Jean Magloire Dorange
Jean Magloire Dorange, né le à Rennes (Ille-et-Vilaine), est mort pour la France le à Montebourg (Manche), fusillé par les Allemands après une tentative de traversée de la Manche pour rejoindre les Forces françaises libres du Général de Gaulle en Angleterre.
Famille
Déjà présente en Bretagne, dès le XIVe siècle, la famille Dorange ou d'Orange est une famille d'ancienne bourgeoisie originaire de Bretagne[1] - [2], pour laquelle on retrouve des actes et dont les liens certains sont établis depuis Louis Dorange (1652-1732), époux de Jacqueline Malbaut, bourgeois de Fougères, (Ille-et-Vilaine). Elle n'est pas à confondre avec la famille souveraine d'Orange-Nassau.
Jean Magloire Dorange naît ainsi dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire de Bretagne[3]. Son grand-père, Magloire Dorange (1827-1898), était avocat et bâtonnier de l'ordre des avocats de Rennes. Son père, Georges Dorange (1868-1937), était avocat près la cour d'appel de Rennes. Sa mère, Yvonne Guillebert de Govin (née vers 1879), était la fille de François Georges Guillebert de Govin, intendant militaire. Jean Magloire Dorange est le quatrième de sept enfants, parmi lesquels deux Saint-cyriens, et un ancien ministre de l'Intérieur de Haute-Volta. Il est célibataire quand la guerre éclate.
Biographie
Jean Dorange, sous-officier pilote de réserve, exerce le métier de chef de l'école de pilotage de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne nazie, le . Il décide de s'engager dans le groupe de chasse de Chartres, mais sa demande ne peut aboutir. En , il rejoint la base aérienne militaire de Pau à la tête de son école de pilotage, puis gagne l'Afrique du Nord en vue de combattre dans les forces aériennes françaises. Mais il est démobilisé au moment de la signature de l'Armistice et il doit retourner à Saint-Brieuc.
Il met tout en œuvre pour participer au combat et, avec 14 camarades, il affrète un bateau de pêche, un cotre de 9 tonneaux, pour traverser la Manche, afin de s'engager dans les Forces aériennes françaises libres du général de Gaulle, en Angleterre. L'embarcation tombe en panne de moteur au milieu de la traversée, puis est interceptée par un patrouilleur allemand le .
Fait prisonnier avec ses camarades, Jean Dorange est condamné à mort le par le tribunal allemand de Saint-Lô, en même temps que son camarade pilote , Pierre Devouassoud [4]. Ils sont fusillés le près de l'Abbaye de Montebourg, à 20 kilomètres de Cherbourg. Jean Dorange et son camarade sont morts pour la France. Leurs autres camarades ont été condamnés à des peines de prison ou de travaux forcés. Deux d'entre eux sont morts en Camp de concentration[5].
Hommages
Le nom de Jean Dorange est inscrit sur une stèle de l'Abbaye de Montebourg, et sur une plaque à proximité du monument des évadés de Saint-Jacut-de-la-Mer. Une rue de Saint-Brieuc porte son nom.
Références
- Henri Frotier de La Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1913, T.II, p. 169-172.
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XVIe siècle, tome 14, pages 148 à 150 Dorange.
- Henri de La Messelière, Filiations Bretonnes, Prudhomme, Saint-Brieuc, 1913, T.II, p. 169-172
- Jean-François Hamel, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, 2002, T.2, Eurocibles
- Alain Prigent et Serge Tilly. « Les fusillés et les décapités dans les côtes du Nord (1940-1944) », Rennes, éditions de l'Atelier, 2011
Article connexe
- Famille Dorange
- Liste de familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie française