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Livrée cardinalice

Une Livrée cardinalice était un palais élevé pour y accueillir un cardinal et sa suite.

Avignon. Tour Saint-Jean, à l'angle de la place Pie et de la rue Saint-Jean-le-Vieux, ancienne Livrée du cardinal Corsini, dite Livrée de Florence

Les LivrĂ©es d’Avignon

On trouve encore à Avignon, ville du département français de Vaucluse en région Provence-Alpes-CÎte d'Azur, de nombreuses maisons de maßtres ou des hÎtels particuliers qui ont servi de Livrées cardinalices, en particulier celle du cardinal Annibal de Ceccano.

Les résidences cardinalices : livrée, hÎtel ou palais ?

Bernard Sournia et Jean-Louis Vaysettes[1] indiquent que les maisons cardinalices dans Avignon n’étaient, au dĂ©part, que de simples habitations bourgeoises rĂ©quisitionnĂ©es par l’administration pontificale. D’oĂč le nom de libratae donnĂ© gĂ©nĂ©ralement Ă  ces rĂ©sidences qui Ă©taient en effet livrĂ©es aux princes de l’Église.

Avec le temps, le sĂ©jour d’Avignon tendant Ă  durer, les cardinaux rachetĂšrent une Ă  une leurs habitations de fonction pour se faire bĂątir des palais lesquels, par routine mais improprement, conservĂšrent le nom de LivrĂ©es.

J. Girard précise que ces Livrées furent aménagées et décorées avec un grand souci d'apparat :

« Elles eurent chambre de parement ou de rĂ©ception, grand tinel ou salle de festins, studium ou cabinet de travail, chambres, chapelle et galeries groupĂ©s autour d'un prĂ©au et desservis par un cloĂźtre Ă  galeries superposĂ©es, souvent, autour d'une deuxiĂšme cour, il y avait des logements pour les familiers ou les serviteurs, des Ă©curies, des dĂ©pendances. À l'extĂ©rieur, les LivrĂ©es, Ă  l'imitation du palais des papes, prirent des airs de forteresses avec une tour qui Ă©tait au Moyen Âge, le symbole de la puissance. »

Ce qui ne les empĂȘchait point de protĂ©ger leurs abords en s'entourant de clĂŽtures de pierres ou de barriĂšres de bois.

Pour les rĂ©sidences secondaires, gĂ©nĂ©ralement sises en Avignon[2], l’usage n’a pas retenu de nom particulier. Le terme de bastides, hĂŽtel, palais est indiffĂ©remment employĂ© sauf quand l’établissement voulu par le cardinal commanditaire Ă©tait un couvent (Sainte-PrĂ©xĂšde Ă  Montfavet, Gentilly Ă  Sorgues, etc).

Le cas de Villeneuve-lĂšs-Avignon, situĂ© en terre de France[3], est Ă  part. L’attribution du terme LivrĂ©e y est abusif. Depuis le XXe siĂšcle, les historiens emploient plus gĂ©nĂ©ralement celui d’HĂŽtel ou de Palais puisque toutes ces somptueuses demeures ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©es par les cardinaux eux-mĂȘmes et jamais livrĂ©es.

Livrées intra-muros à Avignon

Livrée d'Albano

Livrée d'Albano, devenue HÎtel de ville de 1447 à 1845.
Livrée d'Albano transformée en HÎtel de Ville, avant 1845.
La Tour de la Livrée d'Albano au-dessus de l'HÎtel de Ville.

Elle se trouve au cƓur d'Avignon, sur la place de l'Horloge au carrefour de la Rue Ferruce. C'est l'actuel HĂŽtel de Ville. Elle fut la rĂ©sidence des cardinaux Pierre Colonna, Pierre de Mortemart, Étienne Aubert, futur Innocent VI, Audoin Aubert, NiccolĂČ Brancaccio dit Nicolas de Brancas, cardinal-Ă©vĂȘque d'Albano.

Cette Livrée fut aménagée dans l'ancienne abbaye des dames bénédictines de Saint-Laurent. La plus grande partie de son aménagement actuel est due à Audoin Aubert, qui précisa dans son testament du , qu'il y avait fait édifier tour et cave[4].

Les niveaux de cette tour ont été particuliÚrement étudiés par Hervé Aliquot, qui note qu'elle « a conservé le plus étrange décor de l'Europe de cette époque ».

Dans la salle du premier étage, la voûte, un ciel bleu foncé étoilé d'or, est soutenue par des arcs décorés de boutons de roses et les quatre murs sont couverts « d'immenses tapis dont les motifs peints au pochoir évoquent les merveilles venues d'Orient ». Courant sur ces murs, se voit une inscription en caractÚres blancs « dont les lettres donnent l'impression d'un alphabet crypté[5] ».

Plus insolite encore dans cette salle est le portrait sculptĂ© du cardinal Aubert sur l'un des culs de lampe. « Son visage est enveloppĂ© d'un capuchon Ă  l'intĂ©rieur rouge et Ă  l'extĂ©rieur bleu turquoise retombant sur une robe de mĂȘme couleur. Il est coiffĂ© d'un chapeau noir ornĂ© d'une houppe dont il tient les cordons de la main droite ».

Au second Ă©tage, dans la chapelle au sol recouvert de carreaux verts, nouveau mystĂšre ! Si trois culots supportant les arĂȘtes d'ogive sont aux symboles des Ă©vangĂ©listes (Ange de Matthieu, Aigle de Jean et Lion de Marc), le quatriĂšme n'est pas le BƓuf de Luc mais la tĂȘte d'Innocent VI, oncle du cardinal[6].

En 1447, devenue la propriĂ©tĂ© du CollĂšge Saint-Ruf de Montpellier, la LivrĂ©e est rachetĂ©e par le Conseil de Ville, sur ordre du cardinal Pierre de Foix, lĂ©gat pontifical, pour ĂȘtre amĂ©nagĂ©e en maison municipale.

