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Jean Laronze

Jean Laronze est un peintre français, né le à Génelard (Saône-et-Loire) et mort le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)[2].

Jean Laronze
Berthe Dardoize, Portrait de Jean Laronze (vers 1882), collection particulière[1].
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinctions
Ĺ’uvres principales
La Loire à Diou, Allier (d), L'Angélus (d)

Après des débuts dans le commerce, il étudie à Paris dans les ateliers de Jules Adler et William Bouguereau. Il sera vite reconnu par ses pairs pour ses paysages de Bourgogne nimbés de poésie. L'influence de Jean-François Millet y est manifeste, mais il développe un univers de nuances subtiles, de lignes souples au sein de compositions simples et dépouillées.

Sa palette qui en emprunte le bleu et le jaune, mais étouffés par des tons gris, peut évoquer certaines œuvres d'Alphonse Osbert ou Émile-René Ménard, la violence des ciels couchants de scènes paysannes, des œuvres naturalistes proches de Jules Dupré, enfin ce calme qui émane de cette œuvre doit aussi à Pierre Puvis de Chavannes. Jean Laronze peut être considéré dans certaines œuvres comme un descendant du mouvement symboliste au sein des terres bourguignonnes.

Biographie

Jeunesse (1852-1877)

La vocation de Jean Laronze naĂ®t vers 1858 en visitant le musĂ©e Rolin d’Autun. En 1859, il entre comme Ă©lève au lycĂ©e Lamartine de Mâcon. Ce n'est pas un brillant Ă©lève, mais son professeur de dessin, Eugène Chambellan (1821-1901), remarquant la qualitĂ© des caricatures qu’il effectue, l’encourage dans la voie artistique. Jean Laronze fonde alors avec d’autres camarades un journal satirique, Le Binocle, oĂą il signe ses dessins « Gustave RedorĂ© Â». Ce journal lui permet de dĂ©velopper sa passion pour l'art et l'aidera Ă  surmonter ses Ă©tudes.

En 1872, Jean Laronze quitte le lycĂ©e Lamartine, sans son baccalaurĂ©at, mais rĂ©compensĂ© de la mĂ©daille du meilleur camarade. Il part Ă  l'armĂ©e l'annĂ©e suivante oĂą il servira un an dans l’infanterie. Ă€ son retour, Chambellan l’encourage Ă  suivre les cours de l’École des Beaux-Arts de Paris. Son père s’y oppose, afin qu'il puisse reprendre l'entreprise familiale, spĂ©cialisĂ©e dans le transport fluvial, notamment de sable et de terre rĂ©fractaire.

L'apprentissage (1877-1896)

Le Chant de l'alouette (vers 1890), Mâcon, musée des Ursulines.
Le Calme (1889), Mâcon, musée des Ursulines.

En 1878, Jean Laronze épouse Eugénie Mignot, fille d'un riche commerçant. En 1882, le couple s'installe à Paris dans une des demeures familiales. C'est à cette période que début réellement la carrière de l'artiste. La capitale et le soutien financier de sa belle-famille lui permettent de se consacrer entièrement à sa passion pour la peinture.

Son premier maître est le peintre paysagiste Louis Émile Dardoize (1826-1901). Il affectionne particulièrement les vues champêtres et forestières, dénuées de personnage. L'artiste va apprendre à travailler le dessin et les nus. Durant cette période, Jean Laronze est marqué par l'influence de trois courants artistiques majeurs : le néo-classicisme[3] (Jacques Louis David, Jean Auguste Dominique Ingres), le romantisme (Théodore Géricault, Eugène Delacroix, Richard Parkes Bonington), et l’École de Barbizon[4] (Jean-François Millet, Jean-Baptiste Camille Corot).

Avec Dardoize, Laronze travaille d’abord le dessin et notamment des nus. Il est ensuite admis dans les ateliers de Tony Robert-Fleury (1837-1912) et de William Bouguereau (1825-1905) à l’Académie Julian à Paris. Il y réalise surtout des académies, des études de nus et travaille aussi l’anatomie et la perspective. Il est alors le plus vieil élève de l’atelier. Tony Robert-Fleury l’incite à visiter le musée du Louvre pour y former son goût. En 1883, il s'installe avec sa famille à Neuilly-sur-Seine et crée l'Association La feuillette avec neuf autres artistes de Saône-et-Loire. Il en est le secrétaire général. Il débute au Salon de la Société des artistes français de 1883 et y exposera régulièrement par la suite.

En 1887, il reçoit sa première récompense au Salon des artistes français avec L’Orpheline qui obtient une mention honorable. Sa notoriété augmente et Jean Laronze développe son propre style sobre et apaisé, caractérisé par ces vastes et calmes paysages de la campagne charolaise, entourés de brumes (en témoigne, entre autres, Paysage charolais : la Solaine, peinture à l'huile de 1900 visible au musée municipal de Louhans[5]). Sa prédilection pour l’eau, qui n’est pas sans rappeler Daubigny, l’incite à chercher son inspiration le long des berges de l’Arroux, de la Bourbince et de la Loire. Son attachement à la poésie d'Alphonse de Lamartine se retrouve dans la mélancolie de ses toiles.

Jean Laronze Ă©crit Ă©galement des chroniques et articles dans le Journal des Arts sous le pseudonyme de Jean Fusain.

Les années 1890 sont marquées par un grand vide, autant au niveau professionnel que personnel. Son beau-père meurt en 1890, tout comme ses deux filles à deux jours d'intervalle des suites d'une méningite foudroyante. Ces événements interrompent la production de Jean Laronze durant deux ans.

La confirmation (1896-1918)

Son ami et maĂ®tre Bouguereau le remotive et le fait entrer Ă  l'Association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs dont il est le prĂ©sident depuis 1883. Le but de cette association est de venir en aide aux artistes nĂ©cessiteux. Cette activitĂ© va permettre Ă  Laronze de relativiser son malheur. Il va ainsi se remettre Ă  peindre.  

En 1896, Jean Laronze expose Ă  nouveau au Salon des artistes français. Il propose une toile par an au jury. En 1898, il reçoit la mĂ©daille de 3e classe pour La Bourbine Ă  GĂ©nelard. En 1899, il reçoit la mĂ©daille de 2e classe pour Le Calme. Cette toile sera prĂ©sentĂ©e Ă  l'Exposition universelle de 1900 Ă  Paris, achetĂ©e par l'État et conservĂ©e dès 1902 au musĂ©e des Ursulines de Mâcon. En 1901, sa toile Le Champ rose est acquise par le musĂ©e des Beaux-Arts de Dijon. En 1903, L'AngĂ©lus est acquis par l’État pour le musĂ©e du Luxembourg Ă  Paris. 

Les sĂ©quelles causĂ©es par la mĂ©ningite sur son fils Jean pousse Jean Laronze et sa famille Ă  faire des sĂ©jours rĂ©guliers au bord de la mer dès 1904. De ces voyages, l'artiste peint les plages de la Manche entre 1904 et 1909. Il prĂ©sente ainsi au Salon des artistes français une sĂ©rie de pĂŞcheurs, bateau, barque qui est accueillie chaleureusement. 

Bien que très attirĂ© par la mer, il reste fidèle Ă  sa Bourgogne natale en rĂ©digeant, en 1903, la prĂ©face de la rĂ©Ă©dition des Chroniques du Charolais, l’ouvrage de 1842 publiĂ© par Joseph Louis Havard, père de son ami Henry Havard inspecteur gĂ©nĂ©ral des Beaux-arts.  

le , Jean Laronze est nommĂ© chevalier de la LĂ©gion d'honneur. Le peintre et sculpteur Jean-Louis Chorel rĂ©alise alors son buste (Charolles, musĂ©e du PrieurĂ©). 

