un prieur de Felletin en 1222. Il est chevalier, vicomte d'Aubusson, et seigneur de Felletin dès 1225. Il a deux enfants avec Ahci ou Ahaci :
    • Rainaud d'Aubusson, entrĂ© dans les ordres et devenu prĂ©vĂ´t d'Eymoutiers, septième du nom, qu’on dit avoir vendu la vicomtĂ© d’Aubusson
    • Aldengarde d'Aubusson, dame de Massignat, mariĂ©e l’an 1262, Ă  Henri de Beaujeu († 1270), seigneur d’Herment et marĂ©chal de France puis remariĂ©e Ă  Raoul (Guillaume), vicomte de la Roche d'Agoul, avec lequel elle vit l’an 1290[16].
  • XIII. Raynaud VII d'Aubusson, vicomte, baron de La Borne : en 1262, il vend la vicomtĂ© d’Aubusson Ă  Hugues XII de Lusignan, comte de la Marche et d'AngoulĂŞme (dès 1226, une dĂ©cision de Louis VIII plaçait Aubusson dans la mouvance de la Marche[17]), et Ă©pouse, en 1275, Dauphine de La Tour, fille de Bernard, septième du nom, seigneur de La Tour d’Auvergne et de sa femme Goland. Bertrand de La Tour, chanoine de Clermont, oncle de Dauphine, lui donne, dans son testament de 1280, son château de Rota et 10 000 sols tournois de dot[8].

En 1314, à la disparition sans postérité de l'héritière Yolande de Lusignan, Philippe le Bel fait passer ses domaines à la Couronne, et son dernier fils le prince Charles de Bigorre reçoit la Marche et la vicomté d'Aubusson, qui restent liées.

L’histoire des anciens seigneurs d’Aubusson continue à être liée aux annales de la province, dans lesquelles ils figureront souvent comme seigneurs de la Borne, de la Feuillade[18] ou du Monteil-au-Vicomte.

Fin du Moyen-Ă‚ge et Renaissance

Branche de La Feuillade

La branche de La Feuillade (dans la Marche ; la terre de La Feuillade fut érigée en comté : pas de lien avec La Feuillade en Périgord ! Le duché de La Feuillade est le nom donné à celui de Roannez d'après le nom des ducs François et Louis ci-dessous)[19] - [20] - [21] - [22] reçut de Louis XIV en (lettres royales enregistrées seulement en ) les titres de duc de Roannais et de La Feuillade.

Branche de Castelnouvel

Notes et références

  1. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 1, page 271
  2. Alfred Leroux, Géographie historique du Limousin (Creuse, Haute-Vienne, Corrèze) : depuis les origines jusqu'à nos jours, Ducourtieux et Gout, 1909, 429 p.
  3. Dominique Bouhours, Histoire de Pierre d'Aubusson : grand-maistre de Rhodes, GĂ©rard Block, 1739, p. 24
  4. Mémoires présentés par divers savants à l'académie des inscriptions et belles lettres de l'institut impérial de France, 1863, p. 304
  5. Le Père Anselme et François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois parlent d’un d’Aubusson connu uniquement par ses enfants et pas de Foucher de Limoges
  6. Appelé Ramnulfe, par certains généalogistes ou historiens, dont Joseph Nadaud, mais pas par le Père Anselme et François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois
  7. Père Anselme (1625-1694), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume..., tome 5, p.318-319
  8. Joseph Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, 1882, tome I, p.46
  9. Vita Sancti Geraldi
  10. François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, p. 967
  11. Europäisch Stammtafeln III 792
  12. Christian Settipani, La noblesse du midi carolingien : études sur quelques grandes familles d'Acquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècle, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, 2004, 388 p.
  13. C'est-Ă -dire tĂŞte de Chevreau
  14. Histoire des villes de France, avec une introduction générale pour chaque ..., publié par Aristide Guilbert, p.176.
  15. EuropaĂŻsch Stammtafeln III 770
  16. MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire de Dombes, Tome I. sur Google Livres, Marie-Claude Guigue, 1868, pages 521-522.
  17. « Aubusson et le comté de la Marche, p. LVI », sur Le comté de la Marche et le Parlement de Poitiers, par Antoine Thomas, 174e fascicule, Bibliothèque des Hautes Etudes, chez Honoré Champion, à Paris, 1910
  18. « Les d'Aubusson de La Feuillade, p. 57 », sur Histoire de la Marche et du Pays de Combraille, t. II, par Joseph Joullietton, chez PierreBetoulle, à Guéret, 1815
  19. « Château et forêt de La Feuillade à Faux-la-Montagne, Creuse », sur FauxRando
  20. « La Feuillade, p. 120 », sur Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, t. III, par l'abbé Jean-Joseph Expilly, 1764
  21. « Duché de Roannais et de La Feuillade, p. 318 », sur Mémoires de Saint-Simon, t. III, éd. par Adolphe Régnier, chez Hachette, à Paris, 1881
  22. « Duché de Roannais », sur Roanne et le Roannais, par Maurice Labouré, 1957 ; édition numérique par FeniXX, 2017
  23. Ambroise Tardieu, Grand dictionnaire de la Haute Marche : historique, généalogique et biographique, 2015, p. 37
  24. Robert Guinot, François d'Aubusson : duc de La Feuillade, 2008, p. 5

Bibliographie

  • Cyprien PĂ©rathon, Histoire d'Aubusson : la vicomtĂ©, la ville, les tapisseries, la maison d'Aubusson, 483 p.
  • Cyprien PĂ©rathon, La baronnie de la Borne et ses arrière-fiefs, 1898, 86 p.
  • Gilles Rossignol, Pierre d'Aubusson : le bouclier de la chrĂ©tientĂ©, 1991, 318 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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