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Lise Thibault

Lise Thibault, née le à Saint-Roch-de-l'Achigan, est une animatrice de télévision et une femme politique québécoise. Elle est lieutenante-gouverneure du Québec du au . Elle est la première femme à occuper le poste de lieutenant-gouverneur du Québec.

Lise Thibault
Illustration.
Fonctions
Lieutenante-gouverneure du Québec
–
(10 ans, 4 mois et 8 jours)
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Lucien Bouchard
Bernard Landry
Jean Charest
Prédécesseur Jean-Louis Roux
Successeur Pierre Duchesne
Biographie
Nom de naissance Lise Trudel
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Roch-de-l'Achigan (Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti libéral du Canada
Parti libéral du Québec

Lise Thibault
Lieutenants-gouverneurs du Québec

Biographie

Elle est la fille de Paul Trudel et de Laurence Wolfe. Elle est devenue infirme à vie après un accident de toboggan, survenu à l'adolescence. Depuis, elle doit recourir à un fauteuil roulant pour se déplacer. Elle s’est mariée le à Montréal avec René Thibault, dont elle a divorcé en 2001[1].

Carrière

Carrière télévisuelle

D'abord enseignante, Lise Thibault travaille de 1973 à 1978 à Télé-Métropole et, de 1977 à 1981, à Radio-Canada comme animatrice et recherchiste. Par la suite, elle occupe plusieurs postes importants dans la fonction publique en plus d'être engagée dans de nombreux conseils d'administration sociaux au fil des années ce qui lui vaut en 1994 le prix de Femme de Mérite que lui remet le YWCA de Montréal et le titre de « femme de l'année » dans la revue Châtelaine.

Lise Thibault a déjà animé une émission de télévision nommé De bien belles choses[2] qui expliquait comment bien recevoir des invités avec peu de budget[3].

Carrière politique

Lise Thibault a une vie politique militante très active au sein tant de partis politiques fédéralistes que de mouvements préconisant l'unité nationale canadienne. En 1980, elle est ainsi vice-présidente du comité pré-référendaire « Les Québécois pour le Non » et présidente du Comité du Non de Laval[1]. Candidate du Parti libéral du Québec aux élections générales québécoises de 1981, elle est défaite dans la circonscription de Fabre[1]. Elle est membre de la commission politique du Parti libéral de 1981 à 1984 et présidente de la sous-commission de la famille en 1983 et 1984. Candidate du Parti libéral du Canada, lors des élections fédérales de 1984, dans la circonscription de Gamelin[4], elle est battue par le progressiste-conservateur Michel Gravel. Elle est enfin présidente de la commission des communications, section Québec, du Parti libéral du Canada en 1986 et 1987.

Autres fonctions

Elle est par la suite chargée par le gouvernement formé par le Parti libéral du Québec de différentes fonctions comme vice-présidente de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) de 1987 à 1993, puis présidente-directrice générale de l'Office des personnes handicapées du Québec de 1993 à 1995[5].

Lieutenante-gouverneure du Québec

En 1997, à la demande du premier ministre du Canada, Jean Chrétien, le gouverneur général du Canada Roméo LeBlanc la nomme lieutenante-gouverneure du Québec, à la suite de la démission de Jean-Louis Roux[6]. Elle est la première et unique femme dans cette fonction qu'elle occupe pendant dix ans, jusqu'en 2007, date de son remplacement par Pierre Duchesne[5] - [7].

Affaire des dépenses excessives

Lise Thibault est critiquĂ©e de la part des mĂ©dias Ă  cause de dĂ©penses jugĂ©es excessives, injustifiĂ©es ou personnelles ou son refus de les expliquer (des factures pour des repas tenus en mĂŞme temps dans trois diffĂ©rents restaurants, fĂŞte de NoĂ«l de 30 000 $, pièces de monnaie rares offertes en cadeau Ă  une personne qu'elle refuse de nommer). En 2002-2003, elle aurait Ă©tĂ© remboursĂ©e par le gouvernement pour des dĂ©penses de plus de 223 000 $[8] - [9]. En , cette controverse Ă©clate au grand jour. Certains dĂ©putĂ©s exigent de la ministre fĂ©dĂ©rale Bev Oda qu'une enquĂŞte soit tenue sur les dĂ©penses de la lieutenante-gouverneure. Le premier ministre Stephen Harper lui annonce que son mandat prendra fin et qu'un nouveau lieutenant-gouverneur sera nommĂ© après les Ă©lections gĂ©nĂ©rales quĂ©bĂ©coises de 2007[10].

Le , des rapports du vĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral du QuĂ©bec[11] et de la vĂ©rificatrice gĂ©nĂ©rale du Canada dĂ©montrent que des dĂ©penses injustifiĂ©es de plus de 700 000 $ (sur un budget total de 1 700 000 $) ont Ă©tĂ© engagĂ©es sur dix ans. Une fois en cour, le montant des transactions reconnus est de 650 000 $.