La chapelle de la tour servit au XVIIIe siĂšcle Ă  entreposer les archives municipales.

Livrée d'Amiens

Elle se trouvait au nord du couvent des frĂšres prĂȘcheurs et fut coupĂ©e en deux lors de la construction des remparts d'Avignon en 1355. La porte Saint-Dominique marque son emplacement. Cette LivrĂ©e fut successivement attribuĂ©e Ă  Jean-Raymond de Comminges, Guillaume de Court Novel, Guy de Boulogne[7] puis Jean de La Grange, Ă©vĂȘque d'Amiens.

Livrée d'Auch

Elle se situait entre l'Ă©glise Saint-Agricol et l'Ă©glise Saint-Étienne. Elle servit successivement de rĂ©sidence aux cardinaux Guillaume de Mandagout, Guillaume d'Aigrefeuille l'Ancien, Bertrand du Pouget, Guillaume Sudre, Guillaume de Chanac, Guy de Malesec et Jean Flandrin, archevĂȘque d'Auch.

Livrée de Cambrai

Le musée Calvet sur l'emplacement de l'ancienne Livrée de Cambrai.

Elle se trouvait sur l'emplacement de l'actuel MusĂ©e Calvet, au no 86 de la rue Joseph Vernet. Cette LivrĂ©e fut la rĂ©sidence des cardinaux Annibal de Ceccano, Pierre d'Arrablay, Gilles Aycelin de Montaigut, Jean de Dormans, Nicolas de Saint-Saturnin, Faydit d'Aigrefeuille, Bertrand de Chanac[8], patriarche de JĂ©rusalem, et Pierre d'Ailly, Ă©vĂȘque de Cambrai.

Cette LivrĂ©e fut vendue en 1719 aux Villeneuve-Martignan et rasĂ©e en 1741 pour ĂȘtre remplacĂ©e par un hĂŽtel particulier. L'HĂŽtel fut achetĂ© en 1802 par le nĂ©gociant Deleutre, qui le loua ensuite Ă  la ville d'Avignon pour y installer les collections d'Esprit Calvet. Il fut acquis par la municipalitĂ© le pour ĂȘtre transformĂ© en musĂ©e[9].

Livrée de Canillac

Tour de la Livrée de Canillac ou tour de l'Officialité (début du XXe siÚcle).

Cette immense LivrĂ©e occupait tout l'emplacement entre les actuelles rue de la Monnaie et de la Vieille Poste. Ses vestiges sont repĂ©rables dans les immeubles du no 11 au no 21 de la rue de la Balance. Elle fut tour Ă  tour occupĂ©e par les cardinaux Nicolas de Freauville, HĂ©lie de Talleyrand-PĂ©rigord, Raymond de Canillac, qui lui laissa son nom, Bertrand de Cosnac, Jean de Cros de Calimafort, Pierre Amielh de BrĂ©nac, Jean de Murol et Pierre Martin Salva de Montignac l’aĂźnĂ©.

Le principal tĂ©moin de la splendeur de cette LivrĂ©e reste la Tour de Canillac, dite aussi Tour de l'OfficialitĂ©. Elle est l'Ɠuvre du cardinal de Canillac qui la fit Ă©riger en 1356 avec maisons bĂąties autour d'un jardin et d'un cloĂźtre[10].

Au cours du premier siÚge du palais des papes (1398-1403), la Livrée servit de quartier général à Geoffroy le Meingre, frÚre du maréchal Boucicaut. Lors du second siÚge (1410-1411), sur le sommet de sa tour fut hissée une bombarde qui lança boulets et immondices contre le palais.

En 1457, la LivrĂ©e devint propriĂ©tĂ© du cardinal Alain de CoĂ«tivy, Ă©vĂȘque d'Avignon, qui y installa son officialitĂ©. Le corps du logis, en ruines, dut ĂȘtre rasĂ© en 1601. Aujourd'hui, les seuls vestiges du XIVe siĂšcle se trouvent dans les demeures longeant la rue Pente Rapide (croisĂ©e d'ogives avec clĂ© armoriĂ©e aux armes de ClĂ©ment VI et de Canillac, morceau de plafond peint, etc.).

Livrée de Ceccano

Livrée Annibal de Ceccano

Située prÚs de la place Saint-Didier, elle eut comme cardinaux résidants Arnaud Novel, Pierre d'Arrablay, Annibal de Ceccano, Bertrand de Deaux, Francesco degli Atti, Androin de la Roche, Bernard du Bosquet, Giacomo Orsini et Pierre de la Vergne.

La tour dominant la LivrĂ©e fut commencĂ©e par le cardinal d’Arrablay et achevĂ©e par le cardinal Ceccano qui la couronna de crĂ©neaux. Elle possĂšde trois niveaux qui sont occupĂ©s par la MĂ©diathĂšque Ceccano. Le premier, devenu la bibliothĂšque de prĂȘt, possĂšde une ornementation aux armes d’Annibal de Ceccano et de son oncle le cardinal Stefaneschi, le premier Ă©tage, actuelle salle de lecture et ancienne salle d’apparat, a conservĂ© un ensemble rare et somptueux de dĂ©cors (frises rouges et bleues de quintefeuilles, quadrilobes alternant avec des figures de monstres et des blasons). Le second Ă©tage, devenu administratif, a gardĂ© des restes de fresques.

Livrée de Dax

Sise entre la rue ArgentiĂšre et la place du Change, elle accueillit NiccolĂČ Alberti di Prato, Raymond Le Roux (Ruffo), Jean de Caraman, Pierre Itier, Ă©vĂȘque de Dax, Bernard du Bosquet, NiccolĂČ Brancaccio dit Nicolas de Brancas, Jean de Murol et Jean Flandrin.

