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Jacques Crétineau-Joly

Jacques Augustin Marie Crétineau-Joly, né à Fontenay-le-Comte (Vendée) le et mort à Vincennes (Seine) le , est un publiciste ultramontain français[1].

Jacques Crétineau-Joly
Portrait de Jacques Crétineau-Joly vers 1865
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  71 ans)
Vincennes
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique

Biographie

Élève au séminaire de Saint-Sulpice, il abandonna sa formation en théologie catholique au bout de trois ans par doute sur sa vocation ; tout juste tonsuré, il n'avait encore que vingt ans. Les pères lui confièrent le cours de philosophie du collège de Fontenay-le-Comte, mais il plaida une santé déficiente pour interrompre cette activité. Il se fit en 1823 secrétaire du nouvel ambassadeur de France à Rome, le duc de Laval-Montmorency[2]. Là, il s'essaya à la poésie profane (« Chants romains », 1826) puis religieuse (« Les trappistes », 1828 ; « Inspirations poétiques », 1833), avant de se rendre à l'évidence : sa voie serait décidément la prose. Vendéen par ses origines, il prit le parti des légitimistes et défendit la Compagnie de Jésus et le pape Pie IX, il contribue à l'historiographe de la Compagnie de Jésus.

Thèses

Le document La Formation permanente de la Alta Vendita attribué aux Carbonari présente un plan d'infiltration et de corruption de l'Église catholique. Selon Crétineau-Joly, ces papiers seraient tombés entre les mains du pape Grégoire XVI et c'est à la requête du pape Pie IX qu'il les publie dans son ouvrage : L'Église romaine en face de la Révolution[3].

Citation sur la tolérance et l'apathie

En 1845, Crétineau-Joly publie le livre Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus en six tomes. Il a écrit son livre en faveur des catholiques Jésuites, c’est-à-dire la Compagnie de Jésus, rétablie en 1814. Au milieu du tome 2, Crétineau-Joly accuse les méthodes politico-religieuses de la reine d’Angleterre Elisabeth Ire, à la fin du XVIe siècle. La reine protestante est âgée et Crétineau-Joly commente ses actions dynamiques : « L’âge ne lui donna ni la tolérance ni l’apathie, dernier attribut des souverains qui voient l’existence leur échapper. »[4]

Le journaliste Alexandre Thomas Ă©crira aussitĂ´t une critique nĂ©gative sur ce texte de CrĂ©tineau-Joly, dans le Journal des dĂ©bats politiques et littĂ©raires du . Et il traduira l’accusation de CrĂ©tineau-Joly contre Elisabeth Ire par une formule gĂ©nĂ©rale :

« La tolérance et l’apathie ce sont les derniers attributs des souverains qui voient l’existence leur échapper. »[5]

Histoire de la guerre de Vendée

Auteur contre-révolutionnaire, il fut spécialiste et l'auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre de Vendée[6] - [7] - [8], après la Révolution de Juillet il fut le fondateur du journal légitimiste Le Vendéen. De 1834 a 1837 il rédigea L'Hermine de Nantes, puis la Gazette du Dauphiné et dirigea L'Europe monarchique.

Pour l'historien Alain Gérard, Jacques Crétineau-Joly est un « écrivain profond autant que partisan, et qui a le sens de la formule » et « qui non seulement ne cite pas ses sources mais qui, selon la mode du temps, ne s'embarrasse pas d'en inventer, pourvu qu'elles fassent vrai »[9].

Pour Jacques Hussenet, en publiant son Histoire de la Vendée militaire en 1841 et 1842, Jacques Crétineau-Joly donne « à la Vendée blanche l'œuvre la plus représentative du demi-siècle. [...] Salué par Chateaubriand, par la marquise de La Rochejaquelein et les Bourbons en exil, l'ouvrage recueille l'assentiment de la quasi-totalité des insurgés encore en vie et des héritiers moraux des Blancs. Originaire de Fontenay-le-Comte et journaliste légitimiste, son auteur affiche ouvertement son aversion pour la république et son mépris pour l'orléanisme et le bonapartisme, « formes bâtardes », selon lui, de la Révolution. [...] Les talents de polémistes de l'auteur ne font pourtant pas oublier que ce dernier a pris la peine de réunir une documentation impressionnante et qu'en ce domaine, il précède Michelet dont par ailleurs il se rapproche par l'affirmation d'un ego exacerbé »[10]. Dans son ouvrage, Crétineau-Joly « rejette en bloc la Révolution, qui est assimilée à une entreprise de destruction. [...] Il multiplie les descriptions d'horreurs commises par les Bleus. [...] Cette litanie macabre a vraisemblablement incité Michelet et Louis Blanc à pratiquer la surenchère antivendéenne que l'on sait »[10]. Hussenet conclut que « La personnalité de Jacques Crétineau-Joly est si écrasante qu'aucune œuvre contre-révolutionnaire de son envergure ne verra le jour avant un tiers de siècle »[10].

