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Le Mage du Kremlin

Le Mage du Kremlin est un roman de Giuliano da Empoli paru en aux Ă©ditions Gallimard. Il remporte la mĂȘme annĂ©e le Grand prix du roman de l'AcadĂ©mie française et figure en finale du Prix Goncourt, lequel est finalement attribuĂ© au quatorziĂšme tour, Ă  5 voix contre 5, Ă  Vivre vite de Brigitte Giraud.

Le Mage du Kremlin
Auteur Giuliano da Empoli
Pays France
Genre Roman
Éditeur Éditions Gallimard
Collection Blanche
Date de parution
Nombre de pages 288

Résumé

L'auteur relate sa rencontre imaginée, une nuit à Moscou, avec l'énigmatique Vadim Baranov, autrefois artiste, producteur d'émissions de télé-réalité et éminence grise de Vladimir Poutine, surnommé le Tsar. Retiré des affaires au moment du récit, Vadim Baranov raconte sa jeunesse, sa vie dans les années 1990 en Russie, son apport à l'ascension politique du « Tsar » à partir de 1999 et son expérience du pouvoir, thématique centrale de l'ouvrage[1].

ÉlĂ©ments de rĂ©alitĂ©

Un personnage inspiré de Vladislav Sourkov

Le Mage du Kremlin est empreint d' «une véracité troublante », selon les termes du journaliste Guillaume Goubert de La Croix[2].

Le personnage principal de l'intrigue, Vadim Baranov est fictif, mais il partage de nombreux traits communs avec Vladislav Sourkov, au profil Ă©galement atypique : amateur de rap, metteur en scĂšne de thĂ©Ăątre d'avant-garde, Ă©crivain et homme d’affaires[3]. Comme Baranov, Sourkov fut l'homme de l'ombre de Vladimir Poutine, « un poĂšte parmi les loups », selon le magazine Marianne[4].

L'auteur Giuliano da Empoli présente Le Mage du Kremlin dans le cadre du salon littéraire du conservatoire Rachmaninoff animé par Erwan Barillot en octobre 2022.

C’est en effectuant des recherches pour son prĂ©cĂ©dent ouvrage, Les IngĂ©nieurs du chaos, un essai consacrĂ© aux conseillers des leaders populistes, que Giuliano da Empoli s’est familiarisĂ© avec la figure de Vladislav Sourkov, Ă  qui il a souhaitĂ© consacrer un roman Ă  part entiĂšre. « Il est tellement romanesque qu’il m’a libĂ©rĂ© et poussĂ© Ă  devenir romancier », explique l'auteur[5], qui confie par ailleurs ne l'avoir jamais rencontrĂ© en personne[6].

Vladimir Poutine

Le roman s'appuie sur de nombreux faits historiques, dont beaucoup mettent en scĂšne Vladimir Poutine, l'un des personnages centraux du roman. Son arrivĂ©e survient dans un contexte de demande d'autoritĂ© suscitĂ©e par le chaos des annĂ©es 1990 en Russie[7]. « [Les Russes] avaient grandi dans une patrie et se retrouvaient soudain dans un supermarché », raconte Giuliano da Empoli par la bouche de Baranov[8].

ConseillĂ© par Baranov, « le Tsar » rĂ©pond Ă  cette demande d'autoritĂ© au cours d’évĂ©nements historiques comme la seconde guerre de TchĂ©tchĂ©nie, l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2000, le naufrage du sous-marin Koursk, la prise d'otages du thĂ©Ăątre de Moscou en 2002 ou encore la rĂ©volution orange en 2004. « Dans Le Mage du Kremlin, on suit la mĂ©tamorphose de Poutine », rĂ©sume la journaliste Laure Adler[9]. Pour Marc Lambron, le roman de Giuliano da Empoli est « une fresque orale courant des annĂ©es Eltsine jusqu'aux prĂ©mices de l’actuelle guerre en Ukraine »[10].

Le personnage de Vladimir Poutine est dĂ©peint avec les yeux de Vadim Baranov, narrateur exclusif du roman Ă  partir du chapitre 3[11]. Bien que tombĂ© en disgrĂące et assignĂ© Ă  son domicile, Vadim Baranov demeure toujours fascinĂ© par la personnalitĂ© du « Tsar », auquel il prĂȘte parfois des caractĂ©ristiques divines. « Il voit et pardonne chaque chose », s'Ă©crie-t-il par exemple.

