José Ungría Jiménez
José Ungría Jiménez (Barcelone, - Saint-Sébastien, ) a été un militaire espagnol, qui s'est notamment distingué à la tête des services secrets du camp nationaliste durant la Guerre civile espagnole.
José Ungría Jiménez | |
Naissance | Barcelone |
---|---|
Décès | Saint-Sébastien[1] |
Origine | Espagnol |
Allégeance | Royaume d'Espagne République espagnole État espagnol Espagne |
Arme | État-Major |
Unité | División Caballería |
Grade | Général de division |
Commandement | Servicio de Información y Policía Militar (es) Servicio nacional / Dirección General de Seguridad[Note 1] 11e division |
Conflits | Guerre du Rif Guerre civile espagnole |
Distinctions | Croix de l'Ordre du Mérite militaire Grand'croix de l'Ordre de San Hermenegildo |
Biographie
Il est né à Barcelone le 3 septembre 1890[3]. Il a suivi des études d'officier d'état-major à l'École supérieure de guerre (es) de Madrid, ainsi qu'à l'École supérieure de guerre de Paris, en même temps que Charles de Gaulle[4]. Pendant la guerre du Rif, durant le débarquement d'Alhucemas, il fait la liaison entre le maréchal Philippe Pétain et le général Miguel Primo de Rivera[5]. À la fin de la dictature de Primo de Rivera, il aspire à devenir chef de la police de Madrid ou même directeur général de la Sécurité, mais la proclamation de la Seconde République l'en empêche[5].
De février 1930 à avril 1934, Ungria est attaché militaire à Paris[6]. De retour en Espagne, il devient l'aide de camp du chef d'état-major général de l'armée, puis est affecté au sous-secrétariat du ministère de la Guerre[6]. En juillet 1936, à l'éclatement de la guerre civile espagnole, il est affecté à l'état-major général de la division Caballeria, aux ordres du général Cristóbal Peña Abuín[7], mais est démis de ses fonctions par les nationalistes le 18 parce qu'il ne parvient pas à quitter Madrid[6]. Le 15 octobre, menacé de mort par les républicains[6], il se réfugie avec sa famille à l'ambassade de France[4].
Aux débuts de l'année suivante, il réussit à quitter Madrid grâce à l'attaché militaire français Henri Morel, qui le fait embarquer à Alicante sur le Duguay-Trouin. De France, il rejoint Burgos, capitale des nationalistes en mai 1937[6]. Il est alors nommé chef du Servicio de Información y Policía Militar (es) (« Service de Renseignement et de Police militaire » - SIPM)[8]. Le SIPM remplace tous les autres services de renseignements dans le territoire contrôlé par les nationalistes, en unifiant sous la direction d'Ungría tous les réseaux de renseignement[9]. À partir de 1938, il est chargé d'intensifier les activités d'espionnage et de démoralisation dans la zone républicaine[10]. Dans le Madrid républicain, il réussit notamment à bâtir un important réseau d'espionnage et de soutien à travers des phalangistes et d'autres agents de la cinquième colonne[Note 2].
Après le coup d'état de Segismundo Casado, qui fait tomber le gouvernement républicain au profit du Conseil national de défense, qui négocie dès lors la fin du conflit, Ungría participe aux réunions avec les représentants du Conseil pour convenir des conditions de reddition des forces de l'armée républicaine.
Nommé chef du Servicio nacional de Seguridad (« Service national de Sûreté ») en janvier 1939, il est remplacé en septembre de la même année par le phalangiste José Finat (es)[13]. Entre 1953 et 1954, il prend le commandement de la 11e division, basée à Madrid[14]. Il obtient alors le grade de général de division[4].
Distinctions
- Croix de l'Ordre du Mérite militaire, division blanche (1943).
- Grand'croix de l'Ordre de San Hermenegildo (1945).
Notes et références
Notes
- Initialement intitulé « Chef du Service national de Sûreté », le poste est renommé en août 1939.[2]
- Par l'un de ses vieux amis, le lieutenant-colonel José Centaño de la Paz (es)[11], qui a organisé à Madrid un petit réseau d'agents secrets travaillant avec les services nationalistes[12]. Centaño de la Paz est un des officiers proches de Segismundo Casado, commandant en chef de l'armée du Centre.
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « José Ungría Jiménez » (voir la liste des auteurs).
- « ABC MADRID 15-09-1968 página 89 - Archivo ABC », sur abc, (consulté le )
- Montoliú Camps 2005, p. 43.
- Pastor Petit 1978, p. 463.
- Sánchez Asiaín 1999, p. 214.
- González Calleja et Rey Reguillo 1995, p. 229n.
- Anne-Aurore Inquimbert, Un officier français dans la guerre d'Espagne : carrière et écrits d'Henri Morel (1919-1944), Rennes / Vincennes, Presses universitaires de Rennes / Service historique de la Défense, coll. « Histoire », , 304 p. (ISBN 978-2-7535-0883-5, lire en ligne), p. 172-174.
- de Arce 1998, p. 95.
- Thomas 1976, p. 817.
- Ruiz 2005, p. 32.
- Bahamonde Magro et Cervera Gil 2000, p. 252.
- Bahamonde Magro et Cervera Gil 2000, p. 264.
- Bahamonde Magro et Cervera Gil 2000, p. 261-264.
- (es) Francisco Franco et Ramón Serrano Súñer, Ministro de la Gobernacion, « Decreto de 24 de septiembre de 1939 disponiendo cese en el cargo de Director General de Seguridad, D. José Ungria Jiménez », Boletin Oficial del Estado, , p. 5334 (lire en ligne [PDF])
- (es) Francisco Franco et Agustín Muñoz Grandes, Ministro del Ejército, « Decreto de 6 de septiembre de 1954 por el que se dispone que el General de División don José Ungria Jiménez, jefe della División número 11, pase al Grupo de destinos de Arma o Cuerpo », Boletin Oficial del Estado, no 256, , p. 6177 (lire en ligne)
Bibliographie
- (es) Ángel Bahamonde Magro et Javier Cervera Gil, Así Terminó la Guerra de España, Madrid, Marcial Pons, (ISBN 84-95379-09-0, lire en ligne)
- (es) Carlos De Arce Robledo, Los generales de Franco, Seuba Ediciones,
- (es) Eduardo González Calleja et Rey Reguillo, La defensa armada contra la revolución : una historia de las guardias cívicas en la España del siglo XX, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, (ISBN 84-00-07552-8)
- (es) Pedro Montoliú Camps, Madrid en la posguerra, 1939-1946 : los años de la represión, Madrid, Sílex,
- (es) Domingo Pastor i Petit, Los dossiers secretos de la guerra civil, Argos,
- (en) Julius Ruiz, Franco's Justice : Repression In Madrid After The Spanish Civil War, Oxford, (ISBN 0-19-928183-1, lire en ligne)
- (es) José Ángel Sánchez Asiaín, Economía y Finanzas en la Guerra Civil Española, 1936-1939, Madrid, Real Academia de la Historia, (ISBN 84-89512-38-8, lire en ligne)
- (es) Hugh Thomas, Historia de la Guerra Civil Española, Barcelona, Círculo de Lectores, (ISBN 9788497598323)