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Jean Daninos

Jean Clément Daninos, né le à Paris et décédé le à Cannes, est un industriel français qui a travaillé dans l'automobile et l'aéronautique avant de prendre la tête de la Société Facel en qu'il orienta vers la construction d'automobiles de prestige en créant en 1954, la marque Vega vite rebaptisée Facel Vega qui dura seulement dix ans, jusqu'en 1964. Son frère Pierre Daninos est un écrivain devenu célèbre au milieu des années cinquante avec son ouvrage humoristique Les Carnets du Major Thompson.

Jean Daninos
Jean Daninos (à gauche) présentant le premier prototype Facel Véga
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  94 ans)
Cannes
Nom de naissance
Jean Clément Daninos
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

DĂ©buts

Jean Daninos fait ses dĂ©buts dans l'automobile en 1928 en entrant Ă  22 ans aux usines CitroĂ«n. Il collabore au dĂ©veloppement des carrosseries « tout acier Â» et participe au dĂ©veloppement des modèles coupĂ©s et cabriolets de la cĂ©lèbre Traction Avant lancĂ©e en 1934. En 1935, il rejoint le constructeur d'avions Morane-Saulnier oĂą il travaille sur les ailes de l'avion de chasse MS 405, dont la caractĂ©ristique principale est de possĂ©der des nervures en acier inoxydable (acier importĂ© par la sociĂ©tĂ© MĂ©tallon) soudĂ©es Ă©lectriquement par points.

En 1937, il s'établit à son compte en tant qu'ingénieur conseil. Il collabore avec différentes sociétés aéronautiques comme Farman, Fairey et Bronzavia. Chargé de réorganiser le département de chaudronnerie aéronautique de cette société, il en devient alors l'un des directeurs techniques.

Création

Le , Bronzavia crée une petite filiale, la société des Forges et Ateliers de Constructions d'Eure-et-Loir, donnant l'acronyme commercial FACEL.

Installée à Dreux (Eure-et-Loir), d'où son nom, elle est dirigée par Marcel Koëhler jusqu'en 1945 (connu par sa marque de motocyclettes Koehler Escoffier). En , l'usine de Dreux est occupée et les activités sont transférées dans une usine de la région parisienne, à Colombes.

Durant l'Occupation, la production de Facel, en plus de la sous-traitance aéronautique pour l'usine mère Bronzavia, fabrique des gazogènes pour les automobiles.

En 1941, Jean Daninos, toujours directeur technique chez Bronzavia, part aux États-Unis où il poursuit l'effort de guerre auprès des Alliés en dirigeant une nouvelle usine de sous-traitance pour l'aviation militaire exploitant les brevets Bronzavia, la General Aircraft Equipment Inc.

Après la fin des hostilités, Facel est détachée de Bronzavia et devient une société indépendante. Jean Daninos revient alors en France pour en prendre la direction. Il en est nommé PDG en et fusionne Facel avec la société commerciale Métallon (importation d'acier suédois) pour former la Compagnie Facel-Métallon. Dès lors, il oriente la société vers l'automobile. En , la compagnie Facel-Métallon est restructurée en deux sociétés distinctes : Facel S.A. (société industrielle) et Métallon S.A. (société commerciale).

L'apogée

En 1948, Facel se diversifie avec un dĂ©partement de carrosserie de luxe qui produit dans les annĂ©es suivantes 23 500 Simca 8 Sport , 2 200 Ford Comète et 13 Bentley Cresta.

En 1950, Facel devient un fournisseur de Vespa en rĂ©alisant les pièces de 220 000 coques du cĂ©lèbre scooter sous licence Piaggio, puis les pièces embouties et soudĂ©es de la petite voiture Vespa 400.

Ă€ partir de 1951, Facel rĂ©alise Ă©galement la fabrication de 9 630 carrosseries de Delahaye VLR, la voiture qui a vainement tentĂ© de remplacer la Jeep dans l'armĂ©e française, ainsi que de 18 738 camionnettes et cabines de camions Simca, Delahaye et Somua.

Le département Aviation de Facel construit de son côté les chambres de combustion pour les moteurs à réaction Rolls Royce produits sous licence par Hispano-Suiza.

Le développement de ces activités amène Jean Daninos à intégrer une troisième usine à Amboise (ex-usine Bronzavia). Facel dispose ainsi de trois branches parfaitement distinctes :

  • construction automobile, Ă  Colombes et Ă  Dreux ;
  • aviation et Ă©quipement en acier inoxydable, Ă  Amboise ;
  • emboutissage et tĂ´lerie, Ă  Amboise.

Les effectifs de Facel sont de 1 700 personnes et la production automobile atteint 100 exemplaires par jour.

Enfin en 1954, convaincu de l'existence d'une clientèle potentielle internationale et enthousiasmée par les perspectives de l'économie globale, Jean Daninos crée la marque Véga dans l'intention de succéder aux prestigieux constructeurs automobiles français de l'avant-guerre qu'étaient Bugatti, Delage, Delahaye, Hotchkiss et Talbot.

La première Véga est présentée à la presse le puis au public au Salon de l'Auto de Paris d'. Dès l'année suivante, le nom de la société Facel est accolé à celui de Véga et la marque devient officiellement Facel Véga.

Les difficultés

Malgré un succès d'estime croissant, et une qualité de fabrication indéniable, les luxueuses Facel Vega, aux puissants moteurs V8 Chrysler, restent des voitures d'exception dont la production est insuffisante pour permettre la survie de la marque. Jean Daninos essaie alors d'élargir sa gamme vers le bas avec la petite Facellia.

Les investissements nĂ©cessaires Ă  l'adaptation de l'outillage de ses usines l'amènent Ă  solliciter auprès de l'État, par l'intermĂ©diaire du CrĂ©dit national, un prĂŞt de 600 millions d'anciens francs remboursable en 10 ans. Malheureusement, la nouvelle Facellia est affectĂ©e de graves dĂ©fauts de jeunesse qui entraĂ®nent le remplacement sous garantie de quelque 300 moteurs et qui conduisent les finances de la sociĂ©tĂ© dans une spirale de dĂ©ficits.

L'État français aide Facel

Une restructuration draconienne est irrĂ©mĂ©diable et l'État est Ă  nouveau sollicitĂ©. Grâce Ă  la volontĂ© du Premier ministre — Michel DebrĂ© — un nouveau prĂŞt, cette fois de 1 milliard d'anciens francs est dĂ©bloquĂ©, mais Ă  la condition que Facel soit gĂ©rĂ©e par de nouveaux actionnaires industriels apportant Ă©galement des nouveaux capitaux.

Jean Daninos approche alors un de ses fournisseurs, la Société des Fonderies de Pont-à-Mousson (qui réalise le moteur de la Facellia), et un de ses principaux clients, Hispano-Suiza. Un troisième partenaire, Mobil Oil France, accepte de se joindre à ce nouveau noyau dur d'actionnaires.

Le , Jean Daninos est dĂ©mis de ses fonctions et Jean Belin est nommĂ© PDG. Jean Daninos reste nĂ©anmoins vice-prĂ©sident et, surtout, il conserve son poste de directeur technique ce qui lui permettra de sortir les Facel II (1961), Facel III (1963) et Facel 6 (1964).

En , les représentants de Pont-à-Mousson et d' Hispano-Suiza démissionnent et le , le conseil d'administration de Facel vote le principe d'une liquidation amiable de la société et accepte la démission de Jean Belin.

La fin

En — après les débuts prometteurs de la Facel III — le liquidateur confie la société en location-gérance libre à la société SFERMA, une filiale de Sud-Aviation en attendant de trouver un repreneur définitif.

Hélas, aucune solution n'est trouvée — malgré le lancement prometteur de la Facel 6 (première Facel Véga 6 cylindres) — et, après avoir exposé une dernière fois ses trois modèles — Facel II (8 cylindres), Facel 6 (6 cylindres) et Facel III (4 cylindres) — au Salon de l'Auto de Paris d', Facel ferme définitivement ses portes dans l'indifférence générale en cette période de plein emploi. La toute dernière marque française de prestige a vécu.

Bibliographie

  • Jean Daninos, Facel Vega, Ă©ditions E/P/A, 1981 (ISBN 2-85120-143-3).
  • Michel G. Renou, Facel Vega, toute l'histoire, Ă©ditions E/P/A, 1984 ; rĂ©Ă©ditĂ© en 1994 (ISBN 2-85120-447-5).
  • Jean Daninos, Mes prototypes, Ă©ditions A.F.V. (hors commerce), 2000 (ISBN 2-912196-05-1)
  • Facel Vega, 1939-1964, Grand Tourisme Ă  la française, par Jean-Paul Chambrette, Dominique Bel, Michel G. Renou et Michel Revoy, Ă©ditions ETAI 2012 (luxe 2 tomes), rĂ©Ă©ditĂ© en 2013 (normale 1 tome) puis en 2014 (normale 1 tome), (ISBN 978-2-7268-9718-8)


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