Les autres personnages réels présents dans le roman

Outre Vladimir Poutine, de nombreux personnages ayant rĂ©ellement existĂ© sont des protagonistes du Mage du Kremlin[7]. Boris Berezovsky, homme d'affaires et magnat de la tĂ©lĂ©vision, est l'employeur de Vadim Baranov. Il lui prĂ©sente pour la premiĂšre fois Vladimir Poutine, alors lieutenant-colonel du FSB (ex-KGB), au siĂšge de la Loubianka. La dĂ©pression et le suicide de Boris Berezovsky Ă  la suite de sa disgrĂące, sont Ă©galement dĂ©peints. L'oligarque MikhaĂŻl Khodorkovski occupe une place importante dans le roman : il courtise et Ă©pouse la concubine de Vadim Baranov avant d'ĂȘtre arrĂȘtĂ© pour escroquerie en 2003, conformĂ©ment Ă  la rĂ©alitĂ© historique[12].

Vadim Baranov rencontre d'autres personnalitĂ©s historiques au cours du rĂ©cit : le fidĂšle de Vladimir Poutine, Igor Setchine, le joueur d'Ă©checs et opposant Garry Kasparov, l'idĂ©ologue Édouard Limonov et le prĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton, lequel demande des nouvelles de son « ami Boris Eltsine »[13].

À l'occasion d'une rencontre avec des lycĂ©ens dans le cadre du prix Goncourt des lycĂ©ens, Giuliano da Empoli dĂ©clare « j'ai prĂ©parĂ© ce livre comme un essai. À part la vie privĂ©e du personnage principal, tous les faits sont rĂ©els, j'ai rencontrĂ© Ă©normĂ©ment de gens, j'ai beaucoup voyagĂ© en Russie. C'est une reconstitution trĂšs fidĂšle de ce qu'a Ă©tĂ© ce pays ces vingt derniĂšres annĂ©es. Mais au cƓur du pouvoir, et du pouvoir russe en particulier, il y a des Ă©lĂ©ments de paradoxe, une contradiction permanente, une irrationalitĂ© que seule la littĂ©rature pouvait transcrire »[14].

Actualité du roman

Giuliano da Empoli remet son manuscrit en janvier 2021. Le roman aurait dĂ» paraĂźtre la mĂȘme annĂ©e, mais la pandĂ©mie de covid-19 en retarde la parution[15]. Finalement publiĂ© en avril 2022, soit moins de deux mois aprĂšs le dĂ©but de la guerre russo-ukrainienne, Le Mage du Kremlin se trouve portĂ© par l'actualitĂ©. « DĂšs sa publication, nous l'avons vendu au rayon littĂ©rature et aussi sur la table consacrĂ©e Ă  l'actualitĂ© », tĂ©moigne un libraire[13].

Le Mage du Kremlin met en scĂšne les relations entre la Russie et l'Ukraine depuis la rĂ©volution orange et fournit plusieurs clĂ©s d'explication au conflit. Pour Alexandra Schwartzbrod de LibĂ©ration, il s'agit d'un « rĂ©cit d’une grande force littĂ©raire et historique qu’il faut impĂ©rativement lire si l’on veut comprendre ce qui, d’ici, paraĂźt incomprĂ©hensible »[16]. Pour Yannick Vely de Paris Match, le livre « permet de comprendre les causes du conflit ukrainien[6]». L'auteur Giuliano da Empoli est rĂ©guliĂšrement invitĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision et Ă  la radio pour prĂ©senter son roman dans le cadre de l'actualitĂ© du conflit[17] - [18]. A ce propos, il dĂ©clare « J'aurais plus de mal Ă  m'identifier Ă  ce type de personnage aujourd'hui. J'ai pu entrer dans la tĂȘte d'un Russe Ă  une Ă©poque oĂč les conclusions atroces du rĂ©gime de Poutine n'Ă©taient pas encore pleinement visibles et dĂ©ployĂ©es. Je ne sais pas si j'aurais Ă©tĂ© capable, ou si j'aurais eu envie, d'Ă©crire ce livre aprĂšs la guerre en Ukraine
 »[14].

L'ouvrage dĂ©passe nĂ©anmoins l'actualitĂ© de sa parution, comme le fait remarquer Macha SĂ©ry dans Le Monde des Livres : « Certes ce roman, achevĂ© par l’auteur en janvier 2021, Ă©claire l’actualitĂ© gĂ©opolitique d’une lumiĂšre pĂ©nĂ©trante. Mais il lui survivra par son implacable luciditĂ© et son style Ă©tincelant. »[19]

Thématiques du livre

Le Mage du Kremlin porte une ambition éducative et philosophique. Pour JérÎme Garcin, « certaines formules bien trempées rappellent les moralistes et mémorialistes français du XVIIe siÚcle »[20], notamment La Rochefoucauld[15].

