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Le Fils d'Astérix

Le Fils d'Astérix est le vingt-septiÚme album de la bande dessinée Astérix, publié en 1983, scénarisé et dessiné par Albert Uderzo.

Le Fils d'Astérix
27e album de la série Astérix
Logo de l'album.
Logo de l'album.

Scénario Albert Uderzo
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix

Éditeur Les Éditions Albert RenĂ©
Collection Astérix
PremiĂšre publication 1983
ISBN 2-86497-011-2
Nb. de pages 48
Albums de la série

Résumé

Un matin, AstĂ©rix a la surprise de trouver un bĂ©bĂ© devant sa porte. ÉtonnĂ©, le hĂ©ros s'organise, avec l'aide d'ObĂ©lix qui va chercher une vache chez le paysan DĂ©boitemendumĂ©nix pour fournir du lait Ă  l'enfant, pendant qu'AstĂ©rix met Abraracourcix, Assurancetourix et Panoramix au courant de la situation.

Or Obélix a étourdiment confectionné un biberon avec une gourde contenant de la potion magique, que le bébé a bue. Le résultat ne se fait pas attendre : l'enfant joue au hochet avec la vache qu'il fait tournoyer au-dessus de lui en la tenant par la queue, puis inflige un coup de poing à Bonemine en train d'échanger des commérages avec les autres dames du village gaulois, au sujet de l'éventuelle paternité d'Astérix.

À la recherche des parents, AstĂ©rix et ObĂ©lix croisent le prĂ©fet des Gaules Julius Épinedecactus et sa troupe, en train d'effectuer un recensement – un prĂ©texte pour trouver et capturer le bĂ©bĂ© –, puis ils vont enquĂȘter dans les camps romains entourant le village. Un centurion leur rĂ©vĂšle qu'Épinedecactus est aussi Ă  la recherche de l'enfant. Les Gaulois retrouvent la troupe de Romains, mais Épinedecactus est dĂ©jĂ  parti Ă  Condate. Le lĂ©gionnaire Taxensus essaie en vain de s'emparer du bĂ©bĂ©, qui, le prenant pour un hochet, le fait tournoyer et le jette Ă  terre.

À Condate, le prĂ©fet Épinedecactus retrouve Brutus, fils adoptif de Jules CĂ©sar — qui s'avĂšre ĂȘtre le commanditaire de l'enlĂšvement. Au village, l'enfant s'enfuit en brisant les portes des maisons, jusqu'Ă  ce que la potion magique n'agisse plus. À bout de nerfs, AstĂ©rix et ObĂ©lix se disputent. Dans un moment d'inattention, le bĂ©bĂ© s'enfuit Ă  nouveau et tombe dans une marmite de potion magique chez le druide Panoramix, retrouvant ainsi une force surhumaine.

Entre-temps, Brutus et Épinedecactus construisent un nouveau camp romain prĂšs du village et envoient le lĂ©gionnaire Taxensus enlever le bĂ©bĂ©. DĂ©guisĂ© en colporteur de hochets sous le nom de TaxesurlĂ©prix, il s'introduit auprĂšs d'AstĂ©rix et ObĂ©lix, mais, par jeu, l'enfant s'attaque Ă  nouveau Ă  lui : Taxensus s'enfuit, abandonnant perruque et fausse moustache. Les Gaulois rĂ©alisent alors que le bĂ©bĂ© doit ĂȘtre protĂ©gĂ© des Romains.

Brutus charge alors le prĂ©fet Épinedecactus, travesti en nourrice gauloise sous le nom de RosaĂ©pine, de rĂ©cupĂ©rer l'enfant. AstĂ©rix, bien que mĂ©fiant, accepte la fausse nourrice. Mais le bĂ©bĂ© assĂšne des coups Ă  cette derniĂšre tentant de le calmer avec des chants militaires qui importunent les villageois. En forĂȘt, Épinedecactus essaie encore d'enlever l'enfant qui s'en prend de nouveau Ă  lui : abandonnant la partie, le lĂ©gionnaire rentre au camp romain rejoindre Brutus. AstĂ©rix et ObĂ©lix retrouvent le bĂ©bĂ© au pied d'un arbre, et comprennent que la nourrice n'Ă©tait qu'un nouvel Ă©missaire des Romains pour enlever l'enfant.

ExcĂ©dĂ© par tous ces Ă©checs, Brutus veut employer les grand moyens : il envoie le prĂ©fet Épinedecactus brĂ»ler le village Ă  coup de flĂšches enflammĂ©es. L'incendie ne fait aucune victime : aprĂšs avoir bu la potion magique, les Gaulois attaquent les Romains, pendant que femmes et enfants, dont le bĂ©bĂ© confiĂ© Ă  Bonemine, se rĂ©fugient sur la plage. Brutus les y trouve et leur enlĂšve l'enfant, chez qui l'effet de la potion magique vient de cesser. Il l'emmĂšne Ă  bord du navire des pirates, en route pour Brivates Portus.

