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Jordán Bruno Genta

Jordán Bruno Genta, nĂ© Ă  Buenos Aires le et mort le au mĂŞme endroit, est un Ă©crivain national-catholique et antisĂ©mite argentin, qui exerça une influence sur l'extrĂŞme droite argentine ainsi que sur les militaires de deux dictatures successives, la « RĂ©volution argentine Â» (1966-73) et le « Processus de rĂ©organisation nationale Â» (1976-83). Genta fut professeur de philosophie et de lettres, ainsi que recteur de l'Instituto Nacional del Profesorado Ă  Buenos Aires.

Jordán Bruno Genta
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Buenos Aires
Nationalité
Activités

Biographie

Bruno Genta est le second fils de Carlos Luis Genta, un anarchiste, et de Carolina Coli. Son prénom lui a été donné en l'honneur du martyr de l'Inquisition Giordano Bruno. Lui-même anarchiste, il se convertit au catholicisme à 31 ans[1].

À la suite de la réforme de l'éducation initiée dans la province de Buenos Aires par le gouverneur Manuel Fresco (lui-même pro-fasciste), Genta fut nommé au nouvellement créé Institut national du professorat (un type d'école normale), aux côtés de nombreuses autres personnalités nationalistes.

En 1943, après avoir Ă©tĂ© conseiller civil du GOU (Groupe d'officiers unis, nationaliste et pro-fasciste) qui organisa le coup d'État du 4 juin 1943[1], il fut nommĂ© interventor Ă  l'universitĂ© nationale du Littoral. Il engagea alors une purge des prĂ©tendus « juifs Â» et « communistes Â» de l'universitĂ© qui prit des proportions telles qu'Ă  la rentrĂ©e il n'y avait plus assez de professeurs pour assurer les cours[1]: cela provoqua sa dĂ©mission contrainte Ă  peine deux mois après avoir Ă©tĂ© nommĂ©[1]. Fortement critiquĂ© par le mouvement radical FORJA dans sa gestion paranoĂŻaque de l'universitĂ©, la polĂ©mique alla jusqu'Ă  un affrontement armĂ© entre Genta et Arturo Jauretche, qui fut brièvement incarcĂ©rĂ© Ă  la suite de cette passe d'armes.

Tout comme son aîné Julio Meinvielle, il s'oppose fortement au péronisme en raison des réformes sociales mises en œuvre[1].

Genta se revendiquait thomiste et anti-moderniste. Il Ă©crit des textes violemment anti-dĂ©mocratiques et anti-communistes (« La democracia nos lleva al comunismo », Combate, 79, 1960[1], ou « La dĂ©mocratie nous mène au communisme Â»), et considère dès les annĂ©es 1940 l'armĂ©e comme seul espoir de l'Argentine, honnissant le gouvernement des civils. Ces idĂ©es sont diffusĂ©es lors de ConfĂ©rences au Cercle militaire (es) (confĂ©rence du , « La funcion militar en la existencia de la libertad Â», publiĂ©e in Revista militar, , p.3-17 [1]).

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il est appelĂ© par l'Aviation militaire pour donner des cours[1], ce qui lui donne l'occasion de diffuser encore ses thĂ©ories anti-libĂ©rales [1] et de prĂ´ner une « dictature militaire catholique Â» [1], souhait rĂ©alisĂ© dès le coup d'État de 1966 qui instaure la dictature de la RĂ©volution argentine. Il publie alors La Guerre contre-rĂ©volutionnaire (1964) [1], dans lequel on peut lire :

« La doctrine et la pratique communiste n'est rien d'autre que le libéralisme moderne, poussé à ses conséquences ultimes dans le rejet de l'ordre occidental chrétien. Par conséquent, on ne peut pas séparer le communisme du libéralisme[2]. »

C'est Mgr Caggiano, cardinal de Buenos Aires, qui se charge de lui donner son imprimatur concernant les Ă©crits religieux[1].

RĂ©gent de l'Institut d'enseignement privĂ© de Santa Rita, il fut assassinĂ© le en sortant de son domicile Ă  Buenos Aires, dans un attentat attribuĂ© au « groupe du  Â» de l'ERP.

Ĺ’uvres

  • Acerca de la libertad de enseñar y de la enseñanza de la libertad (1945)
  • La idea y las ideologĂ­as (1949)
  • Libre examen y comunismo (1961)
  • Guerra contrarrevolucionaria (1964)
  • EdiciĂłn crĂ­tica del «Manifiesto comunista» (1969)
  • Testamento polĂ­tico (publiĂ© en 1984)

Commentaires

  • Clementi, Hebe : « El pensamiento de Jordán Bruno Genta », revue Todo es Historia 22, n.Âş 253, p. 38-49, Buenos Aires, 1988.

Notes et références

  1. Mario Ranalletti (2010), « Aux origines du terrorisme d'État en Argentine », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n°105, janvier-mars 2010, p.45-57
  2. Cyrus Stephens Cousins (université du Texas, 2008), « General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right: Anti-Communism and Morality, 1966-1970 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Historia Actual, n°17 (automne 2008), p. 65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008

Liens externes

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