Accueil🇫🇷Chercher

La Cinéscénie

La Cinéscénie du Puy du Fou est un spectacle son et lumière nocturne présenté par l'Association du Puy du Fou. Il met en scène, de manière romancée, l'Histoire de la Vendée, du Moyen Age à l'Après-guerre, au travers de la famille Maupillier.

La Cinéscénie
Scène Le Bal 1930, en septembre 2013
Scène Le Bal 1930, en septembre 2013
Ancien(s) nom(s) Ce soir, la Vendée
Localisation
Parc Puy du Fou
Lieu Les Epesses, Drapeau de la France France
Coordonnées 46° 53′ 29″ nord, 0° 55′ 39″ ouest
Ouverture
Données techniques
Nombre de places 13 069 place(s)

Historique

Préambule

Le conseil général de la Vendée achète en 1977 le site du château et y crée, dans l'esprit des projets muséographiques de Georges Henri Rivière, un écomusée (ainsi qu'un centre de recherches et de documentation) animé par le conservateur départemental Francis Ribémont. Cet écomusée a depuis fermé ses portes, ses collections ayant rejoint en 2006 l'Historial de la Vendée, nouvel équipement muséographique réalisé à les Lucs-sur-Boulogne par le conseil général, et les archives départementales pour les ouvrages et documents[1]. Le Puy du Fou rachète le château en 2012 conseil général de la Vendée[2].

Parallèlement à l'écomusée est créé un spectacle nocturne qui retrace l'histoire fictive d'une famille locale, du Moyen Âge au XXe siècle : les Maupillier. Son héros est Jacques-Louis Maupillier. Pour le créer, Philippe de Villiers emprunte des éléments de plusieurs « Maupillier ». L'inspiration lui vient lors de la lecture d'Histoire de la Vendée militaire (1840-1842) de Jacques Crétineau-Joly, essayiste et historien contre-révolutionnaire[3]. Il y est décrit différents passages de la vie du paysan Jacques-Louis Maupillier, enrôlé à un jeune âge dans la guerre de Vendée. De plus, de Villiers reprend la fonction de garde du château du Puy du Fou à un autre Maupillier pour façonner le héros du spectacle. Courant dans la région, le patronyme est orthographié variablement Maupillier, Maupillié, Maupillé, Maupillier et Mopilier. Installée depuis le XIIe siècle, une famille Maupillé est localisée avec le concours d'un historien[4].

La mise en scène utilise le château en fond de scène et exalte « le mythe d'un âge d'or durant lequel nobles et gens du peuple auraient été soudés par un même idéal communautaire, image qui ne reflète pas la réalité de l'époque[5] » mais « qui a servi jusqu'à nos jours à consolider une culture politique dont témoignent les commémorations du Puy-du-Fou, sans doute les plus spectaculaires du genre[5] ».

Spectacle

Née de l'imagination de Philippe de Villiers[6] en 1977 et incarnée, depuis, par 4 000 bénévoles appelés « Puyfolais », la Cinéscénie réunit 2 400 acteurs, 2 000 projecteurs, 28 000 costumes, 142 jets d'eau. De 1982 à 2002, la musique diffusée est signée, bénévolement, Georges Delerue ; en 2003, pour les vingt-cinq ans du Puy du Fou, Nick Glennie-Smith renouvelle la musique du spectacle. Quelques acteurs célèbres ont prêté leur voix au spectacle : Gérard Depardieu, Philippe Noiret, Jean Piat, Robert Hossein, Alain Delon, Suzanne Flon, Catherine Salviat, Michel Duchaussoy. Avec une tribune panoramique de 13 069 places[7], le son et lumière accueille près de 360 000 spectateurs par an, lors de ses vingt-huit représentations. Koert Vermeulen (en) intervient en tant que concepteur d'éclairage. Ce dernier est créateur de conceptions d'éclairage, d'art, de décor, de vidéo et de contenu pour des expériences.

Depuis 1977, la Cinéscénie est un spectacle privé propriété de l'Association du Puy du Fou. Le premier spectacle a eu lieu le [8]. 81 000 visiteurs y assistent la première année, alors qu'il en fallait 40 000 pour amortir les couts[9].

Le château du Puy du Fou dans les années 1970 avant l'arrivée des Puyfolais, de la Cinéscénie et du Grand Parc.

