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La Chapelle-du-Bard

La Chapelle-du-Bard est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

La Chapelle-du-Bard
La Chapelle-du-Bard
La Chapelle-du-Bard vue depuis Le Moutaret.
Blason de La Chapelle-du-Bard
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes Le Grésivaudan
Maire
Mandat
Karim Chamon
2022-2026
Code postal 38580
Code commune 38078
DĂ©mographie
Gentilé Chapelains
Population
municipale
568 hab. (2020 en augmentation de 4,41 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 21 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 25′ 25″ nord, 6° 05′ 47″ est
Altitude Min. 358 m
Max. 2 526 m
Superficie 27,7 km2
Élections
Départementales Canton du Haut-Grésivaudan
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Liens
Site web www.la-chapelle-du-bard.fr

    Ses habitants sont appelés les Chapelains.

    GĂ©ographie

    Commune rurale de montagne Ă©tagĂ©e de 343 m d'altitude au confluent du BrĂ©da et du Bens Ă  2 561 m d'altitude au Grand Charnier, traversĂ©e par le torrent Le Bard et limitĂ©e par le ruisseau du Buisson, qui forme la cascade de la Pierre Tombante[1],et le Bens respectivement cĂ´tĂ© commune d'Allevard et cĂ´tĂ© Arvillard en Savoie, tous torrents affluents du BrĂ©da.

    Elle est tournĂ©e essentiellement vers l'Ă©levage de bovins, la sylviculture avec près de 500 hectares de forets communales et 700 de forets domaniales et en commun avec la commune d'Allevard la station de ski du Collet d'Allevard ou plus de 50 pour cent du domaine skiable se trouve sur la commune de La Chapelle du Bard (PrĂ©rond, le Super Collet).

    Quatre arrĂŞtĂ©s prĂ©fectoraux de protection du biotope (tourbières) ont Ă©tĂ© pris par le PrĂ©fet de l'Isère Ă  la demande de la commune (environ 40 hectares) afin de protĂ©ger le patrimoine naturel de la commune. Il est Ă  noter que La Chapelle du Bard est la seule commune de Belledonne Ă  avoir pris une position ferme en matière d'environnement.

    La Chapelle-du-Bard est situĂ© Ă  38 km de ChambĂ©ry et Ă  45 kilomètres de Grenoble.

    Lieux-dits et Ă©carts

    Beauvoir, la Gorge, le Buisson, le Grand Pré, le Mollard, le Pont de Bens, Montgaren, la Curtanne, la Louvière, Sans Repos, Grange Davat, Pré Vieux, Revit, Pré de La Chapelle, le Filament, les Boudanes, les Cavagnates, Plan Baron, la Combe, la Sandre, les Sellières, Pré Darbon, Pré Jenton, Plan Poucet, Pré Sec, les Bugagnières, Maison forestière de Saint Hugon, la Graille, Fraix d'Aval, la Pala, le Bourg, le Plan de Daim, le Coin, le Charvin, Pierre Grosse, Pré Lafleur, Montaulier, Fontaine Froide, l'Etrat, La Francillote, Petit Pré, Mollard Pioulliou,

    Communes limitrophes

    Allevard, Arvillard, Le Moutaret, DĂ©trier.

    Histoire

    Étymologie

    Un texte du XIe siècle en latin cite la « capella de barro ». Capella (la chapelle), désigne un lieu conservant la cape ou un morceau de la cape de saint Martin, officier romain et protecteur de la Gaule chrétienne. Barro (Bard) est dérivé d'un mot celte bar, toponyme fréquent en Europe celte : hauteur, mont, barre rocheuse[2]. D'ailleurs à proximité, près de Pontcharra-sur-Bréda, on trouve Barraux et fort Barraux tristement célèbre comme lieu d'internement durant l'occupation nazie[Note 1].