Livrée de Florence

La livrée de Florence, d'aprÚs une aquarelle de Gustave Vidal, (XVIIIe siÚcle)

Elle se situait sur la partie nord de l'actuelle place Pie[11]. Elle fut successivement occupée par Raymond-Guilhem de Fargues, Nicolas de Besse, Guillaume d'Aigrefeuille le Jeune et Pierre Corsini, le cardinal de Florence.

Si le cardinal de Fargues se contenta des bĂątiments de l'ancien HĂŽpital, que jouxtaient l'Ă©glise et le cimetiĂšre des hospitaliers, il n'en alla pas de mĂȘme avec le cardinal de Besse. Il fit Ă©difier un nouveau corps de logis qu'il surmonta d'une tour.

Cette tour, dite de Saint-Jean-le-Vieux est le seul vestige de cette Livrée qui fut démolie entre 1861 et 1898.

Livrée de Giffone

Elle se trouvait place des Vieilles Études. Les cardinaux qui y rĂ©sidĂšrent furent Guilhem Ruffat de Fargues, Arnaud de FaugĂšres, Giovanni Orsini, Pierre Roger, pape ClĂ©ment VI, Guy de Boulogne et Leonardo Rossi de Giffone.

L’UniversitĂ© d’Avignon, crĂ©Ă©e en 1303 en mĂȘme temps que celle de Rome, par Boniface VIII, y fut transfĂ©rĂ©e, au dĂ©but du XVe siĂšcle, dans cette LivrĂ©e, au no 17 de la place des Vieilles Études. FermĂ©e au cours de la RĂ©volution, elle rouvrit ses portes en 1965 avec la crĂ©ation d’un CollĂšge Scientifique Universitaire (CSU) et d’un CollĂšge LittĂ©raire Universitaire (CLU).

Livrée de La Jugie

Elle se situait dans la rue Joseph Vernet, sur l'emplacement du siĂšge actuel de la Chambre des MĂ©tiers. Cette LivrĂ©e fut d'abord affectĂ©e Ă  Guillaume de La Jugie qui y rĂ©sida jusqu'Ă  sa mort en 1374, puis Ă  Jean de La Grange[12] avant d'ĂȘtre dĂ©finitivement attribuĂ©e aux dominicaines de Sainte-PraxĂšde en 1396[13].

Mais celles-ci avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  s'y installer dĂšs 1376 puisque l'on sait que Catherine de Sienne vint prier dans la chapelle de leur couvent. Marie de Boulogne, Ă©pouse de Raymond de Turenne, neveu de GrĂ©goire XI, fut chargĂ©e de vĂ©rifier si la dominicaine ne simulait pas ses extases. La niĂšce du pape la surprit prosternĂ©e dans le chƓur de Sainte-PraxĂšde en pleine mĂ©ditation. ArmĂ©e d’une longue aiguille, elle lui piqua son pied nu jusqu’au sang[14].

Livrée de Neufchùtel

Son emplacement se trouvait prĂšs de la place Pignotte au no 3 de la rue du Chapeau-Rouge. Elle servit successivement de rĂ©sidence Ă  Raymond de Saint-Sever, Étienne de Poissy, dit de Paris, Nicolas de Saint-Saturnin, Jean de NeufchĂątel et Bertrand de Chanac.

En face d'elle, se dresse la Tour édifiée au cours du XIVe siÚcle, dite Tour de la Bonne Semaine ou Tour de l'Auditeur[15]. Elle fut construite sous le pontificat de Clément VII par ordre de François de Conzié, camerlingue du pape[16].

Livrée de Pampelune

HÎtel de Berton de Crillon sur l'emplacement de la Livrée de Pampelune
Escalier d'honneur de l'HĂŽtel Crillon

Sise au no 7 de la rue du Roi RenĂ©, elle fut d'abord attribuĂ©e Ă  Bertrand de Deaux puis Ă  Pierre Martin Salva de Montignac l’aĂźnĂ©, Ă©vĂȘque de Pampelune.

Au XVIIe siÚcle, cette vieille Livrée appartenait aux Berton de Crillon qui firent construire à la place un HÎtel particulier digne de leur fortune et de leur renommée.

Louis III de Berton (1608-1695), petit-neveu du Brave Crillon, baron de Crillon et seigneur de Saint-Pierre-de-Vassols, fit débuter les travaux le . Ils étaient dirigés par l'architecte Domenico Borboni, originaire de Bologne.

Il fit de cette demeure l'HĂŽtel particulier le plus italien d'Avignon. Sa façade, couverte de mascarons, cornes d'abondance, mĂ©daillons et guirlandes, s'ouvre par des portes et fenĂȘtres de styles alternĂ©s. CouronnĂ©e d'une puissante corniche Ă  l'italienne, elle a Ă©tĂ© classĂ©e monument historique le .

Livrée de Poitiers

Sur l'emplacement de la Livrée de Poitiers l'HÎtel Forbin de Saint Croix

Elle Ă©tait sise sur l'emplacement de l'HĂŽtel de la PrĂ©fecture, rue Agricol Viala, face Ă  l’HĂŽtel du Conseil GĂ©nĂ©ral[17]. Elle accueillit Arnaud d’Aux de Lescout, Bertrand de MontfavĂšs, Guillaume de La Jugie, Pierre Flandrin, Pierre de La Jugie, Pedro Martinez de Luna y Gotou, pape BenoĂźt XIII et Guy de Malesec, Ă©vĂȘque de Poitiers.

Il y avait deux Livrées (la grande et la petite) de part et d'autre de la rue Bouquerie. Elles furent réunies par un arceau qui existe toujours.

