Accueil🇫🇷Chercher

Lodovico Carracci

Lodovico Carracci ou Ludovico (ou encore Ludovic Carrache et Louis Carrache en français), né le à Bologne et mort dans la même ville le , est un peintre italien pré-baroque de l'école bolonaise, ainsi qu'un graveur et imprimeur qui restera dans sa ville natale tout au long de sa carrière.

Lodovico Carracci
École italienne du XVIIe siècle, Lodovico Carracci,
portrait présumé, localisation inconnue.
Naissance
Décès
Autres activités
Maître
Élève
Lieux de travail
Mouvement
pré-Baroque
Influencé par
Fratrie
Paolo Carracci (d)

Biographie

Fils de Vincenzo Carracci, boucher de métier, il fut élève de Prospero Fontana puis du Tintoret à Venise, mais aucun de ses maîtres n'a cru en lui. Il voyagea ensuite, copiant les tableaux d'Andrea del Sarto, étudiant ceux de Parmigianino, du Corrège et de Giulio Romano, puis retourné à Bologne, il y développa, pour ses tableaux à sujet religieux, un style propice à la dévotion. Il créa un genre éclectique s'attachant à détruire les exagérations et le mauvais goût des diverses écoles de son temps. Il fonda à Bologne, en 1582, de concert avec ses deux cousins, Agostino et Annibale, l'académie de peinture des Carrache, dite des Incamminati (acheminés, progressifs), qui avait pour principe d'allier l'observation de la nature à l'imitation des meilleurs maîtres. En 1584, les trois Carrache ont reçu la commande des fresques de l'étage noble du palais Fava où ils vont mettre en pratique leur enseignement académique.

Médée, fresque, Bologne, palais Fava.

De cette période datent une Annonciation (Bologne, Pinacothèque nationale) et un Baptême du Christ (Munich, Alte Pinakothek). Ses œuvres de jeunesse se caractérisent par des constructions simples et rigoureuses dont le principe est illustré dans le tableau de sa Prédication de saint Jean-Baptiste.

Il ne va pas rester insensible aux nouvelles tendances naturalistes. Il va alors s'exprimer dans un nouveau style avec des clairs-obscurs contrastés et une grande intensité dramatique qui s'exprime dans La Chute de saint Paul (1587), la Madone Bargellini (1588), La Madone des Scalzi (vers 1590), la Flagellation (1590, Douai, musée de la Chartreuse), la Vierge à l'Enfant avec saint Joseph et saint François de Cento (1591) et les fresques du palais Magnani (1588-1591).

Cependant il s'est consacré plus à l'enseignement comme le confirme la commandite du cardinal Farnèse à Rome qu'il préféra voir exécutée par Annibale et Agostino.

« L'âge suivant assista dans Bologne au grand travail de réformation commencée par Lodovico Carracci. L'art s'était perdu par l'abus de la science et par la substitution des formes conventionnelles aux enseignemens de la nature; il se releva par la profondeur des études et la comparaison des chefs-d'œuvre l'inspiration lui revint par des voies plus doctes, mais détournées. Bologne eut son école de géants. »

— « Chronique de la quinzaine », Revue des deux Mondes, tome 18, Chronique de la quinzaine.- 30 avril 1839.

Sa dernière commande importante est celle des fresques du cloître du monastère de San Michele in Bosco, à Bologne, en 1604-1605. Une grande partie de ces peintures a été perdue mais est connue grâce à une série de gravures faites par Carlo Antonio Pisarri à la fin du XVIIe siècle.

En 1607 et 1608, il est à Plaisance où il a peint les fresques dans le chœur de la cathédrale et le palais de l'archevêque.

En 1612, Maffeo Barberini a commandé pour la chapelle de sa famille dans l'église Sant'Andrea della Valle, à Rome, Saint-Sébastien jeté dans la Cloaca Maxima (Los angeles, Getty Museum).

Il peint la Crucifixion et les Pères de l'Église dans les limbes se trouvant dans l'église Santa-Francesca-Romana de Ferrare, initialement prévue pour la basilique Saint-Georges-hors-les-murs. Cette œuvre, maintenant placée dans la première chapelle à droite en entrant dans l'église, se trouvait à l'origine dans l'abside et était entourée par une trilogie de peintures représentant des anges adorateurs portant les instruments de la Passion et dans les niches latérales Notre Dame des Sept-Douleurs et Saint Jean l'Évangéliste pleurant.

Dans sa dernière période, les Carrache ont exécuté des peintures d'une expressivité remarquable, caractérisée par une structure formelle romantique en réaction aux nouvelles orientations vers une plus faible palette chromatique.

Ĺ’uvres

France

  • Chartres, musĂ©e des Beaux-Arts : VĂ©nus, CĂ©rès et Bacchus, toile, 118 Ă— 168 cm, don du docteur Moreau[1].
  • Douai, musĂ©e de la Chartreuse : Flagellation.
  • Fontainebleau, musĂ©e national du château :
    • L'Adoration des bergers ;
    • La NativitĂ© de JĂ©sus-Christ.
  • Lille, palais des Beaux-Arts : DĂ©ploration du Christ.
  • Lyon, musĂ©e des Beaux-Arts : BaptĂŞme de JĂ©sus, inv. no A 68.
  • Marseille, musĂ©e des Beaux-Arts de Marseille : Assomption de la Vierge.
  • Paris :
    • École nationale supĂ©rieure des beaux-arts[2] :
      • Saint Jean et la perdrix, sanguine sur papier, 26,4 Ă— 20,4 cm[3]. Ce dessin reprĂ©sente un Ă©pisode de la vie de saint Jean l'ÉvangĂ©liste rarement illustrĂ© mais que relate Cassien puis Jacques de Voragine dans La LĂ©gende dorĂ©e. Au cours de son sĂ©jour Ă  Éphèse, saint Jean est apostrophĂ© par un chasseur qui lui reproche de s'adonner Ă  un passe-temps futile, celui de caresser une perdrix qu'il a apprivoisĂ©e. Saint Jean lui rĂ©pond que l'arc comme l'esprit ne peuvent pas ĂŞtre toujours occupĂ©s de Dieu :
      • L'Adoration des mages, plume et encre brune, lavis d'encre brune sur papier, 21,5 Ă— 16,1 cm[4]. Ce dessin est Ă  mettre en rapport avec le dĂ©cor de la petite chapelle Gessi de l'Ă©glise Sant Bartolomeo di Reno, exĂ©cutĂ© par Ludovico et Agostino. Ludovico peint deux toiles latĂ©rales, L'Adoration des mages et La Circoncision, aujourd'hui dĂ©truites.
      • Le Premier Discours de Pierre (Actes II, 14-41), plume, encre brune, lavis brun sur papier, 29,8 Ă— 25,6 cm[5]. Ce dessin très fini ne peut ĂŞtre mis en relation avec une composition connue de Carracci, mais le format suggère une Ă©tude pour la dĂ©coration d'une chapelle. Ludovico a illustrĂ© plusieurs fois la vie de saint Pierre, notamment dans une sanguine de Saint Pierre repentant conservĂ© au musĂ©e du Louvre.
      • Étude d'ange Ă  mi-corps la main devant les yeux, sanguine et rehauts de craie blanche sur papier, 20,4 Ă— 17,7 cm[6]. Ce dessin est caractĂ©ristique des dessins de jeunesse des Carracci, datables de la fin des annĂ©es 1580, des Ă©tudes de figures isolĂ©es dans une pose naturelle, voire quotidienne, exĂ©cutĂ©es Ă  un ou deux crayons.
    • musĂ©e du Louvre :
      • Apparition de la Vierge et de l'Enfant JĂ©sus Ă  sainte Hyacinthe, 1594, 375 Ă— 223 cm[7],
      • Vierge Ă  l'Enfant.
  • Rennes, musĂ©e des Beaux-Arts :
    • Visitation ;
    • Martyre de saint Pierre et de saint Paul.

Québec (Canada)

Italie

Pays-Bas

Localisation inconnue

  • Samalcis et Hermaphrodite, huile sur toile, 114 Ă— 152 cm[8].

Ĺ’uvres disparues

  • Saint François.
  • Saint François en extase.

Notes et références

Notes

Références

  1. Bellier, p. 9-10.
  2. Les Beaux-Arts de Paris possèdent un fonds de dessins des Carraccci (cf. Emmanuelle Brugerolles, Carel van Tuyll, Le Dessin à Bologne, Carrache, Guerchin, Dominiquin…, Chefs-d’œuvre des Beaux-Arts de Paris, Paris, Beaux-Arts édition, 2019.
  3. « Saint Jean et la perdrix, Ludovico Carracci », sur Cat'zArts.
  4. « L'Adoration des mages, Ludovico Carracci ».
  5. « Le Premier Discours de Pierre, Ludovico Carracci », sur Cat'zArts.
  6. « Etude d'ange à mi-corps, la main devant les yeux, Ludovico Carracci », sur Cat'zArts.
  7. Apparition Ă  St Hyacinthe, Louvre (atlas).
  8. Samalcis et Hermaphrodite, Christie's (site).

Annexes

Bibliographie

  • P. Bellier de La Chavignerie, Notice des peintures, dessins, sculptures, antiquitĂ©s et curiositĂ©s exposĂ©s dans le musĂ©e de Chartres. 4e Ă©dition, Chartres, impr. de Garnier, , 212 p. (BNF 30080668, lire en ligne) ;
  • De Carrache Ă  Guardi. La peinture italienne des XVIIe et XVIIIe siècles dans les musĂ©es du Nord de la France, p. 62-65, Édition de l'Association des Conservateurs de la RĂ©gion Nord-Pas-de-Calais, Lille, 1985 (ISBN 2-902-092-05-9) ;
  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 3, Ă©ditions GrĂĽnd, , 13440 p. (ISBN 2700030133), p. 282-284 ;
  • Catherine Loisel, Ludovico Carracci, Louvre Ă©ditions (cabinet des dessins), Paris, 2004, p. 82 (ISBN 88-7439-155-2).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.