Segismundo Casado
Segismundo Casado LĂłpez, nĂ© Ă Nava de la AsunciĂłn (province de SĂ©govie) en 1893 et mort Ă Madrid en 1968, est un militaire espagnol. Loyal Ă la RĂ©publique durant la Guerre d'Espagne, le colonel Casado est l'auteur, dĂ©but , d'un putsch interne au camp rĂ©publicain alors dirigĂ© par NegrĂn en vue de nĂ©gocier les conditions d'une reddition honorable.
Segismundo Casado LĂłpez | ||
Segismundo Casado (1939) | ||
Naissance | Nava de la AsunciĂłn, SĂ©govie, Espagne |
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Décès | 18 décembre 1968 (à 75 ans) Madrid, Espagne |
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Allégeance | Royaume d'Espagne République espagnole |
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Arme | Cavalerie | |
Grade | Colonel | |
Autres fonctions | Conseil national de défense | |
Biographie
Fils de militaire, il est admis à quinze ans à l'Académie de cavalerie de Valladolid. Franc-maçon, diplômé de l'État-Major, il est le commandant de l'escorte du Président de la République lorsqu'éclate la guerre civile.
Le début de la guerre
Lorsque éclate la guerre civile, Casado se trouve à Madrid et se déclara loyal au gouvernement républicain. En , il est promu lieutenant-colonel.
Organisation militaire
Entre octobre et , il entraîne et organise les Brigades Mixtes de l'Armée populaire (18 octobre). Ces brigades sont fortes de 4 000 hommes chacune[1]. Six brigades sont créées :
- 1re aux ordres du major Enrique LĂster,
- 2e aux ordres du major JesĂşs Martinez de AragĂłn (es),
- 3e aux ordres de José Maria Galá composée de carabineros,
- 4e aux ordres du capitaine d'infanterie Eutiquiano Arellano formée de conscrits,
- 5e aux ordres de Fernando Sabio
- 6e aux ordres de Miguel Gallo MartĂnez composĂ©e de soldats de rĂ©serve.
Suite de la guerre
Il participe à la défense de Madrid, à la bataille du Jarama et à celle de Brunete. Il devient par la suite le chef des XVIIIe et XXIe corps de l'armée puis celui de l'Armée d'Andalousie. Le , sur le front d'Aragon, il est promu colonel et, en replacement du général Miaja, il est affecté au commandement de l'Armée du Centre.
L'opposition aux communistes
Farouchement opposĂ© aux communistes pendant toute la guerre, il acquiert après l'offensive de Catalogne la conviction que la guerre est perdue et qu'il est inutile de poursuivre une lutte sans espoir, avec le vain sacrifice de civils et de soldats. Il estime que la poursuite des combats ne se ferait qu'au bĂ©nĂ©fice de l'Union soviĂ©tique et, avec d'autres dirigeants du Front populaire, il fomente une rĂ©bellion contre le gouvernement de NegrĂn.
Cela commence le . Sur les conseils de son frère César, lieutenant-colonel de cavalerie, il entre en contact avec Ricardo Bertoloty et Diego Medina[2]. Il demande « les conditions de la capitulation de l'armée [républicaine] du Centre ». Il rencontre aussi les généraux républicains Miaja, Menendez et Matallanas à Valence (valencia). Il maintient aussi des contacts avec divers agents britanniques dont Denis Cowan. Le souci de Casado était d'« empêcher des représailles » en assurant la reddition de la zone centrale. Les contacts se poursuivent et le il est contacté par un officier nationaliste que Casado prie d'obtenir de Brugos les conditions imposées par Franco. Mais il exigeait une reddition inconditionnelle. Casado prend conscience que la résistance devenait « criminelle et stérile ». Il semble que Negrin ait été informé de ce qui se tramait mais qu'il ne fit rien par lassitude et pour s'exonérer du désastre final.
Le BoletĂn Official des Estado publie le une liste de promotions, dont celle de Casado au grade de gĂ©nĂ©ral d'artillerie et celle de nombreux officiers communistes, signe d'une guerre appelĂ©e Ă se prolonger. Le , convaincu que NegrĂn organise la prise du pouvoir par le PCE, Casado conduit un coup d'État contre le gouvernement lĂ©gal de la seconde RĂ©publique, avec l'appui de la faction modĂ©rĂ©e du Parti socialiste ouvrier espagnol et l'adhĂ©sion des leaders anarchistes et d'une majoritĂ© des commandants de l'ArmĂ©e Populaire RĂ©publicaine.
Le coup d'État
Dans la nuit du 5 au , Casado crĂ©e Ă Madrid le Conseil National de DĂ©fense, une junte militaire qui se substitue au gouvernement. Le gĂ©nĂ©ral JosĂ© Miaja rejoint la rĂ©bellion le et ordonne l'arrestation des militants communistes de la ville. Pendant ce temps, dans la localitĂ© alicantine d'Elda, NegrĂn, qui se prĂ©parait Ă se rĂ©fugier en France avec son gouvernement, ordonne Ă l'officier communiste Louis BarcelĂł Jover, commandant le Premier Corps de l'ArmĂ©e du Centre, d'essayer de reprendre le contrĂ´le de la capitale. Ses troupes entrent dans Madrid et, après un combat fĂ©roce de plusieurs jours, sont dĂ©faites le par les anarchistes commandĂ©s par Cipriano Mera et se rendent en apprenant la fuite en France du gouvernement et des dirigeants du PCE.
La fin des hostilités
Casado négocie avec les dirigeants nationalistes pour obtenir des conditions honorables pour la reddition. Il déclare la capitulation officielle à onze heures du matin le [3].
L'exil
Segismundo Casado part pour Valence puis Gandia pour y embarquer sur le navire britannique HMS Galatea pour Marseille. Fin 1939, il s'exile en Grande-Bretagne sans pouvoir retrouver sa famille avant 1951. Il part pour le Venezuela puis s'Ă©tablit en Colombie.
Le retour au pays
Casado revient en Espagne avec sa famille en 1961. Jugé pour soulèvement militaire, il est absous par le conseil de guerre mais échoue à réintégrer l'armée et à faire reconnaître son grade. Rejeté par le franquisme pour avoir servi la cause républicaine, Casado ne bénéficie pas pour autant de sympathies dans l'exil républicain à cause de son coup d'État, de son attitude antistalinienne, et de son refus d'adhérer à l'un des partis du Front populaire. Sa mort en 1968 d'une crise cardiaque dans un hôpital madrilène ne fait l'objet que d'entrefilets dans la presse espagnole.
Ouvrages
- Organización del Ejército francés (1931)
- The Last Days of Madrid, Londres 1939
- Asà cayó Madrid, mémoires publiées en Espagne en 1968, avec des corrections de la censure franquiste.
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Segismundo Casado López » (voir la liste des auteurs).
- Bibliographie
- (en) Antony Beevor (trad. de l'anglais par Jean-François Séné), La guerre d'Espagne, Paris, Calmann-Lévy, , 896 p. (ISBN 978-2-253-12092-6, BNF 41433668)
- Notes
- voir Antony Beevor (2006) p. 309 et 794
- selon les pages 688 à 691 résumées d'Antony Beevor (2006)
- voir Antony Beevor (2006) p. 701
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :