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Littérature israélienne

La littérature israélienne est la littérature rédigée par des auteurs et autrices d'Israël, principalement écrite en hébreu et marquant le renouvellement de cette langue comme langue vivante.

Depuis le milieu du XIXe siècle, la langue hébraïque a de plus en plus été utilisée aussi bien pour parler que pour écrire de la prose, de la poésie ou des pièces de théâtre.

Après l'antiquité

L'histoire des Juifs en terre d'Israël se poursuit après l'époque romaine, malgré tout, dans une Palestine byzantine (324-634), une Palestine arabe (634-1516), une Palestine ottomane (1517-1917), en Palestine donc, avec 30 à 50 communautés juives reconnues, dont une partie se confond avec les Juifs arabes.

La présence juive un peu partout dans le monde existe à travers la diaspora juive et la division ethnique des Juifs : Juifs Mizrahim (hébreu mizrahi).

Le décret de l'Alhambra de 1492 entraîne l'expulsion des Juifs d'Espagne (et le marranisme). Une partie des expulsés de la péninsule ibérique ont pu émigrer à Safed (Haute Galilée), dont la population aurait atteint 30 000 israélites vers 1600, époque où est installée la première imprimerie du Moyen-Orient.

La langue principale dans les communautés juives en Palestine est l'hébreu médiéval, du moins de manière religieuse et littéraire : Mishné Torah, Guide des égarés de Moïse Maïmonide (1135-1204), période des Rishonim.

La Kabbale s'illustre de très nombreux grands textes :

L'introduction de la Haskala (1830-1880) au sein des communautés juives de la diaspora (à commencer par l'Allemagne dès les années 1770-1780), marque le début de la modernisation des Juifs et du judaïsme.

Le sionisme, en tant que projet de formation d'un foyer national juif en Terre d'Israël (Eretz Israel), remonte aux années 1830-1860.

Après 1948, s'effectue également l'exode des Juifs des pays arabes et musulmans (histoire des Juifs en terre d'islam).

Avant 1940

Des textes sont également (encore) écrits en anglais, allemand, russe, hongrois, arabe, ou toute langue des lieux de résidence, dont le judéo-araméen, l'araméen samaritain, divers dialectes judéo-arabes, le judéo-berbère, le yiddish, etc.

L'hébreu moderne, conçu comme une renaissance linguistique (culturelle, religieuse), de recomposition, ressourcement, refondation, revivification de l'ensemble des langues juives, promu par Éliézer Ben-Yehoudah (1858-1922) et Naftali Herz Tur-Sinai (1886-1973), est à l'origine de la renaissance de la langue hébraïque (en). Le principal vecteur en est l'éducation : éducation juive, heder, yechiva, liste de Yechivot, Lycée hébraïque Herzliya (1905), Lycée hébraïque Rehaviah (1909)...

Avraham Mapou (1808-1867) est le premier auteur en 1853 d'un roman à succès en hébreu, mais c'est à Éliézer Ben-Yehoudah (1858-1922) qu'on doit la renaissance de l'hébreu en tant que langue parlée et écrite à d'autres fins que liturgiques (textes sacrés, étude de la Torah).

Les premiers textes en hébreu moderne sont écrits surtout par des auteurs immigrants (par Alya), dont :

Dans les années 1920 à 1943, après la chute de l'Empire ottoman et la partition de l'Empire ottoman, la région est sous mandat de puissances ouest-européennes : Palestine mandataire, Mandat français en Syrie et au Liban, Grand Liban.

Les années 1940 et 1950

La création littéraire est alors le fait d'un groupe d'écrivains aujourd'hui connus sous le nom de "génération du Palmah" (le Palmah formait les troupes de choc de la Haganah, l'ancêtre des Forces de défense d'Israël), et qui avaient eux-mêmes combattu pendant la guerre d'Indépendance[1]. "Leurs héros se battent pour défendre un idéal[2]". Parmi ces écrivains, S. Yizhar, Chaïm Gouri, Aharon Megged, Moshé Shamir et les poètes Yehouda Amichaï, Natan Alterman et Ouri Zvi Grinberg.

Le génocide juif marque profondément l'œuvre de certains auteurs comme Aharon Appelfeld.