Durant la Première Guerre mondiale, Jean Laronze cesse de peindre jusqu'Ă  1919. Très patriote, il va Ă©crire des chroniques engagĂ©es et aider les blessĂ©s de guerre. Il va perdre plusieurs de ses Ă©lèves dans les combats. Ses seules rĂ©alisation au fusain sont crĂ©Ă©es pour servir la cause patriotique. Jean Laronze perd Ă©galement son fils en 1918, des suites de la mĂ©ningite qu'il avait contractĂ©e en 1894. 

L'accomplissement (1918-1937)

Après la guerre, Jean Laronze se remet à peindre et expose de nouveau au Salon des artistes français. Sa toile L'Étang de Champcenot, envoyée en 1921, est acquise par la mairie de Paris. Sur la plage de Berck de 1920 est acquise par le baron Maurice de Rothschild qui l'offre au musée de Tarbes.

Fasciné par la Loire, et les couleurs changeantes du ciel à l'aube ou au crépuscule, les années 1920 seront marquées par de nombreuses productions sur ces thèmes. Il vend alors ses toiles à l'étranger.

En 1930, le projet d'ouverture d'un musée Jean-Laronze dans la ville de Charolles est évoqué. L'artiste donne alors une vingtaine de ses peintures et dessins, ainsi que de nombreuses œuvres qu'il a achetées au cours de sa vie. Le site est inauguré en 1933 à la salle du bailliage de Charolles.

L'artiste meurt le Ă  Neuilly-sur-Seine.

Son Ĺ“uvre

La peinture de Jean Laronze, exprime toute la poĂ©sie de la nature dans laquelle l’Homme trouve harmonieusement sa place. La nature chez Laronze est toujours reprĂ©sentĂ©e comme un idĂ©al d’ordre et de beautĂ© simple. Il a toujours ignorĂ© les bouleversements du monde moderne industriel.

Ses premières œuvres représentent une nature omniprésente, dans laquelle il y a peu de contraste. Jean Laronze est alors un peintre du jour, qui ne peint ni aube, ni coucher de soleil. C'est sous l'influence de William Bouguereau que Jean Laronze se découvre une passion pour la couleur.

Laronze fait presque systématiquement précéder ses toiles de dessins et études préparatoires. La plupart des fusains portent des rehauts de craie et de pastel. Le musée du Prieuré à Charolles conserve nombre de ses études.

Jean Laronze a toujours été reconnaissant envers ses professeurs. Il fera d’ailleurs élever un monument à la mémoire de Chambellan dans la cour du lycée Lamartine. Il est lui-même un professeur généreux et exigeant. Il a eu Louis Charlot (1878-1951) parmi ses élèves.

Après sa fermeture, le musée Jean-Laronze est transféré dans les années 1980 au couvent des Clarisses, puis ferme à nouveau. L'ensemble de la collection est désormais conservée au musée du Prieuré à Charolles.

Distinctions

Jean Laronze est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1906 et officier d'Académie en 1885[6] - [7] - [8].

Notes et références

  1. Marc Guillaume, Jean Laronze, peintre de la Bourgogne, Éditions Somogy, 2005.
  2. (en)Dictionnaire Bénézit.
  3. École née à Rome après la découverte de Pompéi et d’Herculanum à la fin du XVIIIe siècle. Ce courant, diffusé grâce à l’Académie de France à Rome, s’inspire de l’Antiquité et de l’époque classique (XVIe siècle).
  4. École mettant la nature au centre de la représentation.
  5. Annie Bleton-Ruget, Le musée des Beaux-Arts de Louhans, invitation à une nouvelle découverte, revue « Images de Saône-et-Loire » no 214 (), pages 18 à 22.
  6. « Dossier Légion d'honneur », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Ozolles - décoration », Courrier de Saône-et-Loire,‎ , p. 2 ; colonne de droite (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Officier d'Académie », Journal officiel de la République française. Lois et décrets, no 15,‎ , p. 257 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Marc Guillaume, Jean Laronze, peintre de la Bourgogne, Éditions Somogy, 2005. (ISBN 2-85056-845-7).
  • Jacques Febre, « Jean Laronze, le peintre du Charolais Â», Images de SaĂ´ne-et-Loire, no 124, , p. 8.

Articles connexes

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