Modifications apportées au spectacle au fil des années

Régulièrement, des modifications techniques ou scéniques sont apportées au spectacle.

En 1978, l'aire scénique est constituée de l'avant-scène, de la terrasse du château, du ponton flottant où évoluent les danseuses du Ballet d'hiver et de l'île. Elle fait une superficie d'environ 7 hectares. Les projecteurs ne sont autres que des phares de voiture, les jets d'eau des arroseurs de jardin et les acteurs des amateurs peu expérimentés. Quelques chevaux, prêtés, sont présents sur scène.

En 1990, inauguration de la nouvelle tribune de 9 000 places en vue panoramique[9].

En 1997, à l'occasion des vingt ans de la Cinéscénie, la tribune est agrandie de 2 000 places supplémentaires, portant la capacité totale à 14 000 places.

En 2000, la scène s'enrichit du donjon, à gauche du château, dû à la nouveauté 2000 du Grand Parc.

En 2003, une nouvelle musique originale est composée pour le spectacle par Nick Glennie-Smith.

En 2005, le village des Ouches est agrandi : désormais, il y a une église.

En 2008, à l'occasion de ses trente ans, c'est un nouveau final qui voit le jour avec 130 jets d'eau d'une hauteur de 30 mètres.

En 2009, la scène du Rêve est remaniée.

En 2010, le jeu des acteurs est revu, et la chaumière des Maupillier sort de terre grâce à un système de vérins à pression hydraulique.

En 2011, les scènes de la Première Guerre mondiale et des Réfugiés des Ardennes sont revues.

En 2012, le début de la scène de la guerre de Vendée est revue avec la présence de « Tambours de Feu » ainsi que la fin de la scène du Marché avec de nouvelles musiques originales. Dans un même temps, de nouvelles projections viennent embellir le château Renaissance. Première étape de la transformation de la tribune où les bancs sont remplacés par des sièges individuels pour un meilleur confort.

En 2013, la scène de la Quintaine est entièrement revue avec de nouveaux accessoires ainsi qu'une nouvelle musique originale de Nick Glennie-Smith.

En 2014, la scène du Marché est aussi revue avec une nouvelle musique originale de Nick Glennie-Smith. Apparition de drones nommés neopters apportant de nouveaux effets de mise en scène. Des améliorations au niveau de la lumière se poursuivent en partenariat avec Koert Vermeulen (en).

En 2015, la scène de la Renaissance s'étoffe, Catherine du Puy du Fou offre au roi François Ier un bal vénitien. Pour cette scène, quatre gondoles de 18 m de long sortent de l'eau et le château se transforme en palais des Doges. Dans un même temps, la chanson de l'Adieu est modifiée avec la participation de Natasha St-Pier.

En 2016, la scène de la Procession est modifiée avec l'ajout de deux nouvelles passerelles. Quinze neopters font leur apparition durant la scène des Croix.

En 2017, construction du village du rempart. Il s'agit d'un nouveau décor-village de 70 mètres à la gauche du château. Évolution des neopters (drones) avec 12 neopters pour la scène des croix (bougies), 5 neopters pour la scène de la liberté (drapeaux tricolores) et, enfin, 20 neopters pour le final (danseuses). Le prélude est complètement revu. Les derniers bancs en bois en bas de la tribune sont remplacés par des sièges individuels pour plus de confort, réduisant la capacité de la tribune à 13 069 spectateurs[7].

En 2018, le milieu du spectacle est revu, la scène du chant des moulins est supprimée et une nouvelle scène apparaît, le « Tocsin des âmes », intercalée entre la « Révolte » et les « Adieux ». Les neopters sont remplacés par trente modèles plus stables et pouvant transporter des bannières de 12 m2[10].

En 2019, la scène du « Rêve » accueille un nouveau décor, une chapelle en ruine détruite par les flammes. La voix de Gérard Depardieu est posée sur cette nouvelle scène. Deux cents personnages font leur apparition et des nouveaux costumes. La tribune est dotée de sièges individuels.

En 2020, des modifications sont également apportées telles une nouvelle musique originale composée par Nick Glennie-Smith pour la scène du Marché.

En 2021, lors du tableau des années 1930, un bombardier surgit dans le ciel et disperse les participants du grand bal populaire, annonciateur du début de la Seconde Guerre mondiale. De plus, la musique de tout le spectacle a été réorchestrée et réenregistrée avec les musiciens du London Symphonic Orchestra[11].