    Origine

    Un peuplement ancien est attesté par l'existence en 121 av. J.-C. à Détrier, commune voisine de Savoie, d'une voie romaine avec une mansio (gite d'étape), ainsi que la découverte en 1861 d'un sarcophage romain en plomb contenant notamment une statuette en bronze dite « Vénus de Détrier », déposée au musée de Chambéry.

    La légende prétend qu'à la période des invasions sarrasines, les Maures occupèrent longtemps la montagne car, attaqués par l'évêque guerrier Isarn, ils se réfugièrent dans des lieux inaccessibles, furent contraints d'habiter dans des grottes, des sites à partir desquels ils faisaient des incursions pour se procurer de la nourriture, ravir des femmes et perpétuer leur descendance. Des scientifiques ont appuyé au XIXe siècle ces assertions en se basant sur les toponymes : Morêtel, tombeau du Sarrasin à La Ferrière, Bréda (sous le prétexte que l'on trouve près de Guelma en Afrique-du-Nord une localité appelée Hamman Berda)[4], mais « Bréda » est bien un toponyme celte[Note 2].

    Moyen Ă‚ge

    La Chapelle-du-Bard est typique de l'évolution démographique du Moyen Âge (peuplement, essarts, féodalité…) mais n'échappe pas non plus à ses vicissitudes.

    Au XIIe siècle le mandement d'Allevard est vendu au Dauphiné mais jamais payé. Il comprend les paroisskjhyes d'Allevard, Saint-Pierre, La Ferrière, Pinsot et La Chapelle-du-Bard. La difficulté d'accès en direction de Grenoble, par Sailles en allant sur Goncelin, firent que les habitants se tournèrent plus aisément vers leurs anciens seigneurs de Savoie et restèrent des Savoyards du Dauphiné et, avant l'annexion de la Savoie en 1860, des Savoyards de France.

    On trouve au moins un représentant de la petite noblesse en la personne d'un seigneur Montgaren (Mons Garencus) dont la possession est de fait bien délimitée à ce qui aujourd'hui est le hameau de Montgaren. On peut citer aussi des gentilshommes dont les noms se sont perpétués: Bigot, Blanc, Raffin, Didelle, Genton[4]…

    La période des Croisades laissera sa trace. En 1346, profitant de l'absence du seigneur d'Arvillard parti guerroyer en Terre Sainte, le seigneur d'Allevard épouse sa fille. Les Savoisiens indignés, « forts de cent bassinets et de mille archers à pied, avec à leur tête » le prétendant déchu « Humbert le Bâtard », franchissent le Bens, s'engagent dans le Val d'Allevard, arrivent à une portée de flèche des murailles d'Allevard mais battent en retraite non sans avoir incendié quelques maisons et ravagé le territoire de La Chapelle-du-Bard y laissant plusieurs morts. Les familles de ces victimes collatérales des croisades furent indemnisées contre espèces sonnantes et trébuchantes[4].

    En 1427 la peste touche la paroisse qui compte alors 82 feux[Note 3], tuant cette annĂ©e-lĂ  140 personnes. En 1428, sur le mandement d'Allevard (environ 5 400 habitants), elle tue 400 personnes. En 1439, la paroisse perd 100 habitants (soit près de 280 morts sur 492 habitants). Ă€ Montgaren, les morts furent ensevelis au lieu-dit de la Combe. Ă€ titre indicatif, Ă  Saint-Pierre, sur 317 feux : plus de 1 200 morts, Ă  Allevard sur 298 feux : plus de 1 200 morts, Ă  La Ferrière: 93 feux et plus de 260 morts et Pinsot avec 73 feux comptera plus de 180 morts. En 1630, avec le retour des armĂ©es d'Italie, c'est un nouvel Ă©pisode de peste, mais moins meurtrier[4].