Cette LivrĂ©e servit de rĂ©sidence, en 1415, Ă  l’empereur Sisgismond[18]. Puis elle fut transformĂ©e, en 1476, en CollĂšge du Roure par le cardinal Julien de la RovĂšre (Guilano della Rovere) futur pape Jules II (1503-1513). Une rue adjacente porte d’ailleurs le nom de cet ancien CollĂšge.

Livrée du Puits de Saunerie

SituĂ©e entre la rue des Encans et la rue Petite Saunerie, elle eut pour rĂ©sidents : Guillaume Teste, dit Guillaume de la Saunerie[19], Jacques Fournier, futur BenoĂźt XII, Bernard d’Albi, Élias de Saint-Yrieix, Hugues de Saint-Martial, Robert de GenĂšve, futur ClĂ©ment VII, Hugues de Montelais, Pierre-Raymond de la BarriĂšre, Thomas Clausse (Tommaso Cacasco) et Bertrand de Chanac.

Le long de la rue Carnot, sur la petite place Costebelle, derriÚre le portail d'une cour privée, se dresse toujours la Tour de la Saunerie, dont la partie haute construite en gros appareil et crénelée est due au cardinal de la Saunerie qui s'installa ici dÚs 1336.

Livrée du Puy

Elle se trouvait rue CollĂšge de la Croix sur le site de l’ancien archevĂȘchĂ© d’Avignon. Les cardinaux qui y rĂ©sidĂšrent furent Guillaume-Pierre Godin, Pedro GĂłmez Barroso, Jean de Blauzac, Pierre Amielh de BrĂ©nac, Pierre de Sortenac, Jacques de Menthonay et Pierre Girard, Ă©vĂȘque du Puy-en-Velay.

Une découverte fortuite vient enrichir notre connaissance de cette livrée: au cours de travaux de rénovation, alors que l'on fait tomber un faux plafond, apparaissent au mur des fresques et un plafond de bois peint de 30m de long. Les fresques représentent des scÚnes de chasse, "plus riches que celles de la chambre du Cerf du Palais des Papes", selon la conservatrice Roberte Lensch.

Sur les murs, des traces de dĂ©coration qui permettent de deviner, encadrĂ©es de colonnes torses peintes en trompe-l'Ɠil, un dĂ©cor de tapisserie aux motifs de vĂ©gĂ©tation stylisĂ©e. Le plafond est en bon Ă©tat de conservation, avec des entre-deux rouge et bleu sur lesquels apparaissent des Ă©toiles argentĂ©es et dorĂ©es. Les poutres sont dĂ©corĂ©es de chevrons bleus. Les corbeaux qui soutiennent trois rangĂ©es de poutres sont sculptĂ©s.

Les nombreux blasons qui ornent ce tinel laissent penser qu'il a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© pour recevoir en 1336 le pape BenoĂźt XII ainsi que plusieurs monarques dont Philippe VI de Valois, ce afin de prĂȘcher une nouvelle croisade (qui n'aura cependant pas lieu). Ce dĂ©cor est donc l'un des plus anciens conservĂ©s Ă  Avignon. Source : article dans le journal La Provence [20]

Livret du Service Patrimoine historique et culturel - Avignon - à l'occasion des journées du Patrimoine 2013 [21].

Livrée Saint-Ange

Elle était située à l'angle de la rue Grande-Fusterie et de la rue des Grottes[22]. Elle ne servit que temporairement puisque seuls trois cardinaux l'occupÚrent : Béranger Frédol le Jeune, Hélie de Talleyrand-Périgord et Guillaume Noellet, cardinal de Saint-Ange.

Elle fut alors absorbĂ©e par l'extension de la LivrĂ©e de Canillac. Mas le court laps de temps qu'elle fut occupĂ©e suffit Ă  la faire recouvrir de riches peintures. Il ne reste malheureusement que deux fresques. La premiĂšre reprĂ©sente un cerf se dĂ©saltĂ©rant dans une forĂȘt, la seconde met en scĂšne le Couronnement de la Vierge[23].

Livrée de Saint-Martial

HÎtel de la Mirande situé sur l'emplacement de la Livrée Saint-Martial

Située au carrefour de la rue du Vice-légat et de celle des Ciseaux d'Or, sur la place de la Mirande, c'était la Livrée la plus proche du palais des papes. Elle accueillit successivement les cardinaux Arnaud de Pellegrue, Hugues Roger et Hugues de Saint-Martial. L'HÎtel de Vervins, qui a pris la suite est l'un des plus remarquables d'Avignon. Au XVe siÚcle, il devint la propriété des Farets, négociants en drap[24], qui la revendirent ensuite à leur confrÚre André Bornichon[25]. Son achat, dans le dernier quart du XVIIe siÚcle, par Pierre de Vervins, auditeur à la Légation d'Avignon, le plus haut dignitaire aprÚs le vice-légat, bouleversa son architecture. En 1687, sur les plans de Pierre Mignard, il fit bùtir un somptueux HÎtel particulier. Devenu en 1796, propriété de la famille Pamard, c'est actuellement un luxueux hÎtel-restaurant[25]

Livrée Saint-Pierre

Elle est dite encore Livrée en face l'église Saint-Pierre et se trouvait au sud-est de son entrée. Elle fut attribuée aux cardinaux Giacomo Colonna, Gaucelme de Jean, Pierre des Prés, Rinaldo Orsini, Jean de Blauzac, Pietro Corsini, Bertrand Lagier de Figeac, Simon de Brassano et Tommaso Ammanati[26].

Livrée de Saluces

Sise entre la rue Saluces et la rue Sainte-Catherine, cette Livrée appartient tour à tour aux cardinaux Guglielmo Longhi, Gaucelme de Jean, Guy de Boulogne, Pierre Roger de Beaufort[27], futur Grégoire XI, Pierre d'Estaing, Gérard du Puy et Amédée de Saluces.