Les années 1960

Au début des années 1960, des écrivains ont délaissé l'idéologie pour écrire de manière plus individuelle. Les personnages de romanciers comme Amalia Kahana-Carmon, Yaakov Shabtai (en), A.B. Yehoshua, Amos Oz sont, par leur complexité, bien différents des stéréotypes de la génération combattante. La fiction peut devenir le lieu de la critique sociale.

"Certains comme Benjamin Tammuz, ou David Shahar (Prix Médicis étranger) font un retour à l'univers de leur enfance perdue et à leurs racines[2]".

Les années 1970-2000

"À la suite du choc causé par la guerre de Kippour, des écrivains condamnent l'ultra-nationalisme et le militarisme[2]".

"Une autre tendance importante de la vie culturelle d'Israël est l'émergence d'une forte conscience ethnique chez des écrivains d'origine séfarade (juifs originaires des pays arabes, contrairement aux ashkénazes venus d'Europe). Dans la littérature, cette tendance se manifeste à l'évidence dans les œuvres de Shimon Ballas, Sami Michael (en) et Eli Amir (en), tous nés en Irak, Amnon Shamosh, né en Syrie, Albert Souissa, né au Maroc, et Yitzhak Gormezano-Goren, né en Égypte[1].". Ces romanciers évoquent notamment les difficultés rencontrées par les immigrants juifs dans leur nouveau pays, l'expérience des camps de transit israéliens (en hébreu ma'abarot) ; on a pu parler pour ces auteurs de "littérature des camps de transit[3];[4]". Ils ressuscitent également la société juive arabe dans laquelle ils avaient vécu avant leur émigration. Le poète Erez Biton (en), d'origine algérienne et marocaine, s'inscrit également dans cette mouvance. Ces auteurs sont toujours actifs aujourd'hui.

Sur la Shoah

La Shoah a été perçue dans de nouvelles perspectives par Appelfeld et Grossman ainsi que par :

Nouveaux thèmes

De nouveaux thèmes sont apparus :

Femmes écrivaines

La jeune génération

Les auteurs et autrices s'autorisent aujourd'hui à traiter des thématiques communes à tous les pays, sans rapport avec les questions israéliennes de l'édification de la nation, de l'intégration des nouvelles personnes migrantes, du melting-pot etc. Le style littéraire peut être surréaliste, anarchique, iconoclaste[1]. Parmi ces écrivains et écrivaines de la "jeune" génération, on peut citer par exemple Yehoudit Katzir, Orly Castel-Blum, Etgar Keret, Irit Linor, Gadi Taub, Alex Epstein, Esty Hayim.


Quelques écrivains postmodernistes :

La fin des années 1990

Littérature jeunesse

Écrivains

Œuvres

Institutions

Notes et références

  1. Asher Weill, "La culture en Israël : Au seuil du millenaire", 2000, lire en ligne :
  2. Jean-Christophe Attias, Esther Benbassa, Des cultures et des Dieux: Repères pour une transmission du fait religieux, Fayard, 2007, lire en ligne :
  3. Michèle Tauber, "L’arabe ou l’hébreu : être ou ne pas être, le parcours des Juifs mizrahim en Israël. Chapitre à paraître en 2017 dans l’ouvrage dirigé par Céline Masson : Génération balagan, Editio.. 2016, consultable en ligne :
  4. Piera Rossetto, "Space of Transit, Place of Memory: Ma'abarah and Literary Landscapes of Arab Jews" ("Lieu de transit, lieu de mémoire : la ma'abara et les paysages littéraires des Juifs arabes", in Memory and Forgetting among Jews from the Arab-Muslim Countries. Contested Narratives of a Shared Past, eds. Emanuela Trevisan Semi, Piera Rossetto, Quest. Issues in Contemporary Jewish History. Journal of Fondazione CDEC, n.4 November 2012, lire en ligne :

Annexes

Bibliographie

  • Masha Itzhaki et Françoise Saquer-Sabin (dir.), La littérature israélienne aujourd'hui : miroir d'une société multiple, Publications langues o', Paris, 2009, 370 p. (ISBN 978-2-85831-178-1)
  • La Littérature de jeunesse en Israël, Joie par les livres, Paris, 2008, 178 p.
  • Benoît Pivert, « De Jérusalem à Berlin. La littérature israélienne en Allemagne », in Allemagne d'aujourd'hui, no 182, octobre-

Articles connexes

Liens externes

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