LĂ©gion hanovrienne
La Légion hanovrienne est un corps militaire créé en 1803 par Napoléon Bonaparte dans l'électorat du Hanovre. Son organisation s'étale sur deux ans, jusqu'en 1805, en raison de la difficulté du recrutement. La légion part pour la France en 1806 ; elle entre ensuite dans la péninsule Ibérique dans le cadre de la guerre d'Espagne, où elle se bat essentiellement au Portugal au sein des troupes de Junot, Soult et Masséna. Elle se distingue une dernière fois à Fuentes de Oñoro en , avant d'être dissoute et ses éléments éparpillés dans les unités françaises.
LĂ©gion hanovrienne | |
LĂ©gion hanovrienne, 1806. Planche d'Alfred de Marbot. | |
Création | 1803 |
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Dissolution | 1811 |
Allégeance | Empire français |
Branche | Grande Armée |
Type | LĂ©gion |
Guerres | Guerre d'indépendance espagnole |
Batailles | Siège de Ciudad Rodrigo Siège d'Almeida Bataille de Buçaco Bataille de Fuentes de Oñoro |
Organisation
En 1803, les troupes françaises du général Mortier occupent l'électorat du Hanovre, possession de la famille royale britannique. Le Premier consul Napoléon Bonaparte en profite pour ordonner l'organisation d'une légion hanovrienne combinant une unité de cavalerie et un régiment d'infanterie légère[1]. Un dépôt est installé à Celle pour y recevoir les recrues, mais les prescriptions de Napoléon doivent être revues à la baisse : en effet, la plupart des soldats de l'ex-armée hanovrienne se sont réfugiés en Angleterre et se sont enrôlés dans la King's German Legion, ce qui oblige l'administration à faire appel à des volontaires allemands. En dépit de ces efforts, l'infanterie de la légion n'aligne qu'un demi-bataillon sur les deux prévus initialement. Seule la cavalerie rassemble un effectif satisfaisant pour devenir le régiment de chevau-légers hanovriens[1].
Campagnes militaires
Infanterie
Au milieu de l'année 1804, Napoléon ordonne de transférer la légion hanovrienne en France, espérant ainsi limiter les désertions. L'unité est d'abord assignée à la garde des côtes françaises de Méditerranée et de l'Atlantique, avant d'être incorporée au corps d'observation de la Gironde du général Junot en août 1807[1]. Ce dernier envahit le Portugal dès l'année suivante, s'empare de Lisbonne mais est finalement vaincu par l'armée britannique du général Wellesley, futur vainqueur de Napoléon à Waterloo. L'armée française est rapatriée en France par la flotte anglaise, et la plupart des Hanovriens servant dans la légion en profitent pour déserter et rejoindre les rangs de la King's German Legion[1]. La légion revient en Espagne l'année suivante, toujours au sein des troupes de Junot, dans le cadre de la venue de l'Empereur dans la péninsule ; avec un effectif qui ne dépasse pas 300 soldats, elle passe alors dans le corps d'armée du maréchal Soult et prend part aux opérations contre les Anglais du général Moore. À la fin de l'année, réduit comme peau de chagrin par les combats, le bataillon hanovrien est intégré aux forces du maréchal Ney[1].
En 1810, la légion est augmentée à deux bataillons grâce aux renforts en provenance des dépôts et de l'ex-bataillon de Westphalie, et est appelée à participer à la troisième invasion française du Portugal dirigée par le maréchal Masséna. Les Hanovriens font le coup de feu aux sièges de Ciudad Rodrigo et d'Almeida, puis à la bataille de Buçaco où l'excellence de la position défensive des Anglo-Portugais coûte cher en hommes. La campagne se solde par un échec pour Masséna : la légion à présent réduite à environ 600 hommes se bat à Fuentes de Oñoro, le . Dans l'action, le bataillon hanovrien est pris pour une unité britannique par les soldats français à cause de son uniforme rouge et essuie le feu ami[2]. Les pertes subies lors de la bataille entraîne la dissolution de la légion hanovrienne, dont les membres sont dispersés dans un certain nombre de régiments français[3].
Cavalerie
En 1805, alors que le régiment d'infanterie légère reste en France, le régiment de cavalerie de la légion part pour l'Italie et participe aux opérations militaires de la région. Ses trois escadrons, incorporés à l'armée française de Naples en , doivent faire le coup de sabre contre les bandes de partisans hostiles aux Impériaux[3]. Les chevau-légers hanovriens guerroient ainsi jusqu'en où ils quittent le pays, et, après un passage aux forces d'occupation en Prusse, rejoignent le théâtre de la guerre de la péninsule espagnole[3].
Arrivés sur place, ils sont affectés à la brigade de cavalerie légère du général Franceschi-Delonne au sein du IIe corps du maréchal Soult. Celui-ci est chargé de rattraper les troupes britanniques du général Moore en retraite, ce qui donne l'occasion aux chevau-légers de se mesurer aux hussards hanovriens de la King's German Legion[3]. Les opérations se poursuivent. Au début de l'année 1809, la brigade Franceschi-Delonne avise un détachement espagnol de l'armée de La Romana et fait de nombreux prisonniers. Les Hanovriens chargent encore à la bataille de Braga le , mais à cette date, l'unité est très fortement réduite par les pertes enregistrées depuis le début des engagements. C'est seulement à la fin de l'année que des colonnes de renfort permettent de remonter l'effectif à environ 1 000 hommes organisés en quatre escadrons[3]. Ainsi augmentés, les chevau-légers de la légion prennent part aux événements de la campagne du Portugal en 1810, ce qui occasionne une nouvelle fois des pertes très importantes. Au mois d', l'Empereur ordonne la dissolution de l'unité et la répartition de ses ex-membres dans le 1er hussards et le 9e chevau-légers lanciers[3].
Commandants
- 1803 : colonel Louis Cyriac Striffler pour l'infanterie.
- 1803 : colonel Charles Joseph Evers pour la cavalerie.
- 1811 : colonel Hohenzollern-Hechingen (?) pour l'infanterie.
Notes et références
- Davin et Jouineau 2013, p. 28.
- Elting 2009, p. 368.
- Davin et Jouineau 2013, p. 30.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Didier Davin et André Jouineau, « La Légion Hanovrienne au service de la France (1803-1811) », Figurines, no 104,‎ , p. 28-31.
- (en) John Elting, Sword Around a Throne : Napoleon's Grande Armée, Da Capo Press, , 784 p. (ISBN 978-0-306-80757-2).