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L'As des as

L’As des as est une comĂ©die franco-allemande coĂ©crite et rĂ©alisĂ©e par GĂ©rard Oury, sortie en 1982.

L'As des as
Description de l'image L'As des as Logo.png.
RĂ©alisation GĂ©rard Oury
Scénario Gérard Oury
DaniĂšle Thompson
Musique Vladimir Cosma
Acteurs principaux
Sociétés de production Gaumont
Soprofilms
Cerito Films
Pays de production Drapeau de la France France
Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Genre Comédie
Action
Durée 96 minutes
Sortie 1982

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

En 1916, durant la PremiĂšre Guerre mondiale, deux pilotes d’avion, le Français Jo Cavalier et l’Allemand GĂŒnther von Beckmann s’affrontent. AprĂšs s’ĂȘtre posĂ©s en catastrophe, les deux hommes se battent, mais se sauvent mutuellement la vie. Vingt ans plus tard, en 1936, Jo est devenu l’entraĂźneur de l’équipe française de boxe, Ă©quipe qui doit se rendre Ă  Berlin pour participer aux Jeux olympiques, dans une Allemagne vivant sous le rĂ©gime nazi d’Adolf Hitler.

AprĂšs un combat de boxe gagnĂ© par le boxeur poulain de Cavalier, l’équipe se retrouve dans le restaurant L’as des as, appartenant Ă  Jo, oĂč dĂ©bute un dĂ©bat sur la question « Faut-il aller ou non aux Jeux olympiques ? Â». Jo rĂ©pond qu’il y va un peu Ă  contre-cƓur (l'idĂ©e de dĂ©filer devant Hitler le bras tendu le dĂ©goĂ»tant). Cependant, Gabrielle Belcourt, une journaliste que Jo a malencontreusement bousculĂ©e et qu’il a provoquĂ©e, le piĂšge en Ă©crivant un article, paru le lendemain, sur cette dĂ©claration. Cette derniĂšre part Ă©galement pour Berlin afin d’interviewer le FĂŒhrer. Jo et la journaliste se retrouvent dans le train pour la capitale, oĂč il tente de lui faire une cour assidue, sans savoir que c’est elle qui a Ă©crit l’article.

Dans le train, Cavalier rencontre un enfant juif de dix ans, Simon Rosenblum qui lui demande un autographe. Alors qu’il se fait mener par le bout du nez par Gabrielle, il dĂ©cide de ramener le gamin chez ses grands-parents, gĂ©rants d’une librairie, qui devaient initialement venir le chercher Ă  la descente du train. Mais des membres de la Gestapo se trouvent Ă  la librairie qu'ils saccagent. Il dĂ©cide de les affronter au cours d’une bagarre et parvient Ă  leur Ă©chapper en se faisant passer pour le porteur du flambeau olympique. De retour Ă  l’hĂŽtel, il retrouve Simon revenu avec toute sa famille, poursuivie par les autoritĂ©s nazies. Il dĂ©cide de les prendre sous sa protection et les fait dormir dans les chambres d’hĂŽtel de la dĂ©lĂ©gation française. Alors qu’il se rend dans la chambre de Gabrielle, il apprend que c’est elle la journaliste rĂ©pondant aux initiales G.B. dont elle avait signĂ© l’article.

Le lendemain, son ami GĂŒnther von Beckmann, gĂ©nĂ©ral de la Luftwaffe, mais farouche anti-nazi, lui prĂȘte sa voiture pour permettre aux Rosenblum de quitter Berlin et se rĂ©fugier en Autriche. Mais toute la famille est arrĂȘtĂ©e dans un restaurant, sauf Simon. Mis au courant, Cavalier part Ă  son secours avec l'avion de GĂŒnther. AprĂšs avoir rejoint Simon en parachute, ils tentent de semer les Allemands Ă  leurs trousses, mais les routes Ă©tant barrĂ©es, ils se font arrĂȘter et sont conduits au commissariat de Munich.

Sur place, ils retrouvent les autres membres de la famille Rosenblum. De leur cĂŽtĂ©, Gabrielle et GĂŒnther von Beckmann apprennent, Ă  leur arrivĂ©e Ă  Munich, l'arrestation de Jo. Bien que l'officier se soit portĂ© garant de Jo, ce dernier s’échappe, emmenant avec lui la famille Rosenblum et GĂŒnther en direction de l'Autriche. Ils se sĂ©parent de ce dernier, prĂšs de la frontiĂšre autrichienne. Mais, Ă  la suite d'un incident avec le poteau indicateur, ceux-ci prennent la route pour Berchtesgaden, exactement au Berghof d'Hitler, oĂč se trouvent Ă©galement l’officier et la journaliste.