    Époque moderne

    Sous le règne de Louis XIV, un traité entre la France et la Savoie, signé du Roi Soleil lui-même, précise que « la rivière Bens forme la frontière, la chartreuse de Saint-Hugon est en Savoie et le village de Montgaren en royaume de France »[5]. L'annexion en 1860 simplifiera grandement les relations qui s'étaient entretenues au cours des siècles entre les deux populations. Elle fit aussi de fait disparaitre les douaniers fortement implantés à Montgaren.

    Les relations entre les habitants de la paroisse et leurs voisins, les puissants moines de la chartreuse de Saint-Hugon, située sur la rive droite du Bens, ont toujours été difficiles. « Les Savoisiens n'osèrent pas commettre un acte de rébellion envers leurs seigneurs directs en suscitant procès aux moines, mais les Allevardins qui étaient doués de plus de turbulence et nourrissaient une aversion profonde contre le couvent, s'ingénièrent pendant six siècles à faire mouvoir les ressorts quelques fois déloyaux, à inventer des litiges pour exproprier Saint-Hugon de la plus belle partie de son patrimoine. La jalousie commença à se manifester dans le courant de l'année 1290 avec les habitants des paroisses de La Chapelle-du-Bard et de Montgaren »[4]. Aussi, en 1792, les Chapelains ne virent pas d'un mauvais œil l'entrée en Savoie des armées de la République qui chassèrent les Chartreux. La vindicte poursuivra les moines après leur départ et fera là aussi des victimes collatérales. Les habitants de Montgaren accusés à juste titre, par un garde forestier du hameau, de couper les forêts des Chartreux devenues biens nationaux, s'employèrent à le faire accuser de sorcellerie[6]. Le tribunal révolutionnaire de Grenoble rendit justice au fonctionnaire de l'État, sanctionna les habitants fautifs et marqua sans doute un des derniers procès pour sorcellerie de l'Histoire moderne. La légende qui entoure les Chartreux ne laisse pas insensible : dans les années 1960, Joseph Navizet, ancien combattant de la Grande Guerre, concessionnaire de la mine d'or des Chartreux, se rendait chaque dimanche, à pied, sac au dos, sur le terrain pour rechercher le filon que les moines auraient dissimulé à l'arrivée des révolutionnaires français. Depuis 1979, l'ancienne chartreuse est occupée par des moines bouddhistes (Institut Karma Ling).

    18 juin 1815, l'Empire s'effondre avec la défaite de Waterloo, les troupes françaises stationnées à L'Hôpital et Conflans qui deviendront Albertville, battent a plate couture l'armée sarde puis le lendemain l'armée autrichienne. Le retrait des Français entrainera des représailles sur la population civile et l'occupation entre autres de la Chapelle du Bard, occupation qui laissera un mauvais souvenir aux Chapelains.

    Le XIXe siècle connaitra un essor de peuplement rural et une industrialisation favorisée par la force motrice fournie par l'eau, l'existence de mines de fer et une population travailleuse marquée par le souvenir des guerres de l'Empire en Crimée et en Italie. Un Chapelain du hameau de Montgaren, le gendarme Raffin-Pernet de la Compagnie des Hautes Alpes fit partie de la première promotion de la Médaille militaire instaurée par l'Empereur Napoléon III en 1852. L'Annexion de la Savoie en 1860 marquera le déclin démographique de la commune avec le départ des troupes de frontière, des douaniers et de leurs familles.

    La Première Guerre mondiale marqua un tournant dans la vie de la commune avec 31 morts au Champ d'Honneur pour 690 habitants en 1911 soit une moyenne supĂ©rieure(4,4 %) Ă  celle de la France (3,4 %)[7]. Un dĂ©clin dĂ©mographique s'installe ainsi durablement, accentuĂ© par l'exode rural consĂ©quence de l'industrialisation du pays. En 1962, des chiffres, qu'il convient de consolider, font Ă©tat de 380 habitants et en 1982 de seulement 295 habitants.