Épinedecactus rĂ©vĂšle Ă  AstĂ©rix que c'est Brutus qui a dĂ©clenchĂ© l'attaque. Le hĂ©ros retrouve Bonemine, dĂ©solĂ©e d'avoir perdu l'enfant. AstĂ©rix et ObĂ©lix nagent jusqu'au bateau des pirates — qui, terrorisĂ©s, plongent dans la mer Ă  leur vue —, assomment Brutus et rĂ©cupĂšrent le bĂ©bĂ© sain et sauf.

De retour sur la plage, ils voient arriver Jules CĂ©sar en personne, informĂ© des manigances de Brutus. Mais c'est ClĂ©opĂątre, reine d'Égypte, qui, en grande pompe, rĂ©vĂšle la vĂ©ritĂ© Ă  tous : le bĂ©bĂ© est CĂ©sarion, fils de Jules CĂ©sar et d'elle-mĂȘme, qu'elle a fait mettre en sĂ©curitĂ© chez les Gaulois, parce que Brutus tentait de se dĂ©barrasser de lui, pour ĂȘtre le seul hĂ©ritier des biens et de la fortune du Dictateur.

César renvoie Brutus en Germanie et Astérix et Obélix rendent l'enfant à ses parents. Pour remercier les Gaulois d'avoir protégé Césarion, l'Imperator, magnanime, leur promet de reconstruire leur village incendié, et Cléopùtre leur offre le banquet final sur sa galÚre, auquel, pour la premiÚre fois, participe Jules César.

Personnages principaux

Analyse

CĂ©sarion

Statue en bronze, effigie prĂ©sumĂ©e de CĂ©sarion. MusĂ©e de l'ÉphĂšbe, Le Cap d'Agde.

Comme ses parents Jules CĂ©sar et ClĂ©opĂątre, le personnage de CĂ©sarion, futur PtolĂ©mĂ©e XVI, a rĂ©ellement existĂ© : il s'agit de PtolĂ©mĂ©e XV Philopator Philometor Caesar (en grec ancien : Î Ï„ÎżÎ»Î”ÎŒÎ±áż–ÎżÏ‚ ΙΕÊč ΊÎčÎ»ÎżÏ€ÎŹÏ„Ï‰Ï ΊÎčÎ»ÎżÎŒÎźÏ„Ï‰Ï ÎšÎ±áż–ÏƒÎ±Ï (PtolemaÄ©os XV PhilopĂĄtƍr Philomᾗtƍr KaÄ©sar), en latin Ptolemaeus XV), dit « CĂ©sarion » (en grec ancien ΚαÎčÏƒÎ±ÏÎŻÏ‰Îœ (Kaisaríƍn), en latin Caesariƍ : littĂ©ralement « petit CĂ©sar »).

NĂ© vers 47 ou 44 avant notre Ăšre, il gouverne l'Égypte avec sa mĂšre ClĂ©opĂątre. Il sera assassinĂ© trĂšs jeune (entre 14 et 17 ans) en -30 sur ordre d'Octave, futur premier empereur de Rome Auguste : CĂ©sarion apparaĂźt en effet, Ă  tort ou Ă  raison, comme le seul fils biologique de CĂ©sar (Octave est son petit-neveu et fils adoptif), et constitue donc un dangereux rival politique. Cette rivalitĂ© rappelle le cas de Brutus de l'album, qui cherche Ă  se dĂ©barrasser de CĂ©sarion pour ĂȘtre le seul hĂ©ritier des biens et de la fortune de CĂ©sar.

PtolĂ©mĂ©e XV CĂ©sarion sera le dernier pharaon d'Égypte : avec lui, disparaĂźtra la dynastie lagide, derniĂšre dynastie pharaonique fondĂ©e 300 ans plus tĂŽt, l'Égypte Ă©tant ensuite directement administrĂ©e par Rome.

Césarion n'était pas né dans l'album Astérix et Cléopùtre : sa naissance se situe donc entre le 7e et ce 27e album.

Dans l'album, le bébé Césarion rappelle Obélix quand ce dernier, petit, était tombé dans la marmite de potion magique. Comme Idéfix, l'enfant adore dormir aux pieds des arbres.

C'est Cléopùtre qui a fait envoyer Césarion chez Astérix, mais on ignore qui a déposé le bébé devant la porte du Gaulois.

On retrouvera Césarion sur la derniÚre page de l'album L'Anniversaire d'Astérix et Obélix - Le Livre d'or.

Cléopùtre

C'est la seconde apparition de ClĂ©opĂątre, soit 18 ans (et 21 albums) aprĂšs la premiĂšre dans AstĂ©rix et ClĂ©opĂątre. Elle rĂ©apparaĂźtra encore dans La GalĂšre d'ObĂ©lix et L'Anniversaire d'AstĂ©rix et ObĂ©lix - Le Livre d'or.

Cléopùtre est physiquement légÚrement différente de celle de Astérix et Cléopùtre : le teint plus clair, et son long nez pointu est ici plus court et retroussé.

Brutus

Buste en marbre de Marcus Junius Brutus.

DĂ©jĂ  croisĂ© dans AstĂ©rix gladiateur, La Zizanie et Le Devin, oĂč il Ă©tait un personnage secondaire et/ou figurant, Brutus devient ici le principal antagoniste de l'album, au dĂ©triment mĂȘme de Jules CĂ©sar qui, pour une fois, a le beau rĂŽle.

On retrouvera aussi Brutus dans l'album La Fille de Vercingétorix.

Brutus a les traits de l'acteur Tony Curtis, bien que son visage soit un peu différent de ce à quoi il ressemblait précédemment.

Autres personnages

Le prĂ©fet des Gaules, Julius Épinedecactus, a les traits de l'acteur Jack Lemmon, Brutus ceux de Tony Curtis). Avec le travestisme du prĂ©fet, ce sont des clins d'Ɠil au film Certains l'aiment chaud, dont Lemmon et Curtis sont les vedettes.

Bonemine, malgré ses commérages sur Astérix au début de l'album, gagne en humanité, touchante à la fin par son attachement à l'enfant.

Scénario et humour

Planche 15, case 4 : « On dit qui n'y a qu'les cailloux qui poussent, alors autant faire voir qu'c'est point d'la légende ! », dit Déboitemenduménix : c'est une allusion aux alignements de menhirs de Carnac, et c'est la deuxiÚme explication de Carnac donnée dans Astérix, aprÚs celle d'Astérix en Hispanie.

Lorsque le légionnaire Taxensus raconte : « Chaque fois qu'il me voit, c'est une idée fixe, il me prend pour un hochet », les mots « idée fixe » renvoient phonétiquement au chien Idéfix.

Planche 41 case 2 : le pirate Barbe-Rouge fait allusion à une certaine Barbara de Brest à qui il veut rendre visite : c'est une référence au poÚme Barbara de Jacques Prévert dont l'action se passe à Brest. Lorsqu'il abandonne le navire, la vigie Baba fredonne le poÚme Barbara de Prévert.

La fin de l'histoire est d'une originalité déconcertante :

  • Jules CĂ©sar a le beau rĂŽle : il punit Brutus, le vrai mĂ©chant de l'histoire, et, magnanime, pour remercier les Gaulois d'avoir protĂ©gĂ© CĂ©sarion, il leur promet de reconstruire leur village incendiĂ©, qu'il voulait pourtant raser auparavant afin de les soumettre.
  • ClĂ©opĂątre en personne arrive au village gaulois ; or la vraie ClĂ©opĂątre n'a vraisemblablement jamais mis les pieds en Gaule.
  • Le banquet final constitue aussi une originalitĂ© : il a lieu ailleurs qu'au village, sur la galĂšre de ClĂ©opĂątre, et c'est la premiĂšre fois que Jules CĂ©sar en personne y participe, et en ami.

Chansons

Citations latines

  • Signa inferre ! Praege ! Concursu ! Ad gladios ! Infestis pilis ! (En avant [les insignes] ! Marche ! Pas de charge ! Aux armes ! En joue !) : ordres donnĂ©s par Julius Épinedecactus Ă  ses lĂ©gionnaires.
  • Quod erat demonstrandum (Ce qu'il fallait dĂ©montrer) : phrase prononcĂ©e par un lĂ©gionnaire romain.
  • Argumentum baculinum (L'argument du bĂąton) : phrase prononcĂ©e par un lĂ©gionnaire romain.
  • Non licet omnibus adire Brivatum (Il n'est pas donnĂ© Ă  tout le monde d'aller Ă  Brest) : phrase prononcĂ©e par le pirate Triple-Patte, parodiant le proverbe Non licet omnibus adire Corinthum : « Il n'est pas permis Ă  tout le monde d'aller Ă  Corinthe ».
  • Tu quoque, fili : phrase prononcĂ©e par Jules CĂ©sar punissant Brutus.

Tirage

L'album a Ă©tĂ© tirĂ© Ă  1 700 000 exemplaires .

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

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