Isaac Puente Amestoy
Isaac Puente Amestoy (Abanto-Zierbena 1896-Pancorbo; 1936), surnommé El medico rural/landa-medikua (le médecin rural) est un médecin révolutionnaire basque et théoricien anarchiste du communisme libertaire[1]. Personne de grande influence à son époque, en particulier dans les milieux anarchistes et médicaux, son exécution par les troupes franquistes fut condamnée par de nombreuses personnalités.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 40 ans) Pancorbo |
Nom de naissance |
Isaac Puente Amestoy |
Pseudonyme |
El médico rural |
Nationalité | |
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Université de Valladolid (jusqu'en ) |
Activités |
Idéologie | |
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Membre de |
Selon l'anarchiste Federica Montseny, « indiscutablement, le docteur Isaac Puente fut le principal inspirateur des réalisations collectives de la République espagnole ». En hommage, on donna son nom au bataillon Isaac Puente, formé en , de la fusion des bataillons no 3 de la Confédération nationale du travail (CNT) et no 11 de la Euzko Gudarostea, l'armée de la communauté autonome basque.
Biographie
Isaac Puente Amestoy est nĂ© le dans la municipalitĂ© de Abanto-Zierbena, en Biscaye, et Ă©tait le troisième d'une fratrie de six. Son père Lucas Puente GarcĂa, Ă©tait un officier de l'armĂ©e carliste. Après sa dĂ©faite en 1876, il s'exila quelques annĂ©es en France. La mère, Josefa Amestoy Hermoso de Mendoza, est nĂ©e Ă Lanciego.
En 1911, alors qu'Isaac a 15 ans, la famille s'installe à Vitoria où son père (Lucas) et son frère aîné (Federico) travaillaient comme pharmaciens.
Isaac Puente Amestoy Ă©tudie quatre annĂ©es au lycĂ©e Ă l'Ă©cole jĂ©suite d'Orduña, dans la maison de son parrain, le notaire Isaac Uriarte. En 1913, il entame des Ă©tudes de mĂ©decine Ă Saint-Jacques-de-Compostelle, qu'il termine en 1918 Ă Valladolid. Après avoir effectuĂ© son service militaire, il exerce Ă Maestu jusqu'Ă la fin de sa vie. Le , Isaac Puente Maestoy Ă©pouse Luisa GarcĂa de Andoin, avec qui il a eu deux filles, Emeria et Araceli.
Idéologie et activités médicales
Isaac Puente fut un important théoricien libertaire durant la période républicaine. L'humanisme dont il faisait preuve avec ses patients était très apprécié : « Il y a encore des personnes âgées qui se souviennent de lui comme d'un grand médecin, qui s'est toujours rangé du côté des plus vulnérables » raconte Francisco Fernández de Mendiola, auteur de la biographie la plus complète.
Isaac Puente Amestoy a longtemps pratiqué la médecine rurale et naturiste, c'est-à -dire une médecine qui privilégie la prévention à la thérapeutique. Il fut l'un des principaux diffuseurs du néo-malthusianisme, du féminisme, des pratiques contraceptives et un fervent défenseur de la gratuité des soins.
Il est considéré comme l'un des auteurs les plus influents au cours des années de la Deuxième République en raison de son fameux pamphlet "Communisme libertaire", qui a inspiré la résolution finale du congrès de la CNT à Saragosse en .
Puente Amestoy publie aussi des questions relatives à la santé et à la sexualité dans des revues telles que 'Initials', Conscious Generation,Studies- avec le pseudonyme «Un médecin rural».
Il contribue, jusqu'en 1936, avec un autre médecin, Félix Martà Ibáñez, au magazine Estudios, revue éclectique, naturiste et libertaire dont les principaux thèmes sont : le nudisme, la médecine intégrale, l'amour libre et l'éducation sexuelle, l'hygiène et l'alimentation naturelle, la pédagogie rationnelle, l'art, etc. Elle aura une influence décisive sur la classe ouvrière espagnole en contribuant à faire évoluer radicalement les mentalités[2].
Engagements politiques
À partir de 1930, il devient membre actif de la Confédération nationale du travail (Espagne), et de Fédération anarchiste ibérique. À ce titre, il prit part en 1931 à la fondation de la Fédération nationale de la Santé de la Confédération nationale du travail (Espagne) avec Augusto Alcrudo Solorzano. Il organise, en , avec les anrchistes Durruti et Cipriano Mera, notamment, un soulèvement dans les régions d'Aragón et de La Rioja, menées par la CNT contre le gouvernement républicain de Manuel Azaña. Durruti est alors déporté par le gouvernement républicain en compagnie d'autres anarchistes en Guinée équatoriale et aux Iles Canaries. Isaac Puente Amlestoy est lui emprisonné cinq mois à Saragosse. (Au total, il sera arrêté et emprisonné trois fois : à Maeztu (le ) pendant un mois, à Saragosse (le ) pendant cinq mois et à son domicile à Maeztu (le ).
A son retour en Alava, bien que connu pour ses positions anarchistes, il est élu député provincial et représentant de l’École des docteurs d’Alava.
Exécution par les troupes franquistes
Sa mort en est liée à l'arrivée à Vitoria de José Millán-Astray, général fondateur de la Légion, chargé de la propagande franquiste.
Lors du coup d’État de juillet 1936, Puente Amestoy se trouve chez lui à Maeztu, près de Vitoria, médecin dans une zone tenue par les franquistes. Il semble que bien qu'étant menacé, il prit le risque de soigner des blessés, ce qui entraîne son arrestation à son domicile dans la nuit du . Malgré une tentative d’échange de prisonniers, il est fusillé, comme des milliers d’autres pendant l’été, durant la nuit du 31 août au 1er septembre.
Les restes du corps de Maeztu seraient toujours dans une des fosses communes près de Pancorbo. Les tentatives de sa famille pour retrouver une trace ADN lors des inhumations de 2005 ont été infructueuses.
Ĺ’uvres
Ă€ propos d'Isaac Puente Amestoy
- « Partisan de la prévention, de l'information claire et vraie et du soin du corps, il a défendu une puissante association entre la santé et la révolution. », José Vincente Martà Boscà , Revolución y sanidad en España, 1931-1939 (citation traduite de l'espagnol en français).
- « Indiscutablement, le docteur Isaac Puente fut le principal inspirateur des réalisations collectives de la République espagnole. » Federica Montseny.
- « Isaac Puente, el medico anarquista » Francisco Fernández de Mendiola Ed.Txalaparta.
Notices
- L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
- (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, page 494.