    Fer et charbon

    L'histoire de la communauté est très fortement liée à celle de l'extraction et au travail du fer. Pendant longtemps, cette production de fer de qualité se faisait au seul bénéfice des religieux chartreux de Saint-Hugon, puis, à partir du XVIIe siècle surtout, de quelques « sidérurgistes » indépendants, souvent d'origine bergamasque ou piémontaise (ici la famille Alesina).

    Le premier martinet du Pont-de-Bens travaillant le fer produit en bas fourneau à partir de la mine douce, sera édifié vers 1450 par un marchand d'Allevard nommé Nicolas des Saints.

    Le premier haut fourneau mentionné sur le territoire de la Chapelle-du-Bard date de 1614. Il appartenait à une branche de la famille de Morard de La Bayette, issue de la célèbre famille d'Arces, qui donnera quelques célébrités dont l'amiral Justin Bonaventure Morard de Galles et le général Charles Morard de La Bayette de Galles. Peu après, en 1643, les comptes de châtellenie signalent que 5 martinets sont en activité au Pont-de-Bens. À cette époque, les exploitants de martinets étaient très riches : « le fer qui se bat et ouvre audict martinet de Bens est en grande quantité pour ce que ledit Nicolas de Sens (sic) et ses compagnons audict martinet sont riches et puissants »[8].

    Jusqu'au départ des moines à la Révolution, les conflits seront donc très violents et fréquents entre les religieux, les « indépendants » et la population des hameaux pour des délits de dépaissance et des problèmes de propriété ou de limites de forêts, essentielles pour l'exploitation et la production du charbon de bois nécessaire aux fourneaux et aux forges.

    En 1724, lors de l'enquête de la réformation des forêts, et par la voix de leur consul moderne, Tissot, les habitants de La Chapelle du Bard iront jusqu'à accuser, devant le procureur de la Chartreuse, Dom Chaney, les Chartreux de Saint-Hugon de fabriquer, avec les charbons des bois qui leur ont été dérobés dans les forêts du roi de France, des grenades pour l'armée savoyarde alors en guerre contre les… soldats de Sa Majesté[9].

    Un texte de 1822 aux archives des forges d'Allevard donne les vraies raisons de ces « guerres sidérurgiques » : « La politique des divers propriétaires fut toujours d'acquérir les usines qui consommaient trop de charbon pour les anéantir et aussi de devenir propriétaire exclusif de la plupart des bois du pays, soit pour faire tomber les autres établissements faute de combustible, soit pour aménager par une meilleure administration ces bois dont dépendait la prospérité de leur usine et, par une suite naturelle, celle du pays dont la population se compose presque en entier de mineurs et de charbonniers ».

    Dans leur recherche de nouvelles énergies pour fournir le haut fourneau d'Allevard, les mineurs de M. de Barral trouveront, près du ruisseau, au-dessus du hameau du Buisson, une mine de plomb et un filon de houille, hélas peu exploitables car trop faibles.

    La Chartreuse de Saint-Hugon exploitera également, sur le territoire de la Chapelle du Bard, dans la montagne entre le Bens et le Veyton près du lieu-dit Malaca (ou Malacar), des mines de cuivre transformées sur place. Cette exploitation, initiée par le prieur Dom Dupré s'avérant peu rentable, cessera à la fin du XVIIIe siècle.

    Le bruit des taillanderies

    En 1725, une enquête des émissaires du roi signale qu'il existe, sur La Chapelle-du-Bard, six martinets, une martinette et deux scieries au bord du Bens appartenant aux familles Charfas, Alésina, Grasset, Rouyer, Prater et Lacroix, exploitants indépendants.

    Avocat consistorial au Parlement de Grenoble, Alexis-François Pison du Galand, dans son voyage en Tarentaise et Savoie en 1788, parle du Pont-de-Bens : « On voit quantité de forges ou martinets dispersés çà et là soit dans le hameau même, soit aux environs, et les propriétaires de ce commerce du fer, qui sont presque tous du lieu d'Arvillars passent pour très entendus, laborieux et commodes. »[10].