Le pouvoir comme expression artistique

L'ouvrage de Giuliano da Empoli est une méditation sur le pouvoir. Pour Vadim Baranov, il s'agit d'une forme d'expression artistique, comme l'est le théùtre d'avant-garde. Vladislav Sourkov, dont le personnage est inspiré, est le fondateur de concepts-clés dans l'idéologie du Kremlin: « la démocratie souveraine » et de « la verticale du pouvoir »[3].

« Le pouvoir de Poutine est construit sur une base mythologique » dĂ©clare l'auteur, qui fut lui-mĂȘme conseiller de Matteo Renzi, l'ancien prĂ©sident du conseil italien. Il prĂ©cise: « De mon point de vue, le cƓur du pouvoir est le cƓur de l’irrationnel »[21]. « Mon livre est vraiment imprĂ©gnĂ© d’une certaine littĂ©rature française, qui a sa place Ă  l’AcadĂ©mie depuis longtemps, et qui dĂ©cortique le pouvoir, qui l’observe », confie Ă©galement Giuliano da Empoli Ă  la presse, lors la remise du Grand prix du roman de l'AcadĂ©mie française[22].

Les limites de la rationalité

Dans Le Mage du Kremlin, tout semble Ă  l'image du pouvoir, irrationnel, et l'intelligence humaine n'est pas capable de conjurer les passions humaines. A propos de l'entĂȘtement de Boris Berezovsky, dont il concĂšde l'intelligence, le narrateur Baranov commente: « Mais l’intelligence ne protĂšge de rien, mĂȘme pas de la stupiditĂ© » . De mĂȘme, il Ă©labore la stratĂ©gie numĂ©rique du Kremlin Ă  l'international en partant de cette idĂ©e: « Il n’y a rien de plus sage que de miser sur la folie des hommes »[8].

Épigraphe

« La vie est une comédie. Il faut la jouer sérieusement », Alexandre KojÚve.

RĂ©ception critique

Le Mage du Kremlin reçoit un accueil critique majoritairement trÚs positif.

Dans Le Masque et la Plume, Patricia Martin Ă©voque « un roman absolument extraordinaire, trĂšs romanesque. On a l’impression qu’on est assis sur un canapĂ© Ă  cĂŽtĂ© de Poutine, qu’on est dans la tĂȘte de Poutine par le biais de Vadim dont on lit la confession » tandis que FrĂ©dĂ©ric Beigbeder confie: « C’est le meilleur premier roman que j’ai lu depuis Les Bienveillantes de Jonathan Littell. »[23]

Paul Vacca voit dans Les Échos « un roman glacĂ© et brĂ»lant Ă  la fois. [
] PortĂ© par une actualitĂ© brĂ»lante, ce livre moderne et visionnaire, possĂšde de surcroĂźt la grĂące intemporelle d’un classique. L’érudition, le style et l’art du rĂ©cit de Giuliano da Empoli portent cette geste brute et brutale Ă  un niveau d’épure mĂ©taphysique. » [24]

Le Mage du Kremlin est, pour Marc Lambron, un « roman d’une pĂ©nĂ©tration subtile et tĂ©rĂ©brante »[10]; pour Guillaume Goubert de La Croix, un livre « captivant »[2]. « On ne lĂąche pas ce livre », confirme AurĂ©lie Marcireau de Lire magazine littĂ©raire[25].

JĂ©rĂŽme Garcin ne tarit pas d'Ă©loges pour Giuliano da Empoli et son roman: « Certains diront que cet Ă©crivain est visionnaire, d’autres qu’il connaĂźt mieux que personne son sujet. Les deux qualitĂ©s ne sont pas incompatibles. Ajoutons une troisiĂšme, le style, et on tient lĂ  un grand livre. »[20]

Selon Antoine Nicolle, chercheur en Ă©tudes russes, dans une tribune dans Le Monde, le roman Ă  mi-chemin entre fiction et analyse politique vĂ©hicule une vision exotisĂ©e et stĂ©rĂ©otypĂ©e de la « vraie Russie », et « que seul un lecteur bien informĂ© sera Ă  mĂȘme de faire la part des choses entre les faits et les inventions romanesques »[26].

Prix littéraires

Le Mage du Kremlin remporte le Grand prix du roman de l'Académie française, avec 9 voix contre 5 à Jean Michelin pour Ceux qui restent et 3 à Pascale Robert-Diard pour La petite menteuse[22]. Il est également lauréat du Prix Honoré de Balzac 2022[27].

