François de Conzié
François de Conzié (Bugey, v. 1346 - Avignon, † ou 1432) est un prélat français de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle. Il est issue de la famille de Conzié.
Naissance |
Vers |
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Décès |
ou |
Père |
Pierre [III] de Conzié |
Mère |
Ancelize/Amphelise/Amphéliste de Verboz |
Parentèle |
Rodolphe de Chissé (cousin) Louis Aleman (neveu) |
Il est successivement évêque de Grenoble (1380-1388), archevêque d’Arles (1388-1390) puis archevêque de Toulouse (1390-1391) et enfin archevêque de Narbonne (en 1391). Il est également Patriarche de Constantinople (en 1430), vicaire général du diocèse d'Avignon et Camérier de Clément VII, vice-chancelier de l'Église.
Biographie
Origines
François de Conzié, appelé aussi de Consié, de Conzieu ou de Gonzie, est né en 1346[1], probablement en Bugey. Il est le fils de Pierre [III] de Conzié et d'Ancelize / Amphelise / Amphéliste de Verboz[1] - [2].
Il est le cousin et successeur de l'évêque Rodolphe de Chissé sur le siège de Grenoble[3]. Il est également l'oncle de Louis Aleman, qui deviendra comme lui archevêque d’Arles[4], et de Henri de Saconay (ou Satonay), chanoine-comte de Lyon[1]. Les deux neveux seront présents au concile de Constance, en 1415.
Début de carrière ecclésiastique
Chanoine de Chartres, docteur en droit civil[1] et auditeur de Rote (causes apostoliques)[1], il n'est que simple clerc au diocèse de Genève[5] - [6] lorsqu'il présente à l'antipape Clément VII, lui-même originaire de la région, une supplique en vue d'obtenir un canonicat à Chartres[1]. Il obtient ce bénéfice[1].
Carrière épiscopale
Clément VII le nomme sur le siège épiscopal de Grenoble, le [1] - [5] - [6]. L'antipape le nomme ensuite camérier de l'Église romaine, le , et également nommé vicaire-général d'Avignon, de 1383 à 1385, puis de 1391 à 1392[1] - [7].
- États reconnaissant le pape de Rome
- États reconnaissant le pape d'Avignon
- États ayant changé d'obédience durant le schisme
Le , François de Conzié accède à l'archiépiscopat d'Arles où il fait rebâtir le palais archiépiscopal. L’historien Jean-Pierre Papon et la GCN[8] signalent la présence en 1390 d’un autre archevêque d’Arles, de l'obédience de Rome, dénommé Raimon III. Mais ce prélat qui apparaît dans une lettre de Boniface IX de mars 1390, aurait été nommé par Urbain VI et n’aurait pas osé venir prendre possession de son archevêché. Il y aurait eu donc, en même-temps, deux archevêques d'Arles, nommés par les deux concurrents à la tiare[9]. François de Conzié est nommé par la suite archevêque de Toulouse en 1390, puis en 1391 de Narbonne où il accompagne les premiers pas ecclésiastiques de son neveu, le futur cardinal conciliaire Louis Aleman[10]. Il y fait réparer la tour nord de la cathédrale partiellement détruite en 1405 par un incendie. En 1391, il obtient la gouvernance de l'abbaye de Montmajour[1].
Rôle au cours du Grands Schisme
En 1411, Jean XXIII nomme François de Conzié, déjà camérier et Vicaire Général d'Avignon, gouverneur des États pontificaux. Ce pape, incapable de régler à Pise les problèmes du royaume de Naples et désirant s'installer à Avignon, lui adresse donc des instructions le , notamment pour les réparations nécessaires au palais des papes[11].
François de Conzié fait restaurer tous les édifices endommagés pendant la « guerre des Catalans », dont le pont d'Avignon, la cathédrale et les remparts[12].
Le , il reçoit l’empereur Sigismond de Luxembourg venu spécialement à Avignon pour passer les fêtes de Noël. L'empereur repart le en emportant une reproduction du palais des papes exécutée par Jean Laurent, architecte, et Maître Bertrand, peintre.
En 1418, quand l’élection de Martin V par le concile de Constance met un terme au Grand Schisme, Pierre d'Ailly est nommé légat à Avignon par le nouveau pontife. Il meurt toutefois peu de temps après et il n'est pas remplacé, François de Conzié continuant de gouverner seul.