Publications

  • Avec Louis Blanc, La Contre-rĂ©volution, partisans, vendĂ©ens, chouans, Ă©migrĂ©s 1794-1800
  • Chants romains, 1826 Texte en ligne
  • Inspirations poĂ©tiques, 1829
  • Charette, drame politique. PoĂ©sies vendĂ©ennes et mĂ©langes, 1833 Texte en ligne
  • 1793, 1815, 1832, Ă©pisodes des guerres de la VendĂ©e, prĂ©cĂ©dĂ©s d'un tableau historique de cette contrĂ©e depuis la rĂ©volution de Juillet, 1834
  • Histoire des gĂ©nĂ©raux et chefs vendĂ©ens, 1838
  • Un fils de pair de France, 1839
  • Histoire de la VendĂ©e militaire, 4 vol., 1840-1842 Texte en ligne 3 4
  • Histoire des traitĂ©s de 1815 et de leur exĂ©cution, publiĂ©e sur les documents officiels et inĂ©dits, 1842 Texte en ligne
  • Histoire religieuse, politique et littĂ©raire de la Compagnie de JĂ©sus, composĂ©e sur les documents inĂ©dits et authentiques, 6 vol., 1845-1846 Texte en ligne 1 2 4 6
  • ClĂ©ment XIV et les JĂ©suites, 1847 Texte en ligne
  • DĂ©fense de ClĂ©ment XIV et rĂ©ponse Ă  l'abbĂ© Gioberti, 1847 Texte en ligne
  • Histoire du Sonderbund, 2 vol., 1850 Texte en ligne 1 2
  • Scènes d'Italie et de VendĂ©e, 1853 Texte en ligne
  • Le Pape ClĂ©ment XIV, lettre au Père Augustin Theiner, 1853
  • Le Pape ClĂ©ment XIV, seconde et dernière lettre au Père Augustin Theiner, 1853
  • L'Église romaine en face de la RĂ©volution, 2 vol., Henri Plon, Paris, 1859 Texte en ligne tome I et Texte en ligne tome II
  • Simples rĂ©cits de notre temps, 1860 Texte en ligne
  • Histoire de Louis-Philippe d'OrlĂ©ans et de l'OrlĂ©anisme, 2 vol., 1862-1863 ; 1895 Texte en ligne 1 2
  • MĂ©moires du cardinal Consalvi, avec une introduction et des notes, par Jacques CrĂ©tineau-Joly, 2 vol., 1864 Texte en ligne
  • Histoire des trois derniers princes de la maison de CondĂ© : prince de CondĂ©, duc de Bourbon, duc d'Enghien, d'après les correspondances originales et inĂ©dites de ces princes, 2 vol., 1867 Texte en ligne 1 2
  • Bonaparte, le Concordat de 1801 et le cardinal Consalvi, suivi des deux lettres du P. Theiner sur le pape ClĂ©ment XIV, 1869

Liens externes

Notes et références

  1. Sylvio De Franceschi, Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin (XVIe – XXe siècle), LARHRA, (ISBN 979-10-365-4322-7), p. 7
  2. (en) Patricius Schlager, Catholic Encyclopedia (lire en ligne), « Jacques Crétineau-Joly »
  3. Jacques Crétineau-Joly, L'Église romaine en face de la Révolution, tome II, Henri Plon, Paris, 1859, Texte en ligne tome II.
  4. Jacques Crétineau-Joly, Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus, 3e édition, tome II, , p. 253
  5. Alexandre Thomas, Journal des débats politiques et littéraires, , p. 3
  6. Alfred Dantès, Dictionnaire biographique et bibliographique, alphabétique et méthodique, des hommes les plus remarquables dans les lettres, les sciences et les arts, chez tous les peuples, à toutes les époques, A. Boyer (Paris), (lire en ligne), p. 213
  7. Cortèse-Danrémont, Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin-Didot frères (Paris), 1854-1866 (lire en ligne), p. 449-450
  8. Vapereau, Gustave (1819-1906), Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays Ă©trangers, L. Hachette (Paris), (lire en ligne), p. 488
  9. GĂ©rard 2013, p. 563.
  10. Hussenet 2007, p. 73-74.

Bibliographie

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