    En 1815 le répertoire des usines métallurgiques du royaume[11] indique qu'il y a encore, en activité de façon permanente, quatre forges au Pont-de-Bens : celles d'Antoine Milan, de Joseph Raget, de François Alesina (Avelinas) et de Claude Grasset. Le territoire de la commune abritera encore, jusqu'en 1890, au moins trois usines sidérurgiques, en particulier celle de MM. Leborgne, au Pont-de-Bens, et la taillanderie de M. Clérin, un maître de forges particulièrement éclairé d'origine lorraine, dite « les forges du Bréda » au bord du torrent du même nom. Cette dernière usine sera, par la suite, exploitée par la famille Gremen jusqu'aux années 1970 pour la production de petit outillage pour le terrassement, la maçonnerie et l'agriculture. La taillanderie Leborgne, célèbre pour la fabrication d'outils de grande qualité, quittera peu à peu son site historique pour s'installer (à partir de 1890) à quelques centaines de mètres de là, sur le territoire d'Arvillard, en Savoie proche.

    En 1898, les forges du Pont-de-Bens emploient encore plus de 200 ouvriers taillandiers travaillant sur trente marteaux Ă  came actionnĂ©s par une force hydraulique de 600 Ă  800 ch fournie par les eaux du Bens. L'ensemble constitue, si l'on y ajoute les forges ClĂ©rin - entre 100 et 120 ouvriers - après les forges d'Allevard et ses 700 ouvriers, la deuxième grande concentration de la taillanderie du canton, l'une des plus importantes de France et un exemple remarquable et la prĂ©figuration de ce que les Ă©conomistes appellent un système productif local (SPL) selon lesquels le travail en symbiose des unitĂ©s de production et l'enracinement au pays de leurs travailleurs, dans un environnement prĂ©cis Ă  proximitĂ© de leurs domiciles et de leurs fermes, sont les conditions d'une vie Ă©quilibrĂ©e et d'un travail en usine crĂ©atif et bien menĂ©. Les paysans-ouvriers sont, dans ces conditions, les « metteurs au point », les fabricants valorisĂ©s et les premiers utilisateurs privilĂ©giĂ©s de leurs propres produits, dont ils peuvent saisir immĂ©diatement Ă  l'usage les qualitĂ©s et les dĂ©fauts, loin des conditions faites aux ouvriers - anciens paysans dĂ©racinĂ©s - des grands ensembles industriels soumis aux règles uniquement productivistes du taylorisme.

    Aux forges du BrĂ©da, sociĂ©tĂ© de Jules ClĂ©rin et fils, associĂ©e Ă  partir de 1933 Ă  MM. Gremen et Tavel, l'organisation du travail prĂ©voit les temps libĂ©rĂ©s pour les travaux des champs des paysans-ouvriers et une adaptation des horaires de travail en fonction des grosses chaleurs ou des grands froids. Grâce Ă  la proximitĂ© de la gare PLA de La Chapelle, cette sociĂ©tĂ©, qui commercialise ses fabrications sous les noms « BrĂ©da » et « Nilrec » (anagramme de ClĂ©rin), peut diffuser largement ses produits dans les meilleurs dĂ©lais. Ă€ son catalogue gĂ©nĂ©ral figurent Ă©galement, dans les annĂ©es 1930, plus de 850 numĂ©ros de types d'outils diffĂ©rents de contrĂ©es lointaines, souvent forgĂ©s ou usinĂ©s Ă  partir de schĂ©mas et donnĂ©es pratiques fournies avec prĂ©cision par les clients aux commerciaux de la sociĂ©tĂ©. Ă€ la Maison des forges et moulins de Pinsot figurent par exemple des « piochons Ă  huitres pour les ostrĂ©iculteurs de l'Ă®le de RĂ© » ou des « picoussins pour les releveurs de liège du massif de l'Esterel », aux antipodes des outillages standard souvent inadaptĂ©s.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1981 ? Philippe Baille SE
    1995 2001 Lucien Gex SE
    2001 2008 Martin Koenig SE
    2008 2014 Claude Vannuffelen SE
    2014 2022 Michel Bellin-Croyat SE Retraité de la Fonction publique
    2022 En cours Karim Chamon SE Directeur de centre de loisirs
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[13].