À la demande de la Commission de l'administration publique de l'Assemblée nationale du Québec, elle a dû comparaitre le devant les députés, afin de s'expliquer concernant l'utilisation abusive des fonds publics, alors que les enquêtes policières étaient toujours en cours. À cet effet, les dispositions prévues à la Loi sur l'administration publique (article 29)[12] n'autorisaient pas la Commission à exiger sa comparution.

Le , elle est officiellement accusée au criminel selon six chefs d'accusations[13].

Le , Lise Thibault reconnait sa culpabilitĂ© après avoir clamĂ© durant des annĂ©es son innocence et avoir tentĂ© de se protĂ©ger en invoquant l'immunitĂ© royale (lors du procès du ). L'avocat de la couronne, Me Marcel Guimond, rĂ©clame un remboursement de 430 000 $ tandis que l'avocat de la dĂ©fense, Me Marc Labelle, reconnait un montant de 310 000 $[14]. Ă€ la clĂ©, la Couronne estime que Lise Thibault mĂ©rite une peine de quatre ans de prison tandis que la dĂ©fense plaide pour une peine dans la collectivitĂ©[15].

Le , le juge Carol St-Cyr tranche en la condamnant Ă  18 mois de prison ainsi qu'au remboursement de 200 000 $ au gouvernement fĂ©dĂ©ral et de 100 000 $ au gouvernement provincial. Lise Thibault tente de faire commuer sa peine en peine dans la collectivitĂ©, mais sa demande est rejetĂ©e par la Cour d'appel[16]. Elle est incarcĂ©rĂ©e le . Elle obtiendra une libĂ©ration conditionnelle, le , après trois mois de dĂ©tention.

Au printemps 2017, elle dĂ©clare faillite, incapable de rembourser 1,5 million de dollars impayĂ©s en impĂ´ts provincial et fĂ©dĂ©ral de 1997 Ă  2013[17]. Elle s'Ă©tait toutefois dĂ©jĂ  acquittĂ©e de son obligation de rembourser 300 000 $ des fonds dĂ©tournĂ©s [18].

Fonds Fondation Lise-Thibault

Depuis 2001[1], le Fonds Fondation Lise-Thibault a pour objectif premier d’aider à la réalisation de projets destinés à faire avancer la vie. En soutenant des organismes ou des personnes dont la mission vise l’action communautaire sous toutes ses formes, en facilitant l’accès à la culture, aux loisirs et aux sports pour les personnes vivant avec des limitations, en soutenant des projets novateurs, en aidant à développer des alternatives, le Fonds Fondation Lise-Thibault entend contribuer à l’avancement d’une société qui se veut à l’écoute des besoins de chacun[19] - [20].

Distinctions

HĂ©raldique

Lise Thibault s'est vue concéder des armoiries le par l'Héraut d'armes du Canada.

Créer la vie

L'Ă©cu de Lise Thibault se blasonne ainsi :

D'azur à une hirondelle volante d'argent tenant dans son bec un iris versicolore d'or, accompagnée en chef de deux plumes d'argent et en pointe de la clé de sol du même[22]

Notes et références

  1. « Histoire - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  2. http://collections2.banq.qc.ca/jrn03/dn2426/src/1982/10/02/TELE/2569830_1982-10-02_TELE.pdf
  3. De bien belles choses
  4. « Canadian Elections Database », sur canadianelectionsdatabase.ca (consulté le ).
  5. http://edimage.ca/edimage/grandspersonnages/fr/carte_r04.html
  6. « bilan.usherbrooke.ca/bilan/lis… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  7. https://www.collectionscanada.gc.ca/femmes/030001-1310-f.html
  8. http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/02/20070209-153623.html
  9. Presse canadienne, « Lise Thibault n'expliquerait pas certaines dépenses », 9 février 2007
  10. Joël-Denis Bellavance, « Le règne du lieutenant-gouverneur tire à sa fin » (La Presse, 13 février 2007)
  11. http://www.vgq.gouv.qc.ca/publications/juin2007/rapportspecialllieutenantgouverneur.pdf
  12. « Redirection », sur gouv.qc.ca (consulté le ).
  13. La Presse canadienne, « Lise Thibault accusée au criminel », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « La Couronne réclame quatre ans de prison pour Lise Thibault | Patrice Bergeron | Procès » (consulté le )
  15. « Lise Thibault : la Couronne réclame quatre ans de prison | Procès de Lise Thibault | ICI.Radio-Canada.ca » (consulté le )
  16. « Thibault c. R., 2014 QCCQ 6474 (CanLII) »
  17. Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « L'ancienne lieutenante-gouverneure Lise Thibault déclare faillite », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  18. « Lise Thibault déclare faillite », sur Le Journal de Québec,
  19. « Fondation Lise Thibault - Fondation Québec Philanthrope », sur Fondation Québec Philanthrope (consulté le ).
  20. « uqtr.ca/media/Comm2005/Mai/fon… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  21. Lise Thibault sur L'Encyclopédie canadienne, section: Prix et distinctions
  22. Autorité héraldique du Canada

Voir aussi

Liens externes

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