Lynda Benglis
Lynda Benglis, nĂ©e en 1941 Ă Lake Charles, en Louisiane, aux Ătats-Unis, est une peintre, une sculptrice et plasticienne post minimaliste, depuis les annĂ©es 1970.
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Artists Rights Society, Electronic Arts Intermix (en), Margo Leavin Gallery (d), Video Data Bank (en) |
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Biographie
Lynda Benglis est lâaĂźnĂ©e d'une fratrie de 5 enfants[1]. Son pĂšre dirige une entreprise de matĂ©riaux de construction[2][3]. Elle fait ses Ă©tudes en partie Ă l'universitĂ© d'Ătat McNeese Ă Lake Charles[4], puis au Newcomb College Ă La Nouvelle-OrlĂ©ans[5][3]. En 1964, elle s'installe Ă New York[3]. Elle y Ă©tudie la peinture au Brooklyn Museum Art School[6]. C'est lĂ , elle rencontre le peintre Ă©cossais Gordon Hart avec qui elle vivra briĂšvement[3]. Elle a Ă©galement un emploi comme assistante de Klaus Kertess Ă la Galerie Bykert avant de travailler pour la galerie Paula Cooper[1].
DĂšs 1965, elle commence Ă se faire connaĂźtre par ses rĂ©alisations, entre peinture et sculpture, oĂč elle bouscule les cadres rigides du minimalisme et du modernisme. Une de ses sĂ©ries intitulĂ©e Fallen paintings( «peintures dĂ©chues») fait rĂ©fĂ©rence Ă Jackson Pollock et aux dĂ©bats de l'Ă©poque sur la mort de la peinture. Comme Pollock, elle travaille avec ses crĂ©ations disposĂ©es Ă l'horizontal, Ă mĂȘme le sol. Mais elle refuse de se poser en hĂ©ritiĂšre de ce seul peintre. DĂšs 1969, elle crĂ©e une autre Ćuvre intitulĂ©e Hey Hey Frankenthaler, clin dâĆil Ă la plasticienne Helen Frankenthaler et Ă l'importance des femmes dans ces arts visuels qui se renouvellent. Ses rĂ©alisations utilisent des matĂ©riaux tels que la cire d'abeille avant de passer au polyurĂ©thane dans les annĂ©es 1970 et plus tard Ă la feuille d'or, au zinc et Ă l'aluminium[7]. Dans les galeries, elle rĂ©alise en direct des sculptures flashy en latex ou en mousse de polyurĂ©thane, dans des performances mettant en exergue le processus de crĂ©ation[8].
Au dĂ©but des annĂ©es 1970, elle rĂ©alise Ă©galement plusieurs vidĂ©os avec Robert Morris, avec un regard ironique sur la place des femmes dans la sociĂ©tĂ©, les prĂ©jugĂ©s sexuels, le pouvoir politique, etc[9]. En 1972, elle est incluse dans la partie centrale de Some Living American Women Artists, un collage fĂ©ministe de Mary Beth Edelson[10]. En 1974, elle fait scandale, en publiant dans Artforum une publicitĂ©, qu'elle paye, pour une de ses expositions, oĂč elle pose nue et huilĂ©e, avec des lunettes de soleil, un gode de grande taille entre les jambes, ce qui choque le monde artistique mais aussi les fĂ©ministes. Ce « summum de parodie de la pin-up et du machisme », comme elle dĂ©finit elle-mĂȘme cette photo, continue trente ans plus tard Ă questionner et surprendre, comme lâenseignant amĂ©ricain Richard Meyer en tĂ©moigne : « Sâil y a une Ćuvre qui cloue toujours mes Ă©tudiants sur place, câest la pub de Benglis »[8]. La photographe Cindy Sherman se souvient Ă©galement de cette provocation : « âLa dĂ©couverte en 1974 de l'annonce de Lynda Benglis dans Artforum a Ă©tĂ© l'un des moments pivots de ma carriĂšre. J'Ă©tais Ă la fac, Ă Buffalo, et mĂȘme la Albright-Knox Gallery, qui Ă©tait l'un des rares endroits oĂč on pouvait se procurer le magazine (et qui Ă©tait sur le chemin de mon lycĂ©e) avait arrachĂ© la page de tous les exemplaires qu'ils vendaient (j'ai dĂ» acheter le mien Ă New York). »[11].
Benglis est professeur ou artiste invité à l'université de Rochester de 1970 à 1972, à l'université de Princeton en 1975, l'université d'Arizona en 1982, à la School of Visual Arts de 1985 à 1987[12]. En 1979, elle rencontre son partenaire dans la vie, Anand Sarabhai, durant un voyage à Ahmedabad, en Inde[1]. Sarabhai meurt en [13].
En 2009, une rĂ©trospective sur 40 ans organisĂ©e par le MusĂ©e irlandais d'art moderne, a dĂ©montrĂ© son importance dans l'art contemporain[14]. Cette exposition musĂ©ale itinĂ©rante est passĂ©e Ă©galement par Eindhoven, Rhode Island, New York, et en France, par Le Consortium de Dijon, en 2010[8][11]. En 2015, une exposition au Storm King Art Center, Ă New York, prĂ©sente ses Ćuvres rĂ©centes[8]. En 2016 il y a eu sa premiĂšre exposition en Italie Ă la galerie Thomas Brambilla de Bergame.
Elle vit actuellement entre East Hampton (New York), Santa Fe, Kastelorizo (une maison ancestrale de sa famille dont les origines sont grecques), et Ahmedabad[2][3].
Expositions
- 2019: "Pattern, Crime & Decoration", exposition thématique à Le Consortium, 17 Mai - 20 Octobre[15].
- 2016: "Benglis and the Baroque", Thomas Brambilla gallery, Bergamo, Italy.
- 2016: Lynda Benglis: Cuerpos, Materia y Alma, Museo International del Barroco, Puebla, Mexico.
- 2016: Lynda Benglis, Aspen Art Museum, Aspen, Colorado.
- 2016: Lynda Benglis: Primary Structures (Paula's Props), PRAXIS at Bergen Assembly 2016 , KODE Art Museums of Bergen, Bergen Assembly, Bergen, Norwa
- 2015: Lynda Benglis: Water Sources, Storm King Art Center, New Windsor, New York.
- 2015: "Lynda Benglis," Hepworth Wakefield, 6 Feb - 1 July 2015, Wakefield, West Yorkshire, UK.
- 2015: Solo Show, Walker Art Center, Minnesota.
- 2014: Lynda Benglis, Cheim & Read, New York.
- 2014: Lynda Benglis: Planar Device, Thomas Dane, London, England.
- 2011: "1973-1974, Lynda Benglis/Robert Morris", gallery mfc-michĂšle didier, Paris.
- 2011: "Lynda Benglis" Museum of Contemporary Art, Los Angeles
- 2010: Lynda Benglis, Le Consortium, Dijon, France.
- 2009: Whitney Museum of American Art, New York City
- 2009: Lynda Benglis, Van Abbemuseum, Eindhoven ; traveled to the Irish Museum of Modern Art, Dublin ; Museum le Consortium, Dijon, France ; Museum of Art, Rhode Island School of Design, Providence ; New Museum, New York ; The Museum of Contemporary Art, Los Angeles, California ; Lynda Benglis, New Work, Cheim & Read, New York.
- 2007: "WACK! Art and the Feminist Revolution" Museum of Contemporary Art, Los Angeles, March 4-July 16, 2007.
- 1997: Portland Art Museum, Oregon
- 1993: Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.
Notes et références
- Belcove 2012, Financial Times.
- Sheets 2011, The New York Times.
- Landi 2010, ARTnews.
- Tannenbaum 2009, Archives of American Art.
- (en) « Cheim & Read », Lynda Benglis Artist Page
- Site du National Museum of Women in the Arts (NMWA), page sur Lynda Benglis
- Krane 1992, Woman's Art Journal.
- Relinger 2015, Télérama.
- Hancock 2013, p. 478.
- (en) « Notice de l'Ćuvre Some Living American Women Artists », sur Center for the Study of Political Graphics (consultĂ© le ).
- Gautherot, Hancock et Kim 2009.
- Heller et Heller 1995, p. 61.
- Zwick 2014, Art in America.
- Kreimer 2009, Art in America.
- « Pattern, Crime & Decoration »
Annexes
Bibliographie
- « Panorama annuel du Whitney Museum », Le Monde,â (lire en ligne).
- (en) Susan Krane, « Lynda Benglis : Dual Natures », Woman's Art Journal, vol. 3, t. 1,â , p. 54 (ISBN 0-939802-63-5, JSTOR 1358269).
- (en) Jules Heller et Nancy Heller, North American women artists of the twentieth century : A biographical dictionary, Garland, (lire en ligne), p. 61.
- (en) Judith Tannenbaum, « Oral history interview with Lynda Benglis », Archives of America Art,â (lire en ligne).
- (en) Julian Kreimer, « Shape Shifter : Lynda Benglis », Art in America,â (lire en ligne).
- Franck Gautherot, Caroline Hancock et Seungduk Kim (trad. de l'anglais), Lynda Benglis (monographie et catalogue d'exposition), Dijon, Les Presses du réel, , 552 p. (ISBN 978-2-84066-357-7).
- (en) Ann Landi, « Getting Paint Off the Wall », ARTnews,â (lire en ligne).
- (en) Emily Nathan, « Lynda Benglis : Top form », artnet,â (lire en ligne).
- (en) Hilarie M. Sheets, « A Life of Melting the Status Quo », The New York Times,â (lire en ligne).
- (en) Julie L. Belcove, « I keep arriving », Financial Times,â (lire en ligne).
- Caroline Hancock, « Lynda Benglis (Lake Charles, Louisiane 1941) », dans BĂ©atrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des crĂ©atrices, Ăditions des femmes, , p. 478-479.
- (en) Tracy Zwick, « Dancing with Clay : An Interview with Lynda Benglis », Art in America,â (lire en ligne).
- (en) Dana Miller et Adam D. Weinberg, Whitney Museum of American Art : Handbook, Yale University Press, (lire en ligne).
- Marine Relinger, « Lynda Benglis : le goĂ»t du scandale et de la libertĂ© », TĂ©lĂ©rama,â (lire en ligne).
- (en) « BENGLIS, Lynda (born 1941), Painter, sculptor », notice du Dictionnaire Bénézit, lire en ligne (ISBN 9780199899913).
- (en) Ian Chilvers et John Glaves-Smith, « Benglis, Lynda (1941ââ) », notice du A Dictionary of Modern and Contemporary Art, lire en ligne (ISBN 9780191726750).
- (en) Clair Joy, « Benglis, Lynda (25 Oct 1941) », notice du The Grove Encyclopedia of American Art, lire en ligne (ISBN 9780199739264).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- Delarge
- Galerie nationale de Finlande
- MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂa
- Tate
- (en) Art Institute of Chicago
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Auckland Art Gallery
- (en) Bénézit
- (en + de) Collection de peintures de l'Ătat de BaviĂšre
- (en) Grove Art Online
- (en) Musée d'art Nelson-Atkins
- (en) Museum of Modern Art
- (en) MutualArt
- (en) National Gallery of Art
- (en) National Gallery of Victoria
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) « Lynda Benglis », sur le site du National Museum of Women in the Arts (NMWA).