Livrée de Thury

Ancienne livrée de Thury, actuelle Maison Jean-Vilar

Cette LivrĂ©e prit la place de l'HĂŽtel de Turenne, considĂ©rĂ© comme vacant et confisquĂ© en 1383[28]. Ce palais se situait tout prĂšs de l’actuelle place de l’Horloge, dans la rue de Mons. Il fut attribuĂ©e par ClĂ©ment VII au cardinal Pierre de Thury en 1385.

À la fin du XVIIe siĂšcle, la LivrĂ©e passa Ă  Louis-Henri de Guyon, doyen de la Rote et consulteur du Saint-Office, qui avait Ă©pousĂ© Jeanne-Marie de Marcel de Crochans. Le nouveau propriĂ©taire fit dĂ©truire les vieux bĂątiments pour construite son HĂŽtel. AprĂšs sa mort, en 1703, son fils, Pierre-Louis, poursuivit les travaux. C’est dans cette demeure que naquit Joseph Guyon de Crochans qui devint archevĂȘque d’Avignon (1742-1756). L’HĂŽtel de Crochans est aujourd’hui le siĂšge de la Fondation Jean Vilar et de la Maison Jean-Vilar, rattachĂ©e Ă  la BibliothĂšque nationale de France.

Livrée de Venise

Avant le percement de la rue de la RĂ©publique, elle se trouvait entre la rue CollĂšge d’Annecy et l’actuelle rue FrĂ©dĂ©ric Mistral. Elle reçut successivement les cardinaux NapolĂ©on Orsini, Bernard de la Tour d’Auvergne, Gil Álvarez Carrillo de Albornoz, Philippe de Cabassolle, Robert de GenĂšve, futur ClĂ©ment VII, Pedro Martinez de Luna y Gotou, futur BenoĂźt XIII, Gutier Gomez, Galeotto Tarlati de Petramala et Giovanni Piacentini, dit le cardinal de Venise.

En 1449, le cardinal de Foix, lĂ©gat pontifical en Avignon, revendit Ă  Jean de Brancas, la LivrĂ©e de Ceccano qu'il avait acquise deux ans plus tĂŽt et celui-ci se porta acquĂ©reur de celle de Venise qui la jouxtait. Le destin des deux LivrĂ©es suivit dĂ©sormais le mĂȘme chemin.

Livrée Vital du Four

Son emplacement Ă©tait rue des Lices sur le site de l’actuel CollĂšge Saint-Joseph. Elle ne servit qu'Ă  deux cardinaux : Vital du Four et Pierre de Chappes.

Livrée vieille de Viviers

Elle avait son emplacement entre la rue du Four et la place des Trois-Pilats Ă  proximitĂ© de la porte Aurose qui ouvrait les remparts dans leur partie septentrionale. Cette LivrĂ©e fut occupĂ©e par Bernard de Garves de Sainte-Livrade, Pierre Gomez, Guillaume d'Aigrefeuille l'Ancien, Pierre Ier de Cros[29],NicolĂĄs Rossell, Guillaume Bragosse, Amielh de Lautrec, Pierre Corsini, Simon de Langham et Jean Allarmet de Brogny, Ă©vĂȘque de Viviers.

Guillaume d'Aigrefeuille l'Ancien, archevĂȘque de Saragosse, fut nommĂ© cardinal le . Avant de s'installer dans cette LivrĂ©e abandonnĂ©e depuis une dĂ©cennie, il fit faire de nombreux travaux d'amĂ©nagement et refaire la dĂ©coration.

En 1969, deux fresques commandĂ©es par le cardinal ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es et identifiĂ©es grĂące Ă  son blason[30]. La premiĂšre reprĂ©sente un Christ en croix accompagnĂ© par sa mĂšre, Jean le Baptiste, la Magdeleine, Jean l'ÉvangĂ©liste, saint Antoine ermite et saint Martin. La seconde est une scĂšne de chasse avec lĂ©vrier se jetant sur un liĂšvre et chasseur sonnant du cor.

Cette Livrée, en 1488, appartenait au CollÚge Saint-Nicolas d'Annecy puis elle passa par vente et héritage aux Galéans des Issarts; Ce fut cette famille, en 1681, qui se fit construire par Pierre Mignard un HÎtel particulier sur son emplacement. Celui-ci est connu de nos jours sous le nom de Forbin-Janson.

Livrée neuve de Viviers

SituĂ©e au no 6 de la rue Pierre Grivolas, elle servit de rĂ©sidence aux cardinaux Gaillard de la Motte, Pierre de Monteruc, Guillaume d'Aigrefeuille le Jeune et Jean Allarmet de Brogny, Ă©vĂȘque de Viviers, qui y amĂ©nagea en 1401[31].

Cette opulente demeure Ă©tait renommĂ©e par son jardin oĂč trĂŽnait un griffon, fontaine reprĂ©sentant un homme Ă  cheval. Elle l'est maintenant - depuis 1975 - par la dĂ©couverte de sa salle de parement, Ɠuvre du fastueux Gaillard de la Motte.

Celui-ci la fit orner, en 1335, d'une frise hĂ©raldique oĂč alternent les blasons des cardinaux contemporains et ceux des royaumes chrĂ©tiens[32]. Puis il fit dĂ©corer les murs de scĂšnes de chasse[33] et les ais du plafond furent peints de « monstres ailĂ©s, dragons barbus, hybrides Ă  tĂȘtes humaines, lions Ă  ailes de chauve-souris, etc. ».

Ce faisant, avec la réalisation d'un tel palais, « Gaillard de la Motte participa à la décision de Benoßt XII d'installer pour longtemps la papauté à Avignon » (Hervé Aliquot).