Il est fait patriarche latins de Constantinople (1430-1431)[5].
Il intervient sur le plan diplomatique notamment auprès du roi d'Aragon.
Mort et sépulture
François de Conzié teste le [1]. Il meurt quelques jours plus tard, le [1] - [13], peut être en 1432 selon la Gallia christiana novissima[14] - [2], en Avignon[1].
SOn corps est inhumé dans l'église des Célestins d'Avignon[1]. Il repose aux côtés de deux compatriotes, l'antipape Clément VII et le cardinal de Brogny[1].
Notes et références
- Sophie Vallery-Radot, Les Français au concile de Constance (1414-1418). Entre résolution du schisme et construction d’une identité nationale, vol. 2, Bruxelles, Brepols, coll. « Ecclesia militans, vol. 5 », , vol. 1 : 629 pages + vol. 2 : 354 pages (ISBN 978-2-503-56464-7), vol.2, pp. 69-72 ([PDF] Volume 2 : Notices biographiques).
- Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966 (lire en ligne), p. 157-163.
- Anne Lemonde, Prince, seigneurs et Église à la fin du Moyen Âge. Les enjeux de pouvoir autour du prieuré de Saint-Martin-de-Miséré (XIIIe-XVe siècles), Grenoble, PUG, coll. « La Pierre et l'Ecrit », , 57-86 p. (lire en ligne), chap. 26.
- Gabriel Pérouse, Le Cardinal Louis Aleman, président du concile de Bâle, et la fin du grand schisme, Paris, , 513 p. (lire en ligne), p. 7.
- Christian Regat - François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Cabédita, 1994 (ISBN 9782882951175), p. 36.
- Gallia christiana novissima, p. 730, inter no 1687-1688 (lire en ligne).
- L. Paulet, Saint-Rémy-de-Provence, Raphèle-lès-Arles, Éd. Marcel Petit, coll. « Culture provençale et méridionale », , p. 44.
- Gallia christiana novissima, p. 738, inter no 1715 (lire en ligne).
- Jean-Pierre Papon, Histoire générale de Provence, Moutard, (lire en ligne), p. 314.
- Gabriel Pérouse, Le Cardinal Louis Aleman, président du concile de Bâle, et la fin du grand schisme, Paris, A. Picard et Fils, Éditeurs, , 513 p. (lire en ligne).
- Claude Faure, « Les réparations du palais des papes d'Avignon au temps de Jean XXIII », Mélanges de l'École française de Rome, no 28, , p. 185-206 (lire en ligne).
- J. Girard, op. cit., p. 28.
- Célier, 1906, p. 106.
- Gallia christiana novissima, p. 738, inter no 1713 (lire en ligne).
Annexes
Sources et bibliographie
- Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome : Arles, Montbéliard, 1899-1920 (lire en ligne).
- Léonce Célier, « Sur quelques opuscules du camerlingue François de Conzié », Mélanges de l'École française de Rome, no no 26, , pp. 91-108 (lire en ligne).
- Michelle Fournié et Daniel Le Blévec, L'archevêché de Narbonne au Moyen Âge, Toulouse, CNRS, , 214 p. (ISBN 2912025443).
- Hélène Millet, « Un archevêque de Narbonne grand officier de l'Église : François de Conzié (1347-1431) », pp. 217–243.
- Joseph Girard, « Les États du Comtat Venaissin depuis leurs origines jusqu'à la fin du XVIe siècle. II. Légation de François de Conzié (1411-1431) », Mémoires de l'Académie de Vaucluse, , pp. 188-191 (lire en ligne).
- Jean-Baptiste Lebigue, « L'ordo du concile de Perpignan », dans Hélène Millet (dir.), Le concile de Perpignan (15 novembre 1408-26 mars 1409), t. 24, coll. « Études roussillonnaises-Revue d'histoire et d'archéologie méditerranéennes », 2009-2010, pp. 57-67.
- Pierre Pansier, « La maison du camérier François de Conzié (1411-1431) et la viguerie d'Avignon », Annales d'Avignon et du Comtat Venaissin, no 4, , pp. 243-255 (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la religion :
- (en) Catholic Hierarchy
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :