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Kira Kirillovna de Russie

Kira Kirillovna de Russie (en russe : Kira Kirillovna Romanova, Кира Кирилловна Романова), née le à Paris et morte le à Saint-Briac, fut princesse de Russie, puis en 1924 grande-duchesse de Russie. Par son mariage, elle devint princesse de Prusse.

Kira Kirillovna de Russie
Description de cette image, également commentée ci-après
Kira Kirillovna de Russie et son époux, Louis-Ferdinand de Prusse (1907-1994), en 1938.

Titre

Épouse du prétendant au trône royal de Prusse et au trône impérial allemand


(16 ans, 1 mois et 19 jours)

Prédécesseur Cécilie de Mecklembourg-Schwerin
Successeur Sophie d'Isembourg

Famille

Elle est la fille cadette du grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie et de la princesse Victoria Mélita de Saxe-Cobourg-Gotha.

Mariage et descendance

Le , à Potsdam, Kira Kirillovna de Russie épousa Louis-Ferdinand de Prusse (1907-1994), (fils de Guillaume de Prusse et de Cécilie de Mecklembourg-Schwerin). De cette union naquirent sept enfants :

Biographie

Le mariage des parents de Kira Kirillovna de Russie ne fut pas accepté par Nicolas II de Russie, pour cette raison la grande-duchesse naquit à Paris le où ses parents vécurent exilés quelques années. Un peu plus tard, le tsar autorisa le retour en Russie du grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie et de son épouse.

Révolution russe

Après la prise du pouvoir par les Bolcheviks, les parents et la sœur de Kira Kirillovna de Russie quittèrent la Russie à destination de la Finlande. À cette époque, la grande-duchesse était âgée de huit ans, elle se souvint du voyage vers l'exil, elle se souvint que sa famille fut autorisée par le gouvernement provisoire à quitter la Russie. « Pour la première fois, ils voyagèrent dans un train public, pour la première fois, il n' y avait pas de fioritures.... des tapis rouges et le confort, etc »[3]. Sa mère enceinte lors de leur départ de Russie, à quarante ans, donna naissance en Finlande à un garçon : Vladimir Cyrillovitch de Russie. Pendant un an, la famille attendit la victoire de l'Armée blanche sur les Bolcheviks pour rentrer en Russie. « Comme j'aimerais pouvoir vous voir » écrit Kira Kirillovna de Russie à sa tante la reine Marie de Saxe-Cobourg-Gotha en . « Ici, il fait froid, alors que cela devrait être l'été. Boy (Vladimir Kirillovitch de Russie) est si gentil. Quand il a faim Nana prépare son déjeuner, par la faim, les larmes ruissellent et tombent sur ses joues ». Kira parle de cueillette de champignons dans les bois, le cinéma du vendredi, de ses leçons, mais elle indique également le manque de sucre. Sa mère écrit à des parents résidant dans d'autres pays, pour son fils, elle mendie des aliments pour bébé[4].

L'exil

La famille quitta la Finlande, elle s'installa à Cobourg puis à Saint-Briac. Kira, née princesse de Russie, portera en 1924, le titre de grande-duchesse.

Personnalité et physique

Les cheveux foncés, Kira Kirillovna de Russie fut une jeune fille à l'esprit dynamique, d'une grande simplicité, d'une humeur régulière. Elle fut intelligente, curieuse, intéressée par les Beaux-Arts, en cela elle ressembla à sa mère avec qui elle travailla à l'atelier d'art de Saint-Briac[5].

Mariage

La grande-duchesse Kira Kirillovna de Russie, reine titulaire de Prusse.