En 2022, la scène de la Première Guerre mondiale est étoffée avec l'ajout de tremplins hydrauliques simulant l'explosion de Mines anti-personnel qui projettent les acteurs dans le lac[12].

Critiques : une vision orientée de l'histoire de la Vendée

Jean-Clément Martin et Charles Suaud, professeur de sociologie à l'université de Nantes et directeur du Centre nantais de sociologie, font remarquer que le spectacle de la Cinéscénie dépeint une société paysanne vendéenne faussement uniforme, « privée de ses contradictions internes », occultant à la fois les affrontements ayant eu lieu en Vendée entre catholiques et protestants pendant les guerres de Religion et les rapports de domination économique et sociale entre nobles et paysans[13].

Chiffres

En 2000, le chiffre d'affaires de la Cinéscénie atteint cinq millions. En 2001, il est de 5,6 millions pour le son et lumière. En 2002, son chiffre d'affaires atteint 5,6 millions. En 2003, il est de 6,06 millions. Au début des années 2000, il est fréquenté par un peu moins de 400 000 spectateurs annuellement[14].

Le nombre d'entrées se chiffre en 2009 à 400 000[15].

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Le château du Puy du Fou », sur ideoguide.com (version du 3 novembre 2013 sur Internet Archive).
    2. Victoria Gairin, « Le Défi », dans Jérôme Cordelier, Thibaut Déléaz, Victoria Gairin, Catherine Golliau et Étienne Gernelle (dir.), Puy du Fou : Les secrets de la nouvelle multinationale du spectacle, Paris, Le Point, (ISBN 978-2-85083-031-0, ISSN 0242-6005), Un songe italien, p. 23.
    3. Jacques Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, Paris, Plon, 1840-41 (OCLC 187165543).
    4. Victoria Gairin, « Le Défi », dans Jérôme Cordelier, Thibaut Déléaz, Victoria Gairin, Catherine Golliau et Étienne Gernelle (dir.), Puy du Fou : Les secrets de la nouvelle multinationale du spectacle, Paris, Le Point, (ISBN 978-2-85083-031-0, ISSN 0242-6005, lire en ligne), La saga des Maupillier au Puy du Fou, p. 24.
    5. Valérie Sottocasa, « Ceux qui disent non », L'Histoire, no 342, , p. 65 (lire en ligne).
    6. Philippe de Villiers et Michel Chamard, L'Aventure du Puy du Fou : entretien avec Michel Chamard, Lyon, Éditions de la Loupe, , 196 p. (ISBN 9782848682457 et 2848682450, OCLC 762567787)
    7. V. G., « Coronavirus : après la polémique des 12 000 spectateurs, le Puy du Fou revoit sa copie », Le Parisien, (consulté le ).
    8. « Le Puy du Fou fête ses 30 ans de succès, entre Histoire et spectacle », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
    9. Catherine Golliau, « Le Défi », dans Jérôme Cordelier, Thibaut Déléaz, Victoria Gairin, Catherine Golliau et Étienne Gernelle (dir.), Puy du Fou : Les secrets de la nouvelle multinationale du spectacle, Paris, Le Point, (ISBN 978-2-85083-031-0, ISSN 0242-6005), Comment les « Puyfolais » déplacèrent les montagnes, p. 10-11.
    10. « Saison 2018, la Cinéscénie s'enrichit d'innovations », sur vendee-tourisme.com (version du 16 juin 2018 sur Internet Archive).
    11. « La Cinéscénie évolue dans les airs », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le ).
    12. « Puy du Fou. Une nouvelle scène pour la Cinéscénie », sur larochesuryon.maville.com (consulté le ).
    13. Jean-Clément Martin et Charles Suaud, « Le Puy du Fou : l'interminable réinvention du paysan vendéen », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 93, no 1 « L’invention du passé national / Le ghetto vu de l’intérieur », , p. 21-37 (lire en ligne).
    14. Emmanuel Guimard, « Le parc à thèmes du Puy du Fou exporte son expérience », sur Les Échos, (version du 9 mars 2022 sur Internet Archive).
    15. AFP, « Le Puy du Fou ouvre sa saison 2010 avec un nouveau spectacle médiéval », sur Le Parisien, (version du 15 avril 2010 sur Internet Archive).

    Bibliographie

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.