Le roman de Giuliano da Empoli échoue de justesse à obtenir le Prix Goncourt, finalement attribué à Vivre vite de Brigitte Giraud, au quatorziÚme tour et à 5 voix contre 5, la voix du président Didier Decoin étant prépondérante. Ce résultat suscite certaines déceptions, le magazine Paris Match titrant par exemple « Pourquoi Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli aurait fait un formidable prix Goncourt »[6] et Tahar Ben Jelloun, membre du jury Goncourt ayant voté pour Le Mage du Kremlin, estime du lauréat que « C'est un petit livre, il n'y a pas d'écriture »[28].

Notes et références

  1. « Résumé du Mage du Kremlin », sur Babelio.com
  2. Guillaume Goubert, « Le Grand prix du roman de l’AcadĂ©mie Française Ă  Giuliano da Empoli pour « Le Mage du Kremlin » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  3. Valentin Etancelin, « Prix Goncourt : « Le mage du Kremlin », un livre au hĂ©ros pas si fictif », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  4. Soisic Belin, « "Le Mage du Kremlin" de Giuliano Da Empoli : une plongĂ©e dans les arcanes du pouvoir russe », Marianne,‎ (lire en ligne)
  5. Macha SĂ©ry, « « Le Mage du Kremlin », de Giuliano da Empoli : le Kremlin vaut bien un roman », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. Yannick Vely, « Pourquoi «Le Mage du Kremlin» de Giuliano da Empoli aurait fait un formidable prix Goncourt », Paris Match,‎ (lire en ligne)
  7. Gabriel Robin, « Le Mage du Kremlin : le roman de la Russie de Poutine », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne)
  8. Marie-Laure Delorme, « Dans « Le Mage du Kremlin », l'Ă©crivain Giuliano da Empoli mĂ©dite sur le pouvoir en Russie », Le JDD,‎ (lire en ligne)
  9. Laure Adler, « Magistral, Giuliano da Empoli », France Inter,‎ (lire en ligne)
  10. Marc Lambron, « Giuliano da Empoli couronnĂ© par le Grand Prix de l’AcadĂ©mie française avec « Le Mage du Kremlin » », Le Point,‎ (lire en ligne)
  11. Paul Vacca, « « Le Mage du Kremlin » : l'Ă©popĂ©e du chaos », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  12. Laurence Houot, « "Le Mage du Kremlin" premier roman de Giuliano da Empoli en lice pour le Goncourt : plongĂ©e dans les secrets de Poutine et mĂ©ditation magistrale sur le pouvoir », France Info,‎ (lire en ligne)
  13. Juliette BĂ©nabent, « Giuliano da Empoli : “Écrire ‘Le Mage du Kremlin’ Ă©tait un dĂ©fi mental” », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne)
  14. Elise LĂ©pine, « Qui est Giuliano da Empoli, laurĂ©at du Grand Prix du roman de l’AcadĂ©mie française avec "Le Mage du Kremlin"? », sur Le Point, (consultĂ© le ).
  15. Nathalie FunĂšs, Elisabeth Philippe, « 10 choses Ă  savoir sur l’écrivain Giuliano da Empoli, auteur du « Mage du Kremlin » », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  16. Alexandra Schwartzbrod, « La mĂ©canique Poutine, par Giuliano da Empoli et Robert Littell », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  17. « Ukraine: quelle prochaine cible pour Poutine ? », sur BFM TV,
  18. « Giuliano da Empoli : "Poutine pensait renverser le régime ukrainien et imposer le sien" », sur France Inter,
  19. « Les meilleurs romans, rĂ©cits et essais Ă  lire cet Ă©tĂ© : les choix du « Monde des livres » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  20. JĂ©rĂŽme Garcin, « Dans la tĂȘte de Vladimir Poutine avec Giuliano da Empoli », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  21. Laurent Marchand, « ENTRETIEN. Giuliano da Empoli : « Le pouvoir de Poutine est construit sur une base mythologique » », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  22. « Giuliano da Empoli laurĂ©at du grand prix de l’AcadĂ©mie française », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  23. « Les nouveaux livres d'Isabelle CarrĂ©, Fran Lebowitz, Nick Hornby
 et un inĂ©dit de Georges Perec », France Inter,‎ (lire en ligne)
  24. Paul Vacca, « « Le Mage du Kremlin » couronnĂ© par l'AcadĂ©mie française », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  25. « Prix Goncourt 2022 : l’avis de « Lire Magazine littĂ©raire » sur les quatre livres nommĂ©s », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  26. « « Dans “Le Mage du Kremlin”, le risque est fort de confondre magie et rĂ©alitĂ© » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  27. « Fiche du Mage du Kremlin », sur Lireka.com
  28. « Prix Goncourt 2022 : "C'est un petit livre, il n'y a pas d'écriture", tacle Tahar Ben Jelloun », sur www.rtl.fr,

Liens externes

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