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L'Année philologique

L’Année philologique — en abrégé APh ; le titre complet est L’Année philologique : bibliographie critique et analytique de l’Antiquité gréco-latine[1] — est une bibliographie annuelle répertoriant les publications scientifiques relatives à la civilisation de la Grèce et de la Rome antiques, des origines à l'orée du Moyen Âge. Tous les domaines d'étude y sont pris en considération, de l'histoire politique aux sciences et techniques, en passant par la littérature, la linguistique, l'archéologie, la religion, le droit ou encore la philosophie[2]. Fondée en 1926 par le latiniste Jules Marouzeau[3], elle a été publiée jusqu'à une date très récente avec le concours du CNRS et la collaboration de plusieurs centres de recherche étrangers[4]. Le CNRS s'étant retiré du projet en 2013-2014, depuis le , la rédaction française a son siège à l'Université Lille III.

L'Année philologique
Titre abrégé APh
Discipline Bibliographie
Langue Français, allemand, anglais, espagnol, italien
Publication
Maison d’édition Société internationale de bibliographie classique (SIBC) (Paris)
PĂ©riode de publication 1928 Ă  aujourd'hui
Fréquence Un volume par an
Indexation
ISSN 0184-6949
OCLC 605075074
Liens

Propriété de la Société internationale de bibliographie classique (SIBC), une association française à but non lucratif, L'Année philologique est disponible sous la forme de volumes imprimés dont la diffusion a été assurée par la société d'édition Les Belles Lettres jusqu'en 2017, année où la firme Brepols s'est vu confier la gestion de la base en ligne (depuis la fin des années 1990, la bibliographie est en effet consultable également en ligne)[5].

Contenu

Actuellement L’AnnĂ©e philologique paraĂ®t chaque annĂ©e au dĂ©but de l'automne. En raison du temps nĂ©cessaire pour rĂ©pertorier et traiter les nouvelles publications, elle ne signale celles-ci qu'au minimum deux ans après leur parution. Depuis la crĂ©ation de la base de donnĂ©es « L’AnnĂ©e philologique sur Internet Â», le contenu de chaque nouveau tome est intĂ©grĂ© Ă  la base de donnĂ©es en ligne aussitĂ´t après la parution du volume imprimĂ©[1].

Cette bibliographie recense les monographies et les articles parus dans des périodiques et des recueils (actes de colloques, mélanges, etc.). Les monographies sont mentionnées avec, éventuellement, des informations sur leur contenu, tandis que les articles sont d'habitude accompagnés d'un bref résumé rédigé, selon l'origine de la notice, en allemand, en anglais, en espagnol, en français ou en italien. La revue ne porte pas de jugement de valeur sur les publications qu'elle signale, mais indique, pour chaque monographie, les principaux comptes rendus auxquels elle a donné lieu[1].

L’Année philologique ne prétend être pas exhaustive : destinée avant tout à la recherche, elle ignore par exemple les publications purement scolaires et les ouvrages de simple vulgarisation, et, même si elle enregistre un très grand nombre de publications, elle ne saurait recenser la totalité de ce qui paraît chaque année et doit donc être complétée par le recours aux bibliographies spécialisées existantes (linguistique, archéologie, paléographie, épigraphie, papyrologie, philosophie, etc.)[1]. La plupart de celles-ci sont signalées dans chaque tome de la revue.

Au cours de son histoire, L'Année philologique a été distinguée à trois reprises par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui a décerné à ses directeurs successifs, Jules Marouzeau, Juliette Ernst et Pierre-Paul Corsetti, le prix Brunet, destiné à honorer une bibliographie savante.

Histoire

DĂ©buts

L’AnnĂ©e philologique a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1926 par Jules Marouzeau[3]. Celui-ci avait commencĂ© par publier, en 1927, les deux volumes d'une importante bibliographie rĂ©trospective, Dix annĂ©es de bibliographie classique (1914-1924), destinĂ©s Ă  couvrir les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la crĂ©ation de la revue. Le tome I de L’AnnĂ©e philologique (qui couvre les annĂ©es 1924-1926) paraĂ®t en 1928 et prend la suite de ces Dix annĂ©es de bibliographie classique[6]. Marouzeau est le premier directeur de la revue. L'une des premières collaboratrices de cette bibliographie est Juliette Ernst (1900-2001), qui participe Ă  sa rĂ©daction Ă  partir de 1929, avant d'en devenir plus tard la rĂ©dactrice en chef puis, en 1963, la directrice. Ă€ compter de 1946, annĂ©e oĂą J. Ernst fut recrutĂ©e par le CNRS comme « collaborateur technique Â» (grade Ă©quivalent Ă  celui d'ingĂ©nieur de recherche dans la terminologie actuelle), et jusqu'en 2014, la plupart des membres de la rĂ©daction française ont Ă©tĂ© des agents de cet organisme.

