Llanero
Un llanero (en espagnol : [ÊaËneÉŸo], homme des plaines) est un cowboy vĂ©nĂ©zuĂ©lien ou colombien. Lâappellation provient des Llanos, une vaste plaine herbeuse qui occupe lâouest du Venezuela et lâest de la Colombie. Les llaneros Ă©taient majoritairement dâascendance espagnole et amĂ©rindienne, et ont dĂ©veloppĂ© une culture et une musique distinctes. Pendant les guerres dâindĂ©pendance, des llaneros grossissaient les rangs des cavaleries des deux parties en prĂ©sence. En 1819, une armĂ©e de llaneros, dirigĂ©e par SimĂłn BolĂvar et JosĂ© Antonio PĂĄez, Ă©crasa un contingent espagnol lorsqu'il franchit les plaines de lâOrĂ©noque et les montagnes des Andes.
Histoire
Avant lâarrivĂ©e des Espagnols, les llanos abritaient des groupes indigĂšnes. DĂšs 1548, des moines andalous se sont Ă©tablis prĂšs des villages amĂ©rindiens et sont arrivĂ©s Ă les convertir en combinant persuasion et force.
Les llaneros ont dĂ©veloppĂ© une culture autour de lâĂ©levage du bĂ©tail, ce dernier Ă©tant introduit par les Espagnols. Ils utilisent encore aujourd'hui du vocabulaire du 16e et 17e siĂšcle. De 1640 Ă 1790, des esclaves vivant dans les "cumbes" (communautĂ©s d'esclaves hors la loi) ont Ă©pousĂ© des llaneros.
Ă la fin du 18e siĂšcle, la rĂ©gion exportait 30 000 mulets par an aux Antilles et de la viande salĂ©e pour les 1,5 million dâesclaves au Venezuela et Ă Cuba. Il y avait 1,2 million de tĂȘtes de bĂ©tail en 1815.
Au dĂ©but des guerres dâindĂ©pendance, lâarmĂ©e espagnole a rĂ©ussi Ă incorporer des llaneros en utilisant leur dĂ©dain pour les «crĂ©oles» qui ont inaugurĂ© le mouvement indĂ©pendantiste. Le Libertador Simon BolĂvar arrive Ă penser que les Llanos Ă©taient essentiels pour la victoire du mouvement, ils permettaient des dĂ©placements rapides et plusieurs sources dâaliments pour lâarmĂ©e.
Pour cette raison, il a essayĂ© dâincorporer des llaneros au mouvement indĂ©pendantiste, et a rĂ©ussi en supportant les mĂȘmes pĂ©nuries que les Llanos. Les llaneros l'appelaient « culo de hierro » - cul de fer - pour son endurance Ă cheval.
Les llaneros dirigĂ©s par JosĂ© Antonio PĂĄez ont Ă©tĂ© essentiels pour la campagne de BolĂvar. AprĂšs avoir conduit les llaneros dans les Andes, BolĂvar gagna une grande victoire Ă la Bataille de BoyacĂĄ le . Trois jours plus tard, il arrive Ă Santa Fe de BogotĂĄ en changeant le cours de la guerre de maniĂšre dĂ©cisive.
Les llaneros ont Ă©tĂ© aussi vitaux pour dâautres batailles. Les Bravos d'Apure dirigĂ©s par PĂĄez ont Ă©tĂ© essentiels pour la Bataille de Carabobo le , et ils ont permis Ă BolĂvar de prendre Caracas. PĂĄez devient plus tard le premier prĂ©sident du Venezuela aprĂšs la sĂ©paration du pays de la Grande Colombie.
Durant les annĂ©es 1850, une haute demande de cuirs stimule lâĂ©conomie locale. Il y eut un autre boom local, sur les plumes de grandes aigrettes, appelĂ©es âor blancâ dans les annĂ©es 1930 en Europe, qui sâest terminĂ© par lâinterdiction de sa vente.
Culture Llanera
Le bĂ©tail est important dans la culture llanera. Il y a 12 millions de tĂȘtes de bĂ©tail au Llano. Pendant lâannĂ©e, les llaneros mĂšnent le bĂ©tail Ă traverser des grandes distances. Pendant la saison humide, ils doivent le mener en terre haute Ă cause des inondations des plaines; pendant la saison sĂšche, ils les mĂšnent en terre basse sur des terres encore humides.
Les llaneros organisent des compĂ©titions de coleo, un sport similaire au rodĂ©o, oĂč ils doivent faire tomber un bĆuf par terre.
La musique llanera utilise la harpe, les maracas et une petite guitare à quatre cordes appelée cuatro. Le joropo, une danse llanera, est devenue la danse nationale vénézuélienne et la danse typique des llanos colombiens. Bien que le style ne soit pas trÚs bien connu hors du Venezuela et de la Colombie, il y a des groupes de musique llanera, tels que Cimarrón ou Los Llaneros, qui ont fait des tournées internationales.
La cuisine llanera est basĂ©e sur la viande, le poisson, le poulet, le chigĂŒire (capybara), le riz, les arepas et dâautres amidons (sauf le blĂ©). Le vĂȘtement traditionnel llanero est le liqui-liqui.