Façade du Temple Saint-Martial d'Avignon, ancien palais de la Reine Jeanne et Livrée cardinalice d'Audrouin de la Roche

Au dĂ©but du XVe siĂšcle, cette LivrĂ©e fut attribuĂ©e Ă  Jean II Le Meingre, marĂ©chal Boucicaut. En 1476, elle fut rachetĂ©e par le roi RenĂ© pour 1 200 Ă©cus. Il la fit amĂ©nager et dĂ©corer par Nicolas Froment qui y peignit un Combat des naves turquesques et chrestiennes ainsi qu'un Notre-Dame de l'Annonciade. La Maison du roi RenĂ© finit comme couvent des Ursulines qui s'empressĂšrent de faire badigeonner de chaux les chefs-d'Ɠuvre de Froment.

Palais de la reine Jeanne

Actuel Temple Saint-Martial, ce palais se trouvait Ă  l’angle de la rue des Lices et de la rue de la RĂ©publique. Androin de la Roche fut le seul cardinal Ă  y rĂ©sider.

Destiné à loger la reine Jeanne, comtesse de Provence, il était alors situé dans le faubourg sud de la cité papale, au bord des lices des vieux remparts. Construit à partir de 1346 sur ordre du sénéchal Hugues IV des Baux; il ne servit qu'une seule fois lors de la venue de la souveraine à Avignon en 1348, en pleine épidémie de Peste Noire.

En 1362, peu aprĂšs son couronnement, en compensation du prieurĂ© Notre-Dame de BelvĂ©dĂšre, annexĂ© par Jean XXII lors de l’édification du palais pontifical de Sorgues, Urbain V donna au cardinal de la Roche, abbĂ© de Cluny, le palais de la reine[34].

Le cardinal de la Roche en fit sa premiĂšre LivrĂ©e avant de s’installer dans celle d’Annibal de Ceccano.

Petit Palais

Le Petit Palais, LivrĂ©e des cardinaux-Ă©vĂȘques d'Avignon

Il occupe la partie nord de la place du palais des papes. Il servit de LivrĂ©e Ă  BĂ©ranger FrĂ©dol l’Ancien, Jacques de Via, Ă©vĂȘque d’Avignon, HĂ©lie de Talleyrand-PĂ©rigord, Anglic de Grimoard, Ă©vĂȘque d’Avignon, Pierre d'Aigrefeuille, Ă©vĂȘque d’Avignon et Faydit d'Aigrefeuille, Ă©vĂȘque d’Avignon, dit le cardinal d’Avignon.

Cette LivrĂ©e composĂ©e initialement d’un lot de maisons, fut complĂ©tĂ©e lors de deux campagnes de construction. La premiĂšre, en 1317, au cours de laquelle BĂ©ranger FrĂ©dol se fit bĂątir un palais Ă  deux niveaux flanquĂ© d’une Ă©norme tour[35], la seconde due au cardinal de Via qui correspond au bĂątiment Ă©difiĂ© sur la pente du rocher.

Le Petit Palais fut presque exclusivement la LivrĂ©e des cardinaux-Ă©vĂȘques d’Avignon. Pierre d’Aigrefeuille l’occupa durant son Ă©piscopat sans avoir Ă©tĂ© nommĂ© cardinal.

Lors du premier siÚge du palais des papes (1398-1408), il servit de casernement aux troupes commandées par Geoffroy le Meingre, au cours du second siÚge (1410-1411), il fut annexé au systÚme de défense du palais par Rodrigue de Luna. Le neveu de Benoßt XIII ne céda que le aprÚs 17 mois de siÚge.

Le Palais, endommagé, fut restauré sur ordre du cardinal Alain de Coëtivy à partir de 1457. Ce fut son successeur, Julien de la RovÚre, futur pape Jules II, qui lui donna son aspect actuel[36].

En 1498, ce cardinal y reçut magnifiquement CĂ©sar Borgia, fils du pape Alexandre VI. François Ier, en visite sur le tombeau de Laure, y fut accueilli par le cardinal Hippolyte de MĂ©dicis en 1553. En fin, en 1660, lors du sĂ©jour de Louis XIV Ă  Avignon, la reine-mĂšre Anne d’Autriche y rĂ©sida.

TransformĂ© aujourd’hui en musĂ©e, le Petit Palais expose l’illustre collection Campana.

RĂ©sidences cardinalices en Avignon

Tour d’Espagne à Montfavet
  • Palais du cardinal de MontfavĂšs Ă  Monfavet :
  • Tour d’Espagne Ă  Montfavet :
  • Couvent de Gentilly Ă  Sorgues :
  • HĂŽtel de Juan Fernandez de Heredia Ă  Sorgues :
  • ChĂąteau de Fargues au Pontet :
  • Bastide d'Aigrefeuille Ă  RĂ©alpanier :
  • Domaines du cardinal de PĂ©rigord au Pontet :

Palais ou HĂŽtels Ă  Villeneuve-lĂšs-Avignon

Palais du cardinal de Boulogne, ou Livrée de la Thurroye

Une nouvelle toponymie

Montfavet, la Tour d’Espagne, Fargues, Z. I. PĂ©rigord.