S’étant rendu compte qu’ils se trouvent dans la rĂ©sidence du dictateur, Jo use de stratagĂšmes pour fuir, comme se dĂ©guiser en officier nazi et faire partir son ami avec la sƓur d'Hitler, Angela (qui dĂ©teste Eva Braun, invitĂ©e par son frĂšre, et menaçant celui-ci de partir), avec un faux mot doux, afin qu’il puisse quitter le Berghof avec les Rosenblum et Gabrielle en utilisant la voiture du FĂŒhrer.

Ils se retrouvent nĂ©anmoins poursuivis par Hitler, accompagnĂ© de soldats, qui croit d'abord poursuivre la voiture de sa sƓur. Le dictateur reconnait le grand-pĂšre Rosenblum, qui avait Ă©tĂ© son supĂ©rieur durant la PremiĂšre Guerre mondiale et l'origine de son antisĂ©mitisme. Cavalier parvient Ă  faire sortir de la route la voiture d’Hitler, projetant ce dernier dans une mare aux canards. Les fugitifs parviennent Ă  rejoindre l’Autriche, ayant sauvĂ© toute la famille de la persĂ©cution.

Fiche technique

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Distribution

  • Hans WyprĂ€chtiger : Oberleutnant Rosenblum
  • Dominique Nato : un boxeur

Production

DĂ©veloppement

En 1980, Gérard Oury soumet à Jean-Paul Belmondo l'idée d'une comédie autour de la boxe au temps du nazisme. L'histoire n'est pas encore écrite, mais l'idée plaßt à l'acteur, qui donne son accord. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Belmondo est emballé par le scénario coécrit par Gérard Oury et sa fille DaniÚle Thompson : « Si l'on ne déteste pas le paradoxe, on peut affirmer que l'As des as raconte une histoire vraie, à ce détail prÚs que tout a été inventé[3] ! » Il coproduit le film et renonce intégralement à son cachet parce qu'il a « le désir de stigmatiser sous le ton léger de la comédie, l'antisémitisme et l'intolérance »[4].

Tournage

Le tournage débute au printemps 1982. Les scÚnes aériennes sont réalisées à l'aérodrome de La Ferté-Alais en France[5]. Toutefois, l'essentiel est filmé en Autriche et surtout dans le studio de la Bavaria à Munich. Le chalet utilisé pour représenter celui d'Hitler n'est pas réalisé en carton-pùte et a une certaine ressemblance avec l'original. Meubles, escalier et taille sont ainsi reproduits à l'identique. Cependant la grande baie vitrée de l'original était plus haute et on ne pouvait pas, contrairement au film, regarder à l'intérieur depuis l'extérieur, comme le fait Belmondo. Celui-ci, trÚs impliqué depuis toujours dans le monde de la boxe, a absolument tenu à ce que la plupart des boxeurs de l'équipe olympique soient interprétés par de véritables jeunes boxeurs.

Le tournage se termine ensuite à Berlin[6] - [3]. La scùne finale dans la mare aux canards est un clin d'Ɠil au film de Lubitsch : To be or not to be (1942).

La scÚne de l'arrivée du train en gare de Berlin est extraite du film Julia de Fred Zinnemann (1977). Des scÚnes du film documentaire nazi Les Dieux du stade, tourné par Leni Riefenstahl lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, sont réutilisées, avec l'accord de la réalisatrice de réutiliser le 100 mÚtres de Jesse Owens[7] - [8].

Dans une interview de 2000 pour les bonus du DVD du film, Gérard Oury confie, entre autres, que les figurants jouant la garde rapprochée SS au Berchtesgaden étaient américains, car les Allemands prévus au départ ont refusé de se couper les cheveux pour le film.

Accueil

Sorties

Le film sort le en France et le en Allemagne de l'Ouest. C'est un succĂšs[10].

Critiques

L’accueil critique est moins enthousiaste que celui du public, Belmondo n’ayant pas souhaitĂ© montrer le film aux journalistes avant sa sortie en salles. Il recueille nĂ©anmoins d'excellentes critiques de la part de François Chalais dans le Figaro Magazine et de Marc Esposito dans PremiĂšre. Le film suscite une forme de polĂ©mique du fait de sa sortie quasi simultanĂ©e avec Une chambre en ville, de Jacques Demy. Ce dernier long-mĂ©trage, auquel la critique française avait fait un triomphe unanime, s’avĂšre un Ă©chec commercial, alors que le film de GĂ©rard Oury remporte un grand succĂšs. Dans le TĂ©lĂ©rama du , vingt-trois critiques de cinĂ©ma signent un texte comparant les rĂ©sultats des deux films et dĂ©plorant que le « public potentiel » du film de Demy soit dĂ©tournĂ© par « l’écrasement informatif et publicitaire des films prĂ©conçus pour le succĂšs ». La polĂ©mique ne touche pas le grand public, mais suscite l’agacement de Jean-Paul Belmondo, qui rĂ©pond par un texte intitulĂ© Lettre ouverte aux coupeurs de tĂȘtes :

« GĂ©rard Oury doit rougir de honte d’avoir « prĂ©conçu son film pour le succĂšs ». Jacques Demy a-t-il prĂ©conçu le sien pour l’échec ? Lorsqu’en 1974 j’ai produit Stavisky d’Alain Resnais et que le film n’a fait que 375 000 entrĂ©es, je n’ai pas pleurnichĂ© en accusant James Bond de m’avoir volĂ© mes spectateurs. [
] Oublions donc cette agitation stĂ©rile et gardons seulement en mĂ©moire cette phrase de Bernanos : « Attention, les ratĂ©s ne vous rateront pas ! »

— Jean-Paul Belmondo[11]

Jacques Demy est le premier surpris de cette polémique et ne met pas l'échec de son propre film sur le compte du succÚs de celui de Gérard Oury[10] - [12] - [13].

Box-office

L'As des as est un trĂšs gros succĂšs public, atteignant les cinq millions et demi de spectateurs en France, ce qui constituera le second meilleur box office (aprĂšs Le Cerveau) pour Jean-Paul Belmondo.

Pays Box-office Durée Classement TLT[14]
Box-office Drapeau de la France France[15] 5 452 593 entrĂ©es 26 semaines 2e de 1982
Box-office Paris[15] 1 223 205 entrĂ©es 49 semaines 2e de 1982
Box-office Drapeau de la Suisse Suisse[16] 364 351 entrĂ©es - -

Sa premiĂšre semaine au box-office Ă  Paris est un record Ă  l'Ă©poque avec 463 028 entrĂ©es, battant l'ancien record Ă©tabli trois semaines plus tĂŽt par Deux heures moins le quart avant JĂ©sus-Christ[17] - [4].

Diffusions télévisuelles

L'As des as est le premier film diffusé par la nouvelle chaßne payante Canal+, le [18], à 11 h du matin. Mais des problÚmes techniques liés à l'incompatibilité du décodeur avec certaines télévisions et magnétoscopes contrecarrent cette diffusion. AprÚs avoir reçu de nombreux appels d'abonnés mécontents, la chaßne décide de lever le cryptage[19].

Notes et références

  1. « Box office Jean-Paul BELMONDO - (page 48) - BOX OFFICE STORY », sur www.boxofficestory.com (consulté le )
  2. « Convertisseur franc-euro | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  3. Valmont, p. 88.
  4. Valmont, p. 89.
  5. Poiré, p. 386.
  6. Poiré, p. 242.
  7. Site nouvelobs.com, article de Guillaume Loison, "« Bourvil, de FunÚs, Belmondo, les secrets du cinéma de Gérard Oury », un mythe français", consulté le 8 septembre 2021.
  8. GÉRARD OURY 1919 - 2006, Sacem
  9. Aeromovies : l'As des As
  10. Samuel Blumenfeld, « « L’As des as » contre « Une chambre en ville », le match qui mit fin Ă  l’ñge d’or de la critique française », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Gilles Durieux, Belmondo, Le Cherche-midi, 2009, pages 283-287
  12. Legrand, Lherminier et Mannoni, p. 760.
  13. Valmont, p. 90.
  14. Tous les temps - All Time
  15. (ja) « ç”Ÿç†ăźă—ăăżă‚„äœ“ăźć€‰ćŒ–ă«ă€ă„ăŠ - 曎ćčŽæœŸéšœćźłă«ăŻă©ă‚“ăȘè–Źă‚’äœżăˆă°ă„ă„ăź », sur 曎ćčŽæœŸéšœćźłă«ăŻă©ă‚“ăȘè–Źă‚’äœżăˆă°ă„ă„ăźïŒŸ,‎ (consultĂ© le ).
  16. Cortesi, p. 65.
  17. Box-office Paris du 27/10/1982 au 02/11/1982 sur Boxofficestars
  18. 4 novembre 1984 : Naissance de la chaine Canal + ! (eighties.fr).
  19. Pierre Lescure, Sabrina Champenois, In the baba, Grasset, 2012.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Alain PoirĂ©, 200 films au soleil, Ramsay, 1988
  • FrĂ©dĂ©ric Valmont, Jean-Paul Belmondo - itinĂ©raire d'un acteur comblĂ©, Éditions Didier Carpentier, 2008
  • Jacques Legrand, Pierre Lherminier et Laurent Mannoni, Chronique du cinĂ©ma, Chronique, 1992
  • Mario Cortesi, James Bond, Belmondo & Cie - le livre du cinĂ©ma europĂ©en, Avanti, 1983

Liens externes

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