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Louis Aleman

Louis Aleman (c. 1390, château d'Arbent (Bugey) - † , Salon-de-Provence), est bienheureux et un cardinal du XIVe siècle.

Louis Aleman
Bienheureux catholique
Biographie
Naissance
Bugey (France)
Décès
Salon-de-Provence (France)
Bienheureux de l'Église catholique
BĂ©atification
par le pape Clément VII.
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Martin V
Titre cardinalice Sainte-CĂ©cile
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
ArchevĂŞque d'Arles
–
Évêque de Maguelone
–

Blason
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Évêque de Maguelone (1418-1423), archevêque d'Arles (1423-1450) avec un intermède de 9 ans pendant lequel il est excommunié (1440-1449), fait cardinal (1426), et béatifié en 1527.

Biographie

Origines

Issu d'une famille noble, Louis Aleman, que l'on trouve mentionné dans les documents médiévaux sous les formes Alamancii, Alamanus, Alemanus, Almannus, Alamandus, etc.[1] nait au château d'Arbent (Bugey) dans le diocèse de Belley[2], autour de 1380[3]-1390[4] - [5]. Il est le fils de Jean Aleman, seigneur d'Arbent, de Coiselet et de Montgefond[3], et de Marie de Châtillon en Michaille[2] - [4]. Il est le frère des chevaliers Pierre et Jean Aleman[2].

L'archevêque et camérier François de Conzié est son oncle[2] - [3].

Ascension rapide

Au cours de cette période, marquée par le contexte du Grand Schisme d'Occident, Louis Aleman fait une carrière extrêmement rapide[4] grâce à l'influence d'un son oncle François de Conzié, archevêque de Narbonne et chambellan du Pape[6]. Il devient rapidement un personnage important dans l'Église.

Il fait des études à l'Université d'Avignon[3]. Il reçoit successivement les grades de bachelier en droit, en 1405, de licenciés, en 1409, et le doctorat en décret (decretorum doctor), en 1414[3] - [6]. Il obtient de son oncle un canonicat à Narbonne, la cure de Gruissan, et , une expectative du pape[3] - [6]. François de Conzié lui obtient également un canonicat à Valence, à Carpentras ainsi qu'à Lyon (1405)[6].

En 1406, à la suite de sa demande, appuyée par le pape, et ayant fait ses preuves de noblesses, il est reçu chanoine-comte, au sein du Chapitre de Saint-Jean de Lyon[7].

En 1409, il est préchantre du chapitre de Valence[4] et archidiacre de Valence[3]. La même année, il est aux côtés de son oncle, au concile de Pise, et qui voit l'élection de l'antipape Alexandre[6]. Ce dernier lui obtient un canonicat à Bayeux, ainsi que la précentorerie de Narbonne[6]. C'est à vers période, qu'il est chargé de diriger l'abbaye de Saint-Pierre-de-la-Tour, dans le diocèse du Puy, charge qu'il conserve jusqu'en 1417[4] - [6].

À Avignon, il est délégué du cardinal Pierre de Thury, alors légat d'Alexandre V en France et en Provence[6].

Il obtient également le bénéfice de custode de Lyon, bénéfice qu'il conserve jusqu'en 1418, lorsqu'il devient évêque[6]. Vivant à la cour d'Avignon, il laisse sa charge à un procureur[6]. Sous protection de son oncle, il est aussi, semble-t-il, un familier Amédée de Saluces, chanoine de Lyon comme lui et futur cardinal, probablement proches des autres savoyards de la cour, les cardinaux Antoine de Challant et Jean Allarmet de Brogny[6].

Concile de Constance

Louis Aleman se rend au concile de Constance, comme représentant du chapitre de Lyon, en 1415[8], puis à nouveau de 1417 à 1418, à la demande son oncle[3]. En raison de sa plave, il n'est que spectateur des événements[8]. François de Conzié le désigne, en 1417, vice-camérier de l’Église romaine[4] - [6], afin de remplacer Jean Mauroux, patriarche d'Antioche[3]. À peine élu, le nouveau pape Martin V confirme ses fonctions et le fait chapelain commensal, cubiculaire et vice-camérier du pape[3].

Il est désigné, le , évêque de Maguelone[3] - [9], par le pape Martin V qui lui confie des missions de confiance, comme le transfert de Pavie à Sienne du Concile, convoqué en 1423.

Le , il accède à l'archiépiscopat d'Arles[3] : il prend possession de son archevêché le de l'année suivante et il est sacré par Martin V à Mantoue le [10].

Il est légat du pape à Bologne, en [3].

Le , il est promu cardinal du titre de Sainte-CĂ©cile[3]. Il est prieur de Peillonnex, en 1427[3]

Le concile de Bâle

Il arrive au Concile de Bâle (1431-1449) au début de 1434 et, dès 1436, commence à y jouer un rôle important. Il devient en effet un membre influent de cette assemblée où avec le cardinal Giuliano Cesarini il dirige le parti conciliariste qui soutient la prédominance de l'autorité des conciles sur celle du pape. Le , le cardinal Louis Aleman est élu président du concile, mais les jours suivants, le pape lance l'anathème contre toutes les décisions prises. Cette même année, il devient abbé commendataire de l'abbaye de Montmajour.

En 1439, Louis Aleman obtient le soutien de l'empereur et du duc de Milan. Alors, le , le concile dépose le pape Eugène IV et, en novembre, élit Amédée VIII, duc de Savoie, connu par la suite comme l'antipape Félix V, provoquant un nouveau schisme.

Eugène réagit en excommuniant l'antipape et en privant Louis Aleman de toutes ses charges ecclésiastiques. Le , il est déclaré schismatique et hérétique et coupable de conspiration contre le pape Eugène IV, qui le 28 mai 1440, le prive de toutes ses dignités. Ainsi, par exemple, Louis Aleman ne participe pas à l'invention des reliques des saintes Maries Jacobé et Salomé aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en , alors que cette communauté dépend du diocèse d'Arles.

La réconciliation avec le pape

À Salon-de-Provence, le Château de l'Empéri, résidence des archevêques d'Arles depuis le milieu du XIIe siècle.

Finalement, afin de mettre fin au schisme, Félix V abdique sur les conseils de l'ex-archevêque d'Arles lors d'une assemblée épiscopale tenue à Lyon en 1449. Le nouveau pape Nicolas V, qui succède à Eugène en 1447, restitue alors à Louis Aleman tous ses honneurs et le nomme légat en Allemagne (1449).

À son retour, Louis Aleman se retire à Arles en où il se consacre avec zèle à l'instruction de ses diocésains. Il n'était plus reparu dans la cité provençale depuis le printemps 1434.

Mort et béatification

Louis Aleman meurt le de la peste à Salon, au couvent des Frères mineurs[3] - [4].

Le lendemain, son corps est transporté à Arles dans la cathédrale Saint-Trophime[3] - [4].

Le , il est béatifié par le pape Clément VII[3] - [11].

Postérité

Pendant de nombreuses années, sa tombe est l'objet d'un culte populaire plein de ferveur. Elle aurait été, dit-on, le lieu d'un grand nombre de miracles qui se produisent dès le jour de ses funérailles et se multiplient par la suite, suscitant un véritable pèlerinage. À partir de 1451, l'arrivée de pèlerins est attestée et les donations à l'œuvre de Saint-Trophime se multiplient, offrandes que le sacristain de la cathédrale prétend s'approprier[12]. Entre mars 1452 et janvier 1453, une enquête est menée sur ces miracles dont on a conservé les procès-verbaux. Finalement, le cardinal Pierre de Foix, son successeur, ordonne le d'élire quatre ouvriers pour administrer les offrandes faites au tombeau du défunt[13].

Notes et références

  • InspirĂ© de l'article Louis Aleman de la WikipĂ©dia en anglais, avec quelques complĂ©ments le
  1. Catholic encyclopedia.
  2. PĂ©rouse, 1904, p. 7-8 (lire en ligne sur Gallica).
  3. Sophie Vallery-Radot, Les Français au concile de Constance (1414-1418). Entre résolution du schisme et construction d’une identité nationale, vol. 2, Bruxelles, Brepols, coll. « Ecclesia militans, vol. 5 », , vol. 1 : 629 pages + vol. 2 : 354 pages (ISBN 978-2-503-56464-7), vol.2, pp. 230-232 ([PDF] Volume 2 : Notices biographiques).
  4. Louis Stouff, L'Église et la vie religieuse à Arles et en Provence au Moyen Âge, Publications de l'Université de Provence, , 222 p. (ISBN 978-2-85399-481-1), p. 158-159.
  5. Beyssac, p. 310.
  6. PĂ©rouse, 1904, p. 10-12 (lire en ligne sur Gallica).
  7. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 38-39.
  8. PĂ©rouse, 1904, p. 13-20 (lire en ligne sur Gallica).
  9. L'"encyclopedia 1911" indique, par erreur, 1419.
  10. En fait, il réside peu chez ses diocésains. Il n'arrive en effet dans la ville d'Arles qu'en août 1433, d'où il repart à peine huit mois plus tard pour le Concile de Bâle. Il ne reparaît à Arles qu'en {{|juillet 1449}}, après s'être rallié au pape légitimiste Nicolas V. Cf. Jacques Thirion, Saint-Trophime d'Arles dans Congrès Archéologique de France - 1976 - Pays d'Arles, page 364.
  11. L'Église semble avoir pris son temps avant d'accorder cet honneur à un cardinal qui avait participé à l'élection d'un anti-pape.
    …Mais il n'est pas encore canonisé ni béatifié. La pape ne veut pas le béatifier parce qu'il était un conciliariste et était au concile de Bâle. C'est pourquoi, il reste non béatifié… D'après Le pèlerinage de Hans von Waltheym en l'an 1474, in Arles au Moyen Âge de Louis Stouff.
  12. Le conseil de la ville s'y oppose en avril 1451. Cf. Jacques Thirion - Saint-Trophime d'Arles dans Congrès Archéologique de France - 1976 - Pays d'Arles, page 365.
  13. Ces quatre ouvriers sont désignés par l'archevêque, le chapitre et le conseil de ville qui en nomment respectivement un, un et deux.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) « Louis Aleman », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [Aleman (en) Lire en ligne sur Wikisource].
  • Joseph-Hyacinthe Albanès, complĂ©tĂ©, annotĂ© et publiĂ© par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevĂŞchĂ©s, Ă©vĂŞques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome : Arles, MontbĂ©liard, (lire en ligne), p. 787-830.
  • Ulysse Chevalier, RĂ©pertoire des sources historiques du moyen âge, 1905, paris, p. 130.
  • Gabriel PĂ©rouse, Le Cardinal Louis Aleman, prĂ©sident du concile de Bâle, et la fin du grand schisme, Paris, A. Picard et Fils, Éditeurs, , 513 p. (lire en ligne).
  • History of the Popes de PASTOR (tr.London, 1891).
  • Conciliengeschichte, VII de HEFELE, page 603.
  • Pontificium Arelatense de SAXIUS, (Aix, 1629).
  • Jacques Thirion - Saint-Trophime d'Arles dans Congrès ArchĂ©ologique de France - 1976 - Pays d'Arles, pages 364,365

Articles connexes

Liens externes

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