Luisa Cáceres de Arismendi
MarĂa Luisa Cáceres DĂaz de Arismendi ( - ) est une hĂ©roĂŻne de la guerre d'indĂ©pendance du Venezuela.
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(Ă 66 ans) Caracas |
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Le début de la guerre
Luisa est nĂ©e Ă Caracas, au Venezuela, de JosĂ© Domingo Cáceres et Carmen DĂaz. Du cĂ´tĂ© de son père, elle Ă©tait d'origine canarienne. Elle a Ă©tĂ© baptisĂ©e dans l'Ă©glise de Santa RosalĂa, Ă Caracas. Son père Ă©tait un intellectuel, historien et professeur de latin. ÉduquĂ©e par son père, Luisa a appris Ă lire et Ă Ă©crire et a dĂ©veloppĂ© un amour pour son pays. Alors que Luisa Ă©tait une jeune fille concentrĂ©e sur ses Ă©tudes, l'Espagne est conquise par NapolĂ©on, qui installe son frère, Joseph, sur le trĂ´ne. Le peuple, non seulement en Espagne, mais aussi dans ses colonies, est furieux et dĂ©clenche la guerre d'indĂ©pendance espagnole. Au Venezuela, les colons espagnols voient la situation comme une occasion de rompre avec l'Espagne alors qu'elle est faible et de gagner l'indĂ©pendance, et une sĂ©rie de soulèvements se produit. Ils Ă©taient dirigĂ©s par le marĂ©chal vĂ©nĂ©zuĂ©lien Francisco de Miranda, qui avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans la RĂ©volution française et la guerre d'indĂ©pendance amĂ©ricaine. Le Venezuela se dĂ©clare indĂ©pendant de l'Espagne le . C'est le dĂ©but de la guerre pour l'indĂ©pendance du Venezuela. Le tremblement de terre de Caracas en 1812 se produit lĂ oĂą Luisa et sa famille vivaient, dĂ©truisant complètement la ville. En raison du sĂ©isme et de la rĂ©bellion des Llaneros et des Canariens vĂ©nĂ©zuĂ©liens, la Première RĂ©publique du Venezuela est renversĂ©e. Une deuxième rĂ©publique vĂ©nĂ©zuĂ©lienne est proclamĂ©e le , mais elle ne dure que quelques mois avant d'ĂŞtre Ă©galement Ă©crasĂ©e.
Au rĂ©veillon de NoĂ«l de 1813, Luisa rencontre le gĂ©nĂ©ral Juan Bautista Arismendi, descendant de l'illustre famille Arismendi, qui fut impressionnĂ© par l'esprit de la jeune fille. Le , les troupes royalistes de Francisco Rosete attaquent Ocumare, tuant son père, qui rendait visite Ă son ami, le commandant Juan JosĂ© Toro. Juan Bautista Arismendi organise alors une expĂ©dition Ă Ocumare, pour sauver des patriotes emprisonnĂ©s ; le frère de Luisa, FĂ©lix, a rejoint le corps expĂ©ditionnaire mais a Ă©tĂ© capturĂ© et, quelques jours plus tard, exĂ©cutĂ©. JosĂ© Tomás Boves força les troupes patriotes Ă abandonner Caracas. La retraite (connue au Venezuela sous le nom de Migration vers l'Est) est dirigĂ©e par SimĂłn BolĂvar et JosĂ© FĂ©lix Ribas. La famille de Luisa dĂ©cide d'Ă©migrer Ă l'Ă®le Margarita, oĂą Arismendi leur a promis la sĂ©curitĂ©. Pendant le voyage, quatre de ses tantes dĂ©cèdent et seul elle, sa mère et son jeune frère ont survĂ©cu. Les Ă©migrants ont traversĂ© les villes de Barcelone et Cumaná, qui ont Ă©tĂ© reprises par Boves.
À Margarita, Arismendi leur a fourni des vêtements, un logement et d'autres biens de première nécessité. Lui et Luisa se sont mariés le , à La Asunción, il avait trente-neuf ans et elle quinze. En 1815, Juan est nommé gouverneur provisoire de Margarita, au moment où débarque Pablo Morillo, général royaliste, avec une escouade jamais vue sur les côtes du Venezuela. En septembre, les Espagnols ordonnent l'arrestation de Juan, qui se réfugie dans les montagnes de Copey. Le , Luisa, alors enceinte, est capturée par les Espagnols afin de faire pression sur son mari. Elle est maintenue en résidence surveillée à la résidence de la famille Amnés, mais est ensuite transférée dans un cachot de la forteresse de Santa Rosa.
Emprisonnement
C'est dans ce cachot sombre que Luisa fut harcelée et maltraitée par les soldats espagnols. Elle était sous stricte surveillance, recevait de la nourriture de mauvaise qualité et commença à souffrir de malnutrition. Elle passa de nombreux jours et nuits sans bouger, afin de ne pas attirer l'attention de son geôlier. Cependant, l'aumônier finit par ressentir de la compassion pour elle et lui apporta une meilleure nourriture, et a même éclairé sa cellule pour qu'elle puisse avoir un peu de lumière. Le , Luisa donna naissance à une fille ; cependant, le bébé décéda rapidement en raison des mauvaises conditions de vie de sa mère pendant ses derniers mois de grossesse.
Les généraux de brigade Juan Bautista Pardo et Salvador Moxó ordonnèrent le transfert de Luisa au Castillo San Carlos de Borromeo à Pampatar. Elle fut ensuite envoyée dans une prison de La Guaira, puis à El Convento de la Inmaculada Concepción, un couvent à Caracas. Tout au long de son internement, elle n'a pu communiquer avec aucun membre de sa famille ni aucun ami.
DĂ©part du pays
En raison des victoires de l'armĂ©e rĂ©publicaine, dirigĂ©e par son mari Ă Margarita et le gĂ©nĂ©ral JosĂ© Antonio Páez Ă Apure, MoxĂł dĂ©cida d'envoyer Luisa Ă Cadix, en Espagne. Elle est renvoyĂ©e Ă La Guaira le , d'oĂą elle embarqua le . Sur le chemin, son navire est attaquĂ© par un navire corsaire et elle se retrouve bloquĂ©e sur l'Ă®le de Santa Maria, aux Açores. Luisa arrive finalement Ă Cadix le . Elle est prĂ©sentĂ©e au capitaine gĂ©nĂ©ral d'Andalousie. Il protesta contre la dĂ©cision arbitraire des autoritĂ©s espagnoles aux AmĂ©riques, et dĂ©cida que Luisa serait confinĂ©e. Il lui donna une pension de 10 rĂ©ales par jour et la plaça sous la protection du mĂ©decin JosĂ© MarĂa MorĂłn et de son Ă©pouse, ConcepciĂłn Pepet. Ils acceptèrent de payer une caution et de la prĂ©senter chaque mois devant un juge.
Pendant son séjour à Cadix, Luisa refusa de signer un document attestant de sa loyauté envers le roi d'Espagne et niant son identité de patriote vénézuélienne ; elle n'abandonna jamais ses idéaux indépendantistes. Elle n'avait toujours aucune nouvelle de sa mère ou de son mari. En , le lieutenant Francisco Carabaña et un Anglais, M. Tottem, proposèrent d'aider Luisa à retourner aux Amériques. Alors qu'ils préparaient son évasion, Luisa promis que son mari paierait toutes les dépenses à la fin. Luisa fit ses adieux à la famille Morón et s'embarqua vers les États-Unis sur une frégate.
Le , Luisa arrive à Philadelphie. Là , elle rencontra la famille du général patriote Lino Clemente, qui avait déménagé aux États-Unis. Ils lui ont offert l'hospitalité et l'amitié, tout comme la famille Morón en Espagne. Le colonel Luis Rieux, envoyé par son mari, se rendit à Philadelphie pour la ramener à Margarita. Ils y sont arrivés le . Par la suite, le , le Conseil des Indes émis une résolution par laquelle Luisa avait la liberté absolue de choisir sa résidence.
Tout au long de sa vie, elle continua de soutenir les idées de liberté et de souveraineté des peuples des Amériques. Elle vécut dans la ville de Caracas avec ses onze enfants jusqu'à sa mort en 1866.
Hommages
- En reconnaissance de sa loyauté et de sa lutte pour l'indépendance du Venezuela, sa dépouille a été enterrée au Panthéon national en 1876 ; elle est la première femme à recevoir cet honneur.
- Une statue d'elle a été érigée sur une place portant son nom, dans la petite ville de La Asunción, où elle s'était mariée.
- Aujourd'hui, à Caracas, il existe l'Institut universitaire Luisa Cáceres de Arismendi.
- Elle est représentée sur le billet de 20 Bolivar fort, qui a été dévoilé par Hugo Chávez le .
Galerie
- Le mari de Luisa, le général et révolutionnaire Juan Bautista Arismendi
- Forteresse de Santa Rosa Ă Isla Margarita
- Forteresse de San Carlos de Borromeo Ă La Guaira
- Statue de Luisa Cáceres de Arismendi à La Asunción
Voir aussi
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Venezuela Tuya (en espagnol)
- Mi Punto (en espagnol)