À partir de 1965 : création des rédactions à l'étranger

Au fil du temps, en raison du nombre sans cesse croissant des travaux relatifs à l'Antiquité classique, L’Année philologique a été conduite à se doter de succursales étrangères. La première a été la rédaction américaine, fondée en 1965 à Chapel Hill, N.C., et chargée des publications originaires des États-Unis, du Royaume-Uni, d'Irlande et de divers pays du Commonwealth (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande)[6]. En 1972, une rédaction allemande voit le jour à Heidelberg, en Allemagne fédérale, pour couvrir les publications d'Allemagne et d'Autriche[6]. Quelques années plus tard, en 1977-1978, une rédaction suisse est créée à Lausanne[6]. En 1995, se met en place à Gênes une rédaction destinée à répertorier l'abondante production italienne. Enfin, en 2000, est inaugurée à Grenade une rédaction espagnole ayant pour mission de signaler les publications de la péninsule Ibérique et d'Amérique latine[6]. De son côté, la rédaction française, qui a assuré jusqu'en 2014 la direction d'ensemble de l'entreprise, traite les publications d'Europe (hormis celle des pays où existent des rédactions spécifiques), du Proche-Orient, d'Afrique et d'Asie (Japon)[7].

Années 1980-2000 : l'informatisation de la revue

Au cours des années 1980, plusieurs dizaines de volumes (plus précisément les tomes 1 à 44) ont été disponibles sur microfiches, mais ce support a été vite abandonné en raison de son caractère peu pratique et, pour cette raison, de son faible succès[5]. La numérisation rétrospective de L’Année philologique commence en 1988[6]. Elle aboutit à la publication sur CD-Rom de la Database of classical bibliography (DCB), dont il existe deux versions, parues respectivement en 1995 et en 1997, la seconde comprenant le contenu des tomes 45 à 60[8], mais en raison à la fois de son coût et de l'évolution des techniques, le procédé ne tarde pas à être, lui aussi, abandonné, au profit d'une mise en ligne sur Internet[5].

En 1994, Ă  l'initiative du nouveau directeur de la revue, Pierre-Paul Corsetti[9], assistĂ© par Éric Rebillard, Ă  l'Ă©poque directeur adjoint, et avec le concours de Richard Goulet, est crĂ©Ă©e AnPhil, une base de donnĂ©es relationnelles permettant un travail collectif en rĂ©seau[10]. C'est cette base qui sera employĂ©e pour la mise en ligne progressive de la totalitĂ© de L’AnnĂ©e philologique, d'abord par le biais du projet AnPhilNet, en libre accès de 1999 Ă  2002, et qui couvrait seulement les tomes 66 (1995) Ă  70 (1999) de la revue, puis, Ă  partir de 2002, via une base Oracle appelĂ©e « L’AnnĂ©e philologique sur Internet », oĂą ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s progressivement le contenu de la DCB, ainsi que les donnĂ©es des volumes imprimĂ©s depuis le tome 1 (1924-1926). Cette base est accessible moyennant un abonnement payant auquel peuvent souscrire tant les institutions (universitĂ©s, bibliothèques, centres de recherche, etc.) que les particuliers[5].

Notes et références

  1. « Page « Ă‰laboration Â» du site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?). Page consultĂ©e le 5 fĂ©vrier 2011.
  2. Pour plus de détails, consulter la Table des divisions placée en tête de chaque volume. Le plan de classement originel a subi diverses modifications en 1997. C'est cette version remaniée qui est suivie depuis le tome 67 (1996), paru en 1999.
  3. « Page d'accueil du site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  4. Page d'accueil du site anneephilologique.com. Page consultée le 5 février 2011.
  5. « « Supports de L’Année philologique » sur le site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  6. « « Histoire » sur le site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  7. « Page de la rédaction française sur le site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  8. « Page de la DCB sur le site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  9. Ancien élève de l'École normale supérieure (promotion 1964 Lettres) et agrégé de grammaire, ce dernier a commencé sa collaboration à L'Année philologique en 1978. Il en prendra la direction en 1994 et occupera ces fonctions jusqu'en 2009, année de son départ à la retraite.
  10. « « Le programme AnPhil » sur le site anphil.org »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)

Liens externes

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