    En 2020, la commune comptait 568 habitants[Note 4], en augmentation de 4,41 % par rapport à 2014 (Isère : +2,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9789851 1071 1211 2771 3131 3321 3781 221
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 1651 0961 0561 018948922917844789
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    750729690558550513485471430
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    378351314295346426471525564
    2020 - - - - - - - -
    568--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee Ă  partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

    Ecole de la Louvière (de la petite section au Cm2).

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine religieux

    • Église romane Saint Blaise, tombes remarquables de deux maĂ®tres des forges : Le Borgne et ClĂ©rin

    Patrimoine civil

    Le Pont du Diable gravé en 1780 environs.
    Pont du Diable
    Ce pont, qui surplombe le Bens (torrent, affluent du BrĂ©da) d'une hauteur de 66 mètres, prĂ©sente la particularitĂ© d'ĂŞtre une liaison entre l'ancien duchĂ© de Savoie (Royaume de PiĂ©mont-Sardaigne) et la France (dĂ©partement de l'Isère). Une borne en granit, placĂ©e sur le tablier du pont, au milieu, prĂ©sente cĂ´tĂ© Savoie, une version gravĂ©e (et symbolisĂ©e) de la Croix de Savoie, et cĂ´tĂ© Isère, une version gravĂ©e (et symbolisĂ©e) d'une fleur de lys ainsi que le chiffre 66 qui par hasard(?) est le chiffre de Dieu, le chiffre 666 Ă©tant celui du Malin qui a donnĂ© son nom au pont. La lĂ©gende prĂ©tend qu'il a Ă©tĂ© construit en une nuit par le diable contre l'Ă©change de la première âme qui passerait sur ce pont et c'est un animal qui serait passĂ© en premier.Une autre lĂ©gende fait mention du retour au monastère d'un moine Ă  bord d'une charrette contenant des fruits et lĂ©gumes sous lesquels est cachĂ© un trĂ©sor. Le moine emprunte le pont en venant de France, le diable surgit, effraie la monture qui se cabre, le chargement tombe dans le prĂ©cipice et nul ne l'a retrouvĂ© Ă  ce jour.
    Ce pont, appelé « Pons Sancti Hugonis » aurait été construit entre les années 1300 et 1400, entre les communes de La Chapelle-du-Bard (Isère) et Arvillard (Savoie), vraisemblablement initié par les moines Chartreux de l'ordre de Saint Bruno, qui occupaient le couvent de la Chartreuse de Saint-Hugon, côté Arvillard. La réfection de ce pont date des années 1820 (date figurant sur la borne au milieu du pont, côté Bens amont, elle indique 1823).
    Le haut fourneau de Saint-Hugon-Isère
    Sur la rive gauche du Bens formant limite entre Savoie et Isère, on peut voir les ruines impressionnantes, sur deux hectares environ - four à griller le minerai, halde, halle à charbons, regraine, béalière, base du four - du haut fourneau de Saint-Hugon, côté « France » c'est-à-dire côté Isère après le rattachement de la Savoie à la France, établi ici sur l'emplacement d'un ancien fourneau cartusien, en 1819 par MM. Jacques Milleret, sidérurgiste, industriel et banquier ; Emile Gueymard, ingénieur des mines à Grenoble et Louis-Antoine Beaunier directeur de l'école des mines de Saint-Étienne et aciériste. Ce fourneau, dont le projet initial, datant de 1794, sous la Révolution et après le départ des moines, était financé par le banquier Claude Perier de Vizille et confié à l'administration d'une société placée sous la responsabilité des administrateurs des départements de l'Isère et du Mont-Blanc. Il devait fournir la fonte nécessaire à la fabrique de canons de fusils de Grenoble. Sous la Restauration, le nouveau fourneau aurait dû fonctionner alternativement, sous la responsabilité d'Achille Chaper, avec celui de Pinsot dans la vallée voisine. Il était alors considéré comme l'un des plus modernes de France. Il sera racheté et mis en non-activité, faute de charbons de bois, par les forges d'Allevard en 1842.

    Patrimoine naturel

    Personnalités liées à la commune

    • La famille Leborgne, apparentĂ©e au gĂ©nĂ©ral comte BenoĂ®t de Boigne de ChambĂ©ry, exploite le haut fourneau de Saint-Hugon cĂ´tĂ© Savoie (dès 1829) et les taillanderies du Pont de Bens Ă  partir de 1850.

    HĂ©raldique

    Blason de La Chapelle-du-Bard Blason
    Tiercé en pairle renversé : au 1er de sinople à deux haches de bûcheron d'argent, emmanchées d'or et passées en sautoir, au 2e d'or à une enclume de sable surmontée de deux marteaux du même, celui de dextre posé en barre et celui de senestre en bande, les tables tournées vers l'enclume, au 3e de gueules à trois bandes d'argent et à un loup (marchant) de tenné, langué de gueules, allumé d'argent et brochant[16].
    DĂ©tails
    Les deux haches entrecroisées évoquent la sylviculture. Les deux marteaux et l'enclume, pour les forges, rappellent que le travail du fer – encore présent sur la rive droite du Bens – remonte aux Allobroges et se poursuit depuis vingt-cinq siècles. Le loup est un attribut de saint Blaise, patron de la paroisse. Enfin, les bandes blanches et rouges sont celles des Barral, seigneurs de la contrée et eux aussi maîtres de forges.

    Adopté en .

    Notes et références

    Notes

    1. Les mots d'origine gauloise sont d'ailleurs insoupçonnés dans le parler vernaculaire (patois franco-provençal ou arpitan): goyarda-goyarde-, larmouize-lézard gris-, lausa-lauze-, daylle- la faux (en patois la daille), volan-faucille-, darbon-taupe-, etc[3]
    2. On retrouve les mêmes affirmations concernant les patronymes finissant en AZ ou en OZ, terminaisons de patronymes savoyards qui en fait annoncent une lettre muette ou une accentuation, le Z ne se prononçant pas.
    3. MultipliĂ©s par 6, soit 492 habitants.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Eric Tasset, Châteaux forts de l'Isère : Grenoble et le Nord de son arrondissement, Grenoble, éditions de Belledonne, , 741 p. (ISBN 2-911148-66-5), p. 217
    2. d'après Albert Dauzat linguiste français
    3. Le patois d'Allevard, Jacqueline Duc, Ă©d. Jadis Allevard, 1988
    4. la Revue de la société scientifique du Dauphiné 1838
    5. Archives de la Bibliothèque Nationale
    6. 101 personnages célèbres du Grésivaudan, Georges Salamand, éd du Fond de France, 1999 et archives du département de l'Isère
    7. 1914-1918 une histoire sans fin. La Chapelle du Bard dans le conflit, Michel Bellin-Croyat, édité à compte d'auteur 2008
    8. Thérèse Sclafert, L'industrie du fer dans la région d'Allevard au Moyen Âge, Grenoble, 1926
    9. Georges Salamand : "Allevard la forêt déchirée" éditions du Fond-de-France 1998
    10. cité par Ernest Chabrand : " Histoire de la métallurgie du fer et de l'acier en Dauphiné et Savoie" Grenoble éditions Xavier Drevet 1898
    11. Archives Nationales série F14
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    16. « 38078 La Chapelle-du-Bard (Isère) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

    Voir aussi

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