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Jules GrĂĽn

Jules Alexandre Grün, né le à Paris[2] et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un peintre, illustrateur et affichiste français.

Jules GrĂĽn
Portrait gravé de Jules Grün,
publié dans l’Album Mariani (1904).
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Jules-Alexandre GrĂĽn
Nationalité
Activités
Conjoint
Ĺ’uvres principales
Le Bouquet de la mariée (d), Le Perroquet (d), Un vendredi au Salon des Artistes français (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Jules Grün est un élève de Jean-Baptiste Lavastre, peintre-décorateur de l'Opéra de Paris, et du peintre paysagiste Antoine Guillemet. Ses thèmes de prédilection sont les natures mortes (bassines et fontaines de cuivre dans le goût de Chardin), les portraits et les scènes de la vie parisienne. En 1881, Rodolphe Salis ouvre le cabaret du Chat noir au 84, boulevard Rochechouart, à proximité immédiate du magasin de brocante de sa mère Mathilde Grün (sis au no 86). Fasciné par les soirées de théâtre d'ombres, Jules Grün devient naturellement l'auteur de piécettes pour La Corneille (108, boulevard Rochechouart) ou Le Décadent's Concert (16 bis, rue Pierre-Fontaine).

À la suite de sa rencontre, en 1890, avec Léon Xanrof, il commence une carrière d'illustrateur qui l'amènera au dessin satirique pour la presse. Il collabore entre autres à Cocorico et L'Assiette au beurre. La même année, il signe également sa première affiche pour le comique troupier Polin. De 1890 à 1931, il en dessinera environ 135. S'il travaille pour l'Imprimerie Chaix, dirigée par son ami Jules Chéret (qui publiait trois affiches de Grün dans Les Maîtres de l'affiche), son style se distingue de ce maître de l'affiche[3] par le recours à l'opposition franche des noirs et des blancs avivés par le rouge en saillie. Citons ses placards publicitaires pour les fêtes (La Vachalcade de 1897 ou Monaco. Avril. Exposition et Concours de Canots Automobiles), les music-halls (Moulin rouge, Au Violon. Café Riche), et les cafés-concerts montmartrois comme Le Carillon ou Le tréteau de Tabarin, puis touristiques avec Les chemins de fer de l'Ouest. Paris Londres.

Le point d'orgue de son œuvre peint est la commande reçue en 1909 du sous-secrétaire d'État aux beaux-arts, Étienne Dujardin-Beaumetz, pour célébrer en 1911 le 30e anniversaire du Salon des artistes français. L'audace de l'ample composition et la virtuosité du pinceau du tableau Un vendredi au Salon des artistes français restituent bien plus que la vanité d'un soir de vernissage mondain réputé lancer la saison des soirées printanières et offrir l'occasion de montrer ses toilettes à la page. Cent quatre personnalités de l'époque y sont reconnaissables, dont les peintres Henri Harpignies, Fernand Cormon, Léon Bonnat ou Charles Léandre ; une artiste peintre : Clémentine-Hélène Dufau ; l'architecte Victor Laloux ; la chanteuse Yvette Guilbert ; le compositeur Gabriel Fauré ; le caricaturiste Sem ; les comédiennes Geneviève Lantelme et Renée Maupin ; l'inventeur du vin Mariani, bibliophile et mécène, Angelo Mariani, debout au premier plan, à gauche de Geneviève Lantelme[4].

Le , Jules GrĂĽn Ă©pouse Marie-Juliette Toutain (1877-1948)[5] Ă  l'Ă©glise Saint-Louis des Invalides.

En 1920, 1921 et 1927, Jules Grün expose en Argentine à la galerie Witcomb de Buenos Aires. Très attachée à son œuvre, cette galerie lui consacre une exposition rétrospective posthume en 1948.

De 1898 à son décès en 1938, Jules Grün est membre de la Société artistique et littéraire Cornet, créée au cabaret de l’Âne rouge par Bertrand Millanvoye, Paul Delmet, Albert Michaut et Georges Courteline. Sa caricature en chat d'un membre du Cornet : l'artiste peintre et philanthrope Léon Huber, paraît dans la revue du Cornet en juin 1908[6].

Dès 1934, Jules Grün souffre de la maladie de Parkinson. Il meurt le et est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (57e division).

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Un vendredi au Salon des artistes français (1911), musée des Beaux-Arts de Rouen.

Distinctions

Notes et références

  1. « ark:/36937/s005afeaa5eddd9f », sous le nom GRÜN Jules (consulté le )
  2. Archives de Paris, Ă©tat civil, acte de naissance no 4/1524/1868 (acte du 28 mai, prĂ©cisant « nĂ© avant-hier Â»). Mention marginale : mariage en 1904 avec Marie Juliette Toutain.
  3. Chéret retient justement ses créations pour parution dans Les Maîtres de l'affiche (1895-1900) où trois d'entre elles furent reproduites.
  4. « Un vendredi au Salon des artistes français », sur le site du musée des Beaux-Arts de Rouen.
  5. Native de Trouville-sur-Mer, Juliette Toutain est la fille de Marie-Théodorine-Justine Poret, factrice de pianos et de Jules-Onézime Toutain qui finira sa carrière trésorier général des Invalides de la Marine. Elle obtient en 1896 un premier prix de piano au Conservatoire national de musique (classe de Raoul Pugno) où elle est entrée en 1891. Il sera suivi de celui d’accompagnement (classe de Paul Vidal), d’orgue (classe de Alexandre Guilmant), d’harmonie (classe d'Auguste Chapuis) et de composition (classe de Gabriel Fauré). Par la suite, elle mènera une solide carrière de pianiste, d’organiste et de compositrice. Elle signe notamment la musique du film muet L’Enfant prodigue de Georges Berr (1908).
  6. Illustration de la biographie de Charles Huber par FĂ©lix Courtois, parue dans Le Cornet, juin 1908, p. 2.

Annexes

Bibliographie

  • BenoĂ®t NoĂ«l, VĂ©ronique Herbaut, Jules GrĂĽn, trublion de Montmartre, seigneur du Breuil-en-Auge, Sainte-Marguerite-des-Loges, Éditions BVR, 2012 (ISBN 9782952413367).       
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Alain Weill et IsraĂ«l Perry, Les affiches de GrĂĽn, New York, Queen Art Publishers Inc., 2005.
  • Jules GrĂĽn, no 15 de la sĂ©rie Drogues et Peintures, Ă©ditĂ©e par les laboratoires Chantereau, vers 1935.
  • (en) Paul Duverney, « A Chat with GrĂĽn » [« Une causerie avec GrĂĽn Â», interview], The Poster – Illustrated Monthly Chronicle, Londres, Ransom, Woestyn & Co., Volume 2, no 9, .
  • Jules GrĂĽn, « Nos collaborateurs », Le Courrier français, .

Liens externes

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