Notes et références

  1. Cf. Le SacrĂ© CollĂšge en villĂ©giature : le palais d’un cardinal au temps de la papautĂ© avignonnaise, Op. citĂ©.
  2. Il y a gĂ©nĂ©ralement confusion entre Ă  Avignon et en Avignon. La seconde dĂ©nomination, que certains pensent consacrĂ©e par l’usage, est le seul produit de l’histoire et n’a aucune justification grammaticale pour la ville. Elle ne peut concerner que l’État pontifical d’Avignon qui comprenait outre la citĂ© papale celles de BĂ©darrides, ChĂąteauneuf-du-Pape, Entraigues, le Pontet, MoriĂšres-lĂšs-Avignon, Sorgues et VedĂšne. Mais l’on s’est toujours rendu Ă  Avignon en tant que ville. La mĂȘme explication vaut pour le royaume d’Arles qui regroupait une partie de la Bourgogne et les provinces de la rive gauche du RhĂŽne. Certains empereurs germaniques (pour la derniĂšre fois Charles IV de Luxembourg en 1365) descendirent en Arles pour se faire couronner Ă  Arles dans la cathĂ©drale Saint-Trophime. Une des seules exceptions actuelles reste Andorre. Puisque aujourd’hui tout un chacun peut toujours se rendre en Andorre (principautĂ©) pour aller faire ses emplettes Ă  Andorre (la Vella). Seules ces trois villes dont le nom commence par un A ont justifiĂ© cette exception en tant que capitale nommant un Ă©tat, un royaume ou une principautĂ©.
  3. Au XIVe siĂšcle le RhĂŽne faisait frontiĂšre entre le royaume de France (Languedoc) et Avignon, le Comtat Venaissin ainsi que la Provence relevant du Saint-Empire Romain Germanique.
  4. De nos jours, seule subsiste la Tour, dite de l'Horloge, rendue célÚbre par la présence de Jacquemart et de Jacotte qui sonnent les heures depuis 1471.
  5. H. Aliquot n'hésite pas à parler du rÎle ésotérique de cette tour et de son cabinet secret du premier étage.
  6. Ce portrait est identique Ă  celui du gisant du pape Ă  Villeneuve-lĂšs-Avignon. Il l'est aussi avec celui de la fresque de la Chapelle des Espagnols Ă  Santa-Maria Novella de Florence oĂč le Souverain Pontife est entourĂ© du cardinal Gil Albornoz et de l'empereur Charles IV de Luxembourg.
  7. La Livrée fut détruite en partie alors qu'elle était occupée par le cardinal de Boulogne. Il dut déménager pour s'installer dans celle de Ceccano.
  8. La Livrée de Cambrai est quelquefois désignée comme Livrée de Jérusalem en l'honneur de Bertrand de Chanac.
  9. Joseph Girard, op. cit., p. 299.
  10. Le cardinal de Périgord qui aménagea en 1350 dans sa résidence du Petit Palais laissa sa place au cardinal de Canillac qui occupa cette Livrée jusqu'en 1373, date de sa mort.
  11. Cette Livrée dite encore de Saint-Jean-le-Vieux avait été dÚs le XIIIe siÚcle l'HÎpital de Saint-Jean-de-Jérusalem. Les Joanites l'avaient quitté pour s'installer, aprÚs le concile de Vienne, dans la vaste commanderie du Temple d'Avignon, prÚs de l'église Saint-Agricol.
  12. Jean de la Grange (1375-1402) quitta la LivrĂ©e de La Jugie pour s’installer dans une nouvelle LivrĂ©e, Ă  l’actuel n° 18 de la rue Bouquerie qui, plus tard, devint l’HĂŽtel Villardy de Montlaur.
  13. Ce fut à cette date que les dominicaines de Sainte-PraxÚde quittÚrent définitivement leur couvent de la Tour d'Espagne à Montfavet pour rejoindre celui d'Avignon. Leur premier couvent avait été fondé en 1346 par Pierre Gomez, cardinal de Sainte-PraxÚde, dit le cardinal d'Espagne.
  14. Catherine Benincasa (1347-1380) est gĂ©nĂ©ralement dĂ©crite comme une femme exceptionnelle qui poussa GrĂ©goire XI Ă  quitter les bords du RhĂŽne pour rentrer Ă  Rome alors que le Souverain Pontife avait dĂ©jĂ  par deux fois annoncĂ© sa dĂ©cision en consistoire. Cette sƓur de la PĂ©nitence de Saint-Dominique vint il est vrai en Avignon pour supplier le pape
 d’organiser une croisade contre les InfidĂšles. Elle repartit aprĂšs avoir obtenu un immense privilĂšge pontifical : l’octroi d’un autel portatif sur lequel la messe pouvait ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e lĂ  oĂč elle se trouvait. GrĂ©goire XI et son entourage se mĂ©fiaient de cette dominicaine et de son confesseur Raymond de Capoue. Ils n’étaient pas les seuls. Jean Gerson, considĂ©rĂ© comme le plus remarquable des docteurs de la Sorbonne, avait plus que doutes et rĂ©ticences sur ses visions et ses prophĂ©ties. Mais comme certains ultramontains avaient besoin d’une intervention surnaturelle pour parrainer le retour de la papautĂ© Ă  Rome, on fit jouer Ă  la moniale ce rĂŽle de mĂ©diatrice divine.
  15. Jusqu'au XVe siÚcle, elle servit de prison à l'Auditeur (avocat général) de la vige-gérence qui avait à juger les moines défroqués, les clercs homicides, les chanoines faussaires et autres malfrats puis pour incarcérer les aliénés au XVIIIe siÚcle. Cf. P. Pansier, La tour de l'Officialité et la Tour de l'Auditeur, Annales d'Avignon et du Comtat Venaissin, 1919.
  16. François de ConziĂ© fut d'abord Ă©vĂȘque de Grenoble, puis archevĂȘque d'Arles, de Toulouse et de Narbonne.
  17. L'HÎtel de la Préfecture est l'ancien HÎtel particulier des Forbin de Sainte-Croix, celui du Conseil Général fut l'HÎtel d'Ancézune puis de Grammont-Caderousse. La Préfecture prit possession de ses locaux en 1822.
  18. La chronique raconte « Le 22 décembre 1415, l'empereur vint à Avignon et entra par le portail Saint-Michel et fut logé en la Livrée du CollÚge de Poitiers, auprÚs de Saint-Agricol, laquelle était moult richement parée ». Il demeura en Avignon pendant vingt-trois jours.
  19. Les Avignonnais surnommÚrent Guillaume Teste, « le cardinal de la Saunerie » du nom du puits qui se trouvait devant sa Livrée.
  20. La Provence : À Avignon l'histoire se cache derriùre les fresques
  21. Livret du Service Patrimoine historique et culturel - Avignon -
  22. Lors du réaménagement du quartier de la Balance dans les derniÚres décennies du XXe siÚcle, ses ruines furent rasées pour laisser place à un hÎtel moderne
  23. Ces deux fresques qui ornaient la Livrée Saint-Ange sont exposées dans la Salle du Consistoire du palais des papes.
  24. Joseph Girard, op. cit., p. 273.
  25. Joseph Girard, op. cit., p. 274.
  26. Cette Livrée aurait dû porter le nom de son dernier occupant, mais ce fut celle sise dans l'ancienne rue Dorée, aux n° 9 et 11 de l'actuelle rue Chauffard, qui est connue comme la Livrée Tommaso Ammanati. Elle comprenait une petite et grande Livrée réunies par un arceau traversant la rue de l'Amélié. AprÚs vente et héritage, elle arriva en 1481 à la famille Donis qui fit construire à la place un HÎtel particulier en 1500 et 1503. Louis XIV ayant érigé leur terre de Beauchamp en marquisat, la famille et l'HÎtel furent, dÚs lors, dénommés Donis de Beauchamp.
  27. La Livrée de Saluces est aussi réguliÚrement dénommée Livrée de Beaufort en l'honneur du futur Grégoire XI
  28. Cette attribution fut l'un des épisodes qui déclencha l'ire de Raymond de Turenne contre Clément VII et provoqua la guerre privée du vicomte contre la papauté d'Avignon.
  29. La LivrĂ©e vieille de Viviers porte quelquefois le nom de LivrĂ©e d'Auxerre pour avoir tĂ©tĂ© la rĂ©sidence de Pierre de Cros, ancien Ă©vĂȘque d'Auxerre
  30. Les armes de la famille d'Aigrefeuille se lisent : d'argent chargĂ© de trois Ă©toiles de gueules au chef du mĂȘme
  31. Elle jouxtait l’Hîpital de Notre-Dame de Salvation (XIIIe siùcle) qui fut uni à partir de 1459 à l’Hîpital des Pùlerins sis au portail Matheron.
  32. H. Aliquot, P. et R. Merceron Les fresques et les blasons de la LivrĂ©e de Gaillard de la Motte, Études de l'École Palatine, Avignon, 1979.
  33. Cf. H. Aliquot, op. cité. L'auteur souligne que ces onze scÚnes de chasse précÚdent d'un demi-siÚcle l'ouvrage de Gaston Fébus. L'éventail cynégétique est large puisqu'y sont traités les chasses au liÚvre, faisan, chevreuil, daim, cerf, sanglier, taureau sauvage et ours.
  34. La donation prĂ©cisait qu’il s’agissait du : « palais ou demeure construit par Hugues des Baux, comte d’Avellino, au nom du roi Louis, d’illustre mĂ©moire, et de notre trĂšs chĂšre fille en Christ, la trĂšs illustre reine de Sicile, au temps oĂč le dit Hugues remplissait les fonctions de SĂ©nĂ©chal de Provence ».
  35. Dans le premier niveau de la tour de BĂ©ranger FrĂ©dol se trouvent des dĂ©corations murales et des frises comportant le blason de cette famille : d’argent au chef de sable ou de sinople.
  36. Cf. J. Vallery-Radot, Le Petit Palais, CongrĂšs ArchĂ©ologique d’Avignon, 1963.
  37. Bernard Sournia, Jean-Louis Vayssettes, Le SacrĂ© CollĂšge en villĂ©giature : le palais d’un cardinal au temps de la papautĂ© avignonnaise, In Situ, revue des patrimoines, annĂ©e 2005, no 6 Texte

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Pansier, Les palais cardinalices d’Avignon aux XIVe et XVe siĂšcles, Fasc. 1, 2 et 3, Avignon, 1926 – 1932.
  • Pierre Pansier, Histoire du monastĂšre ou prieurĂ© de Montfavet, Annales d'Avignon et du Comtat Venaissin, 1927.
  • Joseph Girard, Évocation du vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 1958.
  • Marc Dykmans, « Les palais cardinalices d’Avignon », dans MĂ©langes de l’École Française de Rome, 1971, tome 83, no 2, p. 389-438 (lire en ligne)
  • HervĂ© Aliquot, Les palais cardinalices hors les murs d’Avignon au XIVe siĂšcle. ThĂšse de doctorat, UniversitĂ© d’Aix-en-Provence, 1983.
  • A. M. Hayez, Les LivrĂ©es avignonnaises de la pĂ©riode pontificale, MĂ©moires de l’AcadĂ©mie du Vaucluse (1992 Ă  1994).
  • HervĂ© Aliquot, Avignon, de Montfavet Ă  Villeneuve. Vie et Patrimoine, Éditions École Palatine, 2004.
  • Bernard Sournia et Jean-Louis Vaysettes, « Le SacrĂ© CollĂšge en villĂ©giature : le palais d’un cardinal au temps de la papautĂ© avignonnaise », dans In Situ, Revue de l’Inventaire, Paris, . Site Internet
  • HervĂ© Aliquot et Cyr Harispe, Avignon au XIVe siĂšcle. Palais et dĂ©cors, Éditions École Palatine, 2006.
  • Bernard Sournia et Jean-Louis Vaysettes, Villeneuve-lĂšs-Avignon. Histoire artistique et monumentale d'une villĂ©giature pontificale, Éditions du patrimoine, šParis, 2006, (ISBN 2-85822-830-2), compte-rendu par Pierre Garrigou Grandchamp, dans Bulletin monumental, 2009, tome 167, no 1, p. 84-85 (lire en ligne)

Articles connexes

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