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Cipriano Mera

Cipriano Mera Sanz (né le à Madrid et mort le à Saint-Cloud) est un ouvrier du bùtiment, militant anarcho-syndicaliste espagnol, dirigeant de la Confédération nationale du travail.

Cipriano Mera Sanz
Cipriano Mera en 1940.
Cipriano Mera en 1940.

Naissance
Madrid
DĂ©cĂšs (Ă  77 ans)
Saint-Cloud
Origine français
Type de militance lutte armée
Cause défendue CNT
libertaire
anarcho-syndicalisme

Lors de la guerre d'Espagne, en 1936, il prend les armes pour faire Ă©chouer le coup d’État militaire Ă  Madrid. En mars 1937, il est Ă  la tĂȘte de la 4e division rĂ©publicaine victorieuse des troupes italiennes Ă  Guadalajara, puis promu responsable du 4e corps d'armĂ©e.

Biographie

Le militant libertaire

Cipriano Mera Sanz commence à travailler à l'usine à douze ans ; il n'a jamais été à l'école. A seize ans, il suit une formation pour devenir maçon, et s'inscrit à l'UGT (Union générale des travailleurs), syndicat socialiste majoritaire dans la capitale. AprÚs 1921, il se rapproche des anarcho-syndicalistes et quitte l'UGT en 1923, car il est en désaccord avec la ligne choisie par Largo Caballero - ligne de collaboration avec la dictature de Primo de Rivera. Il milite dÚs lors à la CNT, et plus tard, probablement à la FAI (Fédération anarchiste ibérique).

Mera apprend Ă  lire et Ă  Ă©crire lors de frĂ©quents sĂ©jours en prison, et devient l'un des dirigeants du syndicat du bĂątiment Ă  Madrid en 1931. En dĂ©cembre 1933, il fonde avec Buenaventura Durruti et le docteur Isaac Puente le comitĂ© rĂ©volutionnaire de Saragosse, qui tente de s'emparer de la ville Ă  la faveur d'une insurrection. Pour cette raison, il est arrĂȘtĂ© et emprisonnĂ© Ă  Burgos.

DĂ©but juin 1936, Ă  Madrid, une grĂšve du bĂątiment est lancĂ©e par soixante Ă  cent mille travailleurs. DĂ©but juillet, Cipriano Mera est emprisonnĂ© avec d'autres dirigeants du comitĂ© de grĂšve. AprĂšs le coup d'État des 17 et 18 juillet 1936, le 19, il est libĂ©rĂ© par ses compagnons et organise avec eux une colonne anarchiste qui reprend Cuenca Ă  la Garde civile soulevĂ©e contre la rĂ©publique, ainsi que de nombreux villages de Castille.

Le soldat républicain

Lors de la Guerre civile espagnole, Mera prend une part dĂ©cisive Ă  la sauvegarde de Madrid (novembre 1936), trĂšs lourde en pertes humaines, ce qui lui fait prendre une position controversĂ©e en faveur de la militarisation des milices anarchistes, c'est-Ă -dire de la formation d'une armĂ©e rĂ©guliĂšre qui Ă©quivaut, selon certains anarchistes, Ă  l'abandon de leurs principes anti-militaristes et anti-hiĂ©rarchiques. Le 10 fĂ©vrier 1937, la colonne devient la XIVe division de l'ArmĂ©e populaire espagnole et Mera en est nommĂ© commandant. Cette division intervient principalement dans les batailles de Guadalajara et de Brunete, la mĂȘme annĂ©e, puis reste cantonnĂ©e Ă  Guadalajara.

Le 5 mars 1939, Mera appuie de façon dĂ©cisive le Conseil national de dĂ©fense, qui rassemble toutes les organisations du Front populaire sous l'Ă©gide du colonel Segismundo Casado pour lutter contre les staliniens qui avec Juan NegrĂ­n veulent prendre le contrĂŽle total des armĂ©es. Une fraction de trois des quatre corps d'armĂ©e dĂ©fendant Madrid, dominĂ©s par le Parti communiste espagnol, se rebelle contre le Conseil national de dĂ©fense ; la situation reste critique du 7 au 9 mars. Mera, Ă  la tĂȘte de la XIVe division, quitte Guadalajara et sauve le Conseil aprĂšs une semaine de combats acharnĂ©s (voir Offensive finale de la guerre d'Espagne). Par la suite, le Conseil veut nĂ©gocier avec Franco, la situation militaire Ă©tant Ă  leurs yeux dĂ©sespĂ©rĂ©e aprĂšs la dĂ©faite de l'Èbre et la perte de la Catalogne. Mera refuse d'ĂȘtre utilisĂ© dans cette tĂąche, rejetant sa promotion au grade de colonel et l'appuyant avec une lettre de dĂ©mission.

À la chute de Madrid, Mera se rend Ă  Valence pour prendre un avion qui atterrit Ă  Mostaganem (rĂ©gion d'Oran), oĂč il est immĂ©diatement arrĂȘtĂ© par des gendarmes français et internĂ© dans un camp d'internement. Il tente de s'Ă©vader une premiĂšre fois, puis rĂ©ussit et part Ă  Casablanca, oĂč il exerce divers mĂ©tiers avant d'ĂȘtre de nouveau arrĂȘtĂ©, en mars 1941. AprĂšs la dĂ©faite de l'armĂ©e française, les autoritĂ©s franquistes demandent que leur soient remis les rĂ©fugiĂ©s espagnols se trouvant sur le territoire français : Cipriano Mera est livrĂ© en fĂ©vrier 1942 par le gouvernement de Vichy. CondamnĂ© Ă  mort, sa peine est commuĂ©e en trente ans de prison, et il est graciĂ© en 1946.

L'exilé

Mera gagne la France l'annĂ©e suivante et y travaille comme maçon jusqu'en 1969. Dans les annĂ©es 1960, il participe aux activitĂ©s clandestines du Mouvement libertaire en exil, avant d'ĂȘtre exclu de la CNT (1965; qu'il accusait d'immobilisme bureaucratique), puis prend part aux Ă©meutes parisiennes de Mai 68.

Il meurt Ă  l'hĂŽpital de Saint-Cloud en 1975, Ă  peine un mois avant Franco.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    Filmographie

    • Vivir de pie, las guerras de Cipriano Mera, DVD.

    Articles connexes

    Liens externes

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