Kira Kirillovna de Russie fréquenta ses cousins dans les différentes Cours royales, se rendit à la Cour royale britannique, voyagea au Royaume-Uni. La grande-duchesse eut beaucoup de difficultés à trouver un époux. Elle était intéressée par le prince Alphonse d'Espagne, prince des Asturies, (fils de Alphonse XIII d'Espagne), mais le prince montrât plus d'intérêt pour une fille du prince Nicolas de Grèce. Plus tard, elle s'entichat du prince Constantin Soutzo dit "Teddy", un aristocrate roumain. Son cousin, Charles II de Roumanie lui refusa la permission d'épouser "Teddy" pour des raisons politiques. Le , Kira Kirillovna de Russie épousa Louis-Ferdinand de Prusse. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le prince de Hohenzollern travailla secrètement contre les nazis; vers la fin du conflit, le couple fut arrêté et déporté au camp de concentration de Dachau, jusqu'à la libération du camp par l'armée américaine en 1945.

Après la guerre, le couple s'installa dans un petit village près de Brême en Allemagne[6].

Après la Seconde guerre mondiale Kira Kirillovna de Russie fut appelée à témoigner dans l'affaire Anna Anderson, cette femme prétendit être la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie, fille cadette de Nicolas II de Russie. En 1952, sur la demande de sa belle-mère Cécilie de Mecklembourg-Schwerin, la grande-duchesse rencontra brièvement Anna Anderson, elle ne fut pas convaincue sur la véritable identité de la pseudo-grande-duchesse. Kira Kirillovna de Russie trouva la femme « repoussante » et « elle n'était pas une dame », elle était incapable de parler l'anglais, langue parlée habituellement par la famille[7]. La grande-duchesse n'était encore qu'une enfant de sept ans lorsqu'elle vit pour la dernière fois la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie. Son oncle, le grand-duc Andreï Vladimirovitch de Russie, quant à lui, fut convaincu : Anna Anderson était Anastasia. Quant à ses parents, ils ne furent pas convaincus[8].

Plus tard, Kira Kirillovna de Russie fut déçue par son fils Frédéric-Guillaume de Prusse, qui, pour épouser une roturière, renonça à ses droits dynastiques[9].

Décès

Kira Kirillovna de Russie porta peu d'attention à sa santé. Vers les cinquante ans, elle souffrit d'hypertension artérielle et d'obésité. En , lors d'une visite à Saint-Briac du grand-duc Vladimir Cyrillovitch de Russie, la grande-duchesse de bonne humeur mangeait et prenait plusieurs cuillères de sucre dans son café en disant : « À Dieu ne plaise, je mange n'importe quoi et je suis en bonne santé ». La même nuit, la grande-duchesse fut victime d'une crise cardiaque, elle décéda le .

Notes et références

  1. Jean-Charles Volkmann Généalogie des rois et des princes page 79
  2. Jean-Charles Volkmann Généalogie des rois et des princes Jean-Paul Gisserot 1998 page 79
  3. Michael John Sullivan Une passion fatale Histoire de la dernière impératrice de Russie Random House, 1997 page322
  4. Michael John Sullivan Une passion fatale Histoire de la dernière impératrice de Russie page 323
  5. Michael John Sullivan Une passion fatale : Histoire de la dernière impératrice de Russie page 408
  6. Michael John Sullivan Une passion fatale Histoire de la dernière impératrice de Russie page 408
  7. Peter Kurth Anastasia The Riddle of Anna Anderson Back Bay Books 1983, page 343
  8. Peter Kurth Anastasia The Riddle of Anna Anderson page 342
  9. John van der Kiste La princesse Victoria Melita Sutton Pulishing 1991 page 160

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicolas II de Russie de Henri Troyat
  • Mémoires d'exil de Frédéric Mitterrand
  • Peter Kurth : Anastasia : The Riddle of Anna Anderson Back Bay Books, 1983 (ISBN 0-316-50717-2)
  • Michael John Sullivan : A fatal passion : The Story Of The Uncrowned Last Empress Of Russia, Random House, 1997, (ISBN 0-679-42400-8)
  • John van der Kiste : La princesse Victoria Melita Sutton Publishing, 1991, (ISBN 0-7509-3469-7)
  • Jean-Charles Volkmann : Généalogie des rois et de princes Jean-Paul Gisserot 1998

Articles